Homme de Lantian — Wikipédia

Homme de Lantian
Image illustrative de l’article Homme de Lantian
Crâne de l'homme de Lantian
Coordonnées 34° 09′ nord, 109° 18′ est
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Province Shaanxi
Xian Lantian
Localité voisine Gongwangling
Daté de 1,63 Ma
Période géologique Pléistocène inférieur
Époque géologique Paléolithique inférieur
Découvert le 1963
Particularités plus ancien fossile humain important trouvé en Chine
Identifié à Homo sp.
Géolocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Homme de Lantian
Géolocalisation sur la carte : Shaanxi
(Voir situation sur carte : Shaanxi)
Homme de Lantian

L'Homme de Lantian est le nom donné à une calotte crânienne fossile appartenant au genre Homo, datée de 1,63 million d'années, découverte en 1963 dans le xian de Lantian, dans la province du Shaanxi, en Chine.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le xian de Lantian se trouve dans la province du Shaanxi, en Chine centrale, entre la rivière Wei au nord et les monts Qinling au sud, à l'extrémité méridionale du plateau de Lœss. On a mis au jour dans cette région plusieurs sites préhistoriques, celui de Shangchen, où ont été découverts des outils lithiques datés de 2,1 Ma, et deux sites qui ont livré des fossiles humains ancien : Chenjiawo (Lantian, localité 63-709) et Gongwangling (Lantian, localité 63-706). Seul le site de Gongwangling est traité dans le présent article, le site de Chenjiawo étant nettement plus récent.

Historique[modifier | modifier le code]

Les fossiles humains de Gongwangling furent découverts en 1963. Ils ont été décrits pour la première fois en 1964 par J. K. Woo.

Description[modifier | modifier le code]

Les fossiles comprennent une calotte crânienne, plusieurs éléments fragmentaires de la face (os du nez, maxillaire droit), et une dent isolée. La calotte crânienne montre un fort torus sus-orbitaire (vue de face), et une forte constriction post-orbitaire (vue de dessus), qui sont des caractères archaïques.

Le volume endocrânien est estimé à 780 cm3, ce qui est inférieur à la fourchette généralement admise pour l'espèce Homo erectus (900 à 1 200 cm3). En 2022, une tomographie détaillée des six dents confirme cependant l'appartenance de l'Homme de Lantian à l'espèce H. erectus, et montre qu'il s'inscrit dans la tendance évolutive conduisant des fossiles connus du Pléistocène inférieur à ceux du Pléistocène moyen en Asie de l'Est[1],[2].

Datation[modifier | modifier le code]

La datation du site de Gongwangling a été plusieurs fois révisée à la hausse : 1,15 million d'années en 1989, 1,22 Ma en 2008.

En 2001, Zhu Zhao-Yu (朱照宇), géologue à l'institut de géochimie de Guangzhou, entama avec son équipe une nouvelle étude sur le site, qui conduisit à publier en 2015 une datation révisée à 1,63 million d'années[3],[4]. Les auteurs de cette étude expliquent que la géologie du site est plus complexe qu'envisagé par les précédentes études, lesquelles n'auraient pas pris en compte certains facteurs ayant un impact sur la datation.

Le crâne de Gongwangling est à ce jour le plus ancien fossile humain important trouvé en Chine, d'autres fossiles peut-être plus anciens étant soit très fragmentaires (dents isolés), soit contestés sur leur attribution ou leur datation.

Industrie lithique[modifier | modifier le code]

On a trouvé non loin du crâne de Gongwangling des outils lithiques, mais ils ne sont pas strictement associés aux fossiles du point de vue stratigraphique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Sabatier, « Des dents archaïques, mais au sens strict », Pour la science, no 538,‎ , p. 12-13.
  2. (en) Lei Pan, Clément Zanolli, María Martinón-Torres, José María Bermúdez de Castro, Laura Martín-Francés et al., « Early Pleistocene hominin teeth from Gongwangling of Lantian, Central China », Journal of Human Evolution, vol. 168,‎ , article no 103212 (DOI 10.1016/j.jhevol.2022.103212).
  3. (en) Zhao-Yu Zhu, « New dating of the Homo erectus cranium from Lantian (Gongwangling), China », Journal of Human Evolution, vol. 78,‎ , p. 144–157 (ISSN 0047-2484, PMID 25456822, DOI 10.1016/j.jhevol.2014.10.001)
  4. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 103

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]