Ferdinand Lecomte — Wikipédia

Ferdinand Lecomte
Ferdinand Lecomte en 1860.
Biographie
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
LausanneVoir et modifier les données sur Wikidata
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Fernand Feyler (d) (neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Grade militaire

Ferdinand Lecomte, né à Lausanne le et mort dans la même ville le [1], est un écrivain, bibliothécaire, historien et chroniqueur militaire suisse et colonel de l'armée fédérale[2]. Personnalité politique membre du Parti radical, il occupa aussi diverses fonctions et charges civiles administratives et politiques[3] : sous-préfet du district de Lausanne puis chancelier du Canton de Vaud et secrétaire du Grand Conseil entre 1875 et 1899[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Ferdinand Lecomte doit interrompre ses études de droit pour gagner sa vie. Il sera ainsi successivement préparateur de physique à l'Académie, journaliste au Nouvelliste vaudois en 1845, professeur d'histoire à l'école moyenne, bibliothécaire à la Bibliothèque cantonale du canton de Vaud entre 1860 et 1875.

L' état-major de McClellan à Antietam lors d'une visite du Président Abraham Lincoln, octobre 1862.

Ferdinand Lecomte fut le premier biographe du général et théoricien militaire Antoine-Henri de Jomini, biographie qu'il rédigea probablement en partie sous la dictée de Jomini lui-même[5]. Il entrera d'ailleurs par la suite en relation épistolaire avec Charles-Augustin Sainte-Beuve lorsque celui-ci entreprendra la rédaction de sa propre biographie du général d'Empire[6],[7]. Ferdinand Lecomte est aussi le fondateur en 1856 de la Revue militaire suisse dont il assura également la direction[8].

Il fut l'un des nombreux observateurs militaires européens de la guerre de Sécession et servit au sein de l'état major de George Brinton McClellan avec le grade de major, ses opinions politiques radicales en faisant un ardent partisan de l'Union. Il consacra une importante production littéraire sur le thème - tant sous forme de chroniques dans les revues d'époque spécialisées dans les questions militaires que sous forme d'ouvrages spécifiquement consacrés à ce conflit et par la suite, se pencha également sur les guerres européennes de la seconde moitié du XIXe siècle - Guerre des Duchés (1864), Guerre austro-prussienne (1866), Guerre franco-allemande (1870-1871), Guerre gréco-turque (1897), .. - et sur certaines campagnes coloniales - retraite de Lang Son en 1885 notamment, études qui lui valurent un certain renom dans les milieux militaires européens. Il rédigea également divers traités militaires académiques et un traité de droit civique.

L'armée suisse en 1896.

Il fut encore, en 1851, le fondateur de La Guêpe, journal satirique inspiré du fameux Charivari illustré par Daumier. Il sera également conseiller communal à Lausanne. Très actif dans les coulisses de la politique[note 1], il participera à l’organisation de plusieurs campagnes du parti radical, entre 1850 et 1860. Il occupera encore la fonction de sous-préfet de Lausanne, sera secrétaire du Grand Conseil, membre de l’organisme gouvernant la capitale vaudoise lors de la mise sous régie de celle-ci en 1856 et bibliothécaire cantonal, avant d'être appelé en 1875 à la Chancellerie du canton[9]. En 1860 il reçoit le grade de major, puis de colonel fédéral en 1867. Il devint chef d'état-major de la division frontière 2 en 1870, en prit le commandement en 1875 et l'exerça jusqu'en 1891.

Jouissant d'une influence certaine dans les milieux militaires en tant que théoricien, Ferdinand Lecomte s'opposa au développement des fortifications en estimant celles-ci dépassées par les progrès de l'artillerie.

Écrits et œuvre[modifier | modifier le code]

Écrits[modifier | modifier le code]

La Guerre russo-turque de 1877-1878. Tous les conflits européens de la seconde moitié du XIXe siècle furent étudiés par Ferdinand Lecomte.

Traductions et préfaces[modifier | modifier le code]

Varia (articles de presse, rapports, etc.)[modifier | modifier le code]

  • À propos du 19 avril (1874)[note 3]: Lettre à quelques amis. Corbaz & Rouiller Fils, 1874.
  • Deux mots sur la question de la taxe d'exemption militaire. Rouge et Dubois, 1876.
  • La Neutralité de la Belgique et de la Suisse en cas de guerre entre la France et l'Allemagne. in La Nouvelle Revue Tome 20 (Janv.-Fév. 1883) - p. 29.
  • La neutralité de la Belgique in Revue de Belgique Volume 56, Parent et fils 1887.
  • Rapport sur la Question de la Centralisation militaire. Berne, Société des Officiers de la Confédération Suisse. Assemblée des délégués (1888). A. Borgeaud, 1888.

Héritage et influence contemporaine de Ferdinand Lecomte[modifier | modifier le code]

La prolifique production livresque de Ferdinand Lecomte reste encore un référentiel pour la littérature historique militaire moderne, notamment aux États-Unis pour ce qui concerne ses études sur la guerre de Sécession. L'on retrouve ainsi référence à ses travaux dans les ouvrages suivants :

  • Puissance militaire des États-Unis d'Amérique, d'après la guerre de sécession: 1861-1865 de François-Paul Vigo-Roussillon (J. Dumaine, Libraire-Éditeur de l'Empereur, Paris 1866).
  • Türk Tarih Kurumu yayınlarından Publications de la Société d'histoire turque, Volume 9, 1932.
  • Encyclopædia Britannica: a new survey of universal knowledge : Article biographique Jomini(Antoine-Henri de) (Volume 13) par Walter Yust, Encyclopædia Britannica, 1956.
  • L'art de la guerre par Émile Wanty, Marabout Université, Éditions Gérard & Co, Verviers, 1967 pour les tomes 1 et 2 et 1968 pour le tome 3.
  • Heard round the world: the impact abroad of the Civil War de Harold Melvin Hyman et Harry Cranbrook Allen (Knopf, 1969) : « The first professionnal reports published in France on the Civil War came from the hand of a Swiss staff officer, the editor of the Revue militaire suisse, Major Ferdinand Lecomte ..  » p. 141 et suiv.
  • Studies in war and peace de Michael Eliot Howard (Temple Smith, 1970).
  • The War for the Union de Allan Nevins (Scribner, 1971).
  • Jomini et la stratégie: une approche historique de l'œuvre d'Ami-Jacques Rapin (Editions Payot Lausanne, 2002) (ISBN 2601032979 et 9782601032970).

Ou même dans une œuvre romanesque comme Beauregard de Maurice Denuzière (Denoël, 1998).

Sources[modifier | modifier le code]

Fonds : Lecomte (Ferdinand) (1773-1999). Collection : Archives privées; Cote : CH-000053-1 P Le Comte. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Ferdinand Lecomte (1826-1899). Journaliste, officier et grand commis de l'État - Actes du Colloque du Centre d'Histoire et de Prospective Militaires du (2008).
  • André Cabanis, La presse politique vaudoise sous la République helvétique - contribution à l'étude de l'opinion publique, Bibliothèque historique vaudoise no 64, Imprimeries réunies, Lausanne 1979.
  • Jean-Pierre Chuard,Le Général Antoine-Henri Jomini 1779-1869 : Contributions à sa biographie. (Bibliothèque historique vaudoise 41), Imprimeries réunies, Lausanne 1969.
  • Des journaux et des hommes: aspects de l'histoire et de l'évolution de la presse en Suisse romande Collection Archives vivantes, Editions Cabedita, 1993 (ISBN 2882951116) (ISBN 9782882951113).
  • Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860., A. Jullien, 1932[note 4].
  • David Auberson : Ferdinand Lecomte 1826-1899. Un Vaudois témoin de la guerre de Sécession, Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne 2012.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Alors sergent, il ne prit aucune part directe dans la Guerre du Sonderbund au cours de laquelle les radicaux vaudois se montrèrent particulièrement actifs.
  2. Les ouvrages publiés par cet éditeur étaient imprimés à Lausanne.
  3. NdA. C'est à cette date que les cantons suisses adoptent une Constitution fédérale démocratique. Elle intègre les mesures prônées par les radicaux, les démocrates et les laïques et garantit un exercice démocratique du pouvoir. Les deux instances législatives (le Conseil national et les Conseils des États) élisent le tribunal fédéral, le général en chef en cas de conflit, et le Conseil fédéral - 1874.
  4. Ferdinand Lecomte y est cité pour ses contributions et interventions dans les discussions politiques, diplomatiques et militaires soulevées au sein de la Confédération sur le sujet.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Ferdinand Lecomte » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. Annonce officielle de sa nomination au grade de Colonel de l'État Major (Référence FF 1862 2 545  (14 juin 1862) de la Feuille fédérale  )
  3. Colloque du Centre d'Histoire et de Prospective Militaires .
  4. « Ferdinand Lecomte », sur la base de données des personnalités vaudoises sur la plateforme « Patrinum » de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  5. Voir Correspondance de C.-A. Sainte Beuve dd. 14 août 1869 et Jean-Pierre Chuard Le Général Antoine-Henri Jomini... dans la Bibliographie.
  6. Voir Manuscrit de l'Institut de France.
  7. Livre en ligne
  8. Revue militaire suisse : historique.
  9. Gilbert Coutaz, "Ferdinand Lecomte, chancelier d'État du canton de Vaud : une carrière dans une carrière (1875-1899)", in Auberson, Ferdinand Lecomte..., pp. 56-73; Chancellerie d'État du Canton de Vaud
  10. Critique in Bibliothèque universelle, revue suisse et étrangère, Volume 12, p. 466 (1861)