George Gilbert Scott — Wikipédia

George Gilbert Scott
Portrait de George Gilbert Scott.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
Londres
Sépulture
Nationalité
Activité
Famille
Père
Thomas Scott (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Euphemia Lynch (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Caroline Oldrid (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
George Gilbert Scott (en)
John Oldrid Scott (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Mouvement
Distinction
Œuvres principales
signature de George Gilbert Scott
Signature
L'Albert Memorial dans Hyde Park, synthèse du style néogothique de Gilbert Scott.

Sir George Gilbert Scott (1811 - 1878), est un architecte anglais. Il est l'un des architectes les plus prolifiques qu'a produit le Royaume-Uni ayant construit, rénové ou agrandi pas moins de 800 édifices principalement religieux.

Il donne son style architectural à l'époque victorienne dont il a créé le cliché néo-gothique toujours perceptible partout où se dressent ses églises, cathédrales, usines, châteaux, cottages, qui pour beaucoup représentent jusqu'à nos jours à travers le prisme d'Hollywood l'image immuable et intemporelle de l'Angleterre.

Il figure à côté d'Aristide Leonori parmi les plus abondants créateurs d'églises.

Biographie[modifier | modifier le code]

George Gilbert Scott est né le [1] dans le village de Gawcott près Buckingham dans le Buckinghamshire au sein d'une vieille famille ecclésiastique[2]. Son père est vicaire et son grand-père est le grand érudit et bibliste Thomas Scott.

Ce n'est pourtant pas dans le clergé qu'il désire faire carrière, une autre vocation l'attire irrésistiblement celle de construire et il se met à apprendre l'art architectural d'abord auprès de James Edmeston (en) puis se perfectionne dans l'atelier de Henry Roberts et de Sampson Kempthorne (en) dont il devient l'assistant.

En 1835 William Bonython Moffatt (en)] le prend comme assistant et enfin comme collaborateur.

Il épouse Caroline Oldrid en 1838. Deux de leurs enfants George Gilbert Scott, Jr. (en) et John Oldrid Scott (en), et leur petit-fils Giles Gilbert Scott - créateur des cabines téléphoniques rouges londoniennes - se distinguent également dans l'architecture. Leur fils Dukinfield Henry Scott se fait connaître quant à lui dans la botanique.

Il meurt à Londres le [1] et est enterré dans l'abbaye de Westminster[2].

Son œuvre[modifier | modifier le code]

Solidement formé auprès de ces maîtres réputés, il ouvre son propre cabinet et ayant définitivement opté - comme son confrère Augustus Pugin - pour le néo-gothique qui lui attire une nombreuse clientèle il se lance dans une création abondante - au risque de tomber dans la banalité - et caractéristique, que l'on peut toutefois taxer de répétitive et de figée voire frisant le style troubadour et la mièvrerie, même si c'est ainsi qu'il a réussi à imposer sa marque dans le paysage et dans l'imaginaire.

Son immense succès surtout dans le monde ecclésiastique qui voit ainsi revivre les touchantes illustrations de style troubadour des missels, lui donne carte blanche au point qu'il n'hésitait pas à démolir d'authentiques constructions médiévales pour les remplacer par ses réinterprétations gothiques personnelles[3].

Après avoir détruit le chœur de la cathédrale de Christ Church pour la remplacer par un Revival de style normand il s'attira l'indignation du grand créateur William Morris, fondateur de la SPAB[4], dont il devint la bête noire.

William Morris écrivit à l'Athenaeum le pour s'opposer à la refonte de l'Abbaye de Tewkesbury, mais sans effet, celle-ci fut remaniée par Scott.

William Morris accusait George Gilbert Scott de mercantilisme cynique et d'avoir fait fortune en sachant consciencieusement qu'il agissait mal[5].

Lorsque Scott mourut, Morris, plein de hargne, parla de lui comme "un chien heureusement mort".

Distinction[modifier | modifier le code]

Il reçoit la Médaille d'or royale pour l'architecture en 1859[6].

Son œuvre en image[modifier | modifier le code]

La continuité[modifier | modifier le code]

George Gilbert Scott était à la tête d'un important atelier comprenant de nombreux assistants et collaborateurs, il forma ainsi plusieurs disciples. Parmi lesquels George Frederick Bodley, Thomas Garner et Gilbert Scott le jeune qui dans la tradition Arts & Crafts fondèrent en 1874 la société de décoration intérieure, de vitraux, de broderie et de création de tissus Watts & Co. Cette firme est actuellement la survivante de l'époque du Gothic Revival et est toujours dirigée par les descendants de George Gilbert Scott.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Sir George Gilbert Scott », sur westminster-abbey.org (consulté le ).
  2. a et b (en) « Sir George Gilbert Scott », sur britainexpress.com (consulté le ).
  3. Dans une lettre au Times William Morris n'hésite pas à employer l'expression falsification (forgery) : "I suppose that the proposed imitation, restoration, or forgery of Prior Eastry's rather commonplace tracery is only the beginning of the evil day at Canterbury, and that before long we shall see the noble building of the two Williams confused and falsified by the usual mass of ecclesiastical trumpery and coarse daubing that all true lovers of art and history dread so sorely ; that, in short, the choir of Canterbury will go the way of Ely, St. Cross, and Salisbury.". Cité par Fiona MacCarthy, William Morris. Alife for Our Time, Londres, Faber & Faber, 1994, p. 378.
  4. "Society for the Protection of Ancient Buildings"
  5. Fiona MacCarthy, William Morris. Alife for Our Time, Londres, Faber & Faber, 1994, p. 378 : "Morris's bête noire, George Gilbert Scott, received the worst of his invective. Morris accused him of the most commercial cynism : 'convicted out of his own mouth of having made an enormous fortune by doing what he well knows to be wrong'. Scott's final years of illness were made the more despondent by SPAB hostility. When he died Morris described him as 'the (happily) dead dog'."
  6. (en) « George Gilbert Scott », sur architecture.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David Cole, The Work of Gilbert Scott, Londres : Architectural Press, 1980.
  • Fiona MacCarthy, William Morris. Alife for Our Time, Londres, Faber & Faber, 1994. Concernant l'attitude de William Morris à l'égard de Scott, voir : pp. 55, 84, 177, 185, 377-378.

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