Georges Deicha — Wikipédia

Georges Deicha
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Deicha au laboratoire de Géologie Appliquée rue Saint-Jacques à Paris, présentant son livre et sa platine à écrasement en 1969.

Naissance
Moscou (Empire russe)
Décès (à 93 ans)
Louveciennes (France)
Nationalité française
Résidence France
Domaines Géologie
Institutions Université de Paris
Formation Faculté des sciences de Paris
Renommé pour Analyse des inclusions fluides
Distinctions
  • Prix Barrabé (1966) de la Société géologique de France.
  • Prix Gaudry (1995) de la Société géologique de France pour l’ensemble de son œuvre.
Autres activités Sculpture et création de médailles

Compléments

Pionnier de la recherche sur les inclusions fluides et la fractographie

Georges Deicha, né le à Moscou et décédé le à Louveciennes, est un géologue et minéralogiste français connu pour ses travaux pionniers sur les inclusions fluides. Il est également connu pour ses œuvres sculptées, notamment ses médailles.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Georges Deicha naît en Russie d'un père ingénieur et d'une mère écrivain. En 1924, toute la famille quitte la Russie pour s'établir en France à Saint Germain en Laye[1]. Dès lors, Deicha reçoit une éducation parfaitement française et ne quitte plus la "ville royale". Sa tombe se trouve au cimetière local. Après le baccalauréat, il s'oriente vers des études de sciences et de géologie en Sorbonne.

Il entreprend alors l’étude de la cristallisation du gypse du bassin parisien et en fait son sujet de doctorat (première dissertation) soutenue devant l'Université de Paris. Il poursuit ses recherches et réalise un doctorat en sciences naturelles sur la recherche microscopique, l'étude physique et l'interprétation des inclusions primaires fluides dans les minéraux et les roches, spécialité alors très peu développée. Dès lors, il devient un pionnier dans cette discipline et s'engage dans la recherche comme chercheur au CNRS dès la re-création de ce dernier en 1945.

Géologue et minéralogiste[modifier | modifier le code]

Les inclusions fluides[modifier | modifier le code]

Au sein du Laboratoire de Géologie appliquée de la Faculté des sciences de Paris sous la direction du professeur Louis Barrabé, il met au point différents moyens techniques permettant d’identifier, d’observer et d’analyser les inclusions, comme des appareillages permettant une approche rapide sur le terrain, notamment les essais par écrasement.

En 1960, lors du Congrès Géologique International de Copenhague, Deicha fonde avec Edwin Woods Roedder (États-Unis) et Nikolai Porfir'jevic Ermakov (URSS) la Commission on Ore-Forming Fluids in Inclusions (COFFI)[2].

En 1962, il met au point avec Claude Sella la fractographie électronique.

Il poursuit ses recherches au CNRS comme directeur de recherche. À ce titre, il assure plusieurs enseignements dans le troisième cycle de Métallogénie à Paris (où il développa des applications à l’étude des minerais et de leurs gangues) et de Pétrographie à Orsay. Il initie également plusieurs thèses sur les inclusions.

Postérité scientifique[modifier | modifier le code]

En 1995, Jan Houghton Brunn écrit dans son rapport : « On constate que les recherches de G. Deicha, d’abord solitaires, ont débouché sur une discipline à part entière, qui a trouvé des applications dans tous les domaines des Sciences de la Terre, et à laquelle plusieurs milliers de publications ont été consacrées. »[3]. L’expression « méthode Deicha » est utilisée de nos jours dans la littérature russe notamment[4]. À partir de la Commission on Ore-Forming Fluids in Inclusions, dont il était l’un des trois pères-fondateurs, se développa un grand intérêt dans la communauté scientifique pour les recherches sur les inclusions fluides.

En 2003, Michel Dubois souligne que « G. Deicha, en France, F. Gordon Smith au Canada et E. Roedder, aux États-Unis, ont, grâce à leur acharnement remis les inclusions fluides au rang des techniques de minéralogie de premier plan »[5].

Le centenaire de sa naissance fut commémoré en 2017[6] à Nancy lors du congrès bisannuel européen des recherches courantes sur les inclusions fluides (European Current Research on Fluid Inclusions)[7], ainsi que par différentes publications[8].

Sculpteur et médailleur[modifier | modifier le code]

Médaille de la SGF sculptée par Georges Deicha

Georges Deicha pratique en dehors de ses activités scientifiques la sculpture en bas-relief. Il réalise principalement des profils en médaille, et quelques sculptures en ronde-bosse restées à l'état d'exemplaires uniques. Ses médailles sont en bronze fondu ou, notamment pour celles tirées en nombres plus importants, frappées au balancier par Arthus-Bertrand.

Deicha honora ainsi, par la médaille, plusieurs géologues ou scientifiques célèbres : Valérien Agafonoff, Pavel Milioukov, Léon Bertrand, Ami Boué, Louis Barrabé[9], Pierre Pruvost, Raymond Furon.

La plupart de ces créations sont associées aux prix de la Société géologique de France.

Deicha participa aussi au concours en 1973 lancé par l'État français pour la nouvelle pièce de 10 francs, remporté par Georges Mathieu.

Sociétés scientifiques et prix[modifier | modifier le code]

  • membre de la Société géologique de France.
  • membre d’honneur de la Société américaine de minéralogie[10]
  • membre d’honneur de la Société allemande de minéralogie (1982)[11].
  • membre d’honneur de la Société Russe de Minéralogie et de Cristallographie (1999)[12].
  • membre d'honneur de la Société Amicale des Géologues Amateurs[13].
  • Prix Barrabé (1966) de la Société géologique de France[14].
  • Prix Gaudry (1995) de la Société géologique de France pour l’ensemble de son œuvre[15].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bibliographie complète jusqu'en 1968
  • Georges Deicha, Les lacunes des cristaux et leurs inclusions fluides, Paris, Masson, , 126 p.
  • Georges Deicha, « Aperçu sur les domaines du déséquilibre cristallogénétique dans la nature », Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle,‎ , p. 243-248 (lire en ligne, consulté le ).
  • Georges Deicha, « Essais par écrasement de fragments minéraux pour la mise en évidence d'inclusions de gaz sous pression », Bulletin de la Société française de Minéralogie et de Cristallographie, vol. 73, no 7,‎ , p. 439–445 (ISSN 0037-9328, DOI 10.3406/bulmi.1950.4718, lire en ligne, consulté le )
  • Georges Deicha, Cristallogenèse minérale et cavités des matériaux de la lithosphère : fractographie m.e.b., C.T.H.S, coll. « Bulletin de la section des sciences », (ISBN 2-7355-0071-3 et 978-2-7355-0071-0, OCLC 715774929, lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Connaissez-vous Georges Deicha », Le Journal de Saint-Germain, St.Germain en Laye, no 713,‎ , p. 14
  2. (en) « Edwin Woods RoedderJuly 30, 1919–August 1, 2006 », Chemical Geology, new Results in Fluid and Melt Inclusion Research, vol. 237, no 3,‎ , p. 236–239 (ISSN 0009-2541, DOI 10.1016/j.chemgeo.2006.10.018, lire en ligne, consulté le )
  3. J.H. Brunn, Rapport pour l’attribution du Prix Gaudry 1994-1995. SGF.
  4. [1]
  5. Les grandes étapes du développement de l’étude des inclusions fluides.
  6. Cyril Deicha, « Georges Deicha pionneer of fluid inclusions », Abstracts Ecrofi 2017 Nancy (sous presse).
  7. (en) « Ecrofi Opening Ceremony (p. 24) » (consulté le )
  8. « À la mémoire de Georges Deicha », sur Société Géologique de France (consulté le )
  9. [2]
  10. Bulletin de la Société Géologique de France, tome 167 no 1 ; 1996 lettre sem. Déc 1995 p.14.
  11. [3]
  12. [4]
  13. Liste des membres d'honneur de la SAGA
  14. Liste des récipiendaires du Prix Barrabé.
  15. Liste des récipiendaires du Prix Gaudry.

Liens externes[modifier | modifier le code]