Gouvernement Paul Ramadier (1) — Wikipédia

Gouvernement Paul Ramadier I

Quatrième République

Description de cette image, également commentée ci-après
Le gouvernement Paul Ramadier, .
Président du Conseil Paul Ramadier
Formation
Fin
Durée 8 mois et 29 jours
Composition initiale
Coalition Avant le 4 mai 1947 :
Tripartisme (SFIO - MRP - PCF)
RAD - UDSR
Après le 4 mai 1947 :
Troisième Force
(SFIO - MRP - RAD - UDSR)

Le premier gouvernement Paul Ramadier est le gouvernement de la France du au , et le premier de la présidence de Vincent Auriol (1947-1954).

Contexte de formation[modifier | modifier le code]

Élection de Vincent Auriol[modifier | modifier le code]

Vincent Auriol est élu à la majorité absolue lors de l'élection présidentielle française du 16 janvier 1947. Le dernier président du gouvernement provisoire de la République française, Léon Blum, remet sa démission au président nouvellement élu.

Choix du Premier ministre[modifier | modifier le code]

Vingt-quatre heures après son élection, il prend la décision de nommer Paul Ramadier Premier ministre. Il passe toutefois un appel de courtoisie à Félix Gouin, qui avait dirigé le gouvernement provisoire de la République française, mais qui ne souhaite pas occuper la fonction. Selon Georgette Elgey, cet appel a été passé à la demande de Léon Blum pour témoigner à Gouin de ce que son honneur avait été lavé depuis le scandale du vin[1].

Choix des ministres[modifier | modifier le code]

Paul Ramadier rechigne à créer une inégalité entre les postes accordés aux différents partis. Il offre le ministère de la Défense nationale au communiste François Billoux, ce qui provoque une réaction forte des républicains populaires, qui menacent de ne pas participer au ministère. Un accord est trouvé grâce à la médiation de Blum : Billoux obtient le poste, mais trois ministères (de la Guerre, de l'Air et de la Marine) sont créés et confiés à des non-communistes[1].

Chronologie[modifier | modifier le code]

Le , Paul Ramadier est officiellement nommé Premier ministre. C'est le premier gouvernement de la IVe République et il regroupe les centristes (MRP), les socialistes (SFIO) et les communistes (PCF), respectant le principe du tripartisme.

Rapidement, le plan Monnet de modernisation et d'équipement est voté.

Le , le discours Truman marque le début de la guerre froide. L'attitude des communistes français au gouvernement se modifie et annonce la fin du tripartisme[2].

Le débute la grève des usines « Renault ».

Les dissensions internes minent le gouvernement jusqu'au , date à laquelle les ministres communistes sont renvoyés du gouvernement. Cela marque la fin du tripartisme, et la création de la troisième force (SFIO + radicaux + MRP).

Le , le RPF, c'est-à-dire le parti gaulliste, triomphe aux élections municipales du 19 et 26 octobre. Le 21 octobre, le premier gouvernement Paul Ramadier s'achève, et le lendemain commence le deuxième gouvernement du même nom.

Composition[modifier | modifier le code]

Président du Conseil des ministres[modifier | modifier le code]

Image Fonction Nom Parti
Président du Conseil (France) Paul Ramadier SFIO

Vice-présidents du Conseil[modifier | modifier le code]

Image Fonction Nom Parti
Vice-président du Conseil Pierre-Henri Teitgen MRP
Vice-président du Conseil Maurice Thorez PCF

Ministres d'État[modifier | modifier le code]

Image Fonction Nom Parti
Ministre d'État Pierre-Henri Teitgen MRP
Ministre d'État Maurice Thorez PCF
Ministre d'État, président du Conseil du Plan Félix Gouin SFIO
Ministre d'État Yvon Delbos RAD
Ministre d'État Marcel Roclore DVD

Ministres[modifier | modifier le code]

Image Fonction Nom Parti
Garde des sceaux André Marie RAD
Ministre de l'Intérieur Édouard Depreux SFIO
Ministre de la Défense nationale François Billoux PCF
Ministre de la Guerre Paul Coste-Floret MRP
Ministre de la Marine Louis Jacquinot DVD
Ministre de l'Air André Maroselli RAD
Ministre des Affaires étrangères Georges Bidault MRP
Ministre de l'Agriculture François Tanguy-Prigent SFIO
Ministre des Transports et des Travaux publics Jules Moch SFIO
Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme Charles Tillon PCF
Ministre du Commerce Jean Letourneau MRP
Ministre de l'Éducation nationale Marcel-Edmond Naegelen SFIO
Ministre de la France d’Outre-Mer Marius Moutet SFIO
Ministre des Finances Robert Schuman MRP
Ministre de l'Économie nationale André Philip SFIO
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale Ambroise Croizat PCF
Ministre de la Production industrielle Robert Lacoste SFIO
Ministre de la Santé publique et de la Population Georges Marrane PCF
Ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres Pierre Bourdan UDSR
Ministre des Anciens combattants et des Victimes de guerre François Mitterrand UDSR

Remaniements[modifier | modifier le code]

Nomination du 14 mars 1947[modifier | modifier le code]

Remaniement du 4 mai 1947[modifier | modifier le code]

Tous les ministres du PCF sont écartés du gouvernement.

  • Cessation des fonctions de Maurice Thorez (« vice-président du Conseil, Ministre d'État »), de François Billoux (« Ministre de la Défense nationale »), de Charles Tillon (« Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme ») et d'Ambroise Croizat (« Ministre du Travail et de la Sécurité sociale »).
  • Vice-président du Conseil, Ministre d'État chargé de la Fonction publique et de la Réforme administrative : Pierre-Henri Teitgen (précédemment « vice-président du Conseil, Ministre d'État »)
  • Ministre d'État, ministre de la Défense nationale (par intérim) : Yvon Delbos
  • Ministre des Transports, des Travaux publics et de la Reconstruction (par intérim) : Jules Moch
  • Ministre du Travail, de la Sécurité sociale (par intérim) et de la Production industrielle : Robert Lacoste

Remaniement du 5 mai 1947[modifier | modifier le code]

À la suite de la cessation des fonctions de ses collègues, ministres communistes, Georges Marrane démissionne du gouvernement.

  • Ministre d'État, ministre de la Santé publique et de la Population (par intérim) : Marcel Roclore

Remaniement du 9 mai 1947[modifier | modifier le code]

  • Ministre du Commerce, de la Reconstruction et de l'Urbanisme : Jean Letourneau (précédemment « ministre du Commerce »)

Remaniement du 14 juin 1947[modifier | modifier le code]

Georges Rastel est nommé conseiller d'État en service extraordinaire. Il démissionne donc du gouvernement.

  • Cessation des fonctions de Georges Rastel, haut-commissaire à la Distribution

Remaniement du 11 août 1947[modifier | modifier le code]

  • Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme : Jean Letourneau (précédemment « ministre du Commerce, de la Reconstruction et de l'Urbanisme »)
  • Ministre de l'Industrie et du Commerce : Robert Lacoste (précédemment « ministre de la Production industrielle »)

Actions[modifier | modifier le code]

Dès sa formation, le gouvernement Ramadier s'engage à poursuivre la politique financière du gouvernement précédent. Il s'engage également à mettre fin à la guerre d'Indochine dès lors que l'ordre et la sécurité seront assurés sur ces territoires[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Georgette Elgey (pseud.), Georgette Elgey. [Histoire de la IVe République.].: La République des illusions, 1945-1951, ou la Vie secrète de la IVe République ..., Cercle du nouveau livre d'histoire, (lire en ligne)
  2. a et b Georgette Elgey, Histoire de la IVe République Edition Robert Laffont 2018 p. 195

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source primaire[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]