Fusillades d'Avrillé — Wikipédia

Fusillades d'Avrillé
Image illustrative de l’article Fusillades d'Avrillé
Vitrail de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé par Jean Clamens, 1894.

Date -
Lieu Avrillé
Victimes Prisonniers de guerre vendéens et chouans, civils vendéens
Type Exécutions par fusillades
Morts 863 à 2 480[1],[2]
Auteurs Drapeau de la France Républicains
Ordonné par Commission Parein-Félix
Guerre Guerre de Vendée
Coordonnées 47° 30′ 28″ nord, 0° 35′ 16″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Fusillades d'Avrillé
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Fusillades d'Avrillé
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Fusillades d'Avrillé

Les fusillades d’Avrillé désignent l’exécution de plusieurs centaines ou milliers d’hommes et de femmes fusillés par les Républicains durant la guerre de Vendée. Elles se déroulent sous la Terreur pendant la Révolution française.

Déroulement des exécutions[modifier | modifier le code]

À la suite de la défaite des Vendéens durant la Virée de Galerne, à la mise en place de la Terreur et au début des colonnes infernales, les Républicains font prisonniers des milliers de Vendéens.

À Angers, dirigés par les représentants en mission Nicolas Hentz et Adrien Francastel, les prisonniers passent en jugement sommaire devant les commissions militaires.

Les exécutions ont lieu dans un champ de la ferme Desvallois à Avrillé. Le lieu sera par la suite rebaptisé « le Champ des Martyrs »[2]. Au total on relève neuf fusillades, du au [2],[3].

Origine géographique des victimes[modifier | modifier le code]

Selon Pierre-Marie Gaborit et Nicolas Delahaye, l’origine géographique des victimes est la suivante[4] :

Bilan humain[modifier | modifier le code]

Le nombre des victimes n’est pas connu avec précision. Selon un mémoire rédigé en 1816 par l'abbé Gruget, ancien prêtre réfractaire et contemporain des événements, 1 994 personnes au total sont fusillées au Champ des Martyrs[1]. D’autres auteurs vont jusqu’à 2 300, voire 3 000 morts[1]. Au début du XXe siècle, les recherches des abbés Uzureau et Houbedine permettent l’identification de 863 victimes[1].

En 1984, 84 victimes des fusillades d’Avrillé et 15 personnes guillotinées sur la place du Ralliement à Angers sont béatifiées par l’Église catholique[1]. Elles sont appelées les « martyrs d'Angers ».

En 1995, Pierre-Marie Gaborit et Nicolas Delahaye arrivent à un total d’environ 2 480 morts et indiquent que les exécutions se déroulent ainsi[2]  :

  • Le  : 500 victimes, principalement des hommes, paysans et artisans.
  • Le  : 300 victimes, des hommes âgés de 18 à 65 ans.
  • Le  : 250 victimes, parmi lesquelles beaucoup de femmes, âgées de 19 à 63 ans.
  • Le  : 400 victimes, des hommes âgés de 17 à 65 ans.
  • Le  : 150 victimes, hommes et femmes.
  • Le  : 80 victimes.
  • Le  : 400 victimes, principalement des femmes, âgées de 18 à 72 ans.
  • Le  : 200 victimes, des hommes et des femmes, âgés de 16 à 71 ans.
  • Le  : 200 victimes, hommes et femmes.

En 2007, après avoir confronté les listes nominatives des condamnés, les extraditions des prisons et les séries lacunaires, Jacques Hussenet estime qu'un nombre de 1 200 à 1 400 victimes est vraisemblable, mais sans certitude[1].

En 2014, l'historien Jean-Clément Martin indique que les neuf fusillades d'Avrillé font chacune entre 200 et 400 morts[3].

En 2021, l'historien et professeur Jean-François Couet conclut dans une nouvelle étude que le nombre des victimes des fusillades d'Avrillé se monte à plus de 2 000 personnes[5].

Mémoire dans l'art[modifier | modifier le code]

Intérieur de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé, à Avrillé.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Hussenet 2007, p. 454.
  2. a b c et d Delahaye et Gaborit 1995, p. 82.
  3. a et b Martin 2014, p. 210.
  4. Delahaye et Gaborit 1995, p. 81.
  5. Couet 2021, p. 333.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-François Couet, Dans les prisons d'Angers sous la Terreur (1793-1794), La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 400 p. (ISBN 978-2491575052). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Nicolas Delahaye et Pierre-Marie Gaborit, Les 12 Colonnes infernales de Turreau, Éditions Pays et Terroirs, , 159 p. (ISBN 978-2908048209). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe Evanno, Dominique Lambert de La Douasnerie et Jean de Viguerie, Les martyrs d’Avrillé. Catholicisme et Révolution, Chambray-lès-Tours, CLD, 1983, 109 p. (ISBN 2-85023-078-2).
  • V. Godard-Faultrier, ‘’Le Champ des Martyrs’’, Angers, 1852, 215 p.
  • S.Gruget (abbé), « Les fusillades du Champ des Martyrs », mémoire rédigé en 1816, Revue de l’Anjou, t. 25-26, 1892-1893 (réédition 2003), 131 p.
  • T-L. Houdeline (abbé), « Le Champ des Martyrs d’Avrillé », Angers, 1923, X-226 p., plans et illustrations.
  • Jacques Hussenet (dir.), « Détruisez la Vendée ! » Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 634 p. (ISBN 978-2911253348). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe de Maillard, La fleur de lys et le martyre : Les tribulations de la famille Turpault dans la tourmente révolutionnaire, Vendée, Les Bons Livres pour Tous, , 296 p. (ISBN 978-2916988115, lire en ligne) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Clément Martin, La guerre de Vendée 1793-1800, Points, coll. « Points Histoire », , 368 p. (ISBN 978-2757836569). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Ch. Portais (abbé), « L’Abbé Gruget, curé de la Trinité d’Angers. Sa paroisse, son diocèse, son temps. 1751-1840 », Angers et Paris, 1896, VIII-624 p., illustrations
  • Job de Roincé, « Mémorial des Martyrs d’Avrillé », Rennes, 1979, 109 p.
  • François-Constant Uzureau (abbé), « Histoire du Champ-des-Martyrs », Angers, Impr. Siraudeau, 1905 (réédition 1999), 227 p.
  • Le Livre d'Or des Martyrs d'Avrillé, nomenclature, et la cause de béatification : Guillaume Repin et 98 compagnons, L'enlumineur du Roi René, Angers.