Hyperthermie — Wikipédia

Hyperthermie
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Image illustrative de l’article Hyperthermie
Thermomètre médical montrant une température de 38,7 °C.
CIM-9 780.6
DiseasesDB 18924
MeSH D005334
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L'hyperthermie, appelée aussi coup de chaleur ou insolation, se réfère à une élévation anormale de la température à l'intérieur des cellules, d'un organe ou des organismes homéothermes qui doivent maintenir leur température interne grâce des mécanismes de thermorégulation physiologique et de thermorégulation comportementale (recherche de zones ombragées, contact avec des éléments frais, entrée dans l'eau …) permettant d'augmenter les pertes de chaleur[1]. Ce phénomène est généralement associé à l'homme lorsque la température corporelle dépasse le seuil de normothermie (37 à 37,5 °C). Cette augmentation est due à l'accumulation de chaleur issue de l'environnement, et elle peut être locale ou générale.

L'hyperthermie peut résulter :

  • d'une exposition à la chaleur du Soleil : c'est l'« insolation » appelée parfois, depuis 1919, « coup de bambou »[2] ;
  • d'une exposition à la chaleur ambiante (canicule, ambiance industrielle, incendie) : c'est le « coup de chaleur classique » ;
  • d'un effort intense avec une mauvaise évacuation de la chaleur (à cause d'une ambiance trop chaude et humide ou de vêtements trop isolants) : c'est le « coup de chaleur d'exercice » (CCE) ou « d'effort » ;
  • de l'effet de certaines substances comme la MDMA (ecstasy), l'hyperthermie provoquée peut d'ailleurs être fatale au consommateur[réf. nécessaire].

S'il n'existe pas de consensus concernant un seuil à partir duquel l'hyperthermie serait dangereuse, certains auteurs estiment en se basant sur des données animales que le système nerveux central pourraît présenter des signes de souffrance à partir de 41,5 °C[3].

Différence avec la fièvre[modifier | modifier le code]

Il faut noter la différence entre fièvre et hyperthermie :

  • la fièvre est une des composantes de la réaction inflammatoire primaire. Le « thermostat » central indique une valeur de référence plus élevée qu'à l’accoutumée pour faciliter la « lutte contre les agresseurs ». L'élévation de la température corporelle est produite par le corps.
  • Par contre l'hyperthermie résulte de l'accumulation de chaleur exogène c'est-à-dire issue de l'environnement et non pas produite par le corps.

Bien que les deux mots soient souvent pris comme synonymes, utiliser hyperthermie au lieu de fièvre est impropre.

Symptômes[modifier | modifier le code]

Les symptômes d'un « coup de chaleur classique » sont généralement les suivants : étourdissements, nausées, vomissements, sudation excessive, maux de tête et, occasionnellement, de la somnolence.

Pour ce qui est du « coup de chaleur d'exercice », les symptômes sont généralement les mêmes que pour le « coup de chaleur classique » mais, dans le cas présent, il est fréquent d'observer la perte de couleur dans le champ de vision, « voir blanc ».

Dans des cas extrêmes l'hyperthermie peut entrainer la mort[4],[5].

Traitement[modifier | modifier le code]

Traitement du coup de chaleur (classique ou d'effort) :

  • surveillance de la température (monitoring) ;
  • refroidissement du malade (déshabiller, appliquer des linges froids et humides, lavage gastrique froid en milieu spécialisé, ventilation de l'air, le bain glacé est déconseillé[6]) ;
  • aucun médicament n'est efficace dans le traitement du coup de chaleur (ni salicylés, ni paracétamol…) ;
  • mesures d'hydratation (autant que possible) et de remplissage (en milieu spécialisé)

Fécondité masculine[modifier | modifier le code]

L'hyperthermie testiculaire ou scrotale est associée à une altération de la spermatogenèse. Chez l'homme, la valeur moyenne de la température testiculaire se situe entre 33 °C et 34 °C.

Certaines situations entraînant une élévation thermique du testicule pourraient être responsables d'une infécondité masculine telles qu'une fièvre prolongée, le port de pantalons serrés, une varicocèle ou une cryptorchidie[7].

De nombreuses études ont mis en évidence que l'hyperthermie testiculaire peut être utilisée comme méthode de contraception masculine thermique grâce au maintien des testicules dans la poche inguinale en position de cryptorchidie artificielle[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) G. Causey Whittow, Comparative Physiology of Thermoregulation. Mammals, Elsevier Science, , p. 89-111.
  2. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, t. 1, Paris, Dictionnaire Le Robert, (1re éd. 1992), 1381 p. (ISBN 2-84902-248-9)
  3. J. Haveman, P. Sminia, J. Wondergem et J. van der Zee, « Effects of hyperthermia on the central nervous system: what was learnt from animal studies? », International Journal of Hyperthermia: The Official Journal of European Society for Hyperthermic Oncology, North American Hyperthermia Group, vol. 21, no 5,‎ , p. 473–487 (ISSN 0265-6736, PMID 16048843, DOI 10.1080/02656730500159079, lire en ligne, consulté le )
  4. https://www.ouest-france.fr/region-occitanie/herault/herault-trois-personnes-decedent-cause-de-la-chaleur-5059344
  5. « Nicolas Gigot, d’Esneux, décède d’une hyperthermie après un entraînement avec son club de rugby: le cadeau de sa maman au CHU du Sart Tilman », sur sudinfo.be, (consulté le )
  6. « Médecine tropicale », sur medecinetropicale.free.fr (consulté le )
  7. Hyperthermie scrotale et infécondité masculine. Mieusset R., Bujan L., Mansat A., Pontonnier F. Progrès en urologie. 1992, vol. 2, no1, p. 31-36.
  8. MIEUSSET R., BUJAN L. : The potential of mild testicular heating as a safe, effective and reversible contraceptive method for men. Int. J. Androl., 1994 ; 17 : 186-191.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]