Habib Essid — Wikipédia

Habib Essid
حبيب الصيد
Illustration.
Habib Essid en novembre 2011.
Fonctions
Ministre
Conseiller spécial auprès du président de la République
chargé des Affaires politiques

(1 an, 2 mois et 26 jours)
Président Béji Caïd Essebsi
Mohamed Ennaceur (intérim)
Kaïs Saïed
Chef du gouvernement tunisien

(1 an, 6 mois et 21 jours)
Président Béji Caïd Essebsi
Gouvernement Essid
Législature Ire
Coalition Nidaa Tounes-Ennahdha-UPL-Afek Tounes
Prédécesseur Mehdi Jomaa
Successeur Youssef Chahed
Ministre tunisien de l'Intérieur

(8 mois et 26 jours)
Président Fouad Mebazaa (intérim)
Moncef Marzouki
Premier ministre Béji Caïd Essebsi
Gouvernement Caïd Essebsi
Prédécesseur Farhat Rajhi
Successeur Ali Larayedh
Secrétaire d'État tunisien à l'Environnement

(9 mois et 11 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Mohamed Ghannouchi
Gouvernement Ghannouchi I
Successeur Nadhir Hamada
Secrétaire d'État tunisien à la Pêche

(1 an, 7 mois et 13 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Mohamed Ghannouchi
Gouvernement Ghannouchi I
Successeur Ameur Horchani (Ressources hydrauliques et Pêche)
Biographie
Date de naissance (74 ans)
Lieu de naissance Sousse (Tunisie)
Nationalité tunisienne
Parti politique Indépendant
Diplômé de Université de Tunis
Université du Minnesota
Profession Ingénieur agricole
Religion Islam

Habib Essid
Chefs du gouvernement tunisien

Habib Essid (arabe : حبيب الصيد), né le à Sousse, est un homme d'État et ingénieur agricole tunisien, 14e chef du gouvernement de la Tunisie indépendante du au et le premier depuis la promulgation de la Constitution du , sous la présidence de Moncef Marzouki.

Ayant occupé divers postes en rapport avec l'agriculture, il est nommé au sein du ministère de l'Agriculture en tant que secrétaire d'État sous la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali puis devient ministre de l'Intérieur en 2011 dans le cabinet de Caïd Essebsi, alors Premier ministre de Fouad Mebazaa.

Le , il est désigné par le président Caïd Essebsi en tant que chef du gouvernement, en sa qualité de candidat du parti vainqueur des élections législatives du , et dispose d'un mois pour former son cabinet. Après une première composition impopulaire, il obtient la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple le 5 février et prend ses fonctions avec son gouvernement le lendemain, succédant ainsi à Mehdi Jomaa.

Le , son gouvernement est renversé lors d'un vote de confiance à l'Assemblée.

Études et carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Fils de maçon, issu d'une famille qui compte sept enfants, il obtient une maîtrise en sciences économiques de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Tunis en 1971. Par la suite, il postule pour une bourse aux États-Unis pour préparer un master en économie agricole. Il se rend à l'université du Minnesota et y passe trois années[1],[2],[3].

De retour au pays, il entame sa carrière au sein du ministère de l'Agriculture où il est chargé, de 1975 à 1980, des études d'irrigation agricole au sein de la direction générale du génie rural[1]. Il est nommé PDG de l'Office de mise en valeur des périmètres irrigués de Gafsa et du Jérid, fonction qu'il exerce de 1980 à 1988[1]. Il est par ailleurs PDG de la Compagnie des transports par pipelines au Sahara de juin 2003 à novembre 2004[1].

De 2004 à 2010, Habib Essid occupe le poste de directeur exécutif du Conseil oléicole international dont le siège est à Madrid[1].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il occupe d'abord les fonctions de chef de cabinet du ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Rejeb, entre 1993 et 1997. Ce dernier l'emmène avec lui au ministère de l'Intérieur lors du remaniement ministériel du . Habib Essid garde ce dernier poste avec les ministres Ali Chaouch et Abdallah Kallel[4], jusqu'au . Il occupe ensuite le poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture, chargé de la Pêche entre le [5] et le [6] puis de l'Environnement jusqu'au [7].

Ministre de l'Intérieur[modifier | modifier le code]

Habib Essid au stade olympique de Radès, le 19 novembre 2011.

Il est nommé ministre de l'Intérieur au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi par le président par intérim Fouad Mebazaa, le , en remplacement de Farhat Rajhi ; son ministre délégué, chargé des réformes, est alors Lazhar Akremi. Accusé d'être un symbole de l'ancien régime, Caïd Essebsi le défend en déclarant que sa nomination relève de l'intérêt général[8].

Malgré la montée des critiques, notamment à la suite de l'affaire Rajhi, Essid appelle toutes les composantes de la société à s'unir afin de réussir à dépasser cette situation critique. Le nouveau ministre tient sa première réunion avec les hauts gradés de la garde nationale, le , et déclare qu'il est nécessaire de rompre avec les pratiques de l'ancien régime, de veiller au respect du citoyen en mettant l'accent sur la volonté du ministère d'appliquer la loi contre tout abus de pouvoir ou atteinte aux droits des citoyens, dans le contexte de réconciliation entre ces derniers et l'appareil sécuritaire[9].

Il garde son portefeuille à la suite du remaniement du . Après l'élection du 23 octobre 2011 qui voit la victoire du mouvement islamiste Ennahdha à l'assemblée constituante, Hamadi Jebali, le nomme son conseiller chargé des affaires sécuritaires, poste qu'il occupe entre avril 2012[10] et mars 2013[2] au sein de son gouvernement.

Chef du gouvernement[modifier | modifier le code]

Habib Essid, Heinz Fischer et Sebastian Kurz au siège des Nations unies à New York en 2015.

Désigné chef du gouvernement le par le président Béji Caïd Essebsi, Essid a un mois, délai renouvelable une seule fois, pour former et présenter son gouvernement, qui doit obtenir la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple[11]. Après une première liste annoncée le 23 janvier et qui fait face à l'hostilité de plusieurs partis[12],[13], une nouvelle liste est annoncée le [14] et obtient la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple le à une large majorité de 167 voix, 30 voix contre et 8 abstentions[15]. Il prête serment le lendemain[16].

Le , le président Béji Caïd Essebsi lance l'idée de la formation d'un gouvernement d'union nationale, un désaveu du bilan du gouvernement Essid jugé trop peu dynamique, manquant de cohésion et isolé[17]. Associant neuf partis et trois confédérations syndicales et patronales, il conclut le 13 juillet un accord autour d'un nouveau programme gouvernemental[17]. Le 18 juillet, Essid annonce qu'il ne démissionnerait pas mais qu'il remettrait son mandat en jeu devant l'Assemblée des représentants du peuple[17]. Le 30 juillet, celle-ci lui retire sa confiance ; son gouvernement ne recevant que le soutien de trois députés est dès lors considéré comme démissionnaire et gère les affaires courantes[18]. Si Habib Essid a défendu son bilan, notamment sur le plan sécuritaire, les députés lui ont reproché la faiblesse de la lutte contre la corruption et le chômage[19].

Ministre conseiller[modifier | modifier le code]

Habib Essid avec le vice-président indien Mohammad Hamid Ansari à Dar El Bey, le 2 juin 2016.

Le , il est nommé ministre, conseiller spécial auprès du président de la République tunisienne chargé des Affaires politiques[20]. Il reste à ce poste jusqu'au , date de sa démission[21],[22] effective le 1er novembre[23].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Habib Essid est marié et père de trois enfants[2] : son aîné travaille au Canada ; sa cadette est professeur en agroalimentaire, tandis que sa benjamine est résidente en médecine[3].

Décorations[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • (ar) حديث الذاكرة [« Mémoires »], Tunis, Leaders,‎ , 492 p.[30].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Pourquoi Habib Essid est pressenti pour la présidence du gouvernement », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  2. a b et c « Profil : Habib Essid, un futur Premier ministre issu de l'administration », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  3. a et b « Habib Essid : un parcours bien huilé », sur leaders.com.tn, .
  4. Lotfi Ben Cheikh, « Lotfi Zitoun s'excuse pour la nomination de Chedly Ayari », sur mag14.com, (consulté le ).
  5. Décret du 23 janvier 2001 portant nomination des membres du gouvernement, Journal officiel de la République tunisienne, n°9, 30 janvier 2001, pp. 180-181
  6. Décret du 5 septembre 2012 portant nomination des membres du gouvernement, Journal officiel de la République tunisienne, n°74, 10 septembre 2002, pp. 2105-2106
  7. Décret du 16 juin 2003 portant nomination d'un secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture, de l'Environnement et des Ressources hydrauliques chargé de l'Environnement, Journal officiel de la République tunisienne, n°48, 17 juin 2003, p. 1977
  8. « Caïd Essebsi : la désignation d'Habib Essid relève de l'intérêt national, mais je demeure disposé à vous écouter », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  9. « Tunisie – Comment réconcilier l'appareil sécuritaire avec le citoyen ? », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  10. « Tunisie. Habib Essid reprend du service auprès du gouvernement Jebali », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  11. « Habib Essid nommé Premier ministre tunisien », sur france24.com, (consulté le ).
  12. « Partis politiques : le Congrès pour la République décide de ne pas voter pour le gouvernement Essid », sur tunivisions.net, (consulté le ).
  13. « Tunisie : report du vote de confiance au gouvernement de Habib Essid », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  14. « Habib Essid annonce la composition du gouvernement », sur tap.info.tn, (consulté le ).
  15. « Vote de confiance au gouvernement de Habib Essid », sur majles.marsad.tn, (consulté le ).
  16. « Le gouvernement Essid prête serment au palais de Carthage », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  17. a b et c Frédéric Bobin, « Guerre des chefs en Tunisie », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  18. « Tunisie : les députés retirent leur confiance au Premier ministre Habib Essid », sur rfi.fr, (consulté le ).
  19. « Après la destitution de son Premier ministre, la Tunisie doit reformer un gouvernement », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  20. Frida Dahmani, « Habib Essid nommé conseiller à la présidence de Béji Caïd Essebsi », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  21. « Habib Essid démissionne de son poste de conseiller auprès du président de la République », sur webdo.tn, (consulté le ).
  22. « Habib Essid démissionne », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  23. Dorsaf Laameri, « Tunisie - Habib Essid présente sa démission », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  24. « Des personnalités décorées par le président de la République par intérim », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  25. « Habib Essid décoré des insignes du Grand cordon de l'ordre de la République », sur webdo.tn, (consulté le ).
  26. « Le Grand Cordon de la République à Habib Essid : le message symbolique de Béji Caïd Essebsi », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  27. « Ordre national du mérite », Journal officiel de la République tunisienne, no 48,‎ , p. 1566 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  28. « Anne Hidalgo accueille Habib Essid, Premier ministre de Tunisie » [PDF], sur presse.paris.fr, (consulté le ).
  29. « Habib Essid décoré de la médaille de la ville de Paris », sur lapressenews.tn, (consulté le ).
  30. « Les mémoires de Habib Essid : révélations édifiantes d'un intense combat », sur leaders.com.tn, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]