Ferroutage — Wikipédia

Sur la ligne de Konkan (Inde)

Le ferroutage, transport rail-route[1] ou transport « combiné accompagné », consiste à charger des camions complets sur un train : le tracteur, la remorque et le chauffeur. C'est une forme de transport combiné différente du transport de conteneurs, dit « combiné non accompagné ».

Les trains-autos, consistant à charger des véhicules automobiles sur un train, sont également un mode de ferroutage. Ce mode de transport est particulièrement utilisé en Suisse.

Usage[modifier | modifier le code]

Obstacles ponctuels[modifier | modifier le code]

Le ferroutage est actuellement utilisé essentiellement pour le passage d'obstacles naturels, montagnes ou bras de mer (Le Shuttle du tunnel sous la Manche), mais il existe des projets de ferroutage de longue distance destinés à réduire la pollution et désengorger les autoroutes.

Longue distance[modifier | modifier le code]

Le ferroutage est largement répandu en Europe pour les longues distances entre Allemagne au nord et l'Italie au sud, particulièrement lors du transit des poids-lourds à travers la Suisse. Il fonctionne également remarquablement bien entre la Grande-Bretagne et la France (5000 camions par jour transportés par les navettes de Eurotunnel).

Techniques[modifier | modifier le code]

Les contraintes de gabarit ferroviaire nécessitent des wagons spéciaux pour faire circuler des poids-lourds, par exemple le système Modalohr ou la Route roulante.

Europe[modifier | modifier le code]

Entre l'Autriche et l'Italie[modifier | modifier le code]

Il y a un service de ferroutage pour camions sur le col du Brenner et via Tarvisio.

En France[modifier | modifier le code]

En 2016 en France, le ferroutage représente moins de 1 % du transport de marchandises[2] Le développement du ferroutage a toujours été l'objet de déclarations de volonté politique sans que cette volonté ne soit traduite dans les faits : les raisons invoquées ont été multiples comme l'inadaptation de l'infrastructure et des matériels ou l'absence de qualité de service de la société nationale.[réf. nécessaire]

Les deux principaux acteurs du ferroutage en France (hormis Eurotunnel, voir paragraphe suivant) sont :

En février 2012 la ligne de ferroutage Paris - Toulouse (Fenouillet) est fermée par la SNCF. Elle était exploitée par Novatrans, première entreprise française de transport combiné rail-route détenu à 96 % par la filiale du groupe SNCF Geodis depuis 2009[3]. La SNCF est par ailleurs le premier transporteur routier français à travers sa participation de référence dans Geodis et sa filiale Sernam[4]

Il existe d'autres autoroutes ferroviaires en France :

  • L'Autoroute ferroviaire alpine (AFA)
  • Le Lorry-Rail entre Perpignan et Luxembourg
  • Combiwest créé par des agriculteurs en 1999 avec un début d'activité en 2011 a transporté l'équivalent de 30.00 conteneurs en 2015 entre Bretagne, Pays de Loire et Rhone Alpes, Provence, Cote d'Azur. En liquidation judiciaire le 22 avril 2016 certains évoquent un "sabotage"[5],[6],[7]
  • la ligne Calais Le Boulou mise en service le 20 mars 2016[8]

Une nouvelle ligne est à l'étude entre Calais et Leipzig en Allemagne en passant par la Belgique et les Pays-Bas. Elle devrait utiliser la technologie de chargement latéral des remorques sur les wagons de la société allemande CargoBeamer. Les travaux de construction de la plateforme de transbordement route-rail doivent avoir commencé en 2012[9].

Le projet d'une autre ligne entre Lille et Bayonne, coutant 400 millions d'euros, a été suspendu en 2016[2].

Entre la France et le Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Des navettes composées de wagons fermés transportent différents véhicules à travers le tunnel sous la Manche entre Calais / Coquelles (France) et Folkestone (Royaume-Uni). En 2017, Eurotunnel a transporté plus de 1.6 million de camions par ferroutage[10] et revendique d'être le leader mondial de ce mode de transport.

En Suisse[modifier | modifier le code]

Un convoi tracté par deux Re 465 du BLS descendant la rampe sud du tunnel du Lötschberg. Les camions ont pris le train à Freiburg im Breisgau en Allemagne et le quitteront à Novara en Italie

La Suisse, pour limiter le transit par la route des camions provenant de l'Union européenne, a pris l'initiative de construire deux tunnels ferroviaires : le tunnel de base du Saint-Gothard et le tunnel de base du Lötschberg, qui ont pour objectif le transfert du trafic de marchandises de la route au rail. Toutefois l'objectif suisse est de supporter le trafic traditionnel et combiné non accompagné, le recours au ferroutage restant limité. Il y a un service soutenu (une dizaine d'aller-retour par jour) entre Novare et Fribourg-en-Brisgau via le tunnel du Simplon et le tunnel de base du Lötschberg, et un aller-retour Lugano-Bâle via le tunnel du Gothard.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Synonymes : ferroutage », sur larousse.fr (consulté le )
  2. a et b Ferroutage : un mode de transit pratique, mais encore marginal, France Info, 27 avril 2016.
  3. Laurence Mauriaucourt, Gare à l’avenir de Novatrans ! , L'Humanité, 11 Juin 2012.
  4. Olivier Noyer, La SNCF doit-elle rester le premier transporteur routier français ?, Les Échos, 16 septembre 2002.
  5. « Combiwest une entreprise stratégique pour la Bretagne en liquidation judiciaire » (consulté le )
  6. « Fret ferroviaire : Combiwest liquidée, 59 emplois supprimés », sur lesechos.fr, (consulté le )
  7. « Combiwest. La société liquidée, 59 emplois détruits », sur Le Télégramme (consulté le )
  8. « TRANSPORT COMBINÉ > L'autoroute ferroviaire Calais-Le Boulou démarre enfin », sur wk-transport-logistique.fr (consulté le )
  9. « Transport combiné : CargoBeamer va lancer ses premiers trains entre Calais et Leipzig », sur wk-transport-logistique.fr,
  10. Getlink : nouvelle hausse du chiffre d'affaires en 2017, (lire en ligne [PDF])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]