Georges Gorse — Wikipédia

Georges Gorse
Illustration.
Georges Gorse vers 1950.
Fonctions
Député français

(30 ans et 18 jours)
Élection 12 mars 1967
Réélection 30 juin 1968
11 mars 1973
19 mars 1978
21 juin 1981
16 mars 1986
12 juin 1988
28 mars 1993
Circonscription 10e des Hauts-de-Seine
Hauts-de-Seine
9e des Hauts-de-Seine
Législature IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique UD-Ve (1967-1968)
UDR (1968-1976)
RPR (1976-1986)
Successeur Pierre-Christophe Baguet

(5 ans, 7 mois et 27 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
Circonscription Vendée
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire (Quatrième République)
Groupe politique SOC
Successeur Antoine Guitton
Maire de Boulogne-Billancourt

(20 ans, 1 mois et 4 jours)
Prédécesseur Albert Agogué
Successeur Paul Graziani
Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Population

(1 an, 1 mois et 23 jours)
Président Georges Pompidou
Gouvernement Messmer II et III
Prédécesseur Edgar Faure (affaires sociales)
Successeur Michel Durafour (travail)
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères

(11 mois et 28 jours)
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Debré
Pompidou I
Prédécesseur Maurice Faure
Successeur Michel Habib-Deloncle
Ministre de l'Information

(1 an, 1 mois et 24 jours)
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Pompidou IV
Prédécesseur Yvon Bourges (secrétaire d’État)
Successeur Yves Guéna
Ambassadeur de France en Algérie

(4 ans, 2 mois et 5 jours)
Prédécesseur Jean-Marcel Jeanneney
Successeur Bruno de Leusse
Ministre de la Coopération

(6 mois et 13 jours)
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Pompidou I
Prédécesseur Pierre Pflimlin
Successeur Raymond Triboulet
Ambassadeur de France en Tunisie

(2 ans, 9 mois et 4 jours)
Prédécesseur Pierre de Leusse
Successeur Jean-Marc Boegner
Sous-secrétaire d'État à la France d'Outre-mer

(3 mois et 9 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Bidault II
Prédécesseur Michel Tony-Révillon (secrétaire d’État)
Successeur Louis Aujoulat
Sous-secrétaire d'État aux Affaires musulmanes

(1 mois et 2 jours)
Président Léon Blum (président provisoire)
Gouvernement Blum III
Prédécesseur Georges Catroux (commissaire d’État)
Successeur Jacques Augarde
Biographie
Nom de naissance Georges Gorse
Date de naissance
Lieu de naissance Cahors (Lot)
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Paris 5e (France)
Sépulture Prunay-en-Yvelines
Parti politique SFIO
UNR - UNR-UDT
UDR puis RPR
Religion Catholicisme
Résidence Vendée puis Hauts-de-Seine
Maire de Boulogne-Billancourt

Georges Gorse est un homme politique et diplomate français, né le à Cahors et mort le à Paris.

Formé en lettres classiques à l’École normale supérieure, il rejoint pendant la guerre la France libre du général de Gaulle, pour lequel il remplit des missions diplomatiques. Après le conflit, il exerce de multiples fonctions diplomatiques et politiques, dont ministérielles, pour la IVe République, puis la Ve République. Il est classé gaulliste de gauche.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Georges Gorse naît en pleine première guerre mondiale, en 1915, de Maurice Gorse, attaché au contentieux de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, et d’Esilda Duclos[1]. Sa famille est d’origine modeste.

Orphelin de père et de mère à l'âge de 5 ans, il est élevé par ses grands-parents maternels à Nantes, en Loire-Inférieure, et aux Sables-d'Olonne, en Vendée.

Des études brillantes lui permettent d'intégrer l'École normale supérieure en 1936, et d'être reçu à l'agrégation de lettres classiques en 1939[2].

Parcours professionnel et politique[modifier | modifier le code]

Dès l'agrégation obtenue, Georges Gorse part en 1939 en Égypte où il est professeur au lycée français du Caire[1]. Il devient ensuite maître de conférences à l'université du Caire où il rencontre sa future femme, Nadine Gelat[1], une Égyptienne. Il est un des premiers à répondre à l'appel du général de Gaulle dès juin 1940 et dirige les services d'information de la délégation de la France libre au Proche-Orient.

En janvier 1943, il participe à la mission diplomatique de la France combattante envoyée en Union soviétique, puis il entre la même année au cabinet du futur président du gouvernement provisoire, le général de Gaulle, à Alger. C'est là que les gaullistes écartent le général Giraud et débauchent, pour les faire entrer dans la division Leclerc, les soldats enrôlés dans les corps francs organisés par les Américains. En 1944, le Conseil de l'ordre de la Libération le nomme à l'Assemblée consultative provisoire. En août, il remonte les Champs-Élysées dans Paris libéré, derrière le général de Gaulle.

Son engagement au cours de la guerre lui vaut la médaille de la Résistance[1].

Il est élu député socialiste SFIO de la Vendée à la première et à la seconde Assemblée nationale constituante, et est réélu en 1946 à la première Assemblée nationale de la Quatrième République, toujours avec l’étiquette de la SFIO (socialiste)[3]. Il choisit de siéger à la commission des affaires étrangères.

Il est très brièvement sous-secrétaire d'État aux Affaires musulmanes dans le gouvernement Blum (de à ), sous-secrétaire d'État à la France d'outre-mer dans le gouvernement Bidault (d’octobre 1949 à février 1950), puis délégué-adjoint de la France à l'ONU en 1950.

Battu aux élections législatives de 1951, il est désigné pour être membre de l'Assemblée de l'Union française.

En 1957, Guy Mollet le choisit pour être le premier ambassadeur de France auprès de la Tunisie nouvellement indépendante de Habib Bourguiba. Le général de Gaulle le confirme dans ce poste à son retour au pouvoir en 1958, puis il le nomme, peu après la signature du traité de Rome, représentant permanent du Gouvernement français auprès des Communautés européennes en 1959.

À la suite des accords d'Évian avec le FLN, le général de Gaulle, renouvelant l'expérience de Tunisie, le nomme ambassadeur de France en Algérie, poste qu'il occupe de 1963 à 1967.

Sous la Ve République, il est élu député des Hauts-de-Seine sous les couleurs gaullistes (de l’UNR-UDT puis du RPR) de 1967 à 1997[3]. Il occupe à nouveau des fonctions ministérielles dans les gouvernements Debré, Pompidou et Messmer : il est ainsi successivement secrétaire d’État aux Affaires étrangères puis ministre de la Coopération de Debré, ministre de l’Information de Pompidou en 1967 et ministre du Travail, de l’Emploi et de la Population de Messmer en 1973.

Déjà élu en 1967 député à l'Assemblée nationale et conseiller général des Hauts-de-Seine, il entame à 56 ans une seconde carrière, qui dure vingt ans, de 1971 à 1991, en tant que maire de la deuxième ville de la région parisienne par sa taille, Boulogne-Billancourt ; la ville lui doit en particulier d'avoir fait dévier l'intense trafic routier par le nord et le sud de la commune. Il conserve son mandat de conseiller général jusqu'en 1988.

Positionnements politiques[modifier | modifier le code]

Ce gaulliste de gauche[4] fonde en 1968 le « Mouvement pour l'indépendance de l'Europe », préfigurant assez largement le souverainisme qui verra ultérieurement se rapprocher des membres de la droite et de la gauche opposés au fédéralisme européen.

Ses compétences reconnues d'orientaliste, lui valent d'être en 1975 chargé de mission au Proche-Orient, à Damas et à Beyrouth, par le président Giscard d’Estaing.

Georges Gorse, bon connaisseur du monde et de la civilisation arabe, s’oppose à la guerre du Golfe en 1991.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le 17 février 1942, âgé de 27 ans, Georges Gorse épouse Nadine Gelat[1] au Caire. Ils sont les parents de Corinne Gorse, alias Kriss, animatrice de radio et célèbre voix de France Inter (1948-2009), de Pierre-François Gorse, artiste peintre (1945-2011), et de Marine[1].

Georges Gorse meurt le dans le 5e arrondissement de Paris[5] et est enterré au cimetière de Prunay-en-Yvelines. Son épouse Nadine meurt en 2011 à l’âge de 94 ans.

Anecdote[modifier | modifier le code]

Une anecdote étrange fut révélée dans un épisode de Faites entrer l'accusé concernant l'affaire Alain Lamare à la 48e minute de ce documentaire par Jean-Marie Deroy (journaliste, Le Courrier picard). En , Alain Lamare aurait volé la voiture de Georges Gorse pendant qu'il faisait ses courses à Rambouillet alors qu'il avait laissé les clefs de son véhicule sur le tableau de bord. Le luxueux véhicule tombe en panne sur l'autoroute du Nord ; Alain Lamare, se faisant passer pour « le fils de M. Gorse le ministre » fut secouru par une brigade de CRS en faisant appel à un dépanneur, puis Alain Lamare prit la fuite, après avoir été déposé à une station service[6][source insuffisante].

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Plaque indiquant le quai Georges-Gorse dans la ville de Boulogne-Billancourt, dont Georges Gorse a été le maire.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Dimensions de la guerre, suivi de Des Héros et des chefs, Beyrouth, impr. du journal La Syrie et l'Orient, 1943.
  • L'URSS et le problème allemand (à travers la presse soviétique de à ), Alger, Office français d'édition, s. d.
  • Je n'irai pas à mon enterrement, Paris, Plon, 1992 (ISBN 2-259-02502-1).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h « Biographie Georges Gorse Diplomate, Homme politique », sur www.whoswho.fr (consulté le )
  2. « M. Georges Gorse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « Georges Gorse - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  4. « Rappel d’un article archivé sur Georges Gorse, maire de Boulogne et ministre (rubrique “Changer la vie politique”) » [archive du ], sur bases.ourouk.fr (lien archivé), (consulté le ) : « Dans tous les domaines, le gaulliste “de gauche” Georges Gorse, ministre du Travail, est un homme à poigne. Maire de Boulogne-Billancourt, il s'obstine… ».
  5. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Georges Gorse », sur MatchID
  6. Épisode 13 de la Saison 5 de Faites entrer l'accusé, L'affaire Alain Lamare : État de démence.
  7. Le Moniteur du 25 juillet 1997 : décret du 11 juillet 1997 - JO du 13 juillet 1997, « Promotion au grade de Commandeur de la Légion d'honneur de Georges Gorse, ancien diplomate » (consulté le )