Georgiana Houghton — Wikipédia

Georgiana Houghton (1814-1884) est une artiste britannique et une spirite[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Georgiana Houghton naît à Las Palmas de Gran Canaria, puis déménage à Londres. Elle commence à produire des dessins d'esprits en 1859 lors de séances privées de spiritisme. Elle expose ses dessins à l'aquarelle à la New British Gallery de Bond Street, à Londres, en 1871[2].

Elle s'associe avec le photographe spirituel frauduleux Frederick Hudson pour vendre des reproductions de ses photographies[3],[4].

En 1882, elle publie Chronicles of the Photographs of Spiritual Beings and Phenomena Invisible to the Material Eye. Le livre comprend de prétendues photographies spirites de Georgiana Hudson et d'autres photographes mettant en vedette des médiums tels que Agnes Guppy-Volckman, Stainton Moses et les spiritualistes Alfred Russel Wallace et William Howitt[5]. Les photographies du livre sont critiquées par l'historien de la magie Albert A. Hopkins. Il note l'aspect douteux des photographies, qui peuvent facilement être produites par des méthodes frauduleuses[6].

En , le musée d'art de l'Université Monash organise l'exposition Believe not every spirit, but try the spirits[7], qui comprend 25 aquarelles abstraites de Georgiana Houghton de la collection de la Victorian Spiritualist Union. En , le Courtauld Institute of Art réalise une exposition intitulée Spirit Drawings, qui présente un certain nombre d'œuvres d'art de l'artiste[8].

Spiritualisme[modifier | modifier le code]

Georgiana Houghton est une figure importante du mouvement spiritualiste de l'époque victorienne[8]. Elle commence la création de ses images spirituelles avec le dessin, puis elle utilise l’aquarelle[9]. Elle travaille avec un processus automatique où elle se laisse guider par des influences spirituelles lors de séances, une démarche reprise par les surréalistes au 20esiècle[10]. Ses premières œuvres ont comme sujet des fleurs et des fruits extrêmement stylisés, en raison de la formation artistique que les femmes de classe bourgeoise reçoivent à l’époque. Au fil de ses expérimentations stylistiques, elle choisit l’abstraction complète, près de soixante ans avant Kandinsky et Malevitch[9]. Son choix de travailler avec des formes abstraites découle du côté spirituel de ses œuvres. Elle n’illustre pas des formes du monde physique, mais une expérience spirituelle invisible et subjective, ce qui est difficilement représentable avec des objets naturels[9].  Le concept d'abstraction n’est pas dans le vocabulaire de l’époque, il n'apparaîtra qu’au 20esiècle. Le public du 19esiècle ne sait donc pas comment interpréter ce type d’images et les critiques de ses œuvres sont mitigées[11]. Les différentes formes et couleurs font partie du « symbolisme sacré[11] » de Georgiana Houghton et ont une signification pour l’artiste. Tout au long de sa carrière, ses compositions se complexifient. Elle incorpore de plus en plus de formes, de couches et ajoute de plus en plus de détails[11].

Expositions[modifier | modifier le code]

En 1871, elle expose 155 aquarelles à la New British Gallery à Londres dans une exposition intitulée Spirit Drawings in Water Colours[9].

En , l'Université de Monash organise l'exposition Believe not every spirit, but try the spirits[7] qui présente 25 aquarelles.

En , le Courtault Institute of Art réalise l'exposition Georgiana Houghton: Spirit Drawings[8].

Galerie[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Chronicles of the Photographs of Spiritual Beings and Phenomena Invisible to the Material Eye (1882)
  • Evenings at Home in Spiritual Séance (1882)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Tucker, Jennifer, Nature Exposed : Photography as Eyewitness in Victorian Science, Johns Hopkins University Press, , pp. 84–85
  2. (en) Smith, Bernard, Modernism's History : A Study in Twentieth-century Art and Ideas, University of New South Wales, (ISBN 0-86840-736-4), p. 70
  3. (en) Østermark-Johansen, Lene, Walter Pater : Imaginary Portraits, The Modern Humanities Research Association, , 336 p. (ISBN 978-1-907322-55-6, lire en ligne), pp. 94–95
  4. (en) Ball, Philip, The Dangerous Allure of the Unseen, University of Chicago Press, , 332 p. (ISBN 978-0-226-23889-0, lire en ligne), p. 73
  5. (en) Willburn, Sarah A, Possessed Victorians : extra spheres in nineteenth-century mystical writings, Aldershot (GB), Ashgate, , 169 p. (ISBN 0-7546-5540-7), p. 59
  6. (en) Hopkins, Albert A, Magic; Stage Illusions and Scientific Diversions, Including Trick Photography, Sampson Low, Marston and Company, (lire en ligne), pp. 432–438
  7. a et b (en) « Believe not every spirit, but try the spirits », sur Monash University Museum of Art (consulté le )
  8. a b et c Courtauld Gallery: Georgiana Houghton exhibition page http://courtauld.ac.uk/gallery/what-on/exhibitions-displays/georgiana-houghton-spirit-drawings
  9. a b c et d (en) Rachel Oberter, « Esoteric Art Confronting the Public Eye: the Abstract Spirit Drawings of Georgiana Houghton », Victorian Studies,‎ , p. 222
  10. (en) Kasper Ostrup, « From the Mouth of Shadows: on the Surrealist Use of Automatism », Nordic Journal of Aesthethics,‎ , p. 49
  11. a b et c (en) Simon Grant, « Georgiana Houghton Medium and Spiritualist », Raw Vision,‎ hiver 2016-2017, p. 25