Georges de Bologne Saint-Georges — Wikipédia

Georges de Bologne Saint-Georges
Fonction
Gentilhomme
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
BaillifVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Fratrie
Enfant

Georges de Bologne (1711-1774[1]) est un planteur et négociant créole de la Guadeloupe, originaire de l'Angoumois[2], connu pour être le père du chevalier de Saint Georges[3].

Un planteur et négociant opulent.[modifier | modifier le code]

Petit fils d'un huguenot hollandais qui possédait une plantation et un atelier de 53 esclaves, Georges de Bologne est l'un des principaux propriétaires terriens de la Guadeloupe[4].

Il possède, dans la paroisse du Baillif, une sucrerie de 160 hectares et 212 esclaves, et une cefèterie de 60 hectares avec 61 esclaves[4].

Les résultats économiques des plantations des Bologne subissent les aléas de l'économie de plantation esclavagiste de la Guadeloupe.

Duel et condamnation[modifier | modifier le code]

Au cours d’une visite à son oncle Samuel de Bologne, Georges de Bologne et Pierre-Julien Le Vanier de Saint-Robert, en viennent à se battre en duel. Le Vanier de Saint-Robert, qui semblait avoir été blessé sans gravité, meurt trois jours plus tard. Le rapport suppose que la blessure, provoquée par un coup d’épée, a probablement entraîné la mort par tétanos. Le sieur de Saint Georges quitte alors la Guadeloupe en décembre 1747[4]. Il sera effectivement condamné à mort par contumace[5], à la confiscation de tous ses biens et pendu en effigie sur la place de Basse-Terre en mai 1748[6].

Deux ans plus tard, Pierre de Bologne, Secrétaire du Roi, plaide la cause de son frère auprès du roi Louis XV et obtient des lettres de rémission[7]. Georges de Bologne peut alors retourner à la Guadeloupe et recouvrer ses biens, après un séjour de deux ans chez son frère Pierre à Angoulême[8].

Georges est nommé peu après gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi[2].

Un colon absentéiste ?[modifier | modifier le code]

Si Georges de Bologne Saint-Georges est fermier-général à la Guadeloupe[9], on suppose qu'il doit résider sur l'Île afin d'exercer ses fonctions. S'il doit exercer lesdites fonctions sur le territoire métropolitain, alors, il n'y a aucune raison que la Guadeloupe soit son lieu de résidence.

« (…) jamais la Guadeloupe n'a été le lieu de son domicile fixe. Georges de Bologne de Saint-Georges aurait donc vécu loin de ses propriétés durant de nombreuses années, les gérant depuis Paris et s'endettant pour acheter des esclaves, en 1762, auprès de Vidal (le remboursement d'un emprunt de 88 000 livres fait en effet l'objet du litige entre George de Bologne et son prêteur, Louis-Joseph Vidal[10], habitant et négociant à la Guadeloupe), puis par un acte passé devant notaire, le , auprès du Comte de Kearney, pour la même raison. Il apparaît que le sieur de Saint-George était considéré comme un mauvais payeur et il le fut jusqu'à sa mort…). (Exposition. Gourbeyre (Guadeloupe). 2001)[11] ».

Guillaume de Bologne, demeurant alors à l'hôtel de Châteauvieux, au 49, rue Saint André des Arts, avait emprunté à Christophe de Kearney, un aristocrate irlandais, la somme de 6 500 francs, valeur de l'époque, dont une part était destiné à l'achat d'esclaves pour ses habitations de la Guadeloupe. Somme qu'il reste devoir encore en 1766[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. , mort de Georges de Bologne au Baillif, en Guadeloupe, acte de décès de la Paroisse de Saint-Dominique du Baillif. N.B. : l'actuelle église Saint Dominique à Baillif a été construite en béton par Ali Tur en 1929.
  2. a et b Pierre Bardin, Joseph, sieur de Saint George : le chevalier noir, Paris, Guénégaud, , 243 p., Page 32
  3. Fiches individuelles genegand. Consulté le
  4. a b et c Pierre Bardin , Joseph de Saint George le Chevalier Noir [compte-rendu] Hrodej Philippe Outre-Mers. Revue d'histoire Année 2007 356-357 p. 373-374 Fait partie d'un numéro thématique : La colonisation culturelle dans l'Empire français, persée 2005.
  5. Honoré-Gabriel Riquetti de Mirabeau, neveu de Jean-Antoine Riqueti de Mirabeau, gouverneur de la Guadeloupe de 1752-1755 fut également condamné à mort par contumace, pourchassé jusqu'en son lieu d'exil, il fut extradé et emprisonné au château de Vincennes de 1777 à 1780.
  6. Archives nationales d'outre-mer, Aix-en-Provence, E 37 : Bologne
  7. "les lettres de rémission, ces actes de la chancellerie royale qui, à la demande des amis et parents des coupables, et après un récit des faits, proclamaient la grâce des coupables, sans pour autant les proclamer innocents"• Claude Gauvard, « De grâce especial », Crime, état et société en France à la fin du Moyen Age : XIVe – XVe siècle : 1300-1500, Paris, Publications de la Sorbonne, 2 vol., 1026 p., index, . Notice Bnf n° FRBNF37664018. Voir dans le même ouvrage : « La rémission source et méthode »
  8. C'est à Angoulême qu'un moine cordelier, André Thévet, de retour d'un séjour au Brésil, introduit le tabac dans le Royaume de France en 1556. Il en fit la culture dans les environs d'Angoulême, sa ville natale. On appelle alors le tabac «herbe angoulmoisine» ou «herbe pétun».
  9. « Saint-George (Le chevalier de), né à la Guadeloupe, le , fut amené fort jeune en France par M. de Boulogne, fermier-général(Louis-Gabriel Michaud). Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes : Volume 39 XIXe siècle : 1825, Paris, Éditeur Michaud, . (). »
  10. Un Mémoire pour le sieur Bologne de Saint-Georges, ancien gentilhomme ordinaire du roi ; contre le sieur Vidal, bourgeois de Paris, Me Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont, (1732-1786), avocat., a été imprimé par L. Cellot en 1764, (BNF 36771605).
  11. Archives de la Guadeloupe, Guadeloupe. Conseil général, Vincent Podevin-Bauduin et Laure Tressens, Le fleuret et l'archet : le chevalier de Saint-George (1739?-1799), créole dans le siècle des Lumières, -, bicentenaire de la mort du chevalier de Saint-George : XVIIIe – XXIe siècle : 1796-2001, Baie-Mahault, Archives départementales de la Guadeloupe, . (BNF 37216124)
  12. Jean-Marie Williamson, Les passions de Marie Renault (1775-1855), de Saint-Domingue à Tonnay-Charente : XVIIe – XIXe siècle : 1650-2001, Paris, Karthala, . ()

Liens externes[modifier | modifier le code]