Hôtel du Lotto — Wikipédia

Hôtel du Lotto
L'Hôtel du Lotto vu depuis le centre de la place Royale.
Présentation
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Architecte
Construction
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Régions de Belgique|Région
Commune de Belgique
Coordonnées
Carte

L'Hôtel du Lotto est un édifice qui fait partie du vaste ensemble architectural de style néo-classique de la place Royale de Bruxelles construit entre 1775 et 1782 par les architectes français Jean-Benoît-Vincent Barré et Barnabé Guimard à l'époque des Pays-Bas autrichiens.

Il abrite depuis 2009 le Musée Magritte.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'Hôtel du Lotto est situé à l'angle de la place Royale et de la rue Montagne de la Cour qui descend vers le Mont des Arts.

Il occupe plus précisément le no 1 et le no 2 de la place Royale, entre la rue Montagne de la Cour et la rue du Musée.

Situation de l'Hôtel du Lotto sur la place Royale.

Historique[modifier | modifier le code]

La façade de la place Royale.
La façade latérale (rue Montagne de la Cour).

Historique de la place Royale[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, les autorités autrichiennes souhaitent édifier à l'emplacement de l'ancien palais du Coudenberg, incendié en 1731, une place monumentale inspirée des modèles français tels la place Stanislas de Nancy (1755) et la place Royale de Reims (1759)[1].

Le projet est approuvé en 1774 par l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche[1], qui autorise la démolition du palais[2].

En 1776, le projet devient un plan urbanistique monumental comportant huit pavillons, qui est confié aux architectes français Jean-Benoît-Vincent Barré, qui conçoit le projet de base, et Barnabé Guimard, qui assure la réalisation des plans détaillés[2].

En raison des coûts élevés, le gouvernement fait appel à l'abbaye du Coudenberg, à l'abbaye de Grimbergen, à la corporation des Brasseurs, à la Loterie impériale et royale des Pays-Bas ainsi qu'à des particuliers comme le comte de Spangen, la comtesse de Templeuve et le marchand de vins Philippe de Proft[2],[3].

Historique de l'Hôtel du Lotto[modifier | modifier le code]

L'Hôtel du Lotto est construit de 1776 à 1778 pour la Loterie impériale et royale des Pays-Bas[4].

L'intérieur est dessiné par Barré (et non par Guimard comme les Hôtels de Coudenberg)[4].

L'édifice connaît de nombreuses affectations au fil du temps[4],[5] :

  • XIXe siècle : « Hôtel britannique » puis « Hôtel de l'Europe » (hôtel pour voyageurs)[Notes 1] ;
  • Première Guerre mondiale : occupation par les Allemands ;
  • 1919 : Ministère de l'Industrie, du Travail et du Ravitaillement ;
  • 1920 : bijouterie Altenloh ;
  • 1962 : « Musée de poche » (local provisoire du Musée d'Art Moderne) ;
  • 1984 : bâtiment de surface et entrée principale du nouveau Musée d'Art Moderne ;
  • 2009 : Musée Magritte
Balcon.
Cartouche.

Architecture[modifier | modifier le code]

Maçonneries[modifier | modifier le code]

L'Hôtel du Lotto présente des façades enduites et peintes en blanc comme tous les pavillons de la place Royale ainsi que la plupart des immeubles néo-classiques dessinés par Guimard autour du Parc de Bruxelles (Hôtel Errera, Hôtel de Ligne, Hôtel Empain, le « Lambermont »…).

Ceci résulte de l'édit du gouvernement de 1781 qui ordonnait d'enduire les façades de tous les pavillons de la place Royale[6].

Façades[modifier | modifier le code]

Le bâtiment, de trois niveaux, présente huit travées le long de la place Royale et six le long de la rue Montagne de la Cour.

Le rez-de-chaussée est rythmé par une succession d'arcades cintrées à imposte et clé d'arc à perles et volutes, séparées par une maçonnerie à bossages plats et à lignes de refend. Autour de l'arc des arcades, les bossages adoptent un profil rayonnant, typique de l'architecture néo-classique. Dans chaque baie cintrée est inscrite une fenêtre à arc surbaissé possédant un appui de fenêtre supporté par deux corbeaux à motif de gouttes et rudentures.

Séparé du rez-de-chaussée par un entablement, le premier étage est percé de hautes fenêtres rectangulaires à meneau et traverse de bois. Ces fenêtres, à l'encadrement mouluré, sont ornées à leur base d'une allège à balustrade et à leur sommet d'un petit entablement à frise de denticules soutenu par des consoles rectangulaires.

Le deuxième étage est percé de fenêtres plus petites dont l'ornementation se réduit à un encadrement mouluré et sommé d'une corniche en forte saillie soutenue par des modillons rectangulaires, elle-même surmontée d'une balustrade en attique.

La façade de la place Royale est percée de deux grandes portes en bois surmontées chacune d'une fenêtre d'imposte quadripartite et d'un cartouche marqué « Musée Magritte Museum ». La fenêtre située au-dessus de chaque porte est précédée d'un balcon à balustrade de pierre soutenu par des consoles ornées de volutes et de feuilles d'acanthe.

La façade disposée le long de la rue Montagne de la Cour, est très semblable, à quelques détails près : composée de six travées seulement, elle est asymétrique car son unique porte est décentrée.

Porte d'entrée.
Arcade cintrée
et fenêtre surbaissée.
Corbeau à motif de gouttes et rudentures.
Console
à volutes et feuilles d'acanthe.

Le portique de la rue du Musée[modifier | modifier le code]

Au sud, le bâtiment est prolongé par un portique qui enjambe la rue du Musée et le relie à l'Hôtel des Brasseurs.

Ce portique, construit sur des plans de Guimard en 1780[7], est identique au portique de l'impasse du Borgendael et au portique de la rue de Namur situés de l'autre côté de la place, de part et d'autre des Hôtels de Coudenberg.

Le portique de la rue du Musée.

Accessibilité[modifier | modifier le code]

Ce site est desservi par les stations de métro : Gare Centrale et Parc.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'indicateur européen ou livre de route des voyageurs sur le continent, 1841, p.62 décrit l'Hôtel de l'Europe. Il est "tenu par Messieurs J.Van Campenhout et Jagou Rignolle. Cet hôtel est vaste et joli. Il fait le coin de la Montagne de la Cour, et toute la façade est sur la Place Royale, un des plus agréables et des plus animés quartiers de la ville. Il a plusieurs suites d'appartements richement meublés; les chambres y sont arrangées de manière à loger les familles plus ou moins nombreuses. Il y a en outre plusieurs pièces indépendantes l'une de l'autre pour les personnes seules. Tout l'hôtel est meublé avec luxe. Bains chauds et froids dans l'établissement même. Bonnes remises. La manière dont cet hôtel est tenu fait honneur aux propriétaires. On y remarque une grande propreté. Il y a un très bon cuisinier et table d'hôte tous les jours servie avec choix; les vins sont tous de première qualité; en un mot c'est un hôtel de premier ordre."

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, Pierre Mardaga éditeur, 1994, p.222
  2. a b et c Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit., p.223
  3. Brigitte D'Hainaut-Zveny, Un exemple de mise en scène urbaine. La place Royale de Bruxelles (1774-1784), allégorie d'un nouveau rapport politique au siècle des Lumières, in Performing Arts in the Austrian 18th Century: New Directions in Historical and Methodological Research, University of Gent, 1999, p.53
  4. a b et c Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit., p.231
  5. Franc̜oise Roberts-Jones-Popelier, Chronique d'un musée: Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, Pierre Mardaga éditeur, 1987, p.102-104
  6. Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit. p.224
  7. Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit., p.232

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Arlette Smolar-Meynart et André Vanrie, Le quartier royal (Bruxelles), CFC Éditions, , 318 p. (ISBN 978-2-930018-17-1).