Frederik Peeters — Wikipédia

Frederik Peeters
Frederik Peeters au Festival d'Angoulême 2016.
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Œuvres principales

Frederik Peeters est un auteur de bande dessinée suisse, né le à Genève.

Remarqué en 2001 après la sortie de son ouvrage consacré au VIH Pilules bleues (2001), c'est l'un des auteurs suisses contemporains les plus réputés[1]. Il est également connu pour ses séries de science-fiction Lupus (2003-2006), Koma (2003-2008) et Aâma (2011-2014), pour laquelle il remporte le Prix de la série au festival d'Angoulême 2013.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1995, il obtient un diplôme en communication visuelle (ESAA, Genève). À l'âge de 26 ans, il dessine pour des journaux, des entreprises et des associations[2]. Il exerce ensuite le métier de bagagiste pendant trois ans avant de travailler dans la bande dessinée. En 1997, il publie sa première bande dessinée Fromage et Confiture, ainsi que Comment rigoler avec vos amis (B.ü.L.b comix) puis il signe Brendon Bellard aux éditions Atrabile l'année suivante[1]. En parallèle, il participe à des revues de bande dessinée.

En 2001, il réalise Les Miettes sur un scénario de Ibn Al Rabin aux éditions Drozophile ; néanmoins, cet album ne plaît pas à l'éditeur[2]. Sur la suggestion d'un ami, il rédige un roman graphique autobiographique : Pilules bleues[2]. Il y narre son histoire d'amour avec Cati, séropositive et mère d'un fils lui aussi séropositif[3]. Cette œuvre est alors la seule, après Jo, qui évoque ouvertement le VIH[3]. Le livre reçoit un accueil critique très favorable ; il a connu quelque douze rééditions[3] et fait l'objet d'une adaptation remarquée par la chaîne Arte, sous le même titre[4]. L'artiste se déclare plutôt satisfait du résultat[5]. Une version augmentée de l'ouvrage voit le jour en octobre 2013.

En 2002, L'Association édite Constellation ; reprenant la collaboration avec Ibn Al Rabin, Peeters dessine Friture (éd. Me Myself). Cette même année, l'artiste reçoit le Prix Rodolphe-Töpffer de la ville de Genève[1] ainsi qu'une nomination au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême pour Pilules bleues.

En 2003, il lance deux nouvelles séries : Lupus chez Atrabile et Koma chez Les Humanoïdes associés, cette dernière en collaboration avec Pierre Wazem[1]. Après quatre nominations au festival international de la bande dessinée d'Angoulême, le quatrième tome de Lupus est élu comme l'un des « essentiels d'Angoulême » en 2007. Il reçoit la même distinction l'année suivante, pour RG tome 1, Riyad-sur-Seine chez Gallimard, coscénarisé avec Pierre Dragon.

En 2008, il publie Ruminations[6] chez Atrabile puis, l'année suivante, Pachyderme chez Gallimard[1]. Le même éditeur publie en 2010 Château de sable, sur un scénario de Pierre Oscar Lévy[7]. À partir de 2011, il publie en solo la série de science-fiction Aâma, qui compte quatre volumes[8]. Cette série lui vaut le prix de la BD du Point[9] et, l'année suivante, le volume deux, La Multitude invisible reçoit le prix de la série au festival d'Angoulême[10]. S'associant à Loo Hui Phang, qui écrit le scénario, Peeters dessine le western L'odeur des garçons affamés (Casterman, 2015)[11], qui obtient le prix Landerneau 2016[12]. Ensuite, il co-écrit avec Serge Lehman le scénario de L'homme gribouillé, dont il signe le dessin (Delcourt, 2018)[13].

En 2019 paraît Saccage, bande dessinée muette, chez Atrabile[14] composé de 75 planches couleur format à l'italienne. On y suit le protagoniste, homme mutant à la peau jaune fluo, évoluer dans un monde post-apocalyptique onirique et violent, parsemé de très nombreuses références graphiques. Dans l'avant-propos, Peeters déclare avoir été influencé par le roman Stalker des frères Strougatski et La Supplication de Svetlana Alexievitch ainsi que par La Chute des Damnés de Rubens et les fresques du Campo Santo à Pise. Il cite plus d'une centaine de références dans la post-face, tant artistiques (peinture, dessin, animation, cinéma) que narratives, ainsi que des images médicales et scientifiques, des photos de presse, des miniatures du Moyen Âge, etc.

Frederik Peeters fait partie des auteurs suisses les plus influents : Le Soir le décrit comme « un prodige de la nouvelle génération suisse de la bande dessinée »[7] et Le Figaro le cite comme « l'un des auteurs les plus doués de sa génération »[8].

Style[modifier | modifier le code]

Influences[modifier | modifier le code]

Frederik Peeters voue une profonde admiration aux œuvres d'Hergé et de Mœbius : « Jean Giraud/Moebius comme Hergé sont des références pour moi »[8]. Il est également très marqué par les travaux d'Art Spiegelman, Jacques Tardi, Dave McKean et Franquin[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

One shot[modifier | modifier le code]

  • Comment rigoler avec vos amis, B.ü.L.b comix, collection « 2[w] », 1997
    Scénario, dessin et couleurs : Frederik Peeters
  • Fromage Confiture, Atrabile, 1997
    Scénario et dessin : Frederik Peeters
  • Brendon Bellard, Atrabile, collection « g_9.81 », 1998
    Scénario et dessin : Frederik Peeters
  • Friture, Me Myself, 2002
    Scénario : Ibn Al Rabin - Dessin : Frederik Peeters - Couleurs : Andréas Kündig
  • Onomatopées, Cadrat Éditions, 2004
    Scénario et dessin : Frederik Peeters - (ISBN 2-9700258-5-X) ; Tirage limité à 500 exemplaires
  • Le Début de la fin, B.ü.L.b comix, collection « 2[w] », 2005
    Scénario, dessin et couleurs : Frederik Peeters
  • Clic... sur ton futur !, EPFL, 2006
  • Ruminations, Atrabile, collection « Fiel », (ISBN 978-2-940329-55-7), 2008
    Scénario, dessin et couleurs : Frederik Peeters
  • Le jour où ça bascule, Les Humanoïdes Associés, collectif (ISBN 978-2-7316-2569-1), 2015
    Scénario, dessin et couleurs : Frederik Peeters

Séries[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Frederik Peeters à Saint-Malo, lors de Quai des Bulles 2012.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Gaumer 2010.
  2. a b c et d Lançon 2002.
  3. a b et c Bernière 2018.
  4. Véronique Cauhapé, « Une histoire d'amour face au sida », Le Monde,‎ .
  5. Frederik Peeters et Isabelle Poitte, « L'Amour à l'ombre du VIH », Télérama,‎ .
  6. Olivier Mimran, « Des racines bien encrées : Ruminations », dBD, no 25,‎ , p. 13.
  7. a et b Couvreur 2010.
  8. a b et c Peeters, Vertaldi et Delcroix 2014.
  9. Romain Brethes, « Aâma, prix de la BD du "Point" », Le Point,‎ .
  10. Aurélia Vertaldi et Olivier Delcroix, « Le dessinateur satirique Willem couronné à Angoulême », Le Figaro,‎ .
  11. Laurence Le Saux, « Bédéthèque idéale #120 : la chevauchée magnétique de Loo Hui Phang et Frederik Peeters », Télérama,‎ (lire en ligne).
  12. Olivier Delcroix, « L'Odeur des garçons affamés, prix Landerneau de la BD 2016 », Le Figaro,‎ .
  13. Lucie Servin, « L'angoisse enchantée », Les Cahiers de la bande dessinée, no 3,‎ , p. 175.
  14. Laurence Houot, « Saccage : l'apocalypse selon Frederik Peeters dans un album sans paroles », sur francetvinfo.fr, .
  15. Olivier Maltret, « Grande Ours », BoDoï, no 57,‎ , p. 18.
  16. Romain Brethes, « Aâma, prix de la BD du Point », Le Point,‎ .
  17. Michel Pralong, « Frederik Peeters lauréat du premier prix de Delémont'BD », Le Matin,‎ (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Portraits[modifier | modifier le code]

  • Olivier Van Vaerenbergh et Frederik Peeters, « Des Pilules bleues à Aâma, le parcours sans faute de Frederik Peeters », Le Vif,‎ (lire en ligne).
  • La rédaction, « C'est le martien de la BD », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  • Frédérique Pelletier et Frederik Peeters (interviewé), « Peeters, l'helvète underground », dBD, no 3,‎ , p. 20-24.
  • Philippe Lançon, « Peeters familias. La vie quotidienne d'un couple avec enfant et virus. Gros plan sur un jeune auteur suisse », Libération,‎ .
  • Frederik Peeters, Aurélia Vertaldi et Olivier Delcroix, « Frederik Peeters : "J'aime les héros qui tombent" », Le Figaro,‎ .
  • « Frederik Peeters lâche la SF pour les grands espaces », Le Matin,‎ .
  • Frederik Peeters (int.) et Lucie Servin, « Frederik Peeters organise le pillage de ses propres œuvres », Les Cahiers de la bande dessinée, no 8,‎ , p. 24-35.
  • Frederik Peeters (interviewé), « Peeters, le virtuose », dBD, no 25,‎ , p. 86-87.
  • Frederik Peeters (interviewé) et Frédéric Bosser, « Pachyderme... toi-même ! », dBD, no 35,‎ , p. 48-51.

Chroniques[modifier | modifier le code]

Ressources audiovisuelles[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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