Fortifications de Paris aux XIXe et XXe siècles — Wikipédia

Vestige de l'enceinte de Thiers
(la poterne des Peupliers dans le 13e arrondissement de Paris).
Exemple de fort
(le fort de Charenton).
Carte du département de la Seine en 1852 indiquant notamment l'enceinte de Thiers et la première ceinture de seize forts.

Les fortifications de Paris aux XIXe et XXe siècles comprennent trois périmètres :

  1. L'enceinte de Thiers, juste autour de la ville de Paris ;
  2. La première ceinture de forts, à environ 5 km de Paris, constituée de seize forts détachés et d'ouvrages complémentaires ;
  3. La deuxième ceinture de forts, à environ 20 km de Paris.

Elles ont été construites à deux périodes distinctes :

  • 1840-1845 : l'enceinte de Thiers et la première ceinture de forts ;
  • 1874-1885 : la deuxième ceinture de forts.

Contexte général[modifier | modifier le code]

Sur le plan militaire, Paris est un camp retranché situé dans une cuvette.

En 1670, Louis XIV fait démolir les enceintes de Charles V et de Louis XIII. Paris devient une ville ouverte et va le rester pendant près de deux siècles. En 1689, Vauban exprime des réserves sur cette démolition et préconise un dispositif comprenant : la remise en état de l'enceinte, son doublement par une autre qui englobe les villages de Chaillot, Montmartre et Belleville, deux citadelles (à l'ouest et à l'est) permettant de voir l'ennemi de loin et de retarder son approche, et l'utilisation de l'espace entre les deux enceintes pour de l'élevage, afin d'augmenter les capacités de résistance au soutien d'un siège[1]. Ses idées restent lettre morte.

Louis XVI fait construire le mur des Fermiers généraux, qui n'est pas conçu comme une fortification militaire mais comme une enceinte destinée à percevoir l'octroi.

On lit dans le Dictionnaire encyclopédique paru en 1844[2] :

« L'opinion s'était accréditée depuis longtemps que Paris ne devait point avoir de fortifications. Ce ne fut donc point sans étonnement qu'on vit tout à coup faire, en 1841, la proposition de le fortifier. Mais l'état des affaires de l'Europe avait inspiré des craintes ; on avait parlé de guerre, et bientôt tout le monde fut persuadé que la France allait avoir à se défendre contre une nouvelle coalition européenne. C'est sous l'influence de cette préoccupation que fut proposée et acceptée une loi, qui ordonnait la construction d'un système de défense autour de Paris. Plus tard, on voulut revenir sur cette idée, mais on était trop engagé ; les uns par crainte, les autres par une fausse honte, reculèrent devant le rappel de la loi, ne firent entendre que de tièdes ou d'incomplètes réclamations, et par une inconséquence incroyable, Paris voit s'élever autour de lui quatorze forts, dont l'érection avait une année auparavant soulevé l'indignation de la population. »

Au XIXe siècle, chaque invasion prussienne (1814-1815 et 1870) provoque l'éloignement des fortifications, le rôle de chacune de ces enceintes successives (1841-1845, 1874) consistant à englober la ligne des hauteurs d'où l'ennemi a bombardé la ville lors de la précédente invasion.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Sous l'Empire[modifier | modifier le code]

  • 1814-1815 : à la fin du règne de Napoléon Ier, Paris est à deux reprises soumise à l'occupation étrangère.

Premier programme de fortification[modifier | modifier le code]

  • 1818 : créée par le ministre de la guerre Gouvion Saint-Cyr, une commission de défense du territoire est chargée de « présenter ses vues sur le meilleur système de défense ».
  • 1820 : la commission conclut à la nécessité de mettre Paris en état de défense, mais aucun projet n'est retenu.
  • 1830 : création d'un comité de Fortification, qui relance le débat, conclut à la nécessité de fortifier Paris, mais ne dégage pas de consensus sur le mode de défense.
  • 1833 : le plan topographique des environs de Paris prévoit :
    • la mise en défense du mur des Fermiers généraux (qui est un mur d'octroi) en enceinte de sûreté : hauteur portée à six mètres ; deux rangs de créneaux ; barrières avec 65 tours (ou bastions) ;
    • en avant, plusieurs ouvrages de fortification passagère : une ligne fortifiée le long des canaux entre Romainville et Saint-Denis, avec « lunettes » et « redans » ; un système de zone inondable autour de Saint-Denis ;
    • des ouvrages en terre avec casemates, forts étoilés et redoutes, sur les hauteurs (entre Saint-Denis et Nogent-sur-Marne) ; transformation du château de Vincennes en fort moderne.
  • Les travaux, conduits par le général Valazé, sont souvent interrompus et ne sont pas achevés. En effet, deux options s'opposent :
    • option 1 : certains préconisent une large enceinte continue englobant les faubourgs dans le système défensif, mais ne prenant pas appui sur le mur d'octroi. C'est le cas du général Valazé, dans la continuité des projets de Vauban et d'Haxo. Les critiques de cette option portent sur son coût ;
    • option 2 : les autres préconisent d'aménager autour de la capitale un vaste camp retranché, basé sur des forts permanents occupant les positions principales, tout en gardant une « enceinte de sûreté » en arrière. Les critiques de cette option portent sur l'insuffisance de la garantie de défense : l'ennemi pourrait aisément pénétrer entre les obstacles, puis renverser facilement le mur d'octroi.
  • 1836 : création de la commission de défense du royaume.
  • 1838 : le , un plan de défense est adopté, qui combine les deux options et qui semble faire l'unanimité.
  • 1840 : le traité de Londres du exclut la France. Adolphe Thiers, considérant que le traité porte en germe une nouvelle menace d'invasion, saisit l'occasion pour faire déclarer d'utilité publique et d'urgence la construction de la nouvelle enceinte. Le , le général Dode de la Brunerie est nommé directeur des fortifications de Paris. Le , Le Moniteur annonce la décision. Les travaux commencent.
Le plan adopté par les chambres en 1841.
  • 1841 : pour mener les travaux à bien malgré les réserves du conseil général de la Seine, une loi est préparée pour ouvrir les crédits (140 millions de francs-or[3]) nécessaires à la création de l'enceinte fortifiée qui s'appellera l'enceinte de Thiers, du nom du président du Conseil :
    • le , examen en commission du projet de loi ;
    • le , vote de la loi par la chambre des députés (237 voix contre 162) ;
    • vote de la loi par la chambre des pairs (147 voix contre 85) ;
    • le , promulgation de la loi par le roi Louis-Philippe.
  • Le programme de construction prévoit :
    • un mur d'enceinte continu, embrassant les deux rives de la Seine : l'enceinte de Thiers proprement dite ;
    • seize forts détachés.
  • 1845 : les travaux sont achevés.
  • 1860 : dans le cadre des grands travaux parisiens du baron Haussmann, la limite de Paris passe, au 1er janvier, du mur des Fermiers généraux à l'enceinte de Thiers.

Guerre de 1870[modifier | modifier le code]

  •  : la France déclare la guerre à la Prusse, le 13.
  •  : Napoléon III est fait prisonnier à Sedan et capitule, le 2. Paris proclame la République. Un gouvernement provisoire est nommé. Les Prussiens foncent vers Paris. La capitale se transforme en camp retranché. On ferme certaines portes de l'enceinte de Thiers. On ferme les passages de deux canaux, de la Bièvre et des entrées de chemin de fer. On démolit les maisons dans la zone non aedificandi. Le 19, les Prussiens arrivent devant Paris et établissent le siège, qui va durer quatre mois.
  •  : le 28, Jules Favre signe avec Bismarck un armistice dont l'article 3 prévoit la « remise à l'armée allemande, par l'autorité militaire française de tous les forts formant le périmètre de la défense extérieure de Paris, ainsi que de leur matériel de guerre ». La convention annexe signée le même jour prévoit la remise de ces forts les 29 et , à partir du à 10 h, sauf celui de Vincennes qui peut abriter une garnison française de deux cents hommes, sans que celle-ci puisse être relevée. L'article 5 de l'armistice prévoit le désarmement de l'enceinte de Paris.
  •  : l'armée allemande évacue les forts de la rive gauche de la Seine.
  •  : l'armée allemande évacue les forts de la rive droite de la Seine[4].

Deuxième programme de fortification[modifier | modifier le code]

Carte postale allemande antérieure à la guerre de 1914-1918, montrant l'ensemble du système défensif du camp retranché de Paris
Le fort de Villiers, 1878-1880, deuxième ceinture d'Île-de-France.

Pendant la guerre de 1870, les fortifications se révèlent inefficaces.

  • 1874 : le , une loi inspirée par les idées de Séré de Rivières sur la défense du pays, conduit à un nouveau programmes d'ouvrages de défense au nord et à l'est, avec certains d'entre eux destinés à la protection de Paris.
  • 1885 : le programme s'achève : il a permis de construire 196 forts, 58 petits ouvrages et 278 batteries sur l'ensemble des frontières et places stratégiques du pays, pour une dépense estimée à 450 millions de francs-or (ouvrages) et 229 millions de francs-or (armement).

La disparition de l'enceinte de Thiers[modifier | modifier le code]

  • 1883 : le , le conseil municipal de Paris vote un vœu demandant la désaffectation de l'enceinte de Thiers, sa cession à la ville et la suppression de la zone de servitude.
  • 1918 : pendant la guerre, l'enceinte de Thiers se révèle inefficace pour contribuer à la défense de Paris, compte tenu des progrès de l'artillerie (tirs des canons longs allemands - appelés à tort Grosse Bertha, depuis 120 km).
  • 1919 : le , une loi est promulguée selon laquelle la ville achète l'enceinte à l’État pour cent millions, et doit acheter ou exproprier les terrains de la zone, la servitude interdisant de construire étant maintenue. Les travaux de démolition de l'enceinte sont engagés.
  • 1925-1930 : le territoire zonier est annexé à la ville.
  • 1930 : la loi du règle les modalités d'indemnisation des zoniers.

Remarque sur la ligne Maginot[modifier | modifier le code]

Dans le cadre des réflexions sur la défense du pays qui se poursuivent après la Première Guerre mondiale, rien de nouveau n'implique une défense rapprochée de la capitale. Pour mémoire, le calendrier général est le suivant :

  • 1922 : début des réflexions de la Commission de défense des frontières, qui établit les premiers plans ;
  • 1928-1933 : construction du gros-œuvre des principaux ouvrages de la ligne Maginot ;
  • 1940 : le , la Wehrmacht, depuis l'Allemagne, traverse le Luxembourg et la Belgique (province de Luxembourg) en direction de Sedan. C'est la percée de Sedan : les troupes allemandes traversent le massif des Ardennes, jugé infranchissable par l’état-major français, et évitent ainsi la ligne Maginot, qui joue le rôle de retardement et de contournement obligé qui lui avait été assigné à sa conception[Quoi ?].

Les forts[modifier | modifier le code]

Doctrine militaire de l'emploi des forts[modifier | modifier le code]

La doctrine d’emploi des forts dépend du contexte de l'époque. Au milieu du XIXe siècle, les routes sont peu nombreuses. En raison de la taille d'une armée en campagne, celle-ci est obligée d'emprunter les axes de communication existants afin que les chariots d'approvisionnement puissent la suivre sans s'enliser dans les chemins de terre à la mauvaise saison.

Ainsi, un ouvrage militaire, placé sur un axe important de communication est à même de ralentir fortement, voire de stopper, une troupe composée de plusieurs milliers d'hommes. Exemple : le fort de Charenton est placé sur les actuelles RN6 et RN19 qui étaient respectivement, à l'époque, les routes de Genève et de Belfort ; le pont de Charenton sur la Marne et le pont à l’Anglais sur la Seine sont situés à proximité.

En temps de guerre, le fort remplit plusieurs fonctions, qui sont les fonctions classiques d’une place forte :

  • il permet à une troupe composée de plusieurs centaines d'hommes d'être parfaitement abritée d'une attaque ennemie. L’aménagement des défenses et des abords du fort (glacis) soumet d’éventuels assaillants aux coups des défenseurs ;
  • si l'ennemi ignore l'ouvrage et le contourne, il risque de se faire attaquer sur ses arrières par les militaires occupant le fort. Pour pallier ce risque, il est obligé de laisser une partie de ses troupes protéger ses arrières ou neutraliser l'ouvrage en empêchant toute sortie des occupants. Cela l'affaiblit en réduisant ses effectifs disponibles ;
  • cela permet de concentrer et de protéger l'artillerie ;
  • c'est un point d'appui pour des troupes amies.

À l'époque, quand l'ennemi voulait le prendre, les soldats devaient monter à l'assaut sous la mitraille des défenseurs protégés par d'épaisses murailles et tirants de meurtrières.

Première ceinture de forts[modifier | modifier le code]

Ceinture de forts autour de Paris, carte allemande.

Le système d'ouvrages détachés, constituant la première ligne de défense à quelques kilomètres de Paris[5], en complément de l'enceinte entourant Paris, comprenait :

  • seize forts ;
  • des ouvrages complémentaires.

La carte ci-contre montre la position des forts par rapport à la ville, à l'occasion des combats de la Commune de Paris en 1871.

Les seize forts[modifier | modifier le code]

Localisation des forts (point rouge)
Panorama du fort de Romainville, au début du XXe siècle.
Casernement du fort de Noisy, carte postale de l'entre-deux-guerres.

Les seize forts construits autour de Paris entre 1840 et 1845 font l'objet du tableau suivant.

L'ordre (première colonne) est celui dans lequel apparaissent les forts lorsqu'on tourne autour de Paris dans le sens des aiguilles d'une montre (N-E-S-O).

Selon le cas, le nom d'un fort est soit celui de la commune où il est situé à l'origine, soit celui de la commune qu'il défend.

Ordre Dir. Nom Emplacement Distance
au mur
d’octroi
Distance
au
Louvre
Autres ouvrages
1 N Fort couronne de la Briche Saint-Denis 6 900 m 9 600 m
2 N Fort de la Double-Couronne Saint-Denis 6 850 m 9 600 m
3 N/E Fort de l'Est Saint-Denis 5 000 m 7 900 m
4 N/E Fort d'Aubervilliers Aubervilliers 3 875 m 7 250 m Ouvrage + Batterie
5 E Fort de Romainville Les Lilas 3 500 m 6 650 m Lunette + Courtine
6 E Fort de Noisy Romainville 4 800 m 8 300 m Lunette + Redoute
7 E Fort de Rosny Rosny-sous-Bois 5 750 m 9 800 m Lunette
8 S/E Fort de Nogent Fontenay-sous-Bois 5 900 m 10 300 m Lunette
9 S/E Fort neuf de Vincennes Paris 2 800 m 7 800 m
10 S/E Fort de Charenton Maisons-Alfort 4 000 m 8 400 m Rigole
11 S Fort d'Ivry Ivry-sur-Seine 3 900 m 7 300 m
12 S Fort de Bicêtre Le Kremlin-Bicêtre 2 650 m 6 100 m
13 S Fort de Montrouge Arcueil 2 900 m 5 800 m
14 S Fort de Vanves Malakoff[6] 3 600 m 6 400 m
15 S Fort d'Issy Issy 3 900 m 6 850 m
16 O Forteresse du Mont-Valérien Suresnes 5 250 m 9 100 m

Ouvrages complémentaires[modifier | modifier le code]

Ordre Dir. Nom Emplacement Date
1 N Digue du Croult Saint-Denis
2 N Digue du ru de Montfort Saint-Denis
3 N Batterie des Vertus Aubervilliers
4 N Redoute de la Flache Aubervilliers
5 NE Batterie de Pantin Pantin
6 E Redoute de Montreuil Noisy-le-Sec
7 E Redoute de la Boissière Rosny-sous-Bois 1831
8 E Redoute de Fontenay-sous-Bois Fontenay-sous-Bois
9 E Redoute de la Faisanderie Paris (limites actuelles) (bois de Vincennes) 1846
10 E Redoute de Gravelle Paris (limites actuelles) (bois de Vincennes) 1840
11 N Batterie du Rouvray Aubervilliers[7]
12 O Redoute de Montretout Saint-Cloud
13 O Batterie du Petit-Nanterre Colombes-Nanterre
14 NO Batterie de Charlebourg Colombes-La Garenne-Colombes
15 NO Batterie de Colombes Colombes
16 NO Redoute de Gennevilliers Asnières-sur-Seine
17 NO Batterie de Villeneuve Villeneuve-la-Garenne
18 N Batterie de Saint-Ouen Saint-Ouen

Deuxième ceinture de forts[modifier | modifier le code]

Cette section donne la liste des ouvrages avancés réalisés de 1870 à 1890, dans le cadre des fortifications du Système Séré de Rivières, à environ 20 km de la capitale[8].

Localisation des forts (point rouge) et redoutes (point blanc).
# Dir. Nom Emplacement Date
1 N Fort de Cormeilles Cormeilles-en-Parisis
2 N Fort de Montlignon Montlignon et Andilly
3 N Fort de Domont Domont
4 N Fort de Montmorency Montmorency
5 N Fort d'Écouen Écouen
6 N Fort de Stains Garges-lès-Gonesse
7 E Fort de Vaujours Courtry
8 E Fort de Chelles Chelles 1876 - 1878
9 E Fort de Villiers Noisy-le-Grand 1878[9]
10 E Fort de Champigny Chennevières-sur-Marne[10] 1878-1880
11 E Fort de Sucy Sucy-en-Brie 1879 - 1881
12 S/E Fort de Villeneuve Villeneuve-Saint-Georges 1876[11]
13 S Fort de Palaiseau Palaiseau 1874 - 1879[12]
14 S Fort de Châtillon Châtillon-sous-Bagneux
Fontenay-aux-Roses
15 S Fort de Villeras Saclay
16 S/O Fort du Haut-Buc Buc 1879
17 S/O Fort de Saint-Cyr Montigny-le-Bretonneux 1879
18 O Fort du Trou-d'Enfer Marly-le-Roi 1881
# Dir. Nom Emplacement Date
1 N Batterie de la Borne de Marbre Cormeilles-en-Parisis
2 S Batterie de Risquetout Cormeilles-en-Parisis
3 N Batterie de l'Etang Cormeilles-en-Parisis
4 N Batterie des Cotillons Cormeilles-en-Parisis
5 S Batterie du Rond-Point Cormeilles-en-Parisis
6 N Batterie du Château Rouge Cormeilles-en-Parisis
A N Redoute de Franconville Cormeilles-en-Parisis
7 Batterie de Blémur Piscop
B N Redoute de la Butte-Pinson Montmagny 1875 - 1877
8 Batterie des Sablons Villiers-le-Bel
9 Batterie du Moulin
10 Batterie de Livry Livry-Gargan
11 Batterie Nord de Vaujours Vaujours
12 Batterie Sud de Vaujours Courtry
13 Batterie de Noisy le Grand Noisy-le-Grand
14 S/E Batterie de Limeil Limeil-Brévannes
15 S/E Batterie de Château Gaillard Crosne
C S Redoute des Hautes-Bruyères Villejuif 1870[13]
D S Réduit de Verrières Verrières-le-Buisson 1874 - 1879[12]
16 Batterie de la Châtaigneraie Verrières-le-Buisson
17 Batterie du Terrier Verrières-le-Buisson
18 Batterie des Gâtines Verrières-le-Buisson
19 Batterie d'Igny Verrières-le-Buisson
20 Batterie de Bièvres Verrières-le-Buisson
21 S Batterie de la Pointe Palaiseau
22 S Batterie de l'Yvette Palaiseau
23 S/O Batterie de Bouviers Guyancourt 1879
24 S/O Batterie du Ravin-de-Bouviers Versailles
E O Redoute de Bois-d'Arcy Bois d'Arcy
25 Batterie de la Porte du Désert Versailles
26 Ouvrage des Docks Versailles
27 Batterie de la Station de Saint-Cyr Saint-Cyr-l'École
28 Batterie du Ru de Gally
29 Batterie des Arches Louveciennes
30 Batterie de Noisy-le-Roi Noisy-le-Roi
31 Batterie des Réservoirs Marly-le-Roi
32 Batterie de Marly Marly-le-Roi
33 Batterie de l'Auberderie Marly-le-Roi
34 Batterie du Champ-de-Mars Marly-le-Roi

Après la désaffectation de l'enceinte de Thiers : Zone et Fortif's[modifier | modifier le code]

L'enceinte de Thiers était entourée (côté extérieur à Paris) d'une zone non aedificandi (inconstructible) destinée à former un glacis battu par l'artillerie et sur lequel aucun obstacle n'est toléré, pas même des arbres (son étendue correspond, peu ou prou, à l'emprise actuelle des boulevards des Maréchaux et du boulevard périphérique, souvent abrégé en Périph' par les Franciliens). Avec l'obsolescence militaire post-guerre de 1870 et la construction de fortifications en grande banlieue (ligne Séré de Rivières, entre autres), cette zone est réappropriée par une population pauvre chassée de Paris par la spéculation immobilière et des travailleurs déracinés, venus de province ou de l'étranger. Cette zone se couvre de cabanons et habitations précaires, formant un immense bidonville, entrecoupé de jardinets et de potagers. Même si la population des zoniers n'est pas exclusivement criminelle, très loin de là, l'endroit a mauvaise réputation, des prostituées de basse classe y font métier de leurs charmes, des Apaches y rôdent, et la presse bourgeoise bien-pensante stigmatise régulièrement la « zone » et les « classes dangereuses »[14]. La situation n'évoluera que lentement, avec la construction des HBM (Habitations à bon marché, ancêtres de HLM), immeubles de béton et brique, salubres et bien conçus, construits le long des boulevards des Maréchaux dans la période allant de l'avant guerre de 1914 à la Seconde Guerre mondiale, et les dernières traces de la zone seront effacées par la construction du boulevard périphérique parisien dans les années 1960-1970.

Restent de cette époque des traces lexicales, comme les mots zône et zônard et les abréviations argotiques du mot fortification : les fortif's ou les lafs.

Un certain folklore (chansons réalistes) et une littérature para-policière évoque cette époque et ces lieux à jamais disparus, leur conférant une sorte d'aura légendaire[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Vauban, De l'importance dont Paris est à la France et le soin que l'on doit prendre de sa conservation.
  2. Philippe Le Bas et Augustin François Lemaitre dans « France : Dictionnaire encyclopédique », Firmin Didot frères, 1844, p. 393)
  3. Le coût de 140 millions se décompose comme suit :
    • justification du budget (en millions, réf. : Le Hallé, p. 178) : •  achats de terrains 17,970 • frais de terrassement 16,608 • travaux de maçonnerie 83,356 ;
    • coût (réf. Lazare) : • enceinte 54 361 959,22 •  forts et routes stratégiques 59 633 163,69 •  acquisition de terrains 17 571 838,54 • Dépenses générales : 8 433 038,55.
  4. Journal Officiel du , in Alfred de Villefort, « Recueil des traités, conventions, lois, décrets et autres actes relatifs à la paix avec l'Allemagne », t. II, Imprimerie nationale, Paris, 1872, p. 282.
  5. Source : Liste des ouvrages détachés extraite du site de référence, http://www.fortifs.org/
  6. d'abord Châtillon-sous-Bagneux, puis Vanves, et enfin à Malakoff
  7. « les forts - Le patrimoine oublié d'Ile de France », sur marquis78.fr (consulté le ).
  8. Sources : liens externes ASFV et Chelles-Fortifs
  9. « Association de Sauvegarde du Fort de Villiers », sur le site asfv.eu.
  10. « Ouverture du parc du Fort de Champigny », sur chennevieres.com (consulté le ).
  11. « Patrimoine culturel », sur le site de Villeneuve-Saint-Georges, villeneuve-saint-georges.fr.
  12. a et b « Les Oubliés (ou La position du bois de Verrières) », sur yannick-v.blogspot.fr (consulté le ).
  13. « Redoute des Hautes Bruyères », sur wikimapia.org (consulté le ).
  14. « Les fortifs, la zone et le périph », sur France Culture, (consulté le ).
  15. [1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Félix et Louis Lazare, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris en 1855 ; rééd. par Maisonneuve et Laroze, 1993, p. 132.
  • Renaud Gagneux et Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris : promenade au long des murs disparus, Paris, éditions Parigramme, , 246 p. (ISBN 2-84096-322-1).
  • Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit.
  • Guy le Hallé, Histoire des fortifications de Paris et leur extension en Île-de-France, éditions Horvath, 1995.
  • Guy le Hallé, « Sur les traces de l'enceinte du prieuré Saint-Martin-des-Champs », « La Ballade des Fortifs », in Paris aux cent villages, numéros 34 à 45.
  • Martin Barros, Les Fortifications en Île-de-France 1792-1944, Paris, IAURIF et association Vauban, (1re éd. 1993).
  • Jean-Louis Cohen et André Lortie (dir.), Des fortifs au périf, éditions du Pavillon de l’Arsenal, 2021 (ISBN 978-2-35487-056-0).