Federica Mogherini — Wikipédia

Federica Mogherini
Illustration.
Federica Mogherini en 2017.
Fonctions
Vice-présidente de la Commission européenne
Haute représentante de l'Union pour les
affaires étrangères et la politique de sécurité

(5 ans et 29 jours)
Président Jean-Claude Juncker
Gouvernement Commission Juncker
Prédécesseur Catherine Ashton
Successeur Josep Borrell
Ministre italienne des Affaires étrangères

(8 mois et 9 jours)
Président du Conseil Matteo Renzi
Gouvernement Renzi
Prédécesseur Emma Bonino
Successeur Paolo Gentiloni
Biographie
Nom de naissance Federica Maria Mogherini
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance Rome (Italie)
Nationalité Italienne
Parti politique Parti démocrate
Père Flavio Mogherini
Diplômée de Université de Rome « La Sapienza »
Religion Catholicisme
Résidence Bruxelles

Signature de Federica Mogherini

Federica Mogherini Federica Mogherini
Hauts représentants de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
Ministres des Affaires étrangères d'Italie

Federica Maria Mogherini (prononcé : /fedeˈriːka moɡeˈriːni/) est une femme politique italienne, née le à Rome.

Elle est membre du Parti démocrate, et a été ministre des Affaires étrangères du gouvernement Renzi avec délégation aux Affaires européennes. Elle est haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité[1] (chef de la diplomatie européenne) du [2] au .

En 2020, elle est nommée Rectrice du Collège d'Europe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Federica Mogherini avec le secrétaire d'État des États-Unis, Mike Pompeo, en 2019.
La Commission européenne, dont Federica Mogherini a été la vice-présidente de 2014 à 2019.

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Federica Maria Mogherini est la fille de Flavio Mogherini (1922-1994), réalisateur, scénariste et costumier italien[3].

Elle étudie les sciences politiques à l’université de Rome « La Sapienza » et obtient une laurea en soutenant un mémoire de philosophie politique sur le rapport entre la religion et la politique dans l’islam, rédigé pendant son séjour dans le cadre du projet Erasmus à Sciences Po Aix.

Carrière politique en Italie[modifier | modifier le code]

Inscrite en 1988 à la Fédération de la Jeunesse communiste italienne (FGCI), dans une section (Ponte Milvio) qui fut celle d'Enrico Berlinguer[4],[5], elle rejoint en 1996 la Jeunesse de gauche (Sinistra Giovanile), organisation qui succède à la FGCI après la dissolution du Parti communiste italien et la constitution du Parti démocrate de la gauche (PDS). Devenue en 2001 membre du conseil national des Démocrates de gauche (DS)[4],[6], elle côtoie dans les instances dirigeantes nationales les chefs successifs du centre gauche : Piero Fassino, Walter Veltroni, Pier Luigi Bersani[7].

En 2008, Walter Veltroni l'intègre dans la liste des candidats à la députation. Élue, elle devient entre autres responsable des questions de politique étrangère[8].

En février 2009, elle devient responsable de l'Égalité des chances à la direction nationale du Parti démocrate italien (successeur des démocrates de gauche), puis en décembre 2013 pour la Politique européenne.

Le , elle est nommée ministre des Affaires étrangères par le chef du gouvernement, Matteo Renzi. Elle est la troisième femme à servir comme ministre des Affaires étrangères de l'Italie, après Emma Bonino et Susanna Agnelli.

Chef de la diplomatie européenne[modifier | modifier le code]

Le , le président du Conseil italien, Matteo Renzi adresse une lettre au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, formalisant la candidature de Federica Mogherini à la charge de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité[9].

Le , avant le Conseil européen de Bruxelles, lors de la réunion des chefs de gouvernement socialistes, Federica Mogherini obtient le soutien du Parti socialiste européen et le président Herman Van Rompuy annonce que le Conseil européen a décidé de la nommer[10]. Le mandat, d'une durée de cinq ans, débute le .

En 2014, elle défend la négociation du partenariat transatlantique de commerce et d'investissement entre l'Union européenne et les États-Unis (PTCI), dont elle soutient qu'il « est essentiel pour des raisons politiques et économiques. Il renforcera le lien transatlantique »[11].

Le , à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, Mogherini dit de l'Europe qu'elle a besoin « d’une réflexion en profondeur sur son fonctionnement » alors qu'elle présentait le 25 du mois un document détaillant la stratégie globale de la politique de sécurité et de défense commune[12].

En 2018, après le retrait américain de l'accord de Vienne, elle affirme la volonté des pays de l'Union européenne de rester dans cet accord et de permettre à l'Iran de continuer à se développer économiquement, contrepartie de l'engagement de Téhéran d'arrêter toute activité d'enrichissement d'uranium[13]. En septembre 2018, elle annonce l'intention de l'UE de mettre en place un mécanisme légal pour faciliter les transactions financières avec l'Iran[14]. Ceci aboutit en janvier 2019 à la création de la société de droit français Instex.

Rectrice du Collège d'Europe[modifier | modifier le code]

En avril 2020, elle notifie son intention de se porter candidate à la direction du rectorat du Collège d'Europe[15]. Cette décision a été critiquée : il est estimé que Federica Mogherini n'a pas respecté la procédure de recrutement et certains soutiennent qu'elle ne dispose pas des qualifications académiques requises[16]. Elle est tout de même nommée rectrice, avec une entrée en fonction prévue le 1er septembre 2020[17].

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Elle a été membre de la Fondation Italie-États-Unis[18].

Elle est membre de l’European Leadership Network.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Federica Mogherini a été mariée (2004-2017) à Matteo Rebesani et a deux filles : Caterina (née en 2005) et Marta (née en 2010)[19],[3].

Prise de position[modifier | modifier le code]

Le 24 juin 2015, Federica Mogherini a prononcé, à l'occasion du Call to Europe V: Islam in Europe, un discours appelant à intégrer l'islam politique[20].

Elle a déclaré, en matière d'intégration aux sociétés et aux valeurs démocratiques : « I'm not afraid of saying that political Islam should be part of the picture. Religion plays a role in politics - not always for good, not always for bad. Religion can be part of the process. What makes the difference is whether the process is democratic or not » (« Je n'ai pas peur de dire que l'islam politique devrait faire partie du tableau. La religion joue un rôle en politique - pas toujours bon, mais pas toujours mauvais. Ce qui fait la différence, c'est si le processus est démocratique ou non »)[21],[22].

Décorations honorifiques[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « La Haute Représentante/ Vice Présidente Federica Mogherini en visite à Rabat, Maroc, le 4 mars », sur eeas.europa.eu (consulté le )
  2. (de) « Mogherini wird Chefdiplomatin, Tusk Ratspräsident », Süddeutsche Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (it) AGI, « Esteri: chi e' Federica Mogherini? Terza donna alla Farnesina » [« Étranger : qui est Federica Mogherini ? La troisième femme au palazzo della Farnesina »] [archive du ], sur agi.it, (consulté le ).
  4. a et b Son auto-présentation dans (it) « Alla scoperta della "Banda Veltroni" », sur IoDemocratico.it, PD del Thienese, .
  5. Guerzoni 2010
  6. (it) « Mogherini, la strada in salita dalla Farnesina all’Europa », sur LaStampa.it, .
  7. Ridet 2014
  8. (it) « Notice », sur Camera.it
  9. (it) « Renzi candida ufficialmente Federica Mogherini quale Alto rappresentante PESC », Il Foglio,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Conclusions of the General Secretariat of the Council », sur consilium.europa.eu, Conseil de l'Union européenne, (consulté le )
  11. Stroobants 2014
  12. Christophe Ayad et Jean-Pierre Stroobants, « Federica Mogherini : « Le référendum britannique oblige à réaffirmer le rôle de l’Union » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « Speech by High Representative/Vice-President Federica Mogherini on the Iran nuclear agreement at the European Parliament plenary session », sur eeas.europa.eu, (consulté le )
  14. « L'Union européenne instaure un système de troc pour préserver son commerce avec l'Iran et échapper aux sanctions américaines », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  15. (en) « Commission Decision C(2020) 9013 », sur European Commission - European Commission (consulté le )
  16. Jean Quatremer, « L'Union européenne soigne ses anciens dirigeants », sur Libération.fr, (consulté le )
  17. « Federica MOGHERINI est nommée recteur du Collège d’Europe à partir du 1er septembre 2020 | College of Europe », sur www.coleurope.eu (consulté le )
  18. (en)Visit to NATO HQ by a delegation of the Italy-USA Foundation, (lire en ligne)
  19. (it) « Federica Mogherini, ministro degli Esteri », Quotidiano,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en) « Call to Europe V : Islam in EU - Speech by Federica MOGHERINI », sur youtube.com, (consulté le )
  21. (en) « Federica Mogherini’s remarks at “Call to Europe V: Islam in Europe”, FEPS conference », sur eeas.europa.eu, European Union External Action, (consulté le )
  22. Bergman 2016

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Pierre Stroobants, « Federica Mogherini : « Je serais heureuse si l’État palestinien existait au terme de mon mandat » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (it) Monica Guerzoni, « Mogherini incinta: «Ho pensato al cesareo. In quell'Aula ci sarò» », Corriere della Sera,‎ (lire en ligne)
  • Philippe Ridet, « L'Italienne Federica Mogherini prend la tête de la diplomatie européenne », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Compléments[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Lecture approfondie[modifier | modifier le code]

  • (en) Steven Blockmans et Francesco Saverio Montesano, Mogherini's First One Hundred Days : Not the Quiet Diplomat, (lire en ligne)
  • (en) David Spence et Jozef Bátora, The European External Action Service : European Diplomacy Post-Westphalia, Palgrave Macmillan, , 456 p. (ISBN 978-1-137-38304-4)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]