Histoire démographique de la France — Wikipédia

Évolution du nombre d'habitants en métropole[modifier | modifier le code]

Démographie de la France de 1226 à 2017 (en millions)
Note : l'échelle du graphique est non linéaire (l'écart entre deux années sur le graphique n'est pas proportionnel à leur écart dans le temps).
Évolution de la population de la France métropolitaine (estimations avant 1950)
Date Habitants
15 000 av. J.-C. 50 000
5000 av. J.-C. 500 000
2500 av. J.-C. 5 500 000
An 1 7 000 000
400 12 000 000
800 8 800 000
850 6 000 000
1226 16 000 000
1300 15 000 000
1345 20 200 000
1350 15 000 000
1400 12 000 000
1457 11 000 000
1500 14 000 000
1550 15 300 000
1560 16 200 000
1580 16 500 000
1600 20 000 000
1620 21 000 000
1650 20 000 000
1680 21 000 000
1700 21 000 000
1715 19 600 000
1730 23 800 000
1740 24 600 000
1750 24 500 000
1760 25 700 000
1770 26 600 000
1780 27 600 000
1789 28 600 000
1790 28 100 000
1795 28 103 000
1801 29 361 000
1806 29 648 000
1810 30 000 000
1811 30 271 000
1816 30 573 000
1821 31 578 000
1826 32 665 000
1831 33 595 000
 
Date Habitants
1836 34 293 000
1841 34 912 000
1846 36 097 000
1851 36 472 000
1856 36 715 000
1861 37 386 000
1872 37 653 000
1876 38 783 000
1881 39 239 000
1886 39 783 000
1891 39 946 000
1896 40 158 000
1901 40 710 000
1902 40 810 000
1903 40 910 000
1904 41 000 000
1905 41 050 000
1906 41 100 000
1907 41 100 000
1908 41 190 000
1909 41 240 000
1910 41 350 000
1911 41 420 000
1912 41 530 000
1913 41 620 000
1914 41 630 000
1915 40 020 000
1916 40 020 000
1917 39 420 000
1918 38 670 000
1920 38 900 000
1921 39 140 000
1922 39 750 000
1923 39 750 000
1924 40 170 000
1925 40 460 000
1926 40 710 000
1927 40 770 000
1928 40 880 000
1929 41 020 000
 
Date Habitants
1930 41 340 000
1931 41 550 000
1932 41 510 000
1933 41 520 000
1934 41 570 000
1935 41 550 000
1936 41 500 000
1937 41 530 000
1938 41 560 000
1939 41 510 000
1940 40 690 000
1941 39 420 000
1942 39 220 000
1943 39 860 000
1944 38 770 000
1945 39 660 000
1946 40 287 000
1947 40 679 000
1948 41 112 000
1949 41 480 000
1950 41 647 258
1951 42 010 088
1952 42 300 981
1953 42 618 354
1954 42 885 138
1955 43 227 872
1956 43 627 467
1957 44 058 683
1958 44 563 043
1959 45 014 662
1960 45 464 797
1961 45 903 656
1962 46 422 000
1963 47 573 406
1964 48 059 022
1965 48 561 800
1966 48 953 792
1967 49 373 537
1968 49 723 072
1969 50 107 735
 
Date Habitants
1970 50 528 219
1971 51 016 234
1972 51 485 953
1973 51 915 873
1974 52 320 725
1975 52 600 000
1976 52 798 338
1977 53 019 005
1978 53 271 566
1979 53 481 073
1980 53 731 387
1981 54 028 630
1982 54 335 000
1983 54 649 984
1984 54 894 854
1985 55 157 303
1986 55 411 238
1987 55 681 780
1988 55 966 142
1989 56 269 810
1990 56 577 000
1991 56 840 661
1992 57 110 533
1993 57 369 161
1994 57 565 008
1995 57 752 535
1996 57 935 959
1997 58 116 018
1998 58 298 962
1999 58 496 613
2000 58 858 198
2001 59 266 572
2002 59 685 899
2003 60 101 841
2004 60 505 421
2005 60 963 264
2006 61 399 733
2007 61 795 238
2008 62 134 866
2009 62 465 709
 
Date Habitants
2010 62 765 235
2011 63 070 244
2012 63 375 971
2013 63 697 865
2014 63 982 078
2015 64 277 242
2016 64 513 242
2017 64 859 599
2018 64 844 037
2019 65 096 768
2020 65 269 154
2021 65 450 219
2022 65 646 837
2023 65 834 837

Sources :

  • Compilation de données Insee, Ined, et Jacques Dupâquier, Histoire de la population française, Paris, PUF, 1988. Les données datant d'avant les premiers recensements napoléoniens sont des estimations qui prêtent à débats. Les dernières recherches relatives à la période de la conquête romaine (Ier siècle av. J.-C.) tendent à établir une population gauloise de 12 à 14 millions d'habitants.
  • Insee[1],[2].

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Les premiers hominidés sont attestés dans le sud de la France il y a plus de 500 000 ans, ils donneront naissance à l'homme de Néandertal. Il y a 40 000 ans l’homme de Cro-Magnon arrive d'Afrique via le Proche-Orient et l'Europe de l’Est. La population reste longtemps stabilisée à quelques milliers d'habitants. La fin des périodes glaciaires, au magdalénien, provoque une augmentation des ressources alimentaires disponibles et de la population :

  • environ 3-4 000 habitants vers 100 000 av. J.-C. (soit moins de 0,006 hab./km2) ;
  • environ 8-10 000 habitants entre 40 000 et 20 000 av. J.-C. (soit environ 0,015 hab./km2, ou environ une centaine d'habitants pour un territoire ayant la taille d'un département français) ;
  • peut-être 14 000 habitants à partir du magdalénien supérieur (après 17 000 ans av. J.-C.)[3].

Elle augmente brusquement avec le néolithique et la diffusion de l'agriculture, pour atteindre le million d'habitants au début du IIIe millénaire av. J.-C.

Protohistoire[modifier | modifier le code]

Le nombre très important de vestiges des sites habités il y a plus de 10 000 ans qui est parvenu jusqu'à nous, ne serait-ce que les grottes ornées comme Lascaux, Pech-Merle, Niaux, Rouffignac, Font-de-Gaume, Chauvetetc., les mégalithes, les tumuli, les restes d'industrie mésolithique, suppose un peuplement humain déjà nombreux et socialement organisé.

L'indo-européen est une famille de langues d'origine commune. Des peuples dont le langage est pré-indoeuropéen sont attestés dans le sud de la France avant l'arrivée des premiers Celtes vers -700, apportant avec eux une civilisation et une organisation politique originale[réf. nécessaire]. Ces peuples, comme les anciens Ligures, les Ibères[4] ou les proto-Basques ou Vascons (ancêtres des Aquitains que César distingue des autres peuples des Gaules), ont laissé dans les montagnes du sud de la France une couche de toponymes préceltiques qui a été mise en évidence par Albert Dauzat.

Antiquité[modifier | modifier le code]

Il y a environ 6 millions d'habitants au début de la conquête romaine du sud de la Gaule en -125[réf. souhaitée] ; entre 4 et 12 millions selon les estimations.

Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

À partir du IVe siècle, les invasions conduiront des groupes d'individus appartenant à plusieurs peuples différents à organiser des incursions. Le territoire étant déjà très peuplé par des populations bien installées, ces invasions ne permettent en général d'implanter qu'au maximum quelques dizaines de milliers d'individus, et ne modifient pas le fonds de peuplement autochtone qui s'élève déjà à plusieurs millions d'habitants, sauf dans quelques régions bien définies où ils se surajoutent à une population existante qu'ils viennent coloniser[5], comme par exemple les Alamans en Alsace, les Francs ripuaires en Lorraine, les Francs saliens au Nord de la Seine, Burgondes établis en Bourgogne et convertis au christianisme, Wisigoths repoussés par l'armée de Clovis en Aquitaine puis en Espagne, Ostrogoths en Provence, Vandales en Corse, les Saxons dans le Boulonnais et le Bessin, à partir du VIIe siècle les Bretons en Armorique occidentale, et au IXe siècle les Vikings sur les côtes normandes et dans l'estuaire de la Seine.

Époque médiévale[modifier | modifier le code]

Évolutions comparées de la surface forestière et de la population en France. Malgré le développement de l'Administration des Eaux et Forêts et des textes réglementaires, la surface forestière continue de diminuer jusqu'au XIXe siècle. Ce recul est principalement dû aux défrichements pour la mise en culture en lien avec l'expansion démographique, l'implantation de communautés religieuses, l'urbanisation et la fourniture des matériaux de construction civile et navale, ainsi que du bois de chauffe.

On estime que vers la fin de l'Empire romain, la population gallo-romaine était d'environ 12,2 millions d'habitants.

Entre le Ve siècle et le VIIIe siècle, elle subit une forte diminution, puisqu'à l'époque de Charlemagne, vers l'an 800 elle est estimée à 8,8 millions. À cette même époque, les Celtes brittoniques chassés de l'île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne) par les Saxons et les Angles, s'installent en Armorique qui prend ainsi le nom de Bretagne. La première occupation de berbères musulmans, commencée en 719 par la prise de Narbonne, est repoussée en 759.

En cinquante ans, entre 800 et 850, la chute est supposée vertigineuse, puisqu'on estime qu'au milieu du IXe siècle, sous le règne de Charles le Chauve, elle est estimée à 5 millions d'habitants. En 838 les Sarrasins saccagent Marseille, razzient des habitants pour les réduire en esclavage et effectueront plusieurs autres razzias semblables jusqu'à l'an 1000, dans un contexte où les côtes italiennes et espagnoles sont encore plus exposées à leurs raids. À la même époque, les Vikings prennent pied à l'autre bout de la France. De nombreux scandinaves se fixent alors en Normandie et au royaume de Bretagne. Le déclin démographique est stoppé au Xe siècle.

Au début du XIIIe siècle, vers 1200, on estime que la population française retrouve à peu près les chiffres qu'elle avait atteint 800 ans plus tôt, à la fin de l'Empire romain[réf. nécessaire]. Louis-Henri Fournet[6], fixe lui ce retournement démographique au XIe siècle : « Pour la première fois dans l'histoire du monde, des densités de trente à quarante habitants par kilomètre carré sont atteintes en France, en Lotharingie, en Angleterre et en Italie[7],[8] ».

Un peu plus d'un siècle plus tard, en 1320, à la fin de la dynastie des Capétiens directs, sous le règne de Charles IV le Bel, c'est à ce siècle que la France est considérée comme existentielle en tant que nation et elle aurait compté environ 24 000 paroisses (1 paroisse = environ 700 habitants) et atteint pour la première fois le chiffre de 17 millions d'habitants, sur un territoire de 320 000 km2 (soit une densité de 60,5 hab./km2).

Au milieu du XIVe siècle, après la Grande Peste, au début du règne de Jean II le Bon, on évalue la population française entre 15 et 17 millions d'habitants sur 400 000 km2, soit une densité de seulement 45 hab./km2. Le domaine royal couvre 300 000 km2, les grands fiefs environ 100 000 km2. La Provence est partagée en 23 vigueries/baillies. Une baillie fait environ seize localités. Elle fait 31 400 km2. Sa population est de 375 000 habitants (80 000 feux), soit une densité d'à peine 12 hab./km2. L'armée compte 25 000 hommes (1,25 % de la population). Entre 1357 et 1453, à la fin de la Guerre de Cent Ans, la population française reste stable autour de 16,6 millions d'habitants. Elle n'en demeure pas moins l'entité la plus peuplée d'Europe, et de loin.

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Émigration et immigration[modifier | modifier le code]

Le chiffre de 20 millions d'habitants est à nouveau atteint au début du XVIIe siècle, sur un territoire agrandi, donc avec une densité de population de 34 hab./km2. Alors que 300 000 huguenots sont chassés du territoire, 5 000 jacobites irlandais, et quelques milliers de catholiques anglais ou écossais se réfugient dans les ports français. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'Auvergnats et Rouergats, s'établissent en Espagne, souvent une partie de l'année seulement, profitant du Siècle d'or de ce royaume. Les communautés françaises, entre ces travailleurs et l'exil huguenot sont alors particulièrement nombreuses dans les pays d'Europe, surtout en Angleterre, aux Pays-Bas et dans les états allemands.

Population totale et taux d'accroissement de 1740 à 1860[modifier | modifier le code]

Les estimations de population suivantes ont été proposées pour la France métropolitaine pendant cette période[9] :

Année 1740 1745 1750 1755 1760 1765 1770 1775 1780 1785 1790 1795
Population totale (en millions) 24,6 24,6 24,5 25,0 25,7 26,1 26,6 27,0 27,55 27,65 28,1 28,1
Taux d'accroissement annuel (‰) 1 3 20 28 14 19 15 21 4 16 0 36
Années 1800 1805 1810 1815 1820 1825 1830 1835 1840 1845 1850 1855 1860
Population totale (en millions) 29,1 29,5 30,0 30,3 31,25 32,35 33,3 34,0 34,9 35,7 36,35 37,0 37,3
Taux d'accroissement annuel (‰) 12 18 10 31 36 29 21 25 24 18 17 9

Structure par âge de 1740 à 1860 (en %)[modifier | modifier le code]

La même source propose les répartitions par âge suivantes, pour la France métropolitaine[9] :

âges 1740 1745 1750 1755 1760 1765 1770 1775 1780 1785 1790 1795
0-19 ans 42,1 42,2 41,6 41,1 41,2 41,0 41,1 40,7 40,0 40,15 40,1 40,3
20-59 ans 49,6 49,7 50,3 50,7 50,3 50,15 50 50,35 51,25 51,3 51,4 50,95
60 et plus 8,3 8,1 8,1 8,2 8,5 8,85 8,9 8,95 8,75 8,55 8,5 8,75
Total (%) 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
âges 1800 1805 1810 1815 1820 1825 1830 1835 1840 1845 1850 1855 1860
0-19 ans 41,0 41,25 41,1 41,6 40,7 40,55 40.6 40,25 39,6 38,95 38,4 37,7 36,95
20-59 ans 50,05 49,75 49,7 48,75 49,25 49,45 49,6 50,25 50,9 51,4 51,95 52,65 52,65
60 et plus 8,95 9,0 9,2 9,65 10,05 10,0 9,8 9,5 9,5 9,65 9,65 9,65 10,4
Total (%) 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Un taux de natalité exceptionnellement faible pendant deux siècles[modifier | modifier le code]

Carte Philosophique figurant la Population de la France (1830), par Armand Joseph Frère de Montizon.
Évolution de la démographie entre 1960 et 2010[10]. Population en millions d'habitants.

Jusqu'en 1795, la France comptait la troisième population au monde derrière la Chine et l'Inde[réf. nécessaire]. Toutefois, à partir de 1750 et durant tout le XIXe siècle et jusqu'en 1945, la France connut une très lente progression démographique due à son taux de natalité très faible, le plus bas d'Europe, alors que le reste du continent connaissait un véritable essor démographique[11].

Au terme de cette période, la population de la France n’a ainsi été multipliée que par 1,6 (d’environ 24,5 millions d’habitants à 40,1 millions début 1946) alors que l’Italie et l’Allemagne multipliaient par trois leur population (passant respectivement de 14 à 45,1 millions, et d’un peu moins de 20 millions à environ 68 millions d’habitants - ou 58 millions sans l’entrée de dix millions d’Allemands chassés de leurs anciens territoires et du reste de l’Europe orientale au lendemain de la Seconde Guerre mondiale)[11]. Le Royaume-Uni, pour sa part, sextuplait la sienne (de 8,1 à 49 millions début 1946)[11].

Cette différence de croissance de la population est d'autant plus notable qu'une grande partie du continent européen a connu une importante hémorragie migratoire en direction du Nouveau Monde (le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie ont perdu chacun 20-25 millions de personnes) mais beaucoup moins la France (environ 4 millions de personnes)[11].

Le baby-boom ayant suivi la Seconde Guerre mondiale ne permit de rattraper qu’une petite partie de cet écart[11].

Ce sous-peuplement a aussi contribué à la faible densité de population en France (118 habitants/km2) par rapport à d'autres pays européens (Royaume-Uni : 271 hab./km2 ; Allemagne 232 hab./km2 ; Italie : 201 hab./km2)[11].

Indicateur conjoncturel de fécondité au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Pour la France métropolitaine du XIXe siècle, Max Roser et Hans Rosling ont établi les données suivantes[12] :

Années 1800 1801 1802 1803 1804 1805 1806 1807 1808 1809 1810
Indicateur conjoncturel de fécondité 4,41 4,36 4,31 4,26 4,21 4,16 4,1 4,05 4 3,95 3,9
Années 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870
Indicateur conjoncturel de fécondité 3,4 3,51 3,46 3,53 3,51 3,53 3,53 3,55 3,49 3,49 3,44
Années 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880
Indicateur conjoncturel de fécondité 3,08 3,59 3,51 3,53 3,51 3,57 3,49 3,44 3,44 3,36
Années 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890
Indicateur conjoncturel de fécondité 3,4 3,4 3,38 3,38 3,32 3,26 3,22 3,16 3,12 2,95
Années 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899
Indicateur conjoncturel de fécondité 3,03 2,96 3,02 2,94 2,86 2,98 2,92 2,87 2,88

L'exode rural[modifier | modifier le code]

L'exode rural ne touche que tardivement la France par rapport aux autres pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord. Ainsi, la France compte 43,8 % de personnes vivant de la terre au recensement de 1906, et 31 % à celui de 1954[13]. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'exode rural touche ainsi principalement les terroirs d'exploitation difficile, particulièrement dans le sud de la France ou les régions montagneuses, dont, par exemple, l'Ardèche, qui atteint un pic de population sous le Second Empire, comptant 388 500 habitants selon le recensement de 1861[13] ; « comme dans beaucoup d'autres régions où prévalait un système analogue, le déclin des industries en milieu rural entraîna celui de l'agriculture, et réciproquement. En un siècle, l'Ardèche perdit ainsi plus de cent quarante mille habitants, par émigration ou par dénatalité, soit plus du tiers des Ardéchois du XIXe siècle, pour ne plus compter que 245 600 personnes au recensement de 1962 » (A. Frémont, 1997[13]).

Émigration et immigration[modifier | modifier le code]

Selon les relevés de l'état-civil ainsi que des recensements, la France a continué à connaître une importante immigration au cours du XXe siècle. Entre 1866 et 1911, elle devient un pays d'immigration d'abord pour les Belges, les Sarrois[14] puis pour les Italiens.

Dans les années 1930 est arrivée une première vague venant d'Italie et de Pologne, essentiellement pour des motifs économiques[15].

Puis après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Espagnols et Portugais vinrent pour des raisons politiques et économiques. À partir du début des années 1960, ce sont des immigrés venant du Maghreb puis d'Afrique subsaharienne, plus récemment de Turquie et d'Asie.

Le rapatriement des Pieds-Noirs eut également une grande influence sur la démographie française.

Le baby-boom[modifier | modifier le code]

La France connaît une augmentation importante du taux de natalité, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette période s'étend de 1945 jusqu'à 1955-1960, voire jusqu'au milieu des années 1970 pour la plupart des pays occidentaux. Durant les deux premières décennies du XXIe siècle, les baby-boomers qui partent massivement à la retraite créent un nouvel effet socioéconomique d'envergure : le papy-boom.

Le vieillissement de la population[modifier | modifier le code]

Position de la France métropolitaine en Europe selon la population totale[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1795, la France métropolitaine était le pays le plus peuplé d'Europe, Russie comprise.

Entre 1795 et 1866 : en deuxième position derrière la Russie.

Entre 1866 et 1911 : en troisième position derrière la Russie et l'Allemagne.

Entre 1911 et 1931 : en quatrième position derrière la Russie, l'Allemagne et la Grande-Bretagne.

Entre 1931 et 1991 : en cinquième position derrière la Russie, l'Allemagne la Grande-Bretagne et l'Italie.

Entre 1991 et 2000 : en quatrième position derrière la Russie, l'Allemagne et la Grande-Bretagne.

Depuis 2000 : en troisième position derrière la Russie et l'Allemagne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Insee - Évolution de la population de la France métropolitaine [xls]
  2. Insee - Population au 1er janvier. Série longue
  3. Sophie de Beaune « Comment vivaient nos ancêtres », in L’origine des sociétés, Sciences humaines no 9, décembre 2007-janvier-février 2008, p 45
  4. Le Périple de Pseudo-Scylax (écrit entre la fin du VIe et le IVe siècle av. J.-C.) donne les indications suivantes : « 3. Ligures et Ibères. Après les Ibères, habitent les Ligures et les Ibères mêlés jusqu’au Rhône. La navigation le long des Ligures depuis Emporion jusqu’au Rhône est de deux jours et une nuit. 4. Ligures. Au-delà du Rhône suivent les Ligures jusqu’à Antion. Dans cette région se trouve la ville grecque de Massalia avec son port. »
  5. Henri Hubert, Marcel Mauss, Les Celtes
  6. Auteur d'un Tableau synoptique de l'histoire du monde pendant les cinquante derniers siècles, Édition SIDES, Fontenay sous bois, 1987/2005, (ISBN 2868610153)
  7. (fr) Tableau synoptique de l'histoire du monde pendant les cinquante derniers siècles », Louis-Henri Fournet, Édition SIDES, Fontenay sous bois, 1987/2005, (ISBN 2868610153), page 20.
  8. La première partie de l'affirmation de Louis-Henri Fournet (« Pour la première fois dans l'histoire du monde ») est cependant partiellement contredite. Les archéologues de la civilisation maya estiment la densité de population maya de l'ère classique à un chiffre compris entre quatre-vingt et deux cent quatre-vingt-dix habitants au kilomètre carré. Chiffres cités par Jared Diamond, page 190 de son essai Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie publié en 2006 chez Gallimard, (ISBN 2070776727). Il faut aussi citer la ville de Bagdad, considérée comme la première à avoir atteint une population d'un million d'habitants entre les IXe siècle et Xe siècle. Cf. à ce propos (en) Largest Cities Through History
  9. a et b Louis Henry et Yves Blayo, « La population de la France de 1740 à 1860 » [doc], , p. 95, 100
  10. Chiffres de la DAES, 2012
  11. a b c d e et f Ilyes Zouari, « Pourquoi, en 2017, la France aurait dû compter entre 110 et 150 millions d'habitants », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  12. (en) Max Roser et Hans Rosling, « Fertility Rate : Total Fertility Rate around the world over the last two centuries », sur ourworldindata.org, Our World In Data, Fondation Gapminder
  13. a b et c Armand Frémont, « La terre », in Les Lieux de mémoire, tome III (dir. Pierre Nora), Quarto Gallimard, 1997, p. 3047-3080 (en part. p. 3050-3051)
  14. Qu'on nommait provenant de Prusse.
  15. « regard-est.com/home/breve_cont… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Articles connexes[modifier | modifier le code]