Hôtel-Dieu de Marseille — Wikipédia

Érigé à partir de 1753 sur les plans et élévations de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, l'Hôtel-Dieu de Marseille est un ancien hôpital marseillais situé dans le quartier du Panier. Au moment des festivités de Marseille-Provence 2013, l'Hôtel-Dieu a été transformé en hôtel 5 étoiles, géré par le groupe hôtelier britannique InterContinental sous le nom d'InterContinental Marseille Hotel Dieu[2]. La rénovation de l'hôpital en hôtel a pris fin le . Il est desservi par la station  Ligne 1 du métro de MarseilleVieux-Port du métro de Marseille.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'Hôtel-Dieu a été fondé en 1593 grâce à la réunion de l'hôpital Saint-Jacques-de-Galice et de celui du Saint-Esprit (dont il récupère les locaux). Sous l'Ancien Régime, il se différencie des autres hôpitaux français en confiant le soin de ses malades à un personnel exclusivement laïc.

Cet établissement a servi à la fin du XXe siècle à l'enseignement de professions médicales (sage-femme) et paramédicales (infirmiers anesthésistes, de bloc opératoire, puéricultrice, auxiliaires de puériculture, manipulateurs en imageries médicales, cadres de santé...) jusqu'en .

Photo d'Adolphe Terris prise en 1864 avant la construction de l'aile gauche.

L'Hôtel-Dieu de Marseille a été construit à partir de 1753 par l'architecte marseillais Claude-Henri-Jacques d'Ageville (1721-1794) sur les plans et élévations de l'architecte du roi Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778), petit-fils de Jules Hardouin-Mansart. Le dernier Mansart entendait rivaliser ici, par la taille du bâtiment, avec les hôtels-Dieu de Pierre de Vigny à Lille et surtout de Jacques-Germain Soufflot à Lyon, ses homologues de l'Académie royale d'architecture. L'hôtel-Dieu de Marseille figure ainsi parmi les réalisations majeures de l'architecture hospitalière française du XVIIIe siècle. L'établissement des fondations traina jusqu'en 1757, date à laquelle les ouvrages furent conduits par l'entrepreneur Jean-Étienne Raymond. D'Aggeville procéda, sans doute à la demande des recteurs, à la modification des plans prévus par Mansart de Sagonne, notamment dans la surface dévolue aux maladreries (hommes et femmes), et dans le dessin des deux escaliers latéraux de la cour. Ceux-ci furent établis de 1780 à 1785 par Esprit-Joseph Brun qui travaillait alors à l'extension de l'hôtel de ville. À peine la moitié du projet sera réalisée en 1788, date des derniers ouvrages attestés. Les difficultés financières de l'établissement eurent raison du projet de Mansart de Sagonne.

Le bâtiment fut réaménagé dans son état actuel de 1860 à 1866 par l'architecte des hôpitaux de Marseille, Félix Blanchet. Il prolongea l'aile gauche de la cour, érigea les pavillons aux extrémités des deux ailes et suréleva l'ensemble du bâtiment d'un étage. Surtout, il dégagea les abords des taudis qui encombraient les entrées pour lui procurer air et lumière, ainsi que pour améliorer son accessibilité. On entrait en effet jusqu'alors les étrangers et les malades sur des litières ou sur des chaises à porteurs lorsqu'ils n'étaient pas autonomes. Le nouvel Hôtel-Dieu fut inauguré par Napoléon III, le , jour de fête de l'impératrice Eugénie.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Cachau, Les Mansart. Trois générations de génies de l'architecture, 2021, lire en ligne.
  • Judith Aziza, Soigner et être soigné sous l'Ancien Régime. L'Hôtel-Dieu de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles, Aix-en-Provence, PUP, 2013, 390 pages (OCLC 819626681)
  • Judith Aziza, Soigner et être soigné dans un hôpital d'Ancien Régime. L’Hôtel-Dieu de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles, Thèse de doctorat d'Histoire de l'université de Provence, 2008, 862 pages (OCLC 495367630)
  • Judith Aziza « Soigner et être soigné à l’Hôtel-Dieu de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles. », in Rives nord-méditerranéennes, 2007, [En ligne], mis en ligne le 28 février 2008.
  • Philippe Cachau, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse d'histoire de l'art soutenue à Paris-I en 2004, t. II, p. 1281-1289.
  • Philippe Cachau, « Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne : un digne successeur de François Mansart » actes du colloque "Mansart et Compagnie" 1998, Les Cahiers de Maisons, nos 27-28, décembre 1999, p. 134-149.
  • Philippe Cachau, L'activité de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne à Marseille : l'hôtel de ville et l'Hôtel-Dieu (1748-1753), mémoire de DEA d'histoire de l'art soutenu à Paris-IV en 1994, p. 47-73.
  • Augustin Fabre, Histoire des hôpitaux et des institutions de bienfaisance de Marseille, Marseille, Laffitte, 2 vol., 1855.
  • F-P Blanc, Les Enfants abandonnés à Marseille au XVIIIe siècle, l’Hôtel‑Dieu 1700-1750, thèse d’histoire économique de la faculté de droit, Aix-en-Provence, 1972, 684 pages.
  • Francine Valette, Régis Bertrand, Les bâtiments de l'Hôtel-Dieu de Marseille, XVIe – XIXe siècle, p. 243-267, dans Provence historique, tome 55, fascicule 221, 2005 (lire en ligne)
  • Michel Méténier, Fernand Revilla, "Marseille, reine du sud, une vieille chapelle", p. 31-32, dans Autrefois Marseille, Anglet : Aubéron, 2005 (ISBN 2-8449-8055-4) (SUDOC)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00081349, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « L'hôtel Intercontinental condamné après l'agression d'une femme de chambre », sur Marsactu (consulté le )