Guy XVI de Laval — Wikipédia

Guy XVI de Laval
Illustration.
Vitrail de la collégiale Saint-Martin de Montmorency[1]
Titre
Comte de Laval et baron de Vitré

(30 ans, 3 mois et 22 jours)
Prédécesseur Guy XV
Successeur Guy XVII
Biographie
Dynastie Maison de Montfort-Laval
Date de naissance
Date de décès (à 54 ans)
Lieu de décès La Gravelle (Comté de Laval)
Sépulture Collégiale Saint-Tugal de Laval
Père Jean de Laval
Mère Jeanne du Perrier
Conjoint Charlotte d'Aragon-Naples
Anne de Montmorency
Antoinette de Daillon

Guy XVI de Laval ou encore Nicolas de Laval-Montfort, (né le - mort le [2]) fut comte de Laval, baron de Vitré, vicomte de Rennes, baron de La Roche-Bernard, baron d'Acquigny[3] et de Crèvecœur[4], seigneur de Montfort, de Gaël, baron de Quintin[5], du Perrier, seigneur d'Avaugour (en Plésidy), de Beffou, de Belle-Isle, châtelain de La Bretesche, seigneur de La Roche-en-Nort, de Laz, seigneur de Tinténiac, de Bécherel et de Romillé, seigneur de Lohéac, de Bréal[6], et de La Roche-en-Nort, seigneur de La Roche-d'Iré, de chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, gouverneur et lieutenant-général en Bretagne, capitaine de Rennes, amiral de Bretagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Garde[modifier | modifier le code]

Anne de Bretagne par Jean Bourdichon.

Jean de Laval, son père, fils cadet de Guy XIV, était toujours resté fidèle à la cause de son seigneur, dans les guerres que le duc de Bretagne, François II de Bretagne, avait soutenues contre son suzerain, le roi de France, à qui il[Qui ?] avait pourtant prêté serment (hommage) par deux fois en 1459 et 1461.

À l'âge de trois ans, il avait perdu son père et sa mère. Sa tutelle avait été confiée à l'oncle dont il devait recueillir l'héritage. Son enfance se passa dans la maison de son aïeul maternel. Il tomba donc successivement sous la garde de Guy XIV de Laval, son aïeul, et sous celle de Guy XV de Laval, son oncle.

Pour l'Art de vérifier les dates[7], son père avait été constamment attaché au service de François II de Bretagne, duc de Bretagne. Ce fut ce qui mérita au fils l'affection de la duchesse-reine Anne de Bretagne, fille de François, qui, l'ayant fait venir auprès d'elle, le considérait et le distinguait entre tous ses parents.

Le fils unique de Guy XV était mort encore jeune : la succession revenait à Nicolas de Laval. En conséquence, Nicolas de Laval est chargé, par un acte du , de l'administration des terres de Guy XV. En 1499, Guy XV eut une attaque de paralysie, dont il demeura perclus d'esprit et de corps. Nicolas veut profiter de l'ensemble de l'héritage et se trouve en conflit avec Catherine, femme de Guy XV, qui lui dispute tant que vit son mari. Il n'eut pas du reste à en attendre long-temps la pleine et entière jouissance. Guy XV meurt au Château de Laval le . Catherine, la veuve de Guy XV, meurt en 1505 au château de Montjean.

Ung blanc[modifier | modifier le code]

Il existe une lettre de François Lesné, tuteur de Nicolas de Laval, adressée à Jeanne de Laval, tante de son pupille, reine de Sicile et de Jérusalem, dans laquelle il le lui recommande et prie cette généreuse dame de venir en aide au jeune écuyer qui voulait, en juin 1493, suivre le roi dans une campagne et n'avait pas « ung blanc » pour s'équiper et pas d'espoir du côté de la cour[8].

Maison de Tarente[modifier | modifier le code]

Convention du mariage[modifier | modifier le code]

La princesse Anne lui donna pour femme, Charlotte d'Aragon, princesse de Tarente, fille du roi Frédéric Ier de Naples (1496-1501), et petite-fille par sa mère Anne de Savoie, du duc Amédée IX de Savoie et d'Yolande de France, fille du roi Charles VII. Les conventions du mariage furent arrêtées à Vierzon, le [9].

Lyon[modifier | modifier le code]

Ayant accompagné la princesse Anne et le roi Louis XII, son époux, en 1500, au voyage de Lyon, il fut du tournoi qui s'y donna en l'honneur de leurs majestés, et fut le chef du parti de la reine. Le 20 juillet[10], le mariage fut célébré dans l'église Sainte-Croix de Lyon. Et à ce mariage, dit Bertrand d'Argentré[11], furent faicts d'étranges tournoys, et les lices tendues de draps de soye en la place de Grenette.

Alliance[modifier | modifier le code]

Cette alliance mêlait le sang de la maison de Laval avec celui des maisons de France, d'Espagne, d'Aragon et de Savoie.

Ce mariage pouvait promettre beaucoup à Guy[12]. Par le contrat de leur mariage, Frédéric Ier s'engagea à verser à son gendre les 100 000 livres de la dot de sa fille ; et, tout en exigeant l'engagement pour elle et ses ayants droit de respecter les droits successifs de ses héritiers mâles, Frédéric reconnut pour la postérité de Charlotte le droit d'hériter du trône de Naples à son tour, à défaut des mâles.

Néanmoins, Frédéric, père de Charlotte, chassé de ses États, vint mourir en France. Il avait perdu son trône et sa fortune. Il ne resta au sire de Laval que l'honneur d'une alliance qui le rattachait à toutes les maisons royales d'Europe[13]. Les chances qu'avait Charlotte d'occuper le trône de Naples étaient nulles ; et, Nicolas en l'épousant ne dut pas les faire entrer en ligne de compte. Sans doute, épouser la fille d'un roi, une petite fille de Charles VII, la favorite de la reine Anne de Bretagne, et compter sur une dot de cent mille livres, était bien suffisant à ses yeux pour constituer une alliance.

Héritage[modifier | modifier le code]

Nicolas se trouvait dans sa vingt-sixième année quand le décès de son oncle, Guy XV de Laval, advenu le , fit de lui l'héritier du riche patrimoine des Laval sous le nom de Guy XVI.

Mais ce patrimoine si considérable, il ne le reçut pas dans son intégrité : le domaine de Gavre, hérité de Béatrix de Gavre, soumis à la coutume de Flandre échappa à ses mains[14] pour aller à son oncle paternel François de Laval-Montafilant-Châteaubriant.

Pour A. de Broussillon[15], il est difficile d'expliquer l'absence des jeunes époux le jour des obsèques faites à Laval pour Guy XV de Laval le [16]. Comme baron de Vitré, il est chargé, le [17], de convoquer les Etats de Bretagne à Vannes où il institua pour son procureur Robert de Saint-Gilles, son cousin.

Tournois et joutes[modifier | modifier le code]

Au mois de décembre 1501, après son premier mariage, le sire de Laval était à Blois, et y prenait part aux fêtes que donnait la cour pour la réception de la princesse de Castille. En ce tournoys qui fut faict en la grande cour du château de Bloys, devant le donjon dudict château, estoient tenans Monsieur de Laval, Monsieur de Rochepot et Guyepot : et audict tournoys feusf jousté le premier jour au grand apparat, qui feut chose belle à veoir, les autres jours, hors lices, à l'espée et à la barrière, là où furent faictes plusieurs belles apertises d'armes, et avoit Monsieur de Laval un grand maure[18] qui le menoit sur les rangs[19]. Dès l'année 1499, il avait fait commencer des lices dans la vallée de Panlivard, où il prenait le plaisir des joutes. Des seigneurs étrangers venaient à Laval s'ébattre et courir la lance.

Carrière des armes[modifier | modifier le code]

Charlotte ne vécut que six ans avec son mari, étant morte à Vitré, le , en couche d'Anne de Laval. Ce fut Guy XVI qui apporta dans la maison de Laval, des droits sur la principauté de Tarente, par son mariage.

À la mort de sa femme, Guy XVI reprend le métier des armes. Il fait en 1507 fut de l'expédition du roi Louis XII en Italie dans son expédition contre la ville de Gênes. Ses mœurs, pendant son veuvage, ne furent pas irréprochables; il eut un fils illégitime, nommé François.

En 1513, il accompagne encore le roi Louis XII en Flandre, et faisait partie de ceux qui étaient chargés de ravitailler la ville de Therouanne, assiégée par les Anglais. Il réussit à s'échapper, dans l'échec de l'armée française à la bataille de Guinegate, où Longueville est fait prisonnier.

Comté de Laval[modifier | modifier le code]

Le comte Guy XVI de Laval envoie en 1508, pour le représenter à l'assemblée liée à la réforme de la Coutume du Maine, deux commissaires: François de la Pommeraie[20], et Jean Hennier, juge ou sénéchal du comté. C'est pour la première fois que l'on voit deux hommes de loi de Laval prendre part aux assemblées de la province. On reprocha à ces commissaires de n'avoir pas soutenu avec assez de force les droits de leur seigneur ; surtout de ne pas s'être opposé à ce que le comté de Laval fût regardé comme susceptible d'être divisé, malgré les privilèges dont il jouissait de toute ancienneté[21].

Grand seigneur féru de la Renaissance italienne, il entreprend la rénovation du Vieux Château de Laval et l'édification du Château-neuf, ancien palais de justice, en cours de rénovation. Il y mène grand train si l'on en croit un état de la maison de Laval qui signale dans son entourage toutes sortes d'officiers que l'on voit chez les princes […] jusques aux trompettes, hautbois, saquebutes, luths, organistes et musiciens (Jehan Daniel).

Funérailles d'Anne de Bretagne[modifier | modifier le code]

Le héraut d'armes d'Anne de Bretagne composa une relation détaillée des cérémonies observées à l'enterrement de la reine Anne de Bretagne en 1514. Ces vers étaient dédiés à Guy XVI de Laval[22].

Noble comte de Laval, de Quintin et de Montfort,

Illustre noblesse de long-temps a estymé,
Ouez comme la mort par son cruel effort
A prins la royne qui moult vous aymé :
Voyés la mort extresme, les pleurs et les plains
Que l'on a faict, tant par montz que par plains,
Soubs gros sanglotz de soupirs et de larmes :
Moy Bretaigne, son hérault et roy d'armes,
Plusieurs foiz, comme bien fais recors,
Vous veiz à l'enterrement de son noble corps :
Pour souvenir de vostre souveraine parente,
L'enterrement du corps et du cueur vous présente.

Second mariage de Louis XII[modifier | modifier le code]

Il se trouve en 1514, aux fêtes et tournois qui sont donnés à Reims à l'occasion du mariage de Louis XII avec Marie Tudor, sœur du roi d'Angleterre ; il a les honneurs des joutes et des passes d'armes[23].

François Ier[modifier | modifier le code]

Il est ensuite à Reims au sacre et au couronnement de François Ier, et paraît à la suite du roi à sa première entrée dans Paris. Le roi lui confirme, à son avènement au trône, tous les privilèges que les rois ses prédécesseurs ont accordés aux sires de Laval.

Il assista, le , au couronnement de la reine Claude de France, femme du nouveau roi François Ier, où il tint les premiers rangs après les princes du sang. Il revint de cette cérémonie avec le gouvernement de Bretagne que le roi lui conféra.

La cour de France commençait à prendre de l'éclat. Anne de Bretagne l'avait formée en s'entourant des jeunes filles des premières maisons nobles du royaume, auxquelles l'on donnait le nom de filles de la reigne. Claude, femme de François Ier, suivit l'exemple d'Anne sa mère. Elle voulut avoir près d'elle les enfants du sire de Laval. Guy XVI s'empressa d'accéder à sa demande, et fit partir ses deux filles Catherine et Anne. François leur frère les accompagna[24].

Révolte contre le seigneur[modifier | modifier le code]

Guy XVI veut faire du château de Laval sa résidence ordinaire, et effectue des travaux pour l'embellir. Il en fut néanmoins chassé par les habitants. Il s'était mêlé des affaires de l'Église[25] à Laval :

  • de sa propre autorité, il avait changé tout dans l'ordre jusqu'alors observé aux processions de la Fête-Dieu[26].
  • plusieurs donateurs de l'église de la Trinité de Laval lui refusaient le titre de fondateur[27]. Un procès eut lieu, au cours duquel une insurrection s'étant soulevée se porta contre le château et contraignit le comte à s'esquiver par une porte de la grosse tour en 1516[28].

Dès lors, Guy XVI se tint longtemps éloigné de Laval, suivit la cour, ou résida en Bretagne.

Deuxième mariage[modifier | modifier le code]

Le roi François Ier fait épouser à Guy XVI, le , Anne de Montmorency, sœur d'Anne de Montmorency, qui devint connétable de France. Les entrées de la nouvelle comtesse eurent lieu à Laval le et à Vitré le .

La Bretagne[modifier | modifier le code]

La France sous François Ier, ses acquisitions et les demeures royales.

Situation[modifier | modifier le code]

La Bretagne était déjà en cours de rattachement à la couronne de France depuis 1491, la duchesse de Bretagne Anne ayant épousé Charles VIII puis Louis XII.

François Ier en hérite en épousant la fille d’Anne de Bretagne, Claude de France, puis cède le duché à son fils après le décès de sa femme en 1524. François, conscient que la Bretagne fut toujours hostile à tout rattachement au royaume de France, y envoie Antoine Duprat qui devient ainsi chancelier de Bretagne en 1518.

Le duché de Bretagne entre alors dans une ère assez prospère, dont la paix n’est perturbée que par quelques expéditions anglaises. La rivalité entre les maisons d'Autriche et de Bourbon, entretenait la guerre. Pendant que l'empereur Charles Quint, uni à l'Angleterre, combattait contre la France en Picardie, une flotte anglaise, forte de soixante vaisseaux, sous les ordres du comte de Surrey, amiral, menaçait les côtes de Bretagne et de Normandie.

Union de la Bretagne à la France ?[modifier | modifier le code]

François Ier, en 1524, à la mort de Claude, sa femme, de laquelle il tenait la Bretagne, donne à Guy XVI, avec le vice-chancelier Jean Briçonnet et le président de Fresnes, commission de recevoir, au nom du roi de France, le serment de fidélité des barons et nobles bretons. Le 26 novembre, Guy reçoit celui des États de Rennes, le [29].

Guy XVI est capitaine de la ville de Rennes et lieutenant général de Bretagne en 1524. Il devient gouverneur de Bretagne, à la suite de Charles IV d'Alençon le . Il revient à Rennes, en qualité de commissaire du roi, pour y tenir les États de Bretagne en 1529.

Troisième mariage[modifier | modifier le code]

La mort lui enleva, en 1525, le 26 juin, Anne de Montmorency, sœur du connétable et premier duc de ce nom. Anne de Montmorency, deuxième femme du comte de Laval, elle aussi en couches, meurt le , au château de Comper. Le corps d'Anne de Montmorency fut rapporté à Laval et fut inhumé à la Collégiale Saint-Tugal de Laval, le , par Yves Mahyeuc, évêque de Rennes qui, la veille, venait de procéder à la consécration de la chapelle de la maison de Patience. Le , Guy XVI fit un règlement pour les toiles de Vitré, qui devaient offrir une largeur de trois quarts d'aune.

Il répara cette perte l'année suivante par le troisième mariage qu'il fit, le 3 mars, avec Antoinette de Daillon, fille aînée de Jacques de Daillon, seigneur du Lude et de Jeanne d'Uliers. Elle lui apporta les terres de l'Isle-Brûlon et de la Cropte et en outre une somme de vingt mille livres. Le , Antoinette fit à Laval l'entrée à laquelle elle avait droit[30].

Négociations royales[modifier | modifier le code]

Le , le comte de Laval se trouve au défi de combat apporté au roi de France de la part de l'empereur Charles Quint. Le héraut est reçu dans la grande salle du Palais-Royal, devant la table de marbre. Derrière le roi, se trouve le sire de Laval, lieutenant-général et gouverneur en Bretagne, à côté de Montmorency, au milieu d'une foule de seigneurs[31]. L'Empereur veut avoir le comte de Laval, avec Vendôme, de Rieux, François Ier de Saint-Pol et autres grands capitaines, seuls appuis que la France ait conservés après la bataille de Pavie. Il les demande au roi de France comme garants de la rançon de ses enfants qu'il a laissés en otage à Madrid pour recouvrer sa liberté.

Traité de Cambrai[modifier | modifier le code]

Le traité de Cambrai (1529), les rend enfin à la France ; François Ier épouse Éléonore de Habsbourg, sœur de l'Empereur. Le sire de Laval est mandé à Paris pour prendre part aux tournois et aux fêtes que l'arrivée de la nouvelle reine occasionne[32].

Décès[modifier | modifier le code]

En 1531, étant allé dans sa terre de La Gravelle pour y chasser au vol, il y reçut un coup de patte de cheval dont il mourut le . Son corps fut rapporté à Laval, où il fut inhumé avec une pompe extraordinaire dans la Collégiale Saint-Tugal de Laval. Il existe une relation qui fut imprimée de ces obsèques, en 1531[33]. Cette pompe n'avait rien au-dessus de son mérite il avait paru en France dans toutes les occasions éclatantes de son temps, et y avait brillé.

La chronique en vers de Guillaume Le Doyen, année 1551, s'étend fort longuement sur la pompeuse funéraille de ce seigneur, et en donne d'immenses détails. Il dit de lui : Nous le nommons par excellence le Grand Guion ; ainsi nos aïeux l'ont qualifié. Selon Jacques Le Blanc de la Vignolle[34], le cardinal Louis de Bourbon-Vendôme présida aux obsèques du comte de Laval Guy XVI ; mais suivant Guillaume Le Doyen, qui fut témoin oculaire de la cérémonie, ce fut l'évêque de Rennes qui officia, le cardinal-évêque du Mans n'y était pas présent. On y voyait les évêques de Rennes et de Saint-Malo, et les abbés de Saint-Aubin d'Angers, de Clermont et de Bellebranche[35].

Le Musée de Laval possède une paix en ivoire qui porte deux blasons : celui de Guy XVI à droite, celui d'Antoinette, parti de Laval et de Daillon, à gauche. On peut aussi trouver le blason de Guy XVI au château de Vitré[36]. On y remarque trois blasons  : ce sont sur le pan coupé du contre le blason de Guy XVI : Laval-Montfort ; puis sur le pan coupé de droite, le blason d'Anne de Montmorency : parti de Montfort-Laval et de Montmorency ; enfin sur celui de gauche le blason d'Antoinette de Daillon; parti de Laval-Montfort et de Daillon.

Fastes et difficultés financières[modifier | modifier le code]

Jean Legay de la Bourgatière[modifier | modifier le code]

Il existe de la vie de Guy XVI, de sa maison, de son caractère, de sa grande existence un tableau développé fourni par Jean Legay, Sieur de la Bourgatière dans l'Abrégé des antiquitez, noblesses et alliance de l'illustre maison d'Espinay. Ce manuscrit était détenu en 1900 par Hippolyte de la Grimaudière, au château de la Hamonaye, à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine).

Ce manuscrit a été partiellement publié par Arthur de La Borderie dans la Revue de Bretagne, 1888, vol. 2, p. 128 :

Arthur de la Borderie ajoute que Jean Legay[37], explique qu'à tous les repas, dans la maison du comte de Laval, on servait jusqu'à huit tables distinctes :

  • 1. la table du comte de Laval et des seigneurs les plus distingués ;
  • 2. celle de la comtesse et des dames;
  • 3. celle des enfants du comte de Laval et des gentilshommes et damoiselles chargés de leur personne ;
  • 4. la table des damoiselles de second ordre ;
  • 5. celle des secrétaires, gens de conseil, médecin, musiciens;
  • 6. la table des fauconniers et veneurs ;
  • 7. la table des valets de chambre et serviteurs du comte de Laval;
  • 8. enfin, celle des serviteurs des soigneurs, gentilshommes et officiers de sa maison.

Difficultés financières[modifier | modifier le code]

Les difficultés financières avaient sans doute été créées par les prodigalités de Guy XVI et aux splendeurs de son train de mission, et se propagèrent à sa descendance. Elle ne prirent pas fin avec Guy XVII, et sa nièce, Guyonne de Laval, en 1555, sous la pression de ses créanciers, dut prendre des arrangements avec Claude de Rieux et d'Andelot, leur promettant la mise en vente du comté de Laval. Sans doute ceux-ci souhaitaient en faire l'acquisition, car ils prirent à leur charge l'avance du paiement des dettes de la maison et la direction de tous ses procès alors en instance. En fait, Laval ne fut pas mis en vente et c'est de Montfort que d'Andelot se trouva investi vers 1558, en retour des soixante mille écus consacrés par lui à l'extinction du passif des Laval.

Famille[modifier | modifier le code]

Généalogie :

Liens avec la maison de Bretagne[modifier | modifier le code]

Le comte de Laval était cousin très-proche au huitième degré de la reine Anne de Bretagne.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Façade de la collégiale

    C'est au mariage de Guy XVI avec Anne de Montmorency qu'on doit de posséder le seul monument qui ait conservé ses traits. La Collégiale Saint-Martin de Montmorency, construite entre 1523 et 1563, possède douze verrières, exécutées entre 1523 et 1533 qui renferment les portraits de Guillaume de Montmorency, de ses enfants et petits-enfants. Guy XVI est représenté agenouillé et vêtu d'une cotte aux armes de Montmorency-Laval ; derrière lui se trouve un personnage, lequel est, non pas saint Nicolas, mais saint Jérôme. Anne, agenouillée elle aussi, est vêtue d'un surcot armorié; elle est accompagnée de sainte Anne et de la sainte Vierge.

    Source
    Lucien Magne, L'œuvre des Peintres verriers français — Verrières des monuments élevés par les Montmorency, Paris, Firmin-Didot, 1885. in-4. p. 54-65.
  2. André Duchesne, Histoire de la maison de Montmorency, p. 79.
  3. Il rend aveu au roi pour cette baronnie le 22 janvier 1529. Guillaume de Chalenge s'intitule : Garde du scel aux obligations des châtellenies d'Acquigny et de Crèvecœur, pour haut et puissant seigneur, Monsieur le comte de Laval, seigneur et baron du dit lieu et de Crèvecœur, dans des lettres des 24 novembre 1503, 20 juin 1515 et 10 janvier 1519.
  4. Cette baronnie de Crèvecœur, qui resta longtemps unie à celle d'Acquigny, avait son chefmois situé sur la rivière d'Eure, près de La Croix-Saint-Leufroy
  5. Par Jeanne du Perrier, sa mère.
  6. Il en rend aveu le .
  7. Chronologie historique des sires, puis comtes de Laval, 1784, t. II, p. 864-875.
  8. Lettre de François Lesné à Jeanne de Laval, veuve du roi René, pour lui donner des nouvelles de son neveu, le sire de la Roche-Bernard, énumérer les grandes dépenses qu'il doit faire pour se maintenir à la cour, et chercher à obtenir de la bonne et riche tante l'argent nécessaire à leur paiement, d'autant plus que le roi Charles VIII ne l'a pas encore appointé comme il l'avait promis. Paul Marchegay, Recueil de lettres du XVe siècle, Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, 1861, p. 378-380
  9. 1500, v.s., 27 janvier, Vierzon. — Contrat de mariage de Nicolas de Laval avec Charlotte d'Aragon ; celle-ci reçoit en dot un capital de cent mille francs (Copie, dom Fonteneau, xxvi, 561 ; B.N,, latin 18401 561, français 11450, 125).
  10. L'année commençait à Pâques, qui, en 1500, se trouvait le 19 avril.
  11. Histoire de Bretagne. Édition de 1618, p. 1030.
  12. Voir le contrat de mariage inséré dans le mémoire présenté à Munster[Lequel ?] par la famille de la Trémoille, imprimé à Paris chez des Hayes, 1648, in-folio, ayant pour titre : De regni Neapolitani jure pro Tremollio duce.
  13. Nicolas ne reçut qu'un beau cheval, nommé le Coreador, et un diamant de grand prix, seuls débris des richesses de cette famille déchue du trône. Charles Maucourt de Bourjolly, Histoire manuscrite de Laval.
  14. C'est par représentation des droits de son père, Jean de la Roche-Bernard, que Nicolas de Laval fut héritier de Guy XV ; le domaine de Gavre, hérité de Béatrix de Gavre, soumis à une coutume qui n'admettait pas l'usage de ce droit, échappa à ses mains, pour venir dans celles de l'ainé de ceux des fils de Guy XIV de Laval qui étaient alors vivants, François de Laval-Chateaubriant.
  15. A. Bertrand de Broussillon, La Maison de Laval 1025-1605, étude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré, 1900, t. IV, p. 10.
  16. La chose est d'autant plus singulière pour lui que dès le 20 février Guy XVI et Charlotte d'Aragon étaient à Laval et que la nouvelle comtesse y faisait ce jour-là son entrée solennelle, tandis que Guy XVI y pénétrait à son tour, mais sans aucune cérémonie. Il souligne que Guillaume Le Doyen, dans ses Annales est si minutieusement exact qu'il est difficile d'admettre qu'il n'eût pas mentionné la présence des nouveaux seigneurs à la cérémonie du 15 février. Il faut donc admettre que ceux-ci n'y ont pas pris part. Malgré le peu de distance qui sépare Laval de Vitré, ils attendirent jusqu'au 10 mai pour faire leur entrée solennelle dans cette dernière ville.
  17. Essai sur l'histoire de la ville de Vitré et de ses seigneurs, Louis François Du Bois
  18. Un grand maure. Un cheval noir. Une vieille chanson de la gerbe de Laval dit : faut brider Mauriau et lui bouter la selle.
  19. Mémoires de Fleuranges. Collection Petitot, 1re série, vol. 16, p. 153.
  20. Seigneur du Verger, dans l'actuelle commune de Montigné-le-Brillant.
  21. Guillaume Le Doyen n'a pas fait mention de ce fait important qui se passa de son temps, et auquel, comme notaire, il dut cependant prendre de l'intérêt. Charles Maucourt de Bourjolly, qui écrivit, deux siècles plus tard, des Mémoires sur Laval, n'en parle pas non plus.
  22. Pierre Choque, Lucien Merlet, Max. de Gombert. Récit des funérailles d'Anne de Bretagne. Auguste Aubry, 1858.
  23. : De la guerre n'ouse parler,
    Chacun ne s'en faict que fabler,
    Car nos ennemys sont loingtains,
    Trop en parler en vault le moins.
    Mais les Anglais à mal affaire
    Nous donne chascun jour affaire
    Combien qu'ilz ont jà pourchacé,
    (Qu'a esté par euh bien chacé),
    Car bien registre, bien escript,
    Pour eux, ouvre le Sainct-Esprit,
    S'ilz ont, come l'on dict pour vray,
    Prins alliance avec le roy
    De France, et faict le mariaige
    De luy, bien à leur advantaige,
    Que Marie, reigne d'Angleterre,
    L'ont faict reigne de notre terre,
    Où c'est faict sumptueuses choses,
    Aux nopces et moult merveilleuses,
    En iceulx tournoys et virolayz,
    Où fust Guyon le Lavallayz
    Qui, acquis y a moult grant bruyt,
    Car à toutes choses est duyt.
    Il s'y est si bien acquitté,
    Que tout honneur a emporté
    Demoure en grâce du roy,
    Le renom est pour tout vroy.
  24. : (1515) Et le dix-huictiesme jour
    De juillet, sans faire séjour,
    Le roy et la reigne, pour vroy.
    Voulurent avoir, car bien le croy,
    Messieurs les enfants de Laval,
    Qui en eulx ne gist aulcun mal.
    François, Monsieur, et ses deux sœurs
    Se partirent, non pas tous seuls,
    Accoutrez en très bon arroy
    Et pour, en court, servir le roy.
  25. Les seigneurs de Laval avaient tendance sans cesse à augmenter en dignité et prééminence leur chapitre de Saint-Tugal, aux dépens du clergé de la Trinité.
  26. Par une ordonnance du comte, les chanoines seuls devaient prendre à la Trinité le Saint-Sacrement et le porter pendant la cérémonie. Il mettait ainsi à néant et les concordats existants et la possession des curés appuyée sur le droit commun.
  27. La litre, ceinture funèbre, peinte en noir et chargée des armoiries seigneuriales, ne pouvait être placée que par le seigneur fondateur de l'église. La montrée faite à la Trinité par Jean Duchesne, pour servir au procès, constate l'existence d'une litre autour de cette église.
  28. Plusieurs habitants durent quitter la ville et aller se fixer à Nantes et à Angers. Guillaume de Montmorency, beau-père de Guy XVI, ménagea enfin un accommodement en 1517. Trente notables lavallois furent obligés de se rendre à Vitré, pour implorer humblement le pardon de la ville coupable. Il leur fallut reconnaître et consacrer de nouveau tous les droits du seigneur, comme fondateur de la Trinité. Guy XVI, à cette condition, renonça à se venger.
  29. Albert Le Grand. Dom Morice, H. 230. Dom Lobineau , 1. 840.
  30. La date de cette même cérémonie à Vitré n'est pas connue par A. de Broussillon.
  31. Mémoires de Du Bellay. Collection Petitot, 1re série, t. 2, p. 102.
  32. : (1529) Monsieur avoit esté pour vray
    Mandé pour aller au tournoy
    A Paris, venue de la reigne,
    (Où faillis! farine et avoyne)
    Qui fust triomphante besongne,
    Qu'on ne sçauroit estimer corne
    Des tournoys, jeux, esbattements,
    Virelays, autres passe-temps,
    Monseigneur y acquit tout honneur,
    Tant du roy que chacun seigneur,
    Toujours tenoit maison ouverte
    Sans y regarder à nulle perte.
  33. Voir Bibliographie.
  34. Manuscrit de La Beauluère, t. 1, p. 278
  35. Paul Piolin, Histoire de l'église du Mans, 1861.
  36. Arthur de la Borderie signale dans La Bretagne Contemporaine : Le charmant édicule que la tour carrée du château de Vitré porte suspendu à son pignon intérieur, en dedans du château: absidiolo à pans coupés, percée d'arcades en plein cintre, soutenues par d'élégants pilastres, couronnée d'un dôme avec lanterne et portée sur une base à nid d'hirondelle, construite en encorbellement; toute la surface de co petit monument est couverte de sculptures, caissons, rinceaux, figurines et arabesques du travail le plus exquis, dans le style lo plus fleuri de la Renaissance
  37. Après beaucoup d'autres détails, que je suis forcé d'omettre en ce moment
  38. Louis, né le à Vitré, où sa mère s'était retirée à cause de maladies contagieuses qui faisaient de grands ravages à Laval, était mort le , Vitré (Pâques se trouvait, cette année, le 27 mars.).
    Et le vingt et ungnième de mars
    Fut enterré, dans de blancs draps,
    Le petit Loys de Laval
    Dont à ses parents fist grant mal.
  39. : Et le dernier jour du moys
    D'avril en l'an mil cinq cent troys,
    Fust né François, filz de Laval,
    Qui aux père et mère tout mal
    Et deuil de Loys furent ostés,
    Mais de toutes joyes sourmontés.
    Monseigneur le cardinal du Mans,
    Aultres évesques, dont me vans,
    Qu'on fist venir en grants honneurs,
    Et aultres tant nobles seigneurs
    Ledict cardinal, son parrain,
    Qui en fust joyeux à certain.
    Aussi Madame d'Espinay
    Fust marraine pour dire vray.
  40. Elevé à la cour du roi, il estoit estimé en icelle, le plus sage, le plus docte, le plus honeste, le plus prompt, le plus honorable, le mieux faict à la lance et à la main que l'on pust trouver en cour ne au royaulme.. Il était filleul de François Ier, qui lui accordait une affection toute particulière. François suivit la carrière des armes. Il portait le titre de comte de Montfort. Le roi, voulant lui fournir l'occasion d'acquérir de la gloire, le fit passer en Italie en 1522. Il servit dans le Milanais, sous les ordres de Odet de Foix, et fut tué d'un coup de mousquet à la bataille de la Bicoque, , en combattant à côté d'Anne de Montmorency.
  41. Catherine, mariée le 11 novembre 1518, à Claude de Rieux, fut la souche de la quatrième branche de Laval, dite de Rieux-Coligny, éteinte en la personne de Guy XX de Laval, mort en 1605.
  42. II fut baptisé par Yves Mahyeuc, évêque de Rennes, et eut deux parrains : Jean de Laval-Chateaubriant et François de Montmorency la Rochepot; la marraine fut Catherine de Laval, mariée depuis moins d'un an à Claude de Rieux.
  43. Entre le mois de février 1522 et le décès d'Anne de Montmorency, morte le 29 juin 1525, il reste à plàcer les naissances de deux filles, dont les dates ne sont pas exactement connues, on peut supposer que la seconde est l'enfant dont elle était en couche au jour de son décès et placer la naissance de l'aînée, septième enfant de Guy XVI, dans le courant de l'année 1523.
  44. Père Anselme. t. VIII, p. 172.
  45. Des réparations faites, en 1853, dans l'église Notre-Dame de Vitré, ont fait retrouver sous le dallage du chœur, une boîte en plomb, renfermant le cœur et les entrailles de François, l'aîné des enfants de Guy et d'Antoinette. On y lisait cette inscription : Cy, sont les cueur et entrailles de feu François, Monsieur de Laval, filz aîné du mariaige de Messire Guy, conte de Laval, de Montfort et Quintin, viconte de Rennes, sire de Vitré, de la Roche-Dayuin (sic), lieutenant-général en Bretaigne, et de madame Anthoinette de Daillon, fille aînée de M. du Lude, qui décéda le pénultième jour de septembre 1530. Journal de Rennes.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Malcolm Walsby, The Counts of Laval : Culture, Patronage and Religion in Fifteenth and Sixteenth-Century France, Aldershot, Ashgate, , 220 p. (ISBN 9780754658115, présentation en ligne), [présentation en ligne] Document utilisé pour la rédaction de l’article ;
  • Malcolm Walsby, « La famille de Laval et Anne de Bretagne, 1488–1513 », dans Dominique Le Page (dir.), Pour en finir avec Anne de Bretagne ? : actes de la journée d'étude organisée aux Archives départementales de la Loire-Atlantique le 25 mai 2002, Nantes, Archives départementales de Loire-Atlantique, Conseil général de Loire-Atlantique, , 132 p. (ISBN 2-86044-025-9), p. 109-124.Document utilisé pour la rédaction de l’article ;
  • Jehan Daniel, Ordre funèbre triomphant et pompe pitoyable tenue a l'enterrement de feu le comte de Laval et amiral de Bretagne et lieutenant du roi., à Angers, chez Baudouin, 1531.
L'auteur y manifeste avec une sincère émotion son attachement au défunt.
  • Jean Legay, Sieur de la Bourgatière, Abrégé des antiquitez, noblesses et alliance de l'illustre maison d'Espinay'. Ce manuscrit a été partiellement publié par Arthur de La Borderie dans la Revue de Bretagne, 1888, vol. 2, p. 128.