Georges Marrane — Wikipédia

Georges Marrane
Illustration.
Fonctions
Sénateur français

(9 ans, 5 mois et 5 jours)
Élection 26 avril 1959
Circonscription Seine
Groupe politique Communiste

(9 ans, 1 mois et 25 jours)
Élection 8 décembre 1946
Réélection 7 novembre 1948
18 mai 1952
Circonscription Seine
Groupe politique Communiste
Député français

(2 ans, 10 mois et 16 jours)
Élection 2 janvier 1956
Circonscription 4e de la Seine
Législature IIIe (Quatrième République)
Groupe politique COM
Ministre de la Santé publique et de la Population

(3 mois et 12 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Paul Ramadier
Gouvernement Ramadier I
Prédécesseur Pierre Ségelle
Successeur Marcel Roclore
Président du conseil général de la Seine

(1 an, 2 mois et 8 jours)
Prédécesseur Robert Bos
Successeur Gaston Auguet

(1 an)
Prédécesseur Ludovic Calmels
Successeur Victor Constant
Maire d'Ivry-sur-Seine

(19 ans, 10 mois et 20 jours)
Prédécesseur Henri Jacquelin
Successeur Jacques Laloë

(14 ans, 8 mois et 6 jours)
Élection 10 mai 1925
Réélection 12 mai 1929
12 mai 1935
Prédécesseur Léon Bourdeau
Successeur Henri Jacquelin
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Louviers (Eure)
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décès Fleury-Mérogis (Essonne)
Nationalité Française
Parti politique PCF
Profession Mécanicien-horloger

Signature de Georges Marrane

Georges Marrane
Maires d'Ivry-sur-Seine

Georges Marrane, né le à Louviers (Eure) et mort le à Fleury-Mérogis (Essonne), est un homme politique français.

Membre du Parti communiste français, il est notamment maire d'Ivry-sur-Seine, président du conseil général de la Seine, ministre de la Santé publique et de la Population, sénateur et député de la Seine.

Candidat du PCF à l’élection présidentielle de 1958, il arrive en deuxième position avec 13 % des suffrages exprimés.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'ouvrier, Georges Marrane travaille en usine après avoir obtenu son certificat d'études, dès l'âge de 12 ans, en Seine-et-Oise, comme apprenti mécanicien, avant de devenir ouvrier horloger-mécanicien à Paris. Il est blessé pendant la Première Guerre mondiale[1].

Il adhère en 1916 au Parti socialiste SFIO (18e section). En , il se prononce pour l’adhésion à la IIIe Internationale. En , il entre au bureau politique du Parti communiste et dirige en 1924 la Banque ouvrière et paysanne dont il était le cofondateur. Il est emprisonné quatre mois en 1924 pour « attentat contre la sureté extérieure et intérieure de l’État », après avoir dénoncé l'occupation de la Ruhr ordonnée par le gouvernement de Raymond Poincaré afin de contraindre l’Allemagne à accélérer les paiements[2].

Georges Marrane en 1936.

Le , il est élu maire d’Ivry-sur-Seine, puis réélu en 1929 et 1935. En 1929, il fait élire une femme, Marie Lefèvre, sur sa liste électorale pour protester contre l'interdiction faite aux femmes de participer à la vie politique. L’élection de celle-ci sera finalement cassée par la préfecture[3]. Il inaugure à Ivry une nouvelle gestion sociale : mise en place d'une régie municipale, réalisation d'habitations à bon marché, d'installations sportives, création d'un système d’assistance et d’aide sociale, des « vacances populaires enfantines », gratuité des fournitures scolaires[4],[2]. En 1936-37, il préside le conseil général de la Seine.

Un mois après la déclaration de guerre, le , les conseillers municipaux communistes sont suspendus de leur fonction. Il est déchu de son mandat de maire le et entre dans la clandestinité. On le retrouve à Lyon, à Toulouse, à Marseille, en Corrèze et dans la Haute-Vienne où il déploie une activité considérable sous le pseudonyme de Gaston. Il est un des organisateurs du Front national de la Résistance en Zone sud. Il donne son aval aux différentes actions de Lucie Aubrac, ancienne militante communiste établie à Lyon avec son mari Raymond[5].

Le , il accueille de Gaulle à l’hôtel de ville de Paris en sa qualité de vice-président du Comité parisien de la Libération.

Plaque en mémoire du Comité parisien de la Libération au no 3 de le rue du Château-d'Eau à Paris.

Le , Venise Gosnat, adjoint au maire avant la guerre, reconquiert la mairie d'Ivry et met en place un Comité local de libération. Le , Georges Marrane retrouve son fauteuil de maire et dirige la ville jusqu’en 1965, date à laquelle Jacques Laloë lui succède à la tête de la municipalité.

Il est membre de l’Assemblée consultative provisoire où il représente le Front national de l'indépendance de la France. Puis il est élu au Conseil de la République en 1946. Candidat à la présidence du Conseil de la République, il obtient comme son rival MRP, Auguste Champetier de Ribes, 129 voix. Ce dernier est désigné au bénéfice de l'âge.

Georges Marrane est ministre de la Santé publique et de la Population dans le gouvernement Paul Ramadier du au . Il démissionne à la suite de l'éviction des ministres communistes membres de l'Assemblée nationale[6].

Il est membre de la Haute Assemblée jusqu’à son élection en tant que député communiste de la Seine en 1956. Il est vice-président du groupe communiste de l’Assemblée nationale.

Candidat du PCF à l'élection présidentielle du 21 décembre 1958, il arrive en deuxième position avec 10 355 voix (soit 13,03 % des suffrages) dans le collège des grands électeurs, qui élit le général de Gaulle comme premier président de la Ve République[7].

Il redevient sénateur en et siège au palais du Luxembourg jusqu’en 1968.

Réélu conseiller général de la Seine en 1945 — il est à nouveau président de cette assemblée de à  —, il exerce ce mandat jusqu'en 1967.

Il meurt le à Fleury-Mérogis (Essonne), à l'âge de 88 ans[8], et est inhumé au nouveau cimetière d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)[9].

Hommages[modifier | modifier le code]

Son nom est donné à l'esplanade située devant « sa » mairie à Ivry, et la ville de Vénissieux a une rue Georges-Marrane.

Le Challenge international Georges-Marrane, compétition internationale de handball organisée par le US Ivry handball, est nommé en son honneur.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « MARRANE Georges - Biographie Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français) », sur senat.fr (consulté le ).
  2. a et b Bruno Fuligni, La France rouge. Un siècle d’histoire dans les archives du PCF, Les Arènes, .
  3. « Ivry-sur-Seine, la singularité communiste en partage », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  4. Nathalie Viet-Depaule, « MARRANE Georges, Léon, Marrane », sur maitron.fr, 5 août 2009, dernière modification le 22 novembre 2022 (consulté le ).
  5. Laurent Douzou, Lucie Aubrac, Perrin, 2009, p. 131-135.
  6. Georgette Elgey, Histoire de la IVe République de 1945 à 1957, Robert Laffont rééd. 2018 p. 220.
  7. « 1958. D'une République à l'autre », Archives nationales.
  8. « M. Georges Marrane est mort », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. Ivry-sur-Seine (94), nouveau cimetière communal (dit cimetière « Monmousseau »).
  10. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]