Histoire du Valais — Wikipédia

Carte du Valais de 1756.

Occupé dès la préhistoire, le territoire du canton du Valais voit se développer une civilisation originale lors de l'Âge du bronze. Dès le IVe siècle av. J.-C., quatre tribus celtes se partagent son territoire, incorporé par Auguste dans l'Empire romain. Le Valais gallo-romain, situé sur l'importante route du Grand-Saint-Bernard est prospère. Le christianisme y est attesté dès 377 et un évêché est sis à Martigny au plus tard en 381.

À la chute de l'Empire, la région devient burgonde avant d'être intégrée avec celui-ci dans le royaume franc carolingien. À sa disparition, il fait partie du royaume de Bourgogne transjurane dont l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune est le centre religieux. Le comté du Valais devient propriété de l'évêque en 999, sur donation de Rodolphe III de Bourgogne et, au XIe siècle, il passe au Saint-Empire romain germanique et la féodalité le fragmente en de nombreuses seigneuries et territoires. La partie amont du territoire se germanise en vagues successives entre les IXe et XIVe siècles ; parallèlement l'influence des comtes, puis ducs, de Savoie augmente dans le Bas-Valais. Devenu allié des cantons suisses à la fin du XIVe siècle, la frontière est fixée à la Morge de Conthey. Lors des guerres de Bourgogne, le Haut-Valais envahit les territoires savoyards et annexe le Bas jusqu'à Massongex et l'organise en pays sujet. En 1569, le Chablais valaisan est conquis, toujours au détriment de la Savoie. Le Bas-Valais reste sujet du Haut qui voit la puissance de l'évêque diminuer en faveur des Patriotes qui forment en 1634 une véritable république fédérale, la République des Sept-Dizains.

Ce n'est qu'avec la Révolution française que le Bas s'émancipe. Le Valais est ballotté entre la République helvétique (1798-1802), l'indépendance théorique (1802-1810) et l'incorporation à l'Empire (1810-1813). À la chute de Napoléon Ier, les Alliés le poussent à adhérer à la Confédération suisse en 1815 dont il devient le vingtième canton.

Toujours déchiré entre le Haut germanophone et le Bas francophone et majoritaire, il est proche de se diviser en demi-cantons (1840). Membre du Sonderbund (1845-1847), il est défait. La deuxième moitié du XIXe siècle voit le développement des transports (ferroviaires et routiers) et les débuts du tourisme alors que le début du XXe siècle voit l'industrialisation (chimie à Monthey et Viège, aluminium à Chippis) du pays et l'exploitation des ressources hydrauliques. Dès 1950 le tourisme de masse se développe et de nombreuses stations apparaissent.

Préhistoire et protohistoire[modifier | modifier le code]

Paléolithique[modifier | modifier le code]

Le Valais a été habité dès la Préhistoire. Les seules traces de Néandertaliens retrouvées, vestiges datant du Paléolithique, ont été découvertes dans la région du lac de Tanay et datent d'environ 32 000 ans[1]. En effet, la glaciation de Würm, où de -25000 à -19000 le glacier du Rhône recouvrait l'ensemble du Valais, a probablement bouleversé irrémédiablement la plupart des traces humaines antérieures. Après le retrait glaciaire, des chasseurs-cueilleurs semblent avoir colonisé le Valais ; néanmoins, seule la grotte du Scex du Châtelard a livré quelques vestiges de ces chasseurs du paléolithique récent (-13000)[2]. En revanche, aucune trace des cultures de chasseurs-cueilleurs qui ont colonisé le reste des Alpes, à la fin du Paléolithique, vers -10000, n'a été découverte[3].

Du fait de l'extension du lac Léman dont la surface était à 405 m, qui à cette époque, remplissait la plaine du Rhône jusqu'à la cluse de Saint-Maurice, il semble que les rennes, et par là la culture du Magdalénien n'aient pas pénétré en Valais[4], bien qu'un établissement soit attesté dans le Chablais vaudois à Villeneuve[5].

L'abaissement du niveau du lac Léman à l'Épipaléolithique permet à l'Azilien de se répandre dans le Chablais, mais moins probablement en amont de la cluse de Saint-Maurice[6]. Quoique aucun vestige n'ait été découvert, des camps de plaine et d'altitude, pour la chasse au bouquetin, ont dû exister[7].

Mésolithique[modifier | modifier le code]

Un abri sous roche datant du Mésolithique, vers -8000, a été fouillé dans la région de Vionnaz, associé au Sauveterrien[8]. Des traces d'occupation humaine de la même époque ont été retrouvées près de Zermatt attestant la présence de l'homme en altitude dès cette époque reculée.

Néolithique[modifier | modifier le code]

Trois éléments appuient l'hypothèse d'une migration de population comme source de la Néolithisation du Valais, par opposition au phénomène d'acculturation privilégié dans les Alpes occidentales. Tout d'abord la simultanéité en Valais de la disparition des techniques du Mésolithique et de l'apparition de toutes les techniques du Néolithique : il n'y a pas d'état intermédiaire[9]. Ensuite l'absence de la faune locale des ancêtres sauvages des espèces domestiquées, ce qui implique une importation des troupeaux. Enfin, l'absence de transition entre économies fondées sur la chasse et celles sur l'élevage[10]. Du fait de la proximité de la céramique, on admet généralement que ce sont des pasteurs du sud des Alpes[9],[11] qui, guidant les troupeaux à travers les cols alpins (Simplon, Théodule, Collon, etc.), ont amené les nouvelles techniques agricoles[12]. Les villages sont alors situés en plaine, sur des cônes de déjection de rivière, sur le versant ensoleillé de la vallée. Le site de Sion (Planta) semble déjà bien occupé au VIe millénaire av. J.-C. et la chasse semble déjà ne plus être qu'une activité accessoire[10]. À cette époque le cheptel semble composé pour la majeure partie de caprinés et de bovins à part à peu près égales[13]. Froment et amidonnier sont attestés[14]. La céramique, influencée par le sud des Alpes est différente de celle du Plateau suisse et la civilisation du Valais est qualifiée de culture du Néolithique ancien valaisan. Certains auteurs voient dans l'importance du peuplement de la région le signe de l'importance du site dans l'exportation dans toute l'Europe de haches polies en obsidienne verte originaires des Alpes du Sud, alors symbole de pouvoir dans toute l'Europe de l'Ouest et du Nord.

Une nouvelle culture apparaît au début du Néolithique moyen (début du Ve millénaire av. J.-C.), apparentée au Cortaillod ancien du plateau suisse, mais présentant des motifs distincts (cannelures sur la céramique) : c'est le Cortaillod ancien valaisan[15].

Toujours au Ve millénaire, une culture originale, dite de Saint-Léonard, se développe, caractérisée par des céramiques aux décors originaux. Outre les influences du sud, des influences de l'ouest se font sentir. La culture de Saint-Léonard est particulièrement représentée à Sion et en amont. En revanche, dans le Bas-Valais, à La Barmaz sur la commune de Collombey-Muraz, deux importantes nécropoles associées à la civilisation de Cortaillod ont été retrouvées[16] ; ce qui indiquerait deux aires culturelles en Valais : le Chablais sous l'influence de la civilisation de Cortaillod et le Valais en amont sous celle de la civilisation de Saint-Léonard. C'est de cette époque que datent les tombes composées d'une ciste, de type Chamblandes, contenant en général un seul squelette en position repliée. En Valais, près de 900 de ces tombes ont été retrouvées (Sion, Sembrancher, Saint-Léonard, La Barmaz près de Monthey, Waldmatte, etc.).

Aire de répartition géographique approximative de la culture campaniforme entre -2500 et -2200

Alors que la métallurgie du cuivre est apparue sur le plateau suisse, aucune trace aussi ancienne de cette technique n'a été trouvée en Valais à cette époque.

Au Néolithique final, c'est une civilisation mégalithique qui se développe. La nécropole du Petit-Chasseur à Sion, avec ses dolmens et ses stèles anthropomorphiques, en est un témoin monumental. Durant la première moitié du IIIe millénaire av. J.-C., les stèles, dites de type A, sont caractérisées par de petites têtes et le faible nombre de représentations d'armes. Les tombes sont collectives, quoique leur faible nombre par rapport à la population estimée fait penser à une société inégalitaire[17], probablement une société à lignage : c'est le Néolithique final valaisan.

Puis, entre -2500 et -2200, le Campaniforme se répand aussi en Valais[18]. Les tombes du Petit-Chasseur deviennent individuelles et les stèles, dites de type B, se caractérisent par des têtes plus grosses et un plus grand nombre de figurations d'armes.

Près des voies d'accès des cols alpins, de nombreux objets épars ont été retrouvés, témoins d'une probable intensification des échanges. On date également de cette période certaines pierres à cupules retrouvées en Valais (Zermatt, Anniviers, Saint-Léonard, Évolène)[19].

Au terme du Néolithique final apparaît une métallurgie locale, très primitive.

Âge du bronze[modifier | modifier le code]

Dès le XXIIe siècle av. J.-C., différentes traces de l'Âge du bronze ont été découvertes dans toute la haute vallée du Rhône. Une culture spécifique, la culture du Rhône s'y développe. Néanmoins, il n'y a pas de rupture avec la période campaniforme : ainsi la nécropole du Petit-Chasseur est toujours utilisée et des tombes individuelles à stèle mégalithique de type B sont toujours érigées. La première phase, la culture du Rhône préliminaire, est caractérisée par des objets en cuivre (moins de 1 % d'étain) et semble spécifique au Valais central, bien qu'une tombe près de Thoune puisse indiquer que cette culture s'étendait peut-être sur les deux versants des Alpes bernoises[20].

La période suivante voit la culture du Rhône s'étendre. Tout le Valais est désormais partie du territoire de cette culture, de même que les vallées de l'Aar et de la Sarine, et la région lémanique près de Lausanne. La culture du Rhône s'étend également au Jura français et une partie de la vallée du moyen Rhône. Le Valais fait partie du groupe Rhône-Aar. La culture du Rhône classique subit des influences de la culture d'Únětice attestée dans la région danubienne. Ces influences semblent provenir par les routes du nord des Alpes, mais également par celles du sud, et l'Italie du Nord[20].

Entre -1800 et -1600, la culture du Rhône, dans sa phase qualifiée d'avancée, s'étend encore territorialement pour le groupe Rhône-Aar : les rivages des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat sont inclus de même que l'extrémité occidentale du lac Léman, jusqu'à Genève. Les objets métalliques sont très nombreux en quantité, bien que l'on remarque une diminution de la variété des formes, annonçant le déclin de la culture[21].

Fibules découvertes, de gauche à droite à Saillon (env. -1600), au col du Schnidejoch (env. -2000) et à Bex (-1600).

Dès le XVIe siècle av. J.-C., la culture du Rhône décline rapidement ; mis à part en Valais où elle semble perdurer quelque peu, elle est remplacée dans le reste de son aire géographique par la culture des tumulus originaire d'Europe centrale. Les mines valaisannes ne semblent plus exportatrices et l'influence du sud des Alpes grandit peu à peu[22].

Dès -1450 le Valais, complètement hors de la culture des tumulus dominant le plateau suisse, voit des habitats fortifiés se développer et est sous l'influence de la culture d'Alba-Scamozzina et semble contrôler le transit alpin[23].

À la fin du XVe siècle av. J.-C., le sud du Valais semble sous l'influence nord-italienne de la culture de Canegrate bien que de nombreux éléments indigènes y soient mélangés, en particulier dans la région de Sion. Le Valais semble alors être à la limite des deux groupes culturels : Canegrate au sud des Alpes et la culture Rhin-Rhône-Danube au nord. On qualifie la culture régionale de groupe alpin de la culture de Canegrate. L'intensification des échanges alpins est manifeste[24].

Des abris sous roche ont été découverts au-dessus de Zermatt et dans le val d'Hérens : la transhumance saisonnière des troupeaux entre la plaine et les alpages, déjà attestée à la fin du Néolithique, s'est maintenue.

Âge du fer[modifier | modifier le code]

Le Valais est à la frontière des cultures de Golasecca au sud-est et de Hallstatt au nord-ouest.

Durant le premier âge du fer, entre -800 et -480, le Valais est à la marge géographique de la civilisation de Hallstatt qui influence profondément le Chablais et le Bas-Valais, même si une évolution spécifique est notée en ce qui concerne la métallurgie. Ainsi de nombreux bracelets lourds ont été retrouvés en Valais central, les bracelets valaisans[25]. Ces bracelets, également connus sur le plateau suisse, survivront en Valais jusqu'au Ier siècle. Ainsi, la nécropole de Don Bosco à Sion, dans le Valais central, a livré plusieurs tumulus datés entre le IXe siècle av. J.-C. et le VIe siècle av. J.-C. typiques du Hallstatt[26]. Le Haut-Valais semble néanmoins être plus à l'écart de la civilisation de Hallstatt et est plus fortement influencé, par les civilisations de l'Italie du Nord, comme la culture de Golasecca, en particulier en ce qui concerne les rites d'inhumations.

Dès le IVe siècle av. J.-C., et le second âge du fer, quatre tribus celtes se partagent la région : les Nantuates, qui occupent la région de Monthey, les Véragres la région de Martigny (alors appelée Octoduros), les Sédunes (leur oppidum est l'actuelle Sion, peut-être déjà appelée Drousomagos à moins que ce nom ne lui ait été donnée qu'après la conquête romaine par Tibère et Drusus) et les Ubères (sur le territoire des actuels districts germanophones). Ces quatre tribus ont plus de points communs avec les Lépontiens et les Salasses, leurs voisins du sud des Alpes, qu'avec les Helvètes, leurs voisins du nord. La vallée de Binn, bien que située sur le versant valaisan du col de l'Albrun reliant le Valais au val d'Ossola via le val Devero est, d'après les données archéologiques, habitée par des Lépontiens occupant le val d'Ossola, les vallées du Tessin et une partie du Milanais actuel[27].

L'inscription d'Ayent, découverte en 2003 au-dessus de Sion, confirme la proche relation entre le Valais et les populations celtes du sud des Alpes. Non seulement l'inscription, écrite en boustrophédon, est en alphabet de Lugano tardif, utilisé par les Celtes du bassin versant du Pô, alors que les Celtes de Gaule utilisaient en général l'alphabet grec, mais en plus le dialecte celte indique une évolution phonétique propre aux peuples d'Italie du Nord[28].

La monnaie des Véragres, attestée dès le IIe siècle av. J.-C. et également en usage chez les Sédunes[29], reprend des motifs du sud des Alpes et ne semble pas influencée par les monnaies de la moyenne vallée du Rhône[30].

On connaît peu la religion des Celtes du Valais : l'oppidum des Nantuates, Tarnaiae, l'actuelle Massongex, voit son nom provenir de Taranis, dieu celte[31]. Il semble également y avoir eu un sanctuaire à Saint-Maurice et des divinités topiques, comme Poeninus au col du Grand-Saint-Bernard (Summus Poeninus)[32] et peut-être Sylvius au col du Théodule (Mons Sylvius), qui semble à l'origine du nom du Cervin.

Époque romaine[modifier | modifier le code]

Conquête[modifier | modifier le code]

Le trophée des Alpes érigé vers -6 à la Turbie, en France : le Valais est romain.

Durant la Guerre des Gaules, Jules César, à l'aide de la douzième légion romaine, sous le commandement de Servius Galba, tente d'occuper Martigny, clé de l'accès au col du Grand-Saint-Bernard (Summus Poenus), mais les Romains, après leur difficile victoire à la bataille d'Octodure, à l'automne -57[33], se retirent[34]. La route du col est alors un chemin muletier réputé difficile[35].

Même si l'incorporation à l'Empire romain des Salasses du val d'Aoste, soumis en -27, dut réduire déjà fortement l'autonomie des quatre tribus du Valais, c'est probablement en -15[36], après une campagne militaire menée par le futur empereur Tibère et Drusus, que les tribus celtes des Alpes sont vaincues et l'empereur Auguste incorpore la région à la nouvelle province de Rhétie-Vindélicie dont la capitale est Augsbourg. Chacune des quatre tribus forme une cité (civitas) romaine et semble avoir gardé tout d'abord une grande autonomie interne : les documents parlent de chacune des cités indépendamment ou les désignent sous l'appellation générique des quatre cités valaisannes, indiquant la possible existence d'une ligue[37]. Dans tous les cas, les cités sont considérées comme conquises en -6, leur nom apparaissant sur le trophée des Alpes à La Turbie.

Haut-Empire[modifier | modifier le code]

L'amphithéâtre du Forum Claudii Vallensium

Sous le règne de Claude (41-54), le Valais est détaché de la Rhétie-Vindélicie pour devenir Vallis poenina, une province ayant souvent, peut-être toujours, le même gouverneur que la Tarentaise (Alpes grées), autre province alpine[38]. C'est à proximité immédiate de la celte Octodure que l'empereur fonde en 47 ou peu avant[39], le Forum Claudii Augustii renommé à sa mort en Forum Claudii Vallensium[40], capitale de la civitas vallensium[39], unique cité regroupant les quatre anciennes tribus. La ville romaine, dont la population est estimée à 5 000 personnes, est formée de dix insulae (quartiers) dont l'une est entièrement occupée par un forum[41] et compte un amphithéâtre. L'organisation de la province semble classique, plusieurs épitaphes parlant de duoviri iuri dicundo ayant été retrouvées, indiquant la présence de deux juges, probablement élus pour des mandats annuels comme ailleurs dans l'empire.

Pour faciliter la mobilité des troupes en prévision de l'invasion des Îles britanniques en 49, les Romains auraient rendu la route stratégique du col du Mont-Joux carrossable, mais cette hypothèse est discutée[42]. Sur les axes principaux des relais (mutationes) et des gîtes d'étape (mansiones) sont créés et entretenus.

La Pax Romana qui s'est installée pour près de trois siècles, permet l'essor de la région, Acaunus voyant un poste de douane percevant le quarantième des Gaules[43]. La civilisation romaine s'installe en Valais : à côté de Martigny, seule véritable ville de la région et capitale de la cité, des vici se développent, par exemple à Sion et à Massongex ; des villae sont créées mais restent peu nombreuses (par exemple la villa de Marendeux à Monthey), les exploitations indigènes celtes gardant leur importance. La Civitas Vallensium est soumise au droit romain et la citoyenneté romaine est accordée aux édiles locaux, ainsi qu'à leur famille en ligne droite ascendante et descendante, permettant ainsi l'acculturation des populations locales. Durant tout le Haut-Empire, aucune troupe permanente n'est stationnée dans les Alpes, quoique de petits détachements chargés de la protection des routes soient attestés.

Les arts et traditions romaines se répandent en Valais. On y a trouvé plusieurs thermes (à Massongex, Martigny et Sion) et l'art sculptural était très développé. Ainsi les fouilles de l'amphithéâtre à Martigny ont permis de mettre au jour plusieurs statues de bronze, dont une tête de vache de la race d'Hérens[44]. Une seule mosaïque a été retrouvée, dans les thermes de Massongex ; comme les autres mosaïques du Ier siècle retrouvées en Suisse, elle est monochrome.

Bas-Empire[modifier | modifier le code]

Durant l'incursion des Alamans, razziant tout le Plateau suisse vers 275-277, ceux-ci semblent avoir été repoussés à la cluse de Saint-Maurice[45]. À la même époque, les localités en aval de la cluse, en particulier Massongex, l'ancienne Tarnaiae (capitale spirituelle des Celtes du Valais), ont périclité, de même que d'autres sur le plateau suisse.

Dès le IIIe siècle, des cultes d'origine asiatique sont attestés, tels Cybèle et surtout Mithra, un mithraeum ayant été retrouvé à Martigny.

Dès le milieu du IVe siècle, le christianisme se répand en Valais. Le plus ancien témoignage daté (377) est un chrisme sur une inscription faite par un édile romain, trouvée à Sion[46]. La première preuve d'un évêque en Valais, à Martigny, date de 381Théodore signe les actes du concile d'Aquilée comme évêque d'Octodure[47]. Une chapelle chrétienne datée du milieu du IVe siècle a été trouvée à Martigny, remplacée au siècle suivant par une église double, typique des sièges épiscopaux de l'époque. C'est Théodore qui est à l'origine du culte de Saint-Maurice à Agaune où il « découvre » les restes des martyrs de la légion thébaine et y fait construire le premier sanctuaire chrétien du site.

Dès le début du Ve siècle, les aléas économiques et politiques de l'Empire romain se font sentir et les échangent commerciaux diminuent[48]. Le Forum Claudii Vallensium est abandonné au profit du bourg d'Octodurus à proximité immédiate ; les habitants de Sion abandonnent la rive droite de la Sionne, abandonnant thermes et habitations, et n'occupent plus que le quartier de la Cité, adossé aux collines de Valère et Tourbillon.

Des Burgondes au royaume de Bourgogne[modifier | modifier le code]

Royaume des Burgondes au Ve siècle.

Lors de l'arrivée des Burgondes comme fédérés sur les terres de l'Empire romain (434), le Valais semble ne pas avoir fait partie de la Sapaudie qui leur est accordée. Qui plus est, il semble qu'une immigration de notables en provenance de celle-ci a lieu. Mais dès la fin de la puissance impériale en Gaule (454), préfigurant sa chute définitive de 476, le Valais est rapidement incorporé au royaume de Bourgogne : la société est régie par la loi Gombette dès sa promulgation par Gondebaud en 502 et le futur roi Sigismond (en 515) fonde l'abbaye de Saint-Maurice. Fraîchement converti de l'arianisme au catholicisme, il fait de ce lieu le symbole de la foi de son peuple et un lieu de pèlerinage important.

La Gaule et les royaumes francs au traité d'Andelot (587), par Paul Vidal de La Blache (1894).

L'histoire du Valais se confond alors avec celle de la Burgondie, bientôt annexée par la monarchie franque (534). La catastrophe naturelle du Tauredunum, peut être le Grammont, en 563 voit un pan de montagne s'écrouler, détruisant un château et un hameau et créant une vague géante sur le lac Léman causant d'importants dégâts jusqu'à Genève[49]. En 574, l'abbaye de Saint-Maurice est détruite par les Lombards, finalement vaincus à Bex par les Francs[50] ; le roi Gontran fait reconstruire le monastère. Peu après, vers 585, probablement pour la protéger des pillages et peut-être à la suite d'une tentative d'assassinat de l'évêque par des moines de Saint-Maurice, le siège épiscopal est déplacé d'Octodure à Sion, devenue entre-temps la principale cité de la région[51].

Deux ateliers monétaires de cette époque sont attestés en Valais, à Sion et à Saint-Maurice[52].

Le Valais fait partie de l'empire de Charlemagne, dont un corps expéditionnaire en route pour lutter contre les Lombards franchit le Grand-Saint-Bernard en 773. C'est d'ailleurs à Worms en mai 839, à l'occasion d'un plan de partage de l'empire carolingien, que l'on trouve la plus ancienne mention du pagus vallensis, attribué à Lothaire. L'appartenance du Valais à la Francie médiane est confirmée lors du traité de Verdun en 843.

En 859, le Valais appartient à Louis II, roi d'Italie.

En 888, le comte d'Auxerre, Rodolphe Ier, fonde le royaume de Bourgogne transjurane, comprenant le Valais. Il se fait d'ailleurs couronner roi à l'abbaye de Saint-Maurice. Son successeur, Rodolphe II achète le royaume de Provence en 934 et fonde ainsi le royaume d'Arles qui survivra presque un siècle[53].

C'est aux VIIIe et IXe siècles qu'une partie du Valais se germanise, sous l'infiltration progressive de populations parlant des dialectes du groupe alémanique supérieur. D'origine alamane, elles proviennent de l'Oberland bernois et passent par les cols du Grimsel, de la Gemmi et peut-être du Lötschen. Elles semblent coloniser de nouvelles terres qu'elles défrichent en altitude. La frontière linguistique, située un temps entre Brigue et Viège se fixe vers le XIe siècle plus en aval, le long de la rivière Lonza[54].

Les Sarrasins, remontant la vallée du Rhône depuis la Méditerranée, pillent Saint-Maurice en 940 et l'occupent ; ils sont expulsés du royaume d'Arles en 974 par un soulèvement populaire, marqué par la bataille de Tourtour (973), peu après avoir pris en otage l'abbé Maïeul de Cluny, en juillet 972 sur la route du Grand-Saint-Bernard à Orsières, au château du Châtelard[54],[55].

Le Valais féodal[modifier | modifier le code]

Le royaume d'Arles et le duché de Bourgogne au XIIe siècle.

En 999, le roi Rodolphe III confie les droits comtaux à l'évêque de Sion et à ses successeurs. Ce document, La charte de donation de 999[56], établi à Cudrefin, au bord du lac de Neuchâtel, est le véritable acte fondateur du Valais comme État. C'est la première fois, avec une donation similaire à l'évêque de Bâle la même année, que, sur le territoire de la Suisse, des droits régaliens sont transmis à des seigneurs locaux[57]. Étonnamment, les frontières du commitatis vallensis n'y sont pas définies clairement ; ce n'est qu'au XIIe siècle que la frontière est fixée près de la Dranse à Martigny, au lieu-dit de la croix d'Ottans, hameau aujourd'hui disparu[54]. La féodalité se généralise peu à peu dans toute la région, alors que le trafic transalpin reprend progressivement au cours du Xe siècle, conséquence de la stabilité retrouvée du continent.

En 1032, à la mort de Rodolphe III, et comme l'ensemble du royaume de Bourgogne, le comté du Valais est intégré au Saint-Empire romain germanique. Le comté bénéficie dès 1189 de l'immédiateté impériale[58] ; l'évêque de Sion devient prince d'Empire. L’évêché est maintenant la principauté épiscopale de Sion.

Les grandes familles féodales vers 1200

Les grands voisins féodaux, les Zähringen au nord, les Savoie à l'ouest essayent d'étendre leur pouvoir sur le Valais. En 1211, Bertold V de Zähringen est vaincu à la bataille d'Ulrichen[59].

En revanche, le Bas-Valais entre peu à peu dans le giron des comtes de Savoie ; devant la menace, l'évêque Henri de Rarogne s'allie à Berne (1252), plaçant le comté dans la zone d'alliances régionales, relativement lâche et incohérente, appelée confédération bourguignonne par les historiens[60] : Pierre II de Savoie saisit le prétexte et envahit le Valais au printemps 1260[61]. Le château de la Bâtiaz à Martigny, celui du Crest à Ardon et le château de la Soie à Savièse tombent sous sa coupe et l'évêque est contraint de signer la paix fixant la frontière entre les deux États à la Morge de Conthey[61]. Cette frontière est réaffirmée en 1262. Le Valais était dès lors coupé en deux : le Haut-Valais indépendant aux mains de l'évêque de Sion, le Bas-Valais faisant partie des possessions savoyardes. En 1268, le val d'Hérémence devient savoyard et est rattaché contre sa volonté à la châtellenie de Conthey[62].

C'est aussi à cette époque qu'apparaît dans le Valais épiscopal le Conseil général, la future diète. Il s'agit d'abord, vers la fin du XIIIe siècle, d'une réunion exceptionnelle des grands féodaux, des représentants des communes et de quelques ecclésiastiques possédant un pouvoir temporel, principalement les représentants du chapitre de Sion. À la suite de la disparition des grandes seigneuries laïques, le peu de pouvoir des ecclésiastiques hormis l'évêque, ainsi que le groupement des communes en dizains, le Conseil évolue au XIVe siècle en une entité se réunissant à la demande — mais au moins une fois, puis deux fois par an — pour traiter des affaires du pays. Si le Conseil général réunit généralement les sept dizains (Consilium generale patrie ou Consilium generale tocius terre Vallesii), des conseils réunissant les cinq dizains germanophones (Populares universitatis Vallesii Allemanorum) ont parfois lieu ; ils seront également nommés diétines par la suite. La noblesse, après la disparition des grands domaines laïcs n'y participe plus comme corps particulier, mais elle garde son influence dans les dizains et leurs délégués sont souvent choisis parmi ses descendants.

Le château de la Bâtiaz qui changea de main plusieurs fois durant l'époque féodale

D'une manière similaire, les seigneuries et communes du Bas-Valais, sous domination savoyarde, sont régulièrement représentées au XIVe siècle aux États de Savoie.

En 1348-1349, le Valais est ravagé par la Grande Peste. Entre 25 % et 50 % de la population est emportée, selon les localités. La maladie, absente d'Europe depuis au moins cinq siècles, cause encore six épidémies en Valais, jusqu'en 1450[54].

Parachevant la réunion des territoires à l'ouest de la Morge sous l'autorité savoyarde, la seigneurie d'Ardon-Chamoson passe en mains savoyardes en 1348[63] de même que la châtellenie épiscopale de Martigny en 1384[64]. De même, à l'est de la Morge, c'est en 1348 aussi que l'évêque de Sion, Guichard Tavelli, prête hommage pour la dernière fois au duc de Savoie pour la seigneurie de Mörel en main épiscopale depuis 1224 au moins, après avoir été en possession de la Savoie[65]. La seigneurie d'Ayent, quant à elle, change de mains en 1376 et devient propriété de l'évêque.

Parallèlement aux prétentions savoyardes, dans le Haut-Valais, quelques familles nobles arrivent à former des domaines importants : on peut noter particulièrement les seigneurs de la Tour qui dominent le Lötschental et la région de Niedergesteln, mais aussi une partie significative de l'Oberland bernois, ou encore la famille de Rarogne.

La Savoie continue à avoir des prétentions sur le Haut-Valais ; elle désire contrôler le trafic nord-sud à travers le col du Simplon. Les combats sont féroces, Sion est soumise plusieurs fois au pillage et son évêque Guichard Tavelli est même défenestré en 1375 du haut du château de la Soie, par des vassaux d'Antoine Ier de la Tour alors allié de la Savoie. La révolte qui suit culmine à la bataille de Saint-Léonard la même année où Antoine Ier est vaincu. Ayant fui en Savoie, ses territoires valaisans, Niedergesteln et le Lötschental, deviennent pays sujets des cinq dizains haut-valaisans (Conches, Brigue, Viège, Rarogne et Loèche). En 1388, lors de la bataille de Viège, les patriotes haut-valaisans battent les troupes savoyardes. Le conflit se termine en 1392 : la Savoie abandonne définitivement ses vues sur le Haut-Valais, devenu par ailleurs moins important stratégiquement depuis l'ouverture du Gothard et l'importance amoindrie des foires de Champagne. La séparation du Valais épiscopal et du Valais savoyard est terminée. Le Haut-Valais se rapproche alors encore plus des cantons confédérés, maintenant un réseau d'alliances avec ceux-ci.

Le prince-évêque se bat encore contre les derniers grands féodaux du Haut : la famille de Rarogne est vaincue lors des guerres de Rarogne (1410-1419) à la bataille d'Ulrichen.

Luttes entre les patriotes et le prince-évêque[modifier | modifier le code]

Une fois les grands féodaux disparus, ce sont les dizains et leur élite, les Patriotes ayant assimilé la noblesse locale, qui désirent détenir le pouvoir temporel. Entre 1420, avec la chute de la famille des de Rarogne et 1634, avec l'abolition de la Caroline et la fin du pouvoir temporel de l'évêque, prince électif, c'est véritablement deux siècles de luttes, souvent violentes, qui s'engagent, marqués par une participation aux guerres d'Italie et aux tentatives d'implantation de la Réforme, utilisée à des fins politiques.

Le Valais épiscopal, allié de Berne, et les cantons suisses en 1474, avant la guerre de Bourgogne.

En 1415, les Patriotes haut-valaisans, sauf ceux de Sion, obtiennent, après avoir assiégé le château de la Soie, de l'évêque Guillaume VI de Rarogne le contrôle de la nomination de l'évêque et des hauts fonctionnaires. Ce droit est consacré en 1435 par un document officiel, l'organisation judiciaire donnant à la diète le pouvoir de confirmer les prêtres et les fonctionnaires ; l'évêque André de Gualdo accorde d'ailleurs aux communautés des Sept-Dizains le droit de nommer elles-mêmes, sur une base annuelle, leur châtelain. Le , les articles de Naters, arrachés à l'évêque, donnent le pouvoir législatif à la Diète ; ils sont annulés le par son successeur fraîchement élu, Henri Asperlin.

Dès 1428 dans ce contexte politique conflictuel débute les procès en sorcellerie dans le Valais, qui préfigurent la grande chasse aux sorcières en Europe[66],[67],[68].

Les relations avec la vallée d'Aoste sont plus tendues au XVe siècle : alors que de nombreux nobles du val d'Aoste s'établissent en Valais lors des siècles précédents, que plusieurs évêques, comme Boniface de Challant, proviennent d'Aoste et que le Chapitre cathédral est parfois composé de près de la moitié de membres issus de la région, des conflits d'alpages entraînent des menaces d'invasion militaire du val d'Aoste par le Valais[69].

En pleines guerres de Bourgogne, en 1475, l'évêque de Sion, Walter Supersaxo, allié des Bernois, attaque Conthey, possession de la Savoie et alliée de Charles le Téméraire. Ces derniers réagissent et la bataille de la Planta s'engage devant les murs de Sion le . La ville faillit tomber, mais l'arrivée de 3 000 soldats confédérés ayant franchi le col du Sanetsch la sauve et provoque la défaite des troupes savoyardes. Les Valaisans occupent alors le Bas-Valais jusqu'au défilé de Saint-Maurice et l'annexent le , peu après la signature du traité de Fribourg. Le Bas-Valais devient un pays sujet du Haut-Valais. La Savoie ne reconnaîtra cette annexion qu'en 1526. Dans le même temps, les Bernois avec leurs alliés de Gessenay envahissent le Chablais sur la rive droite du Rhône, le séparant définitivement du Valais séculier. Ainsi, pour un quart de siècle, le conflit entre les Patriotes et l'évêque est mis en sourdine, afin de reconquérir « le patrimoine de Saint-Théodule » sur la Savoie. Il reprendra avec le successeur de Walter Supersaxo, Jost von Silenen.

Le cardinal Matthieu Schiner (1465-1522)

À la fin des guerres d'Ossola entre 1484 et 1495, tentatives infructueuses (comme lors de la bataille de Crevola en 1487) d'annexer la vallée éponyme, appartenant au duché de Milan, l'évêque de Sion, Jost von Silenen, allié de la France, signe un traité de paix avec le Milanais en 1495 : le versant méridional du Simplon jusqu'à Gondo est incorporé au Valais. Dans les années qui suivent, l'évêque de Sion, le cardinal Matthieu Schiner, est un grand partisan du pape (contre la France). Ses intrigues incessantes entraînèrent le Valais et les cantons confédérés dans les guerres d'Italie et aboutissent à la défaite de Marignan en 1515. Le Valais est alors partie, au côté des Cantons suisses, de la Paix perpétuelle signée en 1516 avec la France[70].

Sur le plan interne Matthieu Schiner s'oppose violemment à Georges Supersaxo, représentant des Patriotes. Il l'excommunie même en 1512. Schiner se bat pour affirmer le pouvoir temporel de l'évêque et publie dans ce but en 1514 une loi instaurant un droit régalien pour l'Église. Mais Supersaxo, profitant d'une des nombreuses absences de l'évêque, proclame en 1517 la « paix des Patriotes » affirmant la prééminence politique des Patriotes et le remplacement du prince-évêque après une absence de six mois. Schiner, alors à l'étranger, est banni et ne peut regagner le Valais; il s'établit à Zurich et meurt cinq ans plus tard à Rome.

Carte du comté du Valais en 1693 pendant la période de la république des Sept-Dizains.

En 1536, lorsque Berne envahit pour la seconde fois, après 1476, le pays de Vaud, les Valaisans envahiront le Chablais jusqu'au lac Léman, également aux mains du duché de Savoie. Ils occupent même la région entre Saint-Gingolph et Thonon et désiraient pousser jusqu'à Évian, mais ils font jonction avec les troupes bernoises provenant de Genève à la Dranse. Par le traité de Thonon, en 1569, le duc de Savoie leur accorde le Chablais et les Valaisans restituent à contrecœur ce qui est aujourd'hui le Chablais français, entre Saint-Gingolph et Thonon, la rive droite de la Morge de Saint-Gingolph marquant la frontière. La paroisse de Saint-Gingolph, à cheval désormais sur deux états, relève néanmoins toujours du diocèse d'Annecy, anciennement celui de Genève.

Si la présence de protestants est attestée en Valais dès septembre 1524, le choix de la religion est un moyen de pression contre l'évêque, une conversion importante pouvant entraîner la sécularisation des biens épiscopaux. Capucins et Jésuites sont appelés et prêchent la Contre-Réforme. Finalement, le Valais renouvelle son alliance avec les cantons suisses catholiques et la Diète somme en 1604 les réformés de se convertir ou de s'exiler. Dans la pratique mis à part quelques exaltés exilés, la décision est appliquée avec parcimonie, les protestants se voyant essentiellement barrés des hautes charges de l'État.

La République des Sept-Dizains[modifier | modifier le code]

Gaspard Jodoc von Stockalper

Les patriotes remportent finalement la lutte du pouvoir en imposant en 1613 une charte, le Conclusum, au prince-évêque et au chapitre. Ce dernier peut toujours présenter les candidats, mais c'est la diète, représentative des sept dizains, qui remet les insignes du pouvoir au nouvel évêque. L'évêque devient alors un véritable prince électif et le pouvoir appartient désormais aux dizains qui forment une véritable république fédérale : la république des Sept-Dizains.

Sous l'impulsion de Michel Mageran, notaire protestant de Loèche qui se convertit en 1624 afin d'accéder à des charges politiques le pouvoir se concentre dans les mains de la Diète et des Conseils. En 1627, il obtient l'expulsion des Jésuites, puis la condamnation et l'exécution d'Antoine Stockalper défenseur de l'autorité épiscopale. Mageran devint gouverneur de Monthey puis secrétaire d'État et enfin, en 1631, Grand Bailli, c'est-à-dire chef du gouvernement. En 1632, il convainc celui-ci d'instituer une caisse d'État centralisée[71]. Il meurt en 1638 non sans avoir contribué à forcer l'évêque et le chapitre à une deuxième renonciation à la Caroline en 1634.

Au XVIIe siècle, un nouvel essor économique débute, stimulé par l'amélioration des transports. Ainsi Gaspard Jodoc Stockalper organise en 1640 un service de courrier entre Milan et Genève, via le col du Simplon, et il finance un canal entre Vouvry et Collombey afin de baisser le coût d'acheminement du sel dont il avait le monopole. Le canal est achevé le .

D'autres travaux importants sont réalisés : ainsi l'Hôtel de ville de Sion est construit entre 1657 et 1665.

Durant cette période de nombreux valaisans servirent sous les drapeaux étrangers. Ainsi, le roi de France entretient le régiment de Courten entre 1690 et 1792.

Le Valais pendant la Révolution et l'Empire français[modifier | modifier le code]

La révolution bas-valaisanne[modifier | modifier le code]

Dès que les premiers échos de la Révolution française retentirent, l'agitation s'installe dans les pays sujets des sept dizains. Ainsi, en 1790, la région de Monthey est secouée par l'affaire du Gros-Bellet et par la conjuration des Crochets l'année suivante. Si les échos favorables aux idées révolutionnaires circulent essentiellement par le bouche à oreille et des pamphlets[72], les échos défavorables arrivent par les prêtres français se réfugiant dans la région, fuyant la France et décrivant les massacres de la Terreur[73]. Le gouvernement est inquiet et promulgue en 1794 un Code pénal pour le Bas-Vallais en français contenant un véritable plaidoyer contre la liberté[74].

Certaines communautés profitent de la période pour racheter des redevances ou des servitudes ; ainsi, le Lötschental se libère de ses dernières servitudes féodales entre 1786 et 1790[75] et Anniviers entre 1792 et 1802[76], complétant l'émancipation des communautés des dizains du Haut).

C'est à Saint-Maurice que le premier arbre de la liberté est planté en Valais, le [77]. La révolution enflamme tout le Bas-Valais et le une assemblée des délégués du Bas-Valais, à laquelle assistait une délégation des dizains du Haut présidée par le bourgmestre de Sion, Pierre-Joseph de Riedmatten eut lieu. Ce dernier y lut une déclaration renonçant à la domination des territoires du Bas-Valais par les dizains du haut[78]. Le , une assemblée constituante proclame à l'abbaye de Saint-Maurice la République des Dix-Dizains : les trois dizains de Monthey, Saint-Maurice et d'Entremont rejoignent les sept dizains du haut[79].

L'historiographie de cette période est particulière : les historiens du Bas-Valais ont tendance à renforcer l'importance des éléments de 1790 et considèrent la révolution comme étant d'abord une révolte intérieure, alors que les historiens du Haut-Valais préfèrent insister sur l'aspect externe, soit une révolution fomentée par la France.

Canton de la République helvétique[modifier | modifier le code]

Carte de l'invasion française de 1798-1799

Finalement, à la suite de l'invasion française de la Suisse, le Valais est incorporé à la nouvelle République helvétique, après que le général français Lorge a dû battre une rébellion haut-valaisanne. Il vainc près de 600 insurgés le 17 mai à Sion et livre la ville au pillage. Le pays n'est pas calme pour autant, les Français battent les troupes haut-valaisannes menées par Ferdinand Venetz les 27 et 28 mai 1799 lors de la bataille de Finges.

Le ministre du Culte et de l'Instruction de la République helvétique, Philipp Albert Stapfer, préparant une loi suisse sur les écoles, conduit une étude : les dirigeants valaisans eux-mêmes sont effarés par le bas niveau scolaire du Valais.

Du 15 au 21 mai 1800, dans le cadre de la deuxième campagne d'Italie, Napoléon Bonaparte franchit le col du Grand-Saint-Bernard avec son armée de réserve. Cet événement fit l'objet du portrait équestre Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard peints par Jacques-Louis David.

En novembre 1801, le Valais est à nouveau occupé par les Français. Les troupes du général Turreau ne quittent le pays qu'en août 1802, lors de la proclamation de l'indépendance.

La République rhodanienne (1802-1810)[modifier | modifier le code]

Napoléon Ier envisage l'annexion du Valais en 1802, alors qu'il prépare l'Acte de Médiation, afin de mieux contrôler les passages vers l'Italie. Finalement il en fait une république sœur ; aussi, le Valais retrouve une indépendance théorique en 1802.

Appelée République rhodanienne, c'est en fait un protectorat français et Napoléon n'a opté pour son indépendance que devant la volonté de rester suisses des communes, dont les représentants franchissent en hiver le col de la Gemmi pour afficher leur soutien à la République helvétique[80].

C'est la constitution du qui régit l'État.

L'organisation en dizains est modifiée ; aux dix dizains de 1798 deux nouveaux sont ajoutés : les dizains d'Hérémence et de Martigny sont détachés de ceux d'Entremont et de Sion[81]. Le nombre de représentants de chaque dizain à la Diète est proportionnel à sa population (1 député pour 2 000 habitants). Ceux-ci sont nommés par le Conseil de dizain et seuls sont éligibles les citoyens, quelle que soit leur commune d'origine, ayant déjà revêtu des charges politiques, les officiers et les notaires.

Le pouvoir exécutif est complètement séparé : il consiste en un Conseil d'État de trois membres nommés par la Diète ; son président porte le titre de Grand Bailli. Les dizains, contrairement à l'Ancien Régime, n'ont en revanche plus la possibilité de refuser les décisions de la Diète.

François-René de Chateaubriand est brièvement, en 1804, le représentant de l'empereur en Valais.

Le pouvoir central reste faible et les travaux de construction de la route du col du Simplon n'avancent guère. De plus dès la promulgation en France le d'une loi interdisant l'importation et le transit de marchandises en provenance d'Angleterre, transposition législatif du blocus continental décidé par Napoléon, se pose le problème de la contrebande[82]. Dans le rapport du , les commissaires français aux affaires valaisannes proposent de déplacer la frontière douanière aux limites du Valais[83].

Le département du Simplon (1810-1813)[modifier | modifier le code]

Le Valais devenu le département du Simplon dans le Premier Empire

En novembre 1810, le Valais est finalement intégré au Premier Empire français sous le nom de département du Simplon.

Il reprend une division du territoire similaire aux autres départements français : un préfet est à la tête du département, divisé en trois arrondissements (Monthey, Sion et Brigue) dirigés par des sous-préfets, regroupant les treize cantons, correspondant aux douze dizains de 1802, plus celui de Mörel, détaché juridiquement de Rarogne, dont il n'est d'ailleurs pas contigu géographiquement.

L'organisation est identique à celle de tout département français. Soumis aux lois françaises décidées à Paris, le département se borne à un exécutif formé d'un préfet, chef de l'administration locale, nommé par Paris et d'un Conseil de préfecture, tel qu'institué par la loi du 28 pluviôse an VIII () chargé de régler les contentieux avec l'administration. Le Conseil d'État français étant la voie de recours.

Le Conseil de préfecture du département est formé de chacun des trois sous-préfets des trois arrondissements créés.

Le gouvernement de transition (1814-1815)[modifier | modifier le code]

Entrée du Valais dans la Confédération, peinture d'Ernest Biéler dans la salle du Grand Conseil, à Sion.

Le , après le départ des notables français, dont le préfet Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau, fuyant l'arrivée imminente des Autrichiens le Valais est de nouveau indépendant ; cet état de fait est confirmé de jure par le traité de Paris du [84]. C'est le conseil de préfecture qui assure la vacance du pouvoir. Le 28 le colonel autrichien Joseph-Franz von Simbschen entre en Valais par le défilé de Saint-Maurice et atteint Sion le lendemain. Il ordonne la levée d'une troupe défensive, et malgré le refus du conseil, les députés du Haut réunis lui accordent finalement avec réticence 400 hommes et nomment la délégation qui représentera le Valais auprès du prince de Schwarzenberg, commandant de l'armée d'occupation.

Le 31 décembre, Simbschen proclame la destitution du Conseil de préfecture et nomme une Direction centrale composée d'un président et de douze membres et nomme un partisan de l'indépendance, Gaspard-Eugène Stockalper, président. Cette structure, dont la composition varie au gré des diétines locales et des décisions de Simbschen, est dissoute le 24 janvier après qu'elle eut refusé la levée de 466 hommes supplémentaires pour créer un bataillon au service de l'Autriche. Simbschen met en place un gouvernement provisoire de cinq hommes, et deux suppléants, toujours dirigé par Stockalper.

Simbschen supprime également le 21 janvier les tribunaux du département et les juges nommés par les Français ; il supprime le code Napoléon et rétablit les Statuta Vallesiae, rédigés en latin et encore manuscrits, en vigueur avant 1798[85].

Napoléon Ier abdique et quitte Fontainebleau le 20 avril 1814 ; deux jours plus tard, un officier français se présente au col du Grand-Saint-Bernard en provenance d'Ivrée avec une demande d'armistice, qui est ignorée par le gouvernement provisoire. Le 11 mai, Simbschen et ses troupes quittent le Valais. Sans consulter les Valaisans, les alliés avaient décidé le rattachement du Valais à la Suisse[86]. Le gouvernement réunit une diète extraordinaire qui siège à Sion du 30 mai au 1er juin 1814 et demande son incorporation à la Confédération suisse.

Afin de pouvoir l'être, le Valais doit se doter d'une Constitution approuvée par la Diète fédérale et les alliés[87]. Une commission constituante est nommée, avec des représentants des treize cantons de la division administration française, donc y compris celui de Mörel, ainsi que de l'évêque. Après deux longues sessions en août et septembre 1814, c'est l'échec. Pour chaque article majeur, la commission produit deux versions, une prônée par les dizains du Haut et l'évêque, l'autre par ceux du Bas. Deux principales divergences divisent le Valais. Tout d'abord le système de vote à la future diète : par dizain pour le Haut-Valais et l'évêque, proportionnellement à la population de chaque dizain, pour le Bas-Valais. Ensuite survient la division territoriale : l'évêque et le Haut-Valais désirant dix dizains, soit le retour à la situation de l'éphémère République valaisanne de 1798, le Bas-Valais désirant douze dizains, soit la situation de la Constitution du 30 août 1802. Mörel soutenant la découpe en dix dizains, mais désire vouloir demeurer un dizain, le treizième, si la solution proposée par le Bas l'emportait.

Le , les Alliés proposent leur médiation. Les Valaisans envoient quatre délégations indépendantes à Zurich : une délégation du Haut, une délégation du Bas, une délégation de la ville de Sion et une délégation des communes rurales de la région de Sion (le val d'Hérens et la région d'Ayent). La médiation a lieu avec les représentants du Royaume-Uni, Stratford Canning et Henry Unwin Addington, de l'Autriche, Franz-Alban von Schraut et de la Russie, Jean-Antoine Capo d'Istria et Paul de Krüdner.

Après avoir repoussé les propositions tant du Haut que du Bas et que la délégation du Bas a fait une nouvelle proposition à quinze dizains, mais avec un vote par dizain comme le réclamait le Haut, ils publient un prononciatum découpant le Valais en treize dizains. Ainsi le dizain de Mörel fusionne à nouveau avec celui de Rarogne, comme avant l'annexion ; le dizain de Conthey est créé ; celui de Martigny, créé en 1802 est confirmé, de même que celui d'Hérémence renommé en Hérens et comprenant également la région d'Ayent qui n'est ainsi pas transformée en dizain ; de même le dizain d'Entremont est conservé et non pas fractionné en district de Sembrancher et de Bagnes. En revanche, chaque dizain possède une voix à la Diète, de même que l'évêque. Ainsi le découpage territorial va dans le sens des anciens pays sujets alors que le système de vote favorise le Haut.

Immédiatement, le Bas-Valais procède à la création du dizain de Conthey, alors que sous l'impulsion du Haut-Valais une Assemblée constituante est convoquée. Celle-ci fait un projet de constitution conforme au prononciatum, mais nomme le nouveau gouvernement deux jours avant que celle-ci soit ratifiée. Les délégués bas-valaisans refusèrent de participer au vote et leurs élus n'acceptèrent pas leur élection. Une diétine est convoquée dans le Bas, proclamant l'indépendance de celui-ci. Les communautés du Bas étaient loin d'être unies face à cette décision : de nombreux politiciens n'étaient pas d'accord et de nombreuses communes de la région de Saint-Maurice firent savoir leur attachement au Valais unifié.

Avec le début des Cent-Jours un gouvernement d'union, aux compétences militaires, est mis sur pied et, après quelques atermoiements, le Bas accepte d'y participer.

Sous la pression des Alliés qui envoyèrent des notes impératives dont l'une était un nouveau projet de constitution, une nouvelle assemblée constituante est convoquée et la nouvelle constitution est adoptée le .

Le le Valais devient le vingtième canton de la Confédération suisse. Le les deux délégués valaisans à la Diète fédérale, Michel Dufour et Léopold de Sépibus prêtèrent serment au Pacte fédéral au nom de la République et canton du Valais.

Lutte entre conservateurs, libéraux et radicaux (1815-1848)[modifier | modifier le code]

Après l'adoption de la Constitution cantonale de 1815, les tensions entre les anciens dizains sujets, libéraux voire radicaux, et les dizains du Haut, conservateurs, ne cessèrent pas. En effet, la nouvelle constitution a supprimé certains acquis des précédentes : la représentation proportionnelle à la population des dizains de 1802 a été supprimée, même si le nouveau dizain de Conthey a été créé pour compenser partiellement la sur-représentation à la Diète par rapport à leur population des dizains du Haut. Ainsi chaque dizain, quelles que soient sa taille et sa population, y possédait quatre députés, élus dans chaque dizain par de grands électeurs ; l'évêque possède aussi quatre voix, les présidents des dizains y étaient membres ainsi que le vice-président du Conseil d'État, son trésorier et les 2 autres conseiller d'états en étaient aussi membre[88]. Les conditions d'éligibilité à la Diète sont draconiennes et privilégient l'establishment. Le droit de citoyenneté est communal, changer de commune signifie perdre ses droits politiques. Enfin, la séparation du pouvoir est à nouveau imparfaite, le législatif et l'exécutif étant dirigés par le même président.

De plus, la situation sociale n'est pas bonne : non seulement dix-sept ans de troubles ont appauvri le canton (disette, mauvaise récoltes, entretien des troupes étrangères, levée de troupes), mais les récoltes de 1816 et 1817 sont mauvaises et entraînent de sévères disettes ; la malaria est endémique. Enfin, le transit des marchandises par le Simplon est en régression : le royaume de Sardaigne le grevant de lourdes taxes, le trafic tend à se reporter sur le mont Cenis. Le nombre de pauvres augmente et les mendiants sont nombreux. Le gouvernement doit légiférer et publie une loi sur la mendicité en 1827. L'augmentation des délits contre les biens, vols de nourriture, de vêtements et d'outils entre 1816 et 1839 est un autre témoin de la dégradation de la situation. Un début d'industrialisation a lieu, mais les ouvriers restent peu nombreux et sujets aux aléas économiques. Si le service mercenaire a un certain succès, seuls quelques dizaines de Valaisans embarquent pour le Nouveau Monde, l'émigration restant limitée[89].

La Diète publie en 1826 une nouvelle loi électorale, la loi organique du 20 mai 1826, qui institue un nouveau corps dans les dizains, le Conseil communal chargé, entre autres, d'élire le Conseil du dizain, lui-même chargé depuis 1815 de nommer les représentants locaux à la Diète. Ce niveau supplémentaire détache encore plus les citoyens des dizains de ceux qui prennent les décisions. Dès 1831, le mécontentement se transforme en rébellion dans le Bas-Valais. Le mouvement est désorganisé, et tant les libéraux que les conservateurs ne désirant pas de bouleversement, il aboutit à une simple retouche de la loi organique permettant aux nouvelles classes libérales qui ont fait leur apparition, avocats, notaires et officiers, d'accéder à des charges politiques.

En 1833, la consultation sur la révision du Pacte fédéral de 1815 dont la nouvelle version prévoit un pouvoir central fort, ravive les divisions entre le Haut et le Bas. Le 11 avril, une bagarre entre partisans et adversaires du nouveau pacte a lieu à Martigny. Le Haut, majoritaire à la Diète, l'emporte politiquement. Les forces du Bas, réformistes et unies pour la première fois, désirent une révision de la constitution cantonale. Leur pétition de 1834 est rejetée.

Les députés du Haut-Valais quittent la Diète en 1839 et mettent en place un second gouvernement à Sierre. La même année, l'épisode de la guerre du Fromage témoigne également des tensions.

Deux nouvelles constitutions sont adoptées en 1839. La première le 30 janvier, la seconde le 30 août. La Diète est renommée en Grand Conseil, chaque dizain envoyant un nombre de députés proportionnels à sa population. Ceux-ci sont nommés par le Conseil de dizain, ce qui en fait un système d'élection à deux degrés. Le titre de Grand Bailli est aboli et chaque corps de l'État, le Conseil d'État pour l'exécutif et le Grand Conseil pour le législatif, à nouveau séparés comme en 1802 ont chacun un président.

En 1840, le canton est sur le point de se diviser en deux demi-cantons ; Guillaume de Kalbermatten commandant de la garnison de Sion l'empêche. À la tête des troupes de la Vieille Suisse, il bat les conjurés de la Jeune Suisse lors du combat du Trient en 1844. Plusieurs conjurés, dont Maurice Barman, doivent s'exiler. Une nouvelle constitution est finalement ratifiée par le peuple la même année.

Une nouvelle constitution est adoptée le . C'est le triomphe des idées conservatrices.

Les belligérants lors du Sonderbund

En 1845, le Valais rejoint les cantons catholiques membres du Sonderbund, créé en 1844. Peu après l'ordre de dissolution de l'alliance décidée par la Diète fédérale, alors que la guerre semble inévitable, Guillaume de Kalbermatten est pressenti pour commander les troupes de l'ensemble du Sonderbund, il refuse cette distinction et se contenta du commandement des troupes valaisannes. Néanmoins, le canton se rendit sans combattre en 1847 lors de l'arrivée des troupes fédérales commandées par le général Dufour. Le 30 novembre, 2 000 citoyens valaisans, réunis sur la place de la Planta à Sion destituent le gouvernement ; ils instaurent également des lois visant à diminuer l'influence des prélats catholiques sur la politique. Ainsi les Jésuites sont expulsés, le cumul de mandats religieux et civils est interdit et l'instruction publique est confiée à l'État[90]. Les relations entre l'Église et l'État se normaliseront progressivement avec l'accession d'Alexis Allet au gouvernement cantonal, puis avec la nomination de l'évêque Adrien VI Jardinier en 1875 : un arrangement définitif est finalement signé en 1879[90].

Sous l'influence de Maurice Barman, de retour d'exil en 1847, le Valais se dote d'une nouvelle constitution en 1848.

C'est durant cette période que les derniers droits féodaux sont rachetés : ainsi Nendaz rachète ceux encore possédés par l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune en 1844, alors que l'ancienne seigneurie territoriale ne possédait plus la région depuis le XIIe siècle[91].

L'industrialisation et la modernisation[modifier | modifier le code]

Sir Leslie Stephen, archétype de l'alpiniste romantique, vers 1860

Dès 1850, le tourisme se développe : des hôtels sont créés dans les vallées latérales (Zermatt, Arolla, Lötschental, etc.). C'est « l'âge d'or de l'alpinisme » ; des Anglais, comme Leslie Stephen, gravissent pour la première fois de nombreux sommets du canton, comme le Bietschhorn ou le Zinalrothorn.

L'arrivée du train au XIXe siècle (ligne du Tonkin et surtout ligne du Simplon) modifia l'équilibre linguistique du canton. L'allemand perdit de son importance au profit du français et les villes de Sion et Sierre redevinrent francophones. La ligne Viège — Zermatt, à voie métrique, est inaugurée en 1891, avant d'être prolongée jusqu'à Brigue en 1930.

L'industrialisation du pays progresse : l'industrie chimique fait son apparition avec l'ouverture de l'usine Ciba en 1904 à Monthey et les débuts de la métallurgie de l'aluminium ont lieu à Chippis en 1908.

En 1907 entre en vigueur une nouvelle Constitution cantonale.

Géo Chavez sur son Bleriot à Brigue, 23 septembre 1910.

En 1910, Géo Chavez est le premier aviateur à franchir les Alpes par les airs, réussissant le trajet BrigueDomodossola par le col du Simplon, mais se tuant à quelques mètres de son point d'atterrissage.

En 1913, une ligne Brigue — Berne est inaugurée, par le tunnel du Lötschberg inauguré en même temps.

La Grande-Dixence et ses 285 mètres de haut

En 1916, la ligne ferroviaire Brigue — Gletsch est inaugurée, par le tunnel sommital de la Furka, long de 1,8 km ; elle est prolongée en 1926 jusqu'à Disentis. En 1982, le tunnel de base de la Furka, long de 15,4 km, est inauguré et permet le ferroutage des voitures[92].

Le , la constitution est révisée par l'introduction du scrutin proportionnel pour assurer une représentation plus équitable des partis au Grand Conseil, remplaçant le scrutin majoritaire en vigueur depuis toujours.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le Valais se positionne comme un lieu stratégique au sein du réduit national, notamment sous la pression italienne au Sud et celle des troupes allemandes à la hauteur du Bouveret.

Le tremblement de terre de 1946 affecte particulièrement la région du Valais.

La deuxième moitié du XIXe siècle voit le développement du tourisme et dès 1950 de nombreuses stations se développent, devenant une part importante de l'économie régionale.

L'entrée du Valais dans la modernité est également marquée par l'endiguement du Rhône, dont la première phase a eu lieu entre 1863 et 1876. La décision avait été prise à la suite des terribles inondations de 1860 et les conséquences sur le trafic ferroviaire naissant. Une deuxième correction a lieu entre 1930 et 1960 et une troisième est en réalisation entre 2008 et 2030 (date de fin prévue).

Le XXe siècle voit aussi le développement de l'hydroélectricité. Ainsi le barrage de la Grande-Dixence est inauguré en 1961, noyant un ouvrage plus ancien de 1930. De nombreux autres barrages sont construits à la même époque.

Le Valais est le septième canton suisse à accorder sur le plan cantonal les droits de vote et d'éligibilité aux femmes suisses, le , presque un an avant qu'elles ne l'obtiennent au niveau fédéral. Après plusieurs tentatives infructueuses dont celle de Gabrielle Nanchen, élue en termes de suffrages exprimés mais non-élue car un candidat mieux placé qu'elle provenait du même district, Esther Waeber Kalbermatten est la première femme élue au gouvernement cantonal en 2009.

Le la constitution est à nouveau modifiée : la compétence d'octroi du droit de cité est transférée de la commune bourgeoisiale à la commune municipale.

En 2016, un comité lance une récolte de signature pour une initiative populaire cantonale visant à la révision totale de la Constitution du canton. Déposée le 27 juillet[93], elle passe en votation populaire le 4 mars 2018. Les citoyens doivent se prononcer sur la révision totale de la Constitution, et l'opportunité de celle-ci par le Grand conseil ou une assemblée constituante, élue spécifiquement pour cela. Malgré l'opposition du PDC du bas[94], l'initiative et la constituante sont plébiscitées par le peuple, déclenchant des élections pour la fin de l'année[95]. La nouvelle Assemblée constituante prête serment le 17 décembre 2018.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Dans le vallon de Tanay, dans le Chablais valaisan, un petit abri sous roche situé à 1 800 m d'altitude a livré des ossements d'animaux et quelques éclats en silex et quartzite ; ils sont attribués par les chercheurs à l'homme de Néandertal, qui vivait il y a 40 000 ou 30 000 ans. » (Philippe Curdy, Assises lointaines (50 000 - 15 av. J.-C.) in Histoire du Valais, Société d'histoire du Valais romand, 2002, tome 1, page 19)
  2. « Pour cette époque, le seul témoignage du Paléolithique est découvert à proximité de Villeneuve, dans la grotte du Scex du Châtelard, que des chasseurs occupent vers 13 000 avant J.-C. » (Philippe Curdy, Assises lointaines (50 000 - 15 av. J.-C.) in Histoire du Valais, Société d'histoire du Valais romand, 2002, tome 1, page 21)
  3. « À la fin du Paléolithique, dès 10 000 avant J.-C., des communautés de chasseurs-cueilleurs colonisent les Alpes. Pourtant, en Valais, leurs traces restent à découvrir. » (Philippe Curdy, Assises lointaines (50 000 - 15 av. J.-C.) in Histoire du Valais, Société d'histoire du Valais romand, 2002, tome 1, page 23)
  4. « La fin du Dryas I et le Bölling est caractérisé par un lac de 405 mètres et s'étendant probablement jusqu'à Saint-Maurice. (...) On peut donc admettre que le renne n'a jamais pénétré en Valais. Cette absence de gibier, jointe aux difficultés de pénétration due au lac, exclut pratiquement totalement la présence du Magdalénien en Valais. » (Gallay 1983, p. 77)
  5. « Le site pionnier le plus proche reste donc le Scé du Châtelard à Villeneuve (410 m) dont l'existence est compatible avec un Léman de 405 m. » (Gallay 1983, p. 77)
  6. « Le peuplement du Valais central jusqu'à Brigue paraît beaucoup moins probable, le peuplement épipaléolithique étant limité aux massifs préalpins. » (Gallay 1983, p. 78))
  7. « Le peuplement du Chablais par les Aziliens paraît possible et l'on peut admettre, comme en Dauphiné, la présence de camps de base en plaine en zone boisée et, au moins au début de l'Alleröd, des camps saisonniers sur les plateaux et les zones de moyenne altitude situées entre 100 et 1 500 m (...), camps liés à la chasse au bouquetin et à la marmotte en milieu partiellement découvert. » (Gallay 1983, p. 78))
  8. « On admettra pour cette période une première forte pénétration des chasseurs du Sauveterrien en Chablais (Vionnaz) et en Valais central. » (Gallay 1983, p. 78)
  9. a et b « L'apparition synchrone de ces éléments, cumulée à l'absence de tout trait mésolithique, plaide en faveur d'une colonisation par des populations agropastorales qui, d'après le style des céramiques seraient originaires du bassin du Pô.» (Pierre-Yves Nicod, Les premières sociétés agropastorales dans les Alpes occidentales in Premiers bergers des alpes — de la préhistoire à l'Antiquité, Infolio, Gollion, 2008, page 46)
  10. a et b « La chasse n'est plus qu'une activité accessoire, si l'on en croit la rareté des os de cerf, de sanglier, d'ours et de loup retrouvés » (Philippe Curdy, Assises lointaines (50 000 - 15 av. J.-C.) in Histoire du Valais, Société d'histoire du Valais romand, 2002, tome 1, page 32)
  11. « Pendant le néolithique ancien, l'importance des bovins dans le bestiaire de la table et, par extension, dans la constitution du cheptel semble être le produit d'une tradition agropastorale propre à une communauté d'éleveurs dont la culture matérielle révèle des filiations avec un faciès sudalpin (groupe d'Isolino) proche des cultures de Fiorano, Fagniola, Gaban, et Vho, de la seconde moitié du néolithique ancien de l'Italie septentrionale » (Hassan Sidi Maamar, Bestiaire de la table, pastoralisme et fétichisme en Valais du néolithique à nos jours in Études rurales, n° 153-154, 2000,[1])
  12. « On peut donc affirmer que les cols alpins ont joué un rôle clé dans la néolithisation du Valais. Il est plausible de mettre en avant les passages haut-valaisans qui relient directement la région des lacs de Lombardie occidentale à la haute vallée du Rhône : le Nufenen, l'Albrun ou peut-être le Simplon, l'Antrona ou le Monte Moro. Toutefois, en l'absence de traces datant du Néolithique ancien en amont de la région sédunoise, il faudrait peut-être prendre en considération d'autres cols plus occidentaux, tels le Théodule ou le Collon, qui établissent une liaison directe avec le val d'Aoste » (Philippe Curdy, Assises lointaines (50 000 - 15 av. J.-C.) in Histoire du Valais, Société d'histoire du Valais romand, 2002, tome 1, page 29)
  13. « Au sein des espèces domestiques et dans les modes d'acquisition des ressources carnées, le taux des bovins culmine à 42 %, ce qui leur accorde une place de choix derrière les caprinés dont la proportion atteint 52,4 %. » (Hassan Sidi Maamar, Bestiaire de la table, pastoralisme et fétichisme en Valais du néolithique à nos jours in Études rurales, n° 153-154, 2000,[2])
  14. « Quelques graines carbonisées attestent la culture du froment et de l'amidonnier. » (Philippe Curdy, Assises lointaines (50 000 - 15 av. J.-C.) in Histoire du Valais, Société d'histoire du Valais romand, 2002, tome 1, page 35)
  15. « Heute erscheint mit der Fundkumplex von St-Léonard — von wenigen späten Zwischenfuttern abgesehen — so einheithlich, dass ich jetzt annehme, die Kannelurverziehung in St-Léonard gehöre shon ins 5. Jstd. v Chr. Damit wäre die Kannelurverzierung eine Eigenheit des Wallis, die wohl über mehrere Jahrhundere den Keramikstil prägte. Auch formal setzen sich diese Gefässe mit ihrem Kragenrand und dem kleinen Schulterabsatz, unter dem die länglichen Ösen angebracht sind, von den Formen des Cortaillod ancien im Vallon des Vaux ab. Damit fassen wir eine Kulturgrenze zwischen der Westschweiz und den Wallis, die allerdings viel schwächer ist als jene zum Tessin. Dies wird auch richtig in den Kulturbezeichnungen "Cortaillod ancien" für die Westschweiz und "Cortaillod ancien valaisan" für das Wallis ausgedrückt. » (Werner E. Stöckli, Chronologie une Regionalität des jüngeren Neolithikums (4300-2400 v. Chr.) — Schweizer Mitteland, Süddeutschland und Ostfrankreich, Antiqua 45, Publication d'Archéologie Suisse, Bâle, 2009, pages 47-48)
  16. Alain Gallay, « Collombey-Muraz, Préhistoire » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  17. « Un autre argument tiré du haut bassin du Rhône, la région valaisanne bien connue sur le plan archéologique, peut conforter cette dernière hypothèse. (...) On peut conclure : au IIIe millénaire tout au plus la moitié de la population estimée sur la base des deux précédents millénaires avait donc droit à une sépulture monumentale et ces sépultures étaient concentrées sur de très rares sites. » (Gallay 2006, p. 99-100)
  18. Alain Gallay, « Campaniforme » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  19. Urs Schwegler, « Pierre à cupules » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  20. a et b (Mireille David-Elbiali, La Suisse occidentale au IIe millénaire av. J.-C. : chronologie, culture, intégration européenne, Cahiers d'archéologie romande n°80, Lausanne, 2000, page 309)
  21. David-Elbiali 2000, p. 318-319
  22. David-Elbiali 2000, p. 323-325
  23. David-Elbiali 2000, p. 328-329
  24. David-Elbiali 2000, p. 337
  25. Biljana Schmid-Sikimić, « civilisation de Hallstatt » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  26. « L’incinération la plus tardive actuellement connue (…) autour de  » et « On peut donc estimer que les tombes les plus récentes sous tumulus datent du VIe siècle av. J.-C. » (F. Mariéthoz, Rapport d'activités – Sion, la nécropole de Don Bosco – 2007-2010, mars 2011, Archéologie et Recherches Interdisciplinaires dans les Alpes)
  27. « Les fouilles archéologiques ont permis de placer le territoire des Lépontiens dans le val d'Ossola, le Haut-Valais (vallée de Binn), le Sopraceneri (où leur nom survit dans le nom moderne de la Léventine) et la Mesolcina. » (Gianluca Veltri, « Lépontiens » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.)
  28. « Ces raisons phonétiques, qui ne changent pas la traduction proposée, semble indiquer un lien dialectal plus proche du celtique de la Cisalpine (Italie du Nord) que de la Transalpine (Gaule du Sud). D'autre part, pendant tout l'âge du fer, les relations du Valais avec la Cisalpine occidentale sont très fortes, comme l'attestent les découvertes archéologiques et les auteurs antiques et le fait qu'on y écrive avec l'alphabet de Lugano et non avec l'alphabet grec comme dans le reste de la Gaule méridionale préromaine. » (Francesco Rubat Borel, L'inscription d'Ayent in Premiers bergers des Alpes — de la préhistoire à l'Antiquité, traduit de l'italien par Alessandra Antonini, Infolio, 2008, page 116)
  29. « La répartition des trouvailles de monnaies de ce type montre qu'en Valais central les Sédunes ont adopté ce numéraire : on en a retrouvé à Sion, à Bramois, à Saint-Léonard et sur le site du Mörderstein, dans la forêt de Finges. » (Wiblé 2008, p. 64)
  30. « Autre trait méridional : dès la seconde moitié du IIe siècle av. J.-C., un monnayage local est frappé chez les Véragres ; il se fonde strictement sur le numéraire en cours dans la Gaule cisalpine, la crachme padane, elle-même imitant le monnayage de Marseille. » (Patrice Curdy, Assises lointaines in Histoire du Valais, SHVR 2002, tome 1, page 72)
  31. François Wiblé, « Tarnaiae » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  32. Nathalie Pichard Sardet, « Col du Grand -Saint-Bernard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  33. Dion Cassius, Histoire romaine, Livre XXXIX, 5
  34. De Bello Gallico, III 6.
  35. Strabon (IV, 6, 7)
  36. « Un seul point est assuré : les quatre tribus du Valais (Uberi, Seduni, Veragri et Nantuates) sont nommées dans la liste des peuples alpins vaincus telle qu'elle figure sur le Trophée des Alpes, érigé en 7-6 av. J.-C. à La Turbie, au-dessus de Monaco. Leur soumission a dû avoir lieu entre 25 et 7, soit au moment de la conquête de la vallée d'Aoste, soit, plutôt, au moment de la campagne de Rhétie, en 16-15 av J.-C. » (Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses, 2e édition, Payot, Lausanne, 1986, page 54)
  37. « Les quatre tribus pourraient avoir été réunies au sein d'une ligue, si l'on en croit des inscriptions datant de Tibère et rédigées explicitement par les IIII civitates. Comme l'admettent plusieurs spécialistes contemporains, les bouleversements administratifs intervenus sous Claude doivent avoir conduit à regrouper les quatre civitates valaisannes en une seule, la civitas Vallensium, dont les habitants auraient été dotés du droit de cité latin (...) Certes, en l'absence de témoignages épigraphiques explicites, on ne peut exclure que les quatre civitates valaisannes aient conservé leur identité propre et leurs chefs-lieux, mais cela paraît peu probable : le nom même de Forum Claudii Vallensium indique que la cité dirigeait l'ensemble des Vallensii, les habitants du Valais. » (Regula Frei-Stolba, Anne Bielman, « Les civitates des régions alpines » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  38. « Dès cette époque, le Valais est certainement détaché de la province de Rhétie et Vindélicie pour devenir une province alpestre indépendante, souvent réunie à la Tarentaise sous l'autorité d'un même gouverneur impérial. » (François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, 2008, page 28)
  39. a et b « (...) dont la capitale est la nouvelle ville fondée par l'empereur, Forum Claudii Augusti (Marché de Claude Auguste), nom qui figure sur deux bornes milliaires gravées en  » (François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, 2008, page 27)
  40. « Plus tard, vraisemblablement pour la distinguer d'Aime-en-Tarentaise (ville créée elle aussi par Claude sur le versant occidental du col du Petit Saint-Bernard sous le nom de Forum Claudii Ceutronum), on lui donne le nom de Forum Claudii Vallensium (Marché de Claude des Valaisans). » (François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, 2008, page 28)
  41. (de) Rudolf Fellmann (trad. Ursula Gaillard), La Suisse gallo-romaine [« Die Römer in der Schweiz »], Lausanne, Payot, (réimpr. trad. 1992) [détail des éditions], p 103
  42. « Certains historiens pensent que la route, jalonnée de bornes milliaires datées de , a été rendue praticable aux chariots à cette occasion. Cette interprétation est sujette à discussion. Les documents topographiques antiques (Table de Peutinger, Itinéraire d'Antonin) et les découvertes archéologiques attestent l'itinéraire sans toutefois permettre d'en identifier les vestiges. Les tronçons de routes visibles depuis Bourg-Saint-Pierre, souvenirs de routes médiévales ou construites au XIXe siècle. considérés aujourd'hui encore à tort comme antiques, de même que les marches taillées dans le rocher facilitant ponctuellement le passage, visibles dans le dernier kilomètre de la montée au col en trois points, ne suffisent pas à valider l'hypothèse d'une route carrossable. » (Nathalie Pichard Sardet, Grand-Saint-Bernard, col du in Dictionnaire historique de la Suisse, 23 février 2009, « col du Grand-Saint-Bernard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.)
  43. Laurent Flutsch, L'Époque romaine ou la Méditerranée au nord des Alpes, 2005, page 80
  44. (en) « Gallo-Roman Museum - Martigny », sur waymarking.com (consulté le )
  45. « Le Valais semble avoir été épargné par les incursions des Alamans qui ravagent le Plateau suisse au cours de la seconde moitié du IIIe siècle de notre ère et qui furent vraisemblablement repoussés à la cluse de Saint-Maurice en 275- » (François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, 2008, page 37)
  46. « À Sion, une inscription, gravée en 377, commémore la réfection de bâtiments officiels (aedes augustae) par le gouverneur Pontius Asclepiodotus. Le monogramme du Christ y figure ; s'il n'est pas un rajout, il fait de ce document la plus ancienne inscription chrétienne datée de Suisse » (François Wiblé, Époque romaine in Histoire du Valais, SHVR 2002, tome 1, page 111)
  47. « En 381 de notre ère, saint Théodore, "évêque d'Octodure", signe les actes du concile d'Aquilée. » (François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, 2008, page 37)
  48. « Dès la fin de l'Antiquité, les échanges commerciaux se raréfient, les routes, mal entretenues sont infestées de brigands, les incursions des peuples "barbares" se font de plus en plus fréquentes et la population s'appauvrit. » (François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, 2008, page 38)
  49. « En 563 apr. J.-C. une montagne de ce nom s'écroule sur le territoire du Valais. (...) Il faut donc suivre Marius d'Avenches (Chron. a. 563), pour qui la montagne s'abîme simultanément sur un castrum et dans le Léman ; sa chute provoque un raz de marée jusqu'à Genève. » Justin Favrod, « Tauredunum » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  50. « Ces derniers [les Lombards], peuple germanique qui avait conquis Milan en 569, envahirent le Valais et pillèrent le monastère d'Agaune. Ils furent défaits par les Francs en 574 dans un combat près de Bex, comme le rapporte Marius d'Avenches. » (Jean-Pierre Felbert, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, Société d'histoire de la Suisse romande, 2006, page 56)
  51. « On a supposé que les incursions des Lombards passant par le Grand-Saint-Bernard ont rendu Martigny peu sûre ; d'autres historiens ont pensé que les évêques ont voulu s'éloigner de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune avec laquelle ils entretenaient, semble-t-il, de mauvais rapports. »(Éric Chevalley et Justin Favrod, Les évêchés et leurs métropoles in Les Pays romands au Moyen Âge, 1997, Payot, Lausanne, page 222)
  52. « Les ateliers du Moyen Age les plus anciens apparaissent sous les Mérovingiens (Genève, Lausanne, Avenches, Saint-Maurice, Sion, Bâle, Windisch). » (Daniel Schmutz, « Ateliers monétaires » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.)
  53. « Rodolphe II, fils de Rodolphe Ier, acquit en 934-935 le "Royaume de Provence" pour constituer le grand royaume de "Bourgogne-Provence" ou "Royaume d'Arles", qui demeura autonome jusqu'à la mort de Rodolphe III, en 1032. » (Jean-Pierre Felbert, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, Société d'histoire de la Suisse romande, 2006, page 63)
  54. a b c et d Jean-Pierre Felbert, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, Société d'histoire de la Suisse romande, 2006
  55. « En 972, l'abbé Maïeul de Cluny aurait été capturé par des Sarrasins sur le pont près de [Châtelard], dont l'origine reste obscure. » (Werner Meyer, « Châtelard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  56. « Notice contenant une image de la Charte de donation de 999 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  57. « En Suisse, les premiers seigneurs qui reçurent des droits régaliens furent les évêques de Bâle, Sion (tous deux en 999) et Lausanne (en 1011), grâce aux donations et inféodations de comtés faites par le roi de Bourgogne Rodolphe III. »(Ernst Tremp, « Droits régaliens » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  58. « L'évêque jouissait cependant de l'immédiateté impériale accordée en 1189. » (Jean-Pierre Felbert, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, Société d'histoire de la Suisse romande, 2006, page 108)
  59. « Le passage du col [du Grimsel] en 1211 par les troupes du duc de Zähringen, souvent mentionné dans la littérature ancienne, n'est pas attesté par les sources : Gestinun, où eut lieu selon la chronique la bataille contre les Valaisans, est plus probablement Niedergesteln en Valais central qu'Obergesteln dans la vallée de Conches. » (Hans von Rütte, « Grimsel, col du » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  60. Urs Martin Zahnd, « Confédération bourguignonne » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  61. a et b [PDF] Victor van Berchem, « Les dernières campagnes de Pierre II, comte de Savoie, en Valais et en Suisse », Revue historique vaudoise, vol. 15, no 9,‎ , p. 257-269 (lire en ligne).
  62. « En 1268, elle passe sous domination savoyarde et est rattachée à la châtellenie de Conthey. L'éloignement et l'absence de liaison la rendait difficilement contrôlable et lui assurait une assez large autonomie. Malgré certains privilèges, les habitants n'appréciaient guère la domination contheysanne et désiraient retourner sous la bannière sédunoise. »(Bernard Monnet, Hérémence in Dictionnaire historique de la Suisse, 9 avril 2008)
  63. Danielle Allet-Zwissig, « Ardon-Chamoson » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  64. Frédéric Giroud, « Charrat » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  65. Arthur Fibicher, « Mörel » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  66. Chantal Ammann- Doubliez, « Les chasses aux sorciers en Valais au Bas Moyen Âge - Deux sorciers du val d’Anniviers à la fin du XVe siècle : les notaires Pierre et Nycollin de Torrenté », Société d’Histoire du Valais romand,‎ (lire en ligne)
  67. Ulrich Pfister / UG, « Sorcellerie », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
  68. Gregor Egloff / AB, « Fründ, Hans », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
  69. Alexis Bétemps, « Aoste, val d' » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  70. André Hollenstein, « Paix perpétuelle (1516) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  71. Philipp Kalbermatter, « Mageran, Michel » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  72. « (...) ils révèlent la diffusion des idées révolutionnaires. Celles-ci se transmettent oralement. (...) Elles se propagent aussi par les pamphlets et les journaux, ces véhicules modernes des idées. »(Jean-Henry Papilloud, Le creuset révolutionnaire — 1798-1815 in Histoire du Valais, tome 3, SHVR, 2002, page 459)
  73. « Dans une société largement bâtie sur l'inégalité et l'arbitraire, les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité que la France lance à l'Europe sont reçus essentiellement à travers le miroir déformant des prêtres français réfractaires qui ont préféré l'exil à la prestation du serment civique. Nombreux dans le diocèse de Sion, ils entretiennent leurs hôtes des événements révolutionnaires et tonnent du haut de la chaire contre ces idées qui auraient nécessairement abouti à la fermeture des églises et à la Terreur. » (Jean-Henry Papilloud, Le creuset révolutionnaire — 1798-1815 in Histoire du Valais, tome 3, SHVR, 2002, page 457)
  74. « (...) la liberté, comme l'entend le plus grand nombre, est une chimère, et que cette liberté, d'ailleurs si aimable dans l'état de nature, est le germe de destruction le plus prompt et le plus actif pour la société. » (Code pénal pour le Bas-Vallais, 1794, page 1)
  75. « Les habitants de la vallée s'affranchirent progressivement de la dîme (1527-1786) et de toute juridiction (1790). » (Werner Bellwald, « Lötschental » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  76. « Le rachat des dernières redevances et servitudes féodales se fait de 1792 à 1804. » (Danielle Allet-Zwissig, « Anniviers, val d' » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  77. « L'apparition d'un arbre de la liberté à l'extrémité bernoise du pont de Saint-Maurice, le 26 janvier 1798, déclencha la révolution à Saint-Maurice où l'on planta un arbre de la liberté deux jours plus tard, sur le balcon de l'hôtel de ville. » (Jean-Pierre Felber, De l'Helvétie à la Suisse romande, page 264)
  78. Jean-Pierre Felber, De l'Helvétie à la Suisse romande, pages 264-265
  79. « En 1798, les Bas-Valaisans acquièrent leur indépendance et le nombre des dizains s'élève à dix (les sept anciens, plus Monthey, Saint-Maurice et Entremont). »(Rachel Siggen-Bruttin, Dizains in Dictionnaire historique de la Suisse, 24 janvier 2006)
  80. « Mais devant l'attachement des populations à la République helvétique symbolisé par le franchissement de la Gemmi en plein hiver par les délégués des communes pour témoigner de leur volonté de demeurer suisses, il constitue le Valais en une République indépendante (1802-1810) — en fait un protectorat dépendant étroitement de Paris. » (André Derivaz, La petite zone franche de Saint-Gingolph in Un Léman suisse — La Suisse, le Chablais et la neutralisation de la Savoie (1476-1932), Cabédita, 2002, page 97)
  81. « À l'avènement de la République valaisanne en 1802, la répartition désénale passe à douze (Martigny et Hérémence). » (Rachel Siggen-Bruttin, « Dizains » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  82. « À cette époque, le Valais se voit reprocher par Napoléon de protéger la contrebande. On est au moment du blocus continental que l'empereur organise contre l'Angleterre. Une loi française du 30 mai 1806 défend l'importation et le transit de marchandises anglaises sous peine de 600 francs d'amende. » (André Derivaz, La petite zone franche de Saint-Gingolph in Un Léman suisse — La Suisse, le Chablais et la neutralisation de la Savoie (1476-1932), Cabédita, 2002, page 97)
  83. « C'est alors que la France manifeste son intention de transporter sa ligne des douanes sur la frontière entre le Valais et la Suisse. Cette volonté est exprimée par ses trois commissaires aux affaires valaisannes, dans un rapport rédigé par Roederer et adressé à Champagny, ministre des Relations extérieures. Ce rapport date du 3 octobre 1810, peu avant l'annexion du Valais à la France. (André Derivaz, La petite zone franche de Saint-Gingolph in Un Léman suisse — La Suisse, le Chablais et la neutralisation de la Savoie (1476-1932), Cabédita, 2002, page 97)»
  84. « Ils [les Valaisans] ont cessé d'être Français de facto le 26 décembre 1813, et de jure le 30 mai 1814, en vertu du premier traité de Paris » (Émile Biollay, Des treize cantons du département (1813) aux treize dizains du canton (1815) in Annales valaisannes, 2e série, tome XIII, 1965, page 12)
  85. « Le 21 janvier, le jour même où il réduit à cinq le nombre des membres du gouvernement provisoire, Simbschen adresse à Stockalper une note par laquelle il supprime tous les tribunaux et juges mis en place par le régime français et rétablit le droit en usage avant l'année 1798. Cela représentait, du point de vue juridique, un recul épouvantable par rapport au code Napoléon. Non seulement les Statuta Vallesiae étaient rédigés en latin mais ils étaient encore manuscrits! Ils ne seront imprimés qu'en 1843. » (Émile Biollay, Des treize cantons du département (1813) aux treize dizains du canton (1815) in Annales valaisannes, 2e série, tome XIII, 1965, page 31-32)
  86. « Or, le sort du Valais était fixé : le 2 mai déjà, le baron de Schraut, ministre plénipotentiaire d'Autriche en Suisse, avait adressé à Simbschen une lettre où il enjoignait au Valais de demander son incorporation à la Suisse. Mais Simbschen, par mégarde, avait emporté cette lettre en Italie! Assez cavalièrement, il la retourne à Vukassovich, qui ne la reçoit que dans la nuit du 24 au 25 mai. » (Émile Biollay, Des treize cantons du département (1813) aux treize dizains du canton (1815) in Annales valaisannes, 2e série, tome XIII, 1965, page 29)
  87. « Il résulte de ce rapport que le Valais ne sera admis comme canton que si sa constitution est agréée par les ministres des puissances alliées et par la Diète fédérale. »(Émile Biollay, Des treize cantons du département (1813) aux treize dizains du canton (1815) in Annales valaisannes, 2e série, tome XIII, 1965, page 33)
  88. Philipp Kalbermatter, « Diète (VS) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  89. Gérard et Sylvia Arlettaz, Les conflits de l'intégration politique in Histoire du Valais, tome 3, SHVR, 2002, pages 515-518
  90. a et b Histoire du diocèse de Sion
  91. Pierre Carruzo, « Nendaz » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  92. Rolf Gisler-Jauch, « Furka-Oberalp (FO) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  93. Jean-Yves Gabbud, « Constituante: Le Valais votera », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  94. Jean-Yves Gabbud, « Constituante: coup de théâtre au PDC du Valais romand », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  95. « La Constitution valaisanne sera révisée par une constituante », RTS,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie générale[modifier | modifier le code]

  • (collectif), Dictionnaire historique de la Suisse, Éditions Gilles Attinger, Hauterive (NE), 2002-2014 (12 tomes parus sur 13) ; édition en ligne.
  • (collectif), Histoire du Valais, Annales valaisannes 2000-2001, Société d'histoire du Valais romand, Sion, 2002.
  • (collectif), Vallis poenina, le Valais à l'époque romaine, Catalogue de l'exposition, Musée cantonal d'archéologie, Sion, 1998.
  • René Arbellay, Le Valais: chroniques illustrées de la préhistoire au XXIe siècle, Loye-Grône, .
  • Émile Biollay, « Des treize cantons du département (1813) aux treize dizains du canton (1815) », Annales valaisannes, Sion, Société d'histoire du Valais romand, 2e série, t. XIII,‎ .
  • Mireille David-Elbiali, « La Suisse occidentale au IIe millénaire av. J.-C.: chronologie, culture, intégration européenne », Cahiers d'archéologie romande, Lausanne, no 80,‎ .
  • Jean-Pierre Felbert, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, Société d'histoire de la Suisse romande, .
  • Alain Gallay, De la chasse à l'économie de production en Valais: un bilan et un programme de recherche, Département d'anthropologie de l'Université de Genève, .
  • Alain Gallay, « Les sociétés mégalithiques », Le Savoir suisse, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, no 37,‎ .
  • Grégoire Ghika, La fin de l'état corporatif en Valais et l'établissement de la souveraineté des dizains au XVIIe siècle (Thèse no 450), Faculté de droit de l'Université de Genève, .
  • Jean-Luc Rouiller, « Le Valais par les dates : une chronologie des origines à nos jours », Annales valaisannes, Sion, Société d'histoire du Valais romand,‎ .
  • François Wiblé, Martigny-la-Romaine, Fondation Pierre Gianadda, .