Français de Bretagne — Wikipédia

Le français de Bretagne est la forme du français parlée en Bretagne. Il est principalement influencé par le breton à l'Ouest (il s'agit alors de bretonnisme), et par le gallo à l'Est, bien qu'il ne doive pas être confondu avec ce dernier.

Prononciation[modifier | modifier le code]

L'accent tonique est souvent porté sur l'avant-dernière syllabe comme en breton. Certains sons sont assourdis, notamment en fin de phrase et les sons comme /bl/ ou /dr/ deviennent /b/, /d/ (/p/ ou /t/ s'ils sont assourdis). Ainsi, le mot impossible sera prononcé \ɛ̃posip\ et le mot Irlandaise \irlɑ̃dɛs\.

Certains mots se prononcent différemment du français de Paris comme couenne ou poêle qui s'y prononcent /kwɛn/ et /pwɛl/.

Syntaxe[modifier | modifier le code]

L'ordre des mots peut reprendre celui du breton. Ainsi, la phrase Elle est grande pourra se dire Grande qu'elle est si l'on insiste sur l'adjectif ou C'est elle qui est grande/C'est elle qu'est grande si l'on insiste sur le sujet.

Vocabulaire[modifier | modifier le code]

  • la liche = l'alcool
  • un lichou = un gourmand
  • la chouille = beuverie. « Aller en chouille »: faire la fête
  • la bigaille = la monnaie
  • avoir du goût = prendre du plaisir (transposition en français du breton plijadur a zo bet, plaisir qu'on a eu)
  • un poch = un alcoolique
  • une gouelle = un goinfre
  • douiller = pleuvoir
  • un pochon = un sac en plastique, ou en papier
  • un grignou = un clochard; par extension, une personne à l'aspect négligé
  • un paletot = un gilet
  • c'est la wouelle = c'est la honte
  • partir en riboul = faire la fête
  • une ribine = un chemin de terre
  • un ben (prononcé: « benne ») = un pantalon
  • un jus = un café (la boisson)
  • faire de l'essence = prendre de l'essence à la station-service
  • faire un pok = faire un bisou
  • un crayon gris = un crayon à papier

Emprunts au breton[modifier | modifier le code]

  • une cuche = une queue de cheval
  • une billig = une crêpière
  • Les mots amener, emmener, envoyer, apporter et emporter sont synonymes, ce qui correspond au verbe kas en breton.
  • un tor-penn = un casse-pied
  • ma doué = mon Dieu (interjection). De manière plus accentuée, ma doué beniget.
  • droch = étrange, bizarre.
  • restachoù = restes alimentaires
  • être dans le lagenn = être dans le brouillard, dans les vapes
  • du reuz = du bruit, du bazar

Sources[modifier | modifier le code]

  • Hervé Lossec, Les Bretonnismes, Skol Vreizh, 2011
  • Daniel Giraudon, Gallo et Galloïsmes : Le français tel qu'on le parle en Haute-Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, (ISBN 978-2-36758-003-6)