Hesperiidae — Wikipédia

Les hespéridés (Hesperiidae) forment une famille de lépidoptères (papillons) de la super-famille des Papilionoidea.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Cette famille a été décrite par Pierre-André Latreille en 1809. Son nom dérive de celui du genre Hesperia, décrit par Johan Christian Fabricius en 1793 en référence aux Hespérides, nymphes de la mythologie grecque[1]. En français, seules certaines espèces de cette famille sont appelées des Hespéries. En anglais, ils sont nommés skippers (voir en:Skipper (butterfly)), en référence à leur vol rapide, erratique et souvent proche du sol.

Systématique[modifier | modifier le code]

Lambrix salsala, des Lambrix, des Hesperiidae. Juillet 2022.

Position au sein des lépidoptères[modifier | modifier le code]

La famille des Hesperiidae a longtemps été placée dans la super-famille des Hesperioidea, dont elle constituait l'unique famille. L'association des super-familles des Hesperioidea et Papilionoidea formait alors le sous-ordre des rhopalocères (ou « papillons de jour »).

Cependant, les progrès de la phylogénie moléculaire remettent en cause cette classification : des études récentes[2] montrent en effet que la famille des Hesperiidae doit être placée dans la super-famille des Papilionoidea (laquelle coïncide dès lors avec la notion obsolète de rhopalocères) tandis que la super-famille des Hesperioidea n'a plus lieu d'être.

Phylogénie des familles actuelles de la super-famille des Papilionoidea, d'après Heikkilä et al., 2012[2], et Espeland et al., 2018[3] :

Papilionoidea

Papilionidae





Hedylidae



Hesperiidae





Pieridae




Nymphalidae




Riodinidae



Lycaenidae







Classification interne[modifier | modifier le code]

Hesperiidae d'Amérique du Nord

Les études phylogénétiques les plus récentes menées par Warren et al. reconnaissent l'existence de 7 sous-familles au sein des Hesperiidae[4],[5] :

Leurs relations de parenté sont illustrées par l'arbre phylogénétique suivant :

Caractéristiques[6][modifier | modifier le code]

Cette famille est constituée de petits papillons robustes, qui possèdent une grosse tête et un thorax élargi et qui se différencient des autres familles de papillons par les caractères suivants :

  • leurs antennes très séparées à la base, généralement terminées en pointe et recourbées en forme de crochet ;
  • les nervures de l'aile antérieure ne présentent aucune ramification. Toutes partent de la base de l'aile ou de la cellule et atteignent le bord de l'aile sans se diviser. Ils possèdent sur cette aile cinq nervures radiales, qui partent toutes de la cellule.

La plupart des papillons de cette famille ont des couleurs ternes brunes, grises ou noires ; seuls quelques-uns ont une livrée colorée[7].

Les chenilles sont cylindriques. Elles ont une grosse tête accentuée par un cou étroit, avec pour certains genres, un « collier » de points blancs ou jaunes, juste derrière la tête. Pour toutes les espèces européennes dont la biologie est connue, les larves vivent protégées dans des feuilles qu'elles enroulent et fixent avec des fils de soie. La structure de ces abris peut se modifier au cours du développement de la larve. Ils servent également de sites d'hivernage (hibernaculum) ou de nymphose.

Importance et répartition[modifier | modifier le code]

Chiomara georgina, espèce américaine répandue du Nord de l'Argentine au Sud du Texas.

Cette famille a une distribution cosmopolite et comprend près de 3 500 espèces, avec un maximum de diversité dans la région néotropicale où vivent près de la moitié des espèces connues.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Arthur Maitland Emmet, The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Harley Books, , p. 107.
  2. a et b (en) M. Heikkilä, L. Kaila, M. Mutanen, C. Peña et N. Wahlberg, « Cretaceous Origin and Repeated Tertiary Diversification of the Redefined Butterflies », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 279, no 1731,‎ , p. 1093–1099 (DOI 10.1098/rspb.2011.1430)
  3. (en) M. Espeland, J. Breinholt, K.R. Willmott, A.D. Warren, R. Vila, E.F.A. Toussaint, S.C. Maunsell, K. Aduse-Poku, G. Talavera, R. Eastwood, M.A. Jarzyna, R. Guralnick, D.J. Lohman, N.E. Pierce et A.Y. Kawahara, « A Comprehensive and Dated Phylogenomic Analysis of Butterflies », Current Biology, vol. 28, no 5,‎ , p. 770–778 (DOI 10.1016/j.cub.2018.01.061)
  4. (en) « Hesperiidae », sur Tree of Life web project (consulté le )
  5. Warren et al., 2009.
  6. cf. Tom Tolman & Richard Lewington, Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Delachaux et Niestlé, Paris, 1999 (ISBN 2-603-01141-3) (BNF 37050795), p. 326
  7. David Carter (trad. Patrice Leraut), Papillons, Bordas, , 304 p. (ISBN 2-04-760041-3), Hesperiidae page 36

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]