Flaminio Bertoni — Wikipédia

Flaminio Bertoni
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
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Maîtres
Enrico Butti, Ludovico Pogliaghi, Giuseppe Talamoni (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction
Œuvres principales
Plaque à Paris (rue du Théâtre) mentionnant Flaminio Bertoni.

Flaminio Bertoni, né le à Masnago, près de la ville de Varèse, en Lombardie et mort le à Antony, est un designer industriel et sculpteur italien actif en France notamment au service du constructeur automobile Citroën. Il travaille à la conception des modèles emblématiques de la marque : Traction Avant, Type H, 2CV, DS, Ami 6,8 & Super et Belphégor.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Flaminio Bertoni est né le en Italie dans une famille modeste. À la mort de son père, en Flaminio qui n'a alors que quinze ans, est contraint d'interrompre ses études à l'école technique de Varèse. Il trouve une place d'apprenti menuisier chez Macchi, un constructeur automobile local. Il débute à l'atelier de menuiserie puis passe à celui de ferblanterie ce qui lui permet de se familiariser avec le travail de la tôle.

Il occupe ses loisirs à dessiner, il admire l'artiste polymathe Léonard de Vinci (il nomme son premier fils Léonardo[1]) et se perfectionne en dessin artistique et en sculpture à l'École des beaux-arts de Varèse sous la direction d'Enrico Butti. Il commence alors le modelage de la première maquette d'automobile, futuriste, qui ne voit jamais le jour. Il dépose un brevet pour la manœuvre pneumatique des vitres de voiture.

En , il se rend à Paris à l'invitation d'un groupe de techniciens français qui avaient admiré son talent de dessinateur lors d'une visite chez Macchi. Il est d'abord employé par la carrosserie Felbert, puis la carrosserie Manessius, et enfin pour une année entière chez Rothschild où il rencontre Lucien Rosengart.

De retour à Varèse et chez Macchi en , il est nommé chef dessinateur. Mais en après une dispute avec la direction de Macchi, il démissionne pour ouvrir son propre atelier où il partage son temps entre la conception de voitures et la sculpture.

Amoureux de Giovanna Barcella, une jeune femme que sa mère lui interdit d'épouser, Bertoni s'installe à Paris en [2].

Paris[modifier | modifier le code]

En , Flaminio Bertoni est embauché par André Citroën. Il prend la direction du service « Style », qu'il garde jusqu'à sa mort. Pendant plus de trente ans, il façonne l'image des véhicules au double chevron. voit le lancement de la Citroën Traction Avant, voiture révolutionnaire à traction avant, mise au point par Bertoni avec André Lefèbvre. L'année suivante la mise au point de la Très Petite Voiture (TPV) de Citroën débute, elle sera lancée en sous le nom de 2CV, mais Bertoni n'y participe pas directement car le confort et l'esthétique du véhicule sont écartés au profit d'une réduction drastique des coûts et d'une conception minimaliste.

Bertoni achève un autobus pour Barfoffio en Italie et continue sa sculpture.

En , il est contacté par l'entreprise ERSA de Courbevoie pour dessiner un prototype de voiture à 3 roues. Pendant un an il étudie le sujet et produit quelque 500 dessins. Le prototype est finalement présenté après la guerre en par la société Mathis sous le nom VEL 333. Il reste toutefois à l'état de prototype[3].

Au début de la Seconde Guerre mondiale en , Citroën met en sommeil le projet de lancement de la 2CV[2].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Après l'entrée en guerre de l'Italie, alliée de l'Allemagne, en , Bertoni est arrêté par les autorités françaises. Libéré par les forces allemandes d'occupation, il revient chez Citroën, mais il est gravement blessé lors d'un accident de moto et reste hospitalisé pendant un an.

Après la libération de Paris, en il est de nouveau arrêté et emprisonné, mais il est innocenté[2].

Après guerre[modifier | modifier le code]

Chez Citroën, il poursuit les travaux sur la TPV et sur la DS et DS 19. En Citroën lance la 2CV au salon de l'automobile de Paris. et l'année suivante Bertoni termine ses études d'architecture qu'il a commencées à l'hôpital après son accident de moto en 1940.

En la DS 19 est saluée comme une « déesse » après son lancement au Mondial de l'automobile de Paris. Citroën vend 12 000 voitures le premier jour du salon.

Et Bertoni devenu architecte offre un système radical de construction de maisons familiales ; son système est adopté en à Saint-Louis (Missouri) où 1 000 maisons sont construites en 100 jours.

En la DS 19 est exposée à la Triennale de Milan, suspendue à des pylônes pour mettre en valeur la beauté de sa carrosserie. Roland Barthes évoque cette « déesse » dans Mythologies[4]. Et en l'Ami 6 est présentée[2].

En , il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres. La distinction lui est remise par André Malraux, alors ministre de la Culture dans le gouvernement de Gaulle.

Flaminio Bertoni meurt soudainement d'une hépatite foudroyante en , à l'âge de 61 ans, à Antony où il repose désormais avec sa seconde épouse, la ballerine Lucienne Marodon et son deuxième fils Serge[5].

Galerie d'automobiles dessinées par Flaminio Bertoni[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

En une plaque et une rue en escalier à son nom sont inaugurées à Masnago[6].

Le a été inauguré à Varese le Museo Bertoni[7],[6]. Depuis 2016, elle est exposée au musée Volandia de Somma Lombardo.

Ses conceptions sont considérées avec admiration et nostalgie par de nombreux amateurs d'automobiles dans le monde[8],[9],[1],[10],[11],[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Claire Sécail, « Flaminio Bertoni, designer de la DS Citroën », sur fresques.ina.fr, .
  2. a b c et d (en) « Flaminio Bertoni : Automotive Designer (1903-1964) », sur design.designmuseum.org, via WebArchives.
  3. Pierre Lachet, « MATHIS VEL 333 : Histoire de la voiture à 3 roues, 3 places, et 3 L de consommation », sur autocyber.fr (l'encyclopédie auto-moto).
  4. Roland Barthes, « La nouvelle Citroën », dans Mythologies, .
  5. (it) « Flaminio Bertoni (1903-1964) », sur www.famigliabosina.it.
  6. a et b (it) « La 2CV trova casa », sur www.confindustriavarese.it, .
  7. (it) « Ad aprile aprirà il museo Flaminio Bertoni », sur www3.varesenews.it, via WebArchives, Varesenews, .
  8. (en) Malcolm Bobbitt, Citroën DS, Dorchester : Veloce (ISBN 9781904788300, lire en ligne).
  9. (en) John Reynolds, Citroen : daring to be different, Sparkford/Haynes, (lire en ligne).
  10. (de) Daniel Bartetzko, « Porträt : Flaminio Bertoni », moderne-regional.de,‎ (lire en ligne).
  11. Jacques Wolgensinger, La 2 CV : nous nous sommes tant aimés, Gallimard, (ISBN 9782070533473, lire en ligne).
  12. (en) « Flaminio Bertoni: Designer Extraordinaire », sur citroenvie.com, .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Leonardo Bertoni : L'uomo della "2 CV" : storia di Flaminio Bertoni, un genio italiano alla corte della Citroën .
  • Fabien Sabatès, Flaminio Bertoni : 30 ans de style Citroën, E.T.A.I., (présentation en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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