Heiko Maas — Wikipédia

Heiko Maas
Illustration.
Heiko Maas en 2019.
Fonctions
Ministre fédéral allemand des Affaires étrangères

(3 ans, 8 mois et 24 jours)
Chancelier Angela Merkel
Gouvernement Merkel IV
Prédécesseur Sigmar Gabriel
Successeur Annalena Baerbock
Ministre fédéral de la Justice et de la Protection du consommateur

(4 ans, 2 mois et 25 jours)
Chancelier Angela Merkel
Gouvernement Merkel III
Prédécesseur Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (Justice)
Hans-Peter Friedrich (Consommation)
Successeur Katarina Barley
Vice-ministre-président de Sarre
Ministre de l'Économie, du Travail, de l'Énergie et des Transports

(1 an, 7 mois et 8 jours)
Ministre-président Annegret Kramp-Karrenbauer
Gouvernement Kramp-Karrenbauer II
Prédécesseur Peter Jacoby (Vice-MP, Économie)
Monika Bachmann (Travail)
Andreas Storm (Énergie et Transports)
Successeur Anke Rehlinger
Ministre sarrois de l'Environnement, de l'Énergie et des Transports

(10 mois et 20 jours)
Ministre-président Reinhard Klimmt
Gouvernement Klimmt
Prédécesseur Willy Leonhardt
Successeur Stefan Mörsdorf
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Sarrelouis (Sarre, RFA)
Nationalité Allemande
Parti politique SPD
Diplômé de Université de la Sarre

Heiko Maas
Ministres fédéraux de la Justice d'Allemagne

Heiko Maas, né le à Sarrelouis, est un homme politique allemand, membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

Il est ministre fédéral de la Justice et de la Protection du consommateur dans le troisième cabinet d'Angela Merkel de 2013 à 2018, puis ministre fédéral des Affaires étrangères dans son quatrième cabinet de 2018 à 2021.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Heiko Maas est l'aîné des trois fils d'un soldat de métier et d'une couturière d'une famille catholique de la classe moyenne de Sarrelouis. Il grandit dans un environnement catholique, est enfant de chœur et s'engage pendant plusieurs années auprès de la jeunesse catholique. De son propre aveu, bon nombre des valeurs qu’il y a rencontrées se reflètent dans sa vie politique. En 1987, Maas obtient son baccalauréat au lycée de Völklingen.

Après son service militaire, il travaille pendant un an comme assistant de production dans l'usine Ford de Sarrelouis. En 1989, il commence à étudier le droit à l'université de la Sarre, qu'il achève en 1993 avec un premier examen d'État. Après le stage légal au tribunal de première instance de Sarrebruck, il passe le deuxième examen d'État en 1996. Il est membre du syndicat IG Metall.

Engagement politique[modifier | modifier le code]

En Sarre[modifier | modifier le code]

En 1989, alors qu'il poursuit ses études de droit, il devient membre du SPD. En 1992, il est nommé président de la Communauté de travail des jeunes socialistes au sein du SPD de la Sarre (Jusos). Soutenu par le ministre-président Oskar Lafontaine, il est élu en 1994 au Landtag de Sarre. En 1996, le ministre de l'Environnement, Willy Leonhardt, le nomme secrétaire d'État.

Chef de l'opposition[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé ministre de l'Environnement, de l'Énergie et des Transports de la Sarre dans le gouvernement du social-démocrate Reinhard Klimmt. La défaite du SPD aux élections régionales de le conduit à quitter le gouvernement et à prendre la présidence du groupe parlementaire, désormais dans l'opposition. En 2000, il remplace Klimmt à la présidence du SPD régional.

Aux élections régionales du 5 septembre 2004, les sociaux-démocrates, dont il dirige la campagne, reculent de 44,4 % à seulement 30,8 %. À nouveau chef de file pour les élections régionales du 30 août 2009, il atteint un score historiquement bas, avec seulement 24,5 % des suffrages.

Ministre de l'Économie d'une grande coalition[modifier | modifier le code]

En , la rupture de la « coalition jamaïcaine » entre chrétiens-démocrates, libéraux et écologistes, au pouvoir amène à des élections anticipées le 25 mars suivant. À l'issue de ce scrutin, au cours duquel le SPD remporte 30,6 % des voix, Maas négocie la formation d'une grande coalition avec la chrétienne-démocrate Annegret Kramp-Karrenbauer. Le succès des négociations le conduit à devenir, le 9 mai, vice-ministre-président, ministre de l'Économie, du Travail, de l'Énergie et des Transports.

Au niveau fédéral[modifier | modifier le code]

À la suite des élections fédérales du 22 septembre 2013, la CDU/CSU et le SPD entament des négociations en vue de constituer une grande coalition. Ayant abouti, Heiko Maas est choisi par les sociaux-démocrates le 14 décembre suivant comme futur ministre fédéral de la Justice et de la Protection du consommateur. Il prend ses fonctions trois jours plus tard.

Le , il quitte cette fonction pour prendre celle de ministre des Affaires étrangères dans le quatrième gouvernement Merkel.

Critiques et controverses[modifier | modifier le code]

Début 2015, l'Office fédéral de la protection de la Constitution (BfV) a porté plainte contre X pour suspicion de trahison de secrets de la part des journalistes du blog Netzpolitik.org, après que des documents internes sur l'exploitation massive de contenus Internet avaient été cités. Le président de la BfV, Hans-Georg Maaßen, a considéré cela comme une trahison du secret d'État. Après un premier examen, le procureur général Harald Range a ensuite ouvert une enquête préliminaire en concernant les deux blogueurs spécialisés dans la politique Internet, Markus Beckedahl et André Meister. Le ministère fédéral de l'Intérieur et le ministère fédéral de la Justice auraient alors dû être informés.

Le public n'en a pas eu connaissance avant la fin , les accusés ayant été informés de l'affaire à leur encontre. Des critiques ont accusé le procureur général de ne pas tenir compte de la liberté de la presse. À la suite de quoi, Heiko Maas a pris ses distances avec Range en exprimant des doutes sur le fait que les documents publiés « constituent un secret d'État dont la publication risque de compromettre gravement la sécurité extérieure de la République fédérale d'Allemagne ». Le , Range a déploré publiquement une « ingérence insupportable » de la politique dans l'indépendance du pouvoir judiciaire. « Influencer les enquêtes parce que leur résultat possible ne semble pas politiquement opportun » n'était pas acceptable. Selon Range, la liberté de la presse et d'expression n'est pas illimitée, même sur Internet. Veiller à cela est la tâche d'un pouvoir judiciaire libre et non du pouvoir politique. Peu de temps après, le ministre fédéral de la Justice a placé Range en préretraite. Maas a déclaré avoir dit à Range que « la confiance dans son administration était définitivement perturbée ».

Après ce licenciement, plusieurs poursuites pénales ont été engagées contre Maas, de sorte que le parquet de Berlin a examiné le soupçon initial de déni de justice dans l'exercice de ses fonctions. L'Association des juges fédéraux et des avocats fédéraux à la Cour fédérale de justice, déclarait par l'intermédaire du juge fédéral Harald Reiter et de Christian Tombrink dans son premier communiqué de presse depuis la création de l'association, qu'il existait « des indices d'une entrave illégale à l'enquête du Procureur général »[1]. Ceci donnait l'impression « dans les enquêtes de procédure en cours que l'on était intervenu afin d'obtenir un résultat certain - politiquement souhaité -, par un contrôle spécifique de la preuve ». Le président de l'association allemande des fonctionnaires de police, André Schulz, a estimé que Maas avait « discrédité publiquement le travail du procureur et endommagé la confiance dans une poursuite objective »[2].

Maas a toujours nié l'affirmation du procureur général Harald Range selon laquelle sa secrétaire d'État, Stefanie Hubig, avait ordonné à Range d'arrêter de rédiger un rapport qui préciserait si Netzpolitik.org a trahi ou non des secrets d'État. Le , deux jours avant les élections législatives en Mecklembourg-Poméranie occidentale, Der Spiegel a cité une note confirmant la version de Range[3]. Le parquet de Berlin a également conclu en que Hubig avait donné une directive à Range[4]. En , le journal die Zeit confirme lui aussi que des documents du parquet fédéral montrent que Heiko Maas a joué dans l'affaire Netzpolitik.org un rôle différent de celui qu'il a présenté précédemment[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Bärbel Krauß, Aufstand in Karlsruhe, stuttgarter-zeitung.de, 5 août 2015
  2. (de) Maas liefert Range ans Messer, undesdeutsche-zeitung.de, 6 août 2015
  3. (de) Konstantin von Hammerstein, Vermerk der Bundesanwaltschaft belastet Minister Maas, spiegel.de, 2 septembre 2016
  4. (de) Im rechten Licht, faz.net, 8 septembre 2016
  5. Interne Akten belasten Justizminister Heiko Maas, zeit.de, 22 février 2017

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]