Gare de Lens (Pas-de-Calais) — Wikipédia

Lens
Image illustrative de l’article Gare de Lens (Pas-de-Calais)
Le bâtiment voyageurs.
Localisation
Pays France
Commune Lens
Adresse Place du Général-de-Gaulle
62300 Lens
Coordonnées géographiques 50° 25′ 36″ nord, 2° 49′ 40″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87345025
Site Internet La gare de Lens, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TGV inOui, TER
Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Arras à Dunkerque-Locale
Lens à Don - Sainghin
Lens à Ostricourt
Lens à Corbehem
Voies 8 (+ voies de service)
Quais 5
Transit annuel 1 548 857 voyageurs (2022)
Altitude 34 m
Historique
Mise en service 1860
Architecte Urbain Cassan
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1984)

Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)

Correspondances
Bus Tadao B1B3B5

111818 express19

223541

59

Carte

La gare de Lens est une gare ferroviaire française, située à proximité du centre-ville de Lens, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des TGV inOui et par des trains régionaux du réseau TER Hauts-de-France.

Situation ferroviaire[modifier | modifier le code]

Gare de bifurcation, elle est située au point kilométrique (PK) 211,284[1] de la ligne d'Arras à Dunkerque-Locale, entre les gares d'Avion et de Loos-en-Gohelle. Elle est l'origine de la ligne de Lens à Don - Sainghin, avant la gare de Sallaumines, de la ligne de Lens à Ostricourt, avant la gare de Pont-de-Sallaumines, et de la ligne de Lens à Corbehem (partiellement déclassée). Son altitude est de 34 mètres.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le chemin de fer fait son apparition à Lens en 1860 lors de la mise en service, par la Compagnie du Nord, du chemin de fer des houillères (actuelles lignes d'Arras à Hazebrouck et de Lens à Ostricourt[2]) mettant en contact les nombreux gisements de charbon avec le réseau ferré. Lens est alors une gare de bifurcation à l'origine de l'embranchement d'Ostricourt. L'étoile ferroviaire de Lens est complétée en 1882 par la ligne vers Don - Sainghin et, en 1910, par la ligne de Lens à Corbehem. Le bâtiment voyageurs date de 1860[3].

La gare, en 1906.

En 1880, débutent d'importants travaux d'agrandissement de la gare[4] ; une seconde campagne étant entamée en 1897. Le bâtiment ne pouvant être agrandi en hauteur à cause des mouvements de terrain liés à l'extraction minière, il est doublé de part et d'autre par deux extensions dominées par des pavillons à étage à la toiture mansardée, dont le buffet-hôtel de la gare perpendiculaire aux voies[5]. Une tour-beffroi à bulbe, pourvue d'une horloge à quatre cadrans, s'ajoute au bâtiment d'origine[6].

Ce bâtiment agrandi, au plan complexe articulé autour de locaux exigus, suscite le mécontentement croissant de la population, représentée par le député-maire Émile Basly qui réclame, à défaut d'un bâtiment neuf, la réalisation à court terme d'une nouvelle salle des pas perdus, de salles d'attente et de guichets plus vastes[6]. Le projet de la compagnie, qui aurait vu disparaître la cour faisant face à la gare, suscite également des critiques. Endommagé par les bombardements et occupé par les Allemands lors de la Première Guerre mondiale, le bâtiment est complétement détruit au cours des derniers combats qui dévastent la ville en 1918[3],[6].

Le , le nouveau bâtiment est inauguré par la Compagnie des chemins de fer du Nord[7]. Il est dû à l'architecte Urbain Cassan[7]. Il décrit le bâtiment ainsi : « Le bâtiment des voyageurs sera constitué par des éléments rectangulaires indépendants. L'ossature de chacun de ces éléments sera calculé pour résister à une dénivellation pouvant atteindre 0,25 m entre deux sommets contigus de sa surface d'appui. La remise d'aplomb de ces éléments devra pouvoir s'exécuter au moyen de vérins, et les dispositifs nécessaires : logement des vérins, appuis de ces derniers, force et mode d'action, etc., feront l'objet d'une étude préalable, permettant d'effectuer cette opération dans les conditions les plus faciles et les moins coûteuses. L'ossature sera calculée de manière à supporter les efforts de relevage et devra tenir compte de la présence des dispositifs envisagés pour le relevage. Dans le même esprit, les parties de remplissage des façades, les cloisons, les sols doivent être rendus solidaires de l'ossature et pouvoir subir les mouvements de cette dernière, soit dans les dénivellations accidentelles, soit dans la remise d'aplomb sans dislocation, fissure, coincements des portes et des fenêtres, etc., et sans que l'exploitation des locaux en soit gênée. Les coupures existant entre deux éléments voisins seront munies de couvre-joints d'un entretien très facile, autorisant les mouvements relatifs, tout en assurant l'étanchéité des parois. Les surcharges à prévoir dans les calculs seront, pour l'élévation, celles indiquées au règlement annexé à la Circulaire ministérielle du (halles de chemins de fer) et, pour les sols, 500 kg/m2 dans les locaux accessibles au public, ceux des archives et des bagages, et 300 kg/m2 partout ailleurs. Les herses de support des fils téléphoniques pourront recevoir des efforts de traction de 50 kg par fil. On envisagera le cas de rupture totale d'une ou plusieurs nappes donnant les efforts dissymétriques les plus défavorables. »

À cause de la nature instable du terrain, la nouvelle gare est bâtie sans étage, sur un radier général de béton armé, afin d'éviter la dislocation du bâtiment en cas de tassement du sol[7].

La gare fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques, depuis le [8].

Selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de cette gare s'élève à 1 599 323 voyageurs en 2015, 1 603 612 en 2016, 1 649 166 en 2017, 1 495 770 en 2018, 1 603 634 en 2019, 995 465 en 2020, 1 160 857 en 2021 et 1 548 857 en 2022[9].

Architecture du bâtiment d'Urbain Cassan[modifier | modifier le code]

La gare, côté voies.

La gare ressemble à une locomotive à vapeur, grâce à sa tour haute de 23 mètres pouvant représenter la cheminée[7], les porches, les roues, et le bâtiment des voyageurs, le poste de commande[10]. Tout en haut de cette tour de section carrée, une horloge à quatre cadrans est installée[7]. La toiture des différents volumes est de forme arrondie, avec des pavés de verre au plafond de la salle des pas perdus.

Lors de la construction de la gare, son architecte Urbain Cassan a dû tenir compte du risque important d'affaissements de terrain liés à l'extraction minière[7]. Il a ainsi proposé un bâtiment marqué par l'horizontalité, composé de modules simples d'un seul niveau qui s'étend sur 86 m de longueur totale et de 17 m de largeur pour la partie centrale ; les ailes font 9,50 m de largeur, et respectivement 25 et 31 m[7]. Il a par ailleurs utilisé le béton armé, nouveau matériau, léger et facile à mettre en œuvre[7]. L'architecte des bâtiments annexes (ancien buffet, bâtiment des « roulants », etc.) adopte les mêmes caractéristiques que celle du bâtiment principal. La façade de la gare affiche une grande sobriété, le décor se résumant à une simple frise de losanges située sous la corniche. Ce motif trouve un écho sur les grilles, œuvre du ferronnier d'art Edgar Brandt.

À l'intérieur, les éléments encore visibles du soin apporté à la décoration sont les mosaïques d'inspiration cubiste, réalisées par Auguste Labouret, représentant notamment la mine[11].

Service des voyageurs[modifier | modifier le code]

Accueil[modifier | modifier le code]

Desserte[modifier | modifier le code]

Intermodalité[modifier | modifier le code]

Une gare routière permet des correspondances avec de nombreuses lignes du réseau Tadao, dont elle est l'un des pôles d'échanges[12].

Par ailleurs, un parking de 270 places jouxte cette gare routière.

Service des marchandises[modifier | modifier le code]

Cette gare est ouverte au service du fret (uniquement par train massif)[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en (ISBN 978-2-918758-34-1), vol. 1, p. 113.
  2. François et Maguy Palau, « 5.13 Lens-Le Forest :  » et « 5.33 Arras-Lens :  », dans Le rail en France : le second Empire, tome 2 (1858-1863), Paris, édition Palau, (ISBN 2-950-94212-1), p. 115.
  3. a et b « La gare de Lens », sur cdclens.fr (consulté le ).
  4. Conseil général du Pas-de-Calais : Rapport du préfet et procès-verbaux des délibérations, Arras, Imprimerie de la société du Pas-de-Calais, , 1072 p. (lire en ligne), « Gare de Lens », p. 228.
  5. « Lens - Gare du Nord et Buffet-Hôtel », sur Flickr (consulté le ).
  6. a b et c « Lens et ses gares », sur Le Lensois Normand Tome 3 (consulté le ).
  7. a b c d e f g et h A C, « La reconstruction de la gare de Lens (Nord) : Le nouveau bâtiment des voyageurs », Le Génie civil, no 2385,‎ , p. 401-404 (lire en ligne).
  8. Notice no PA00108328, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « Fréquentation en gares : Lens », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  10. Alexandre Lenoir, guide Lonely Planet, Bassin minier et Louvre-Lens, En Voyage Éditions, 2016, p. 33.
  11. Cf. l'intérieur du bâtiment voyageurs, sur Google Street View (consulté le ).
  12. « LENS Gare », sur tadao.fr (consulté le ).
  13. Archive du site de Fret SNCF : la gare de Lens (consultée le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Origine Arrêt précédent Train Consultez la documentation du modèle Arrêt suivant Destination
Paris-Nord Arras TGV inOui Béthune Dunkerque
Paris-Nord Arras TGV inOui Douai Valenciennes
Lille-Flandres
via Don - Sainghin
Pont-à-Vendin
ou Sallaumines
TER Hauts-de-France
(Krono)
Terminus Terminus
Arras Arras
ou Avion
TER Hauts-de-France
(Krono)
Bully - Grenay Hazebrouck
ou Dunkerque
Arras Avion TER Hauts-de-France
(Krono)
Bully - Grenay Béthune
Lille-Flandres
via Don - Sainghin
Sallaumines TER Hauts-de-France
(Citi)
Terminus Terminus
Lille-Flandres
via Libercourt
Billy-Montigny
ou Coron-de-Méricourt
TER Hauts-de-France
(Citi)
Terminus Terminus
Douai Pont-de-Sallaumines TER Hauts-de-France
(Proxi)
Terminus Terminus
Arras Avion TER Hauts-de-France
(Proxi)
Liévin Calais-Ville
Arras Avion TER Hauts-de-France
(Proxi)
Loos-en-Gohelle
ou Liévin
Hazebrouck
Terminus Terminus TER Hauts-de-France
(Proxi)
Béthune Saint-Pol-sur-Ternoise