Tass (agence de presse) — Wikipédia

Tass
(ru) ТАСС
logo de Tass (agence de presse)
illustration de Tass (agence de presse)
Bureaux de l'agence Tass à Moscou.

Création
Fondateurs Conseil des commissaires du peuple de l'URSS.
Forme juridique Entreprise publique.
Siège social 2, boulevard Tverskoï, Moscou
Drapeau de la Russie Russie
Direction Andreï Kondrachov (ru)
Activité Agence de presse.
Produits Nouvelles.
Effectif 1 500Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web http://tass.ru/
Société précédente Telegraph Agency of the Soviet Union (d) et Agence télégraphique russeVoir et modifier les données sur Wikidata

Tass (en russe : ТАСС), acronyme de Telegrafnoïe aguentstvo Sovietskovo Soïouza (en cyrillique : Телеграфное Агентство Советского Союза) (Agence télégraphique de l'Union soviétique), de 1992 à 2014 « Itar-Tass » (ИТАР-ТАСС)[1], est une des principales agences de presse de Russie, avec Rossia Segodnia et Interfax. Financée par le Kremlin, elle est utilisée comme agence de propagande et diffuse notamment de la désinformation lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Description[modifier | modifier le code]

Au XXIe siècle, c'est une entreprise qui produit tous les jours sept cents pages de nouvelles, juste en dessous de son apogée durant l'ère soviétique. Elle a 74 bureaux et agences en Russie et dans les autres États de la Communauté des États indépendants (CEI) et 65 bureaux dans 62 pays étrangers. Son président est Sergueï Mikhaïlov qui a succédé en à Valery Ignatenko. Son siège se trouve rue Bolchaïa Nikitskaïa au centre de Moscou.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le président de Itar-Tass Valery Ignatenko discutant avec le président russe Dmitri Medvedev en 2009.

C'est le , lors d'une réunion des ministres des Finances, de l'Intérieur et des Affaires étrangères russes, que l'ancêtre de Tass est mis sur pied sous le nom d’Agence télégraphique de Saint-Pétersbourg (ATSP). Elle a pour but de fournir des informations politiques, économiques et toute autre information qui pourrait intéresser le public sur la Russie et l'étranger. C'est le qu'elle débute officiellement ses activités.

Le , un jour après que la ville de Saint-Pétersbourg fut renommée Pétrograd, l'agence change également de nom pour devenir l’Agence télégraphique de Pétrograd (ATP). Le gouvernement d'alors décrète qu'elle est la seule agence de presse de l'État.

Le , ATP change à nouveau de nom pour devenir l'Agence télégraphique russe, ou « Agence de presse télégraphique russe » (APTR). Et le , elle devient l’« Agence télégraphique de l'Union soviétique » (ou Телеграфное агентство Советского Союза - Telegrafnoïe aguentstvo Sovietskogo Soïouza (Tass)), par un décret du Præsidium du Soviet suprême de l'Union soviétique. Elle est également appelée « Agence de presse Rosta[2] », dirigée par Jacques Doletzky. Le , Jacques Doletzky, signa, avec les représentants de Havas et de Reuter réunis à Paris, un accord de coopération et, en , l'agence Tass se substitua à l'agence Rosta dans tous les contrats avec l'étranger.

Durant l'ère soviétique, Tass est la principale source d'informations de tous les médias présents en Union soviétique[3]. En France, les correspondants de Tass sont envoyés pour des missions temporaires dans les années 1930, parmi eux Nikolaï Palgounov. Un poste de correspondant soviétique permanent à Paris sera créé en 1946.[réf. nécessaire]

Durant le milieu des années 1980, Tass est à son apogée et comprend quatorze antennes régionales :

Tass a des bureaux et des correspondants dans cent dix pays, avec une parution journalière de 750 pages de nouvelles, traduites en huit langues. Elle emploie près de cinq mille personnes, dont environ mille journalistes.

En 1992, après la chute de l'Union soviétique, son nom change pour devenir Itar-Tass (Itar signifiant en russe : Информационное телеграфное агентство России, ou en français « Agence d'information télégraphique de Russie »).

En 2014, elle reprend son ancien nom Tass (en russe : ТАСС pour Телеграфное агентство Советского Союза, en français « Agence télégraphique de l'Union soviétique»).

C'est depuis devenu une entreprise publique.

Agence d’État : rôle dans la propagande et la désinformation[modifier | modifier le code]

L'agence est sous la domination du gouvernement russe, qui le finance, de même que les agences Sputnik, RT[4],[5]. Tass, de même que RIA Novosti[6], diffuse la propagande du Kremlin, notamment la propagande de guerre et la désinformation visant à nier puis à justifier l'invasion de l'Ukraine par la Russie[7],[8], relayée également par des milieux complotistes[9] et faux sites internet[10], ainsi que de fausses informations[11] sur l'Ukraine et les pays alliés de l'Ukraine, dont la France[12],[13],[14].

En mars 2022, l'agence de presse Reuters annonce retirer Tass de ses partenaires, le contenu TASS étant décrit comme non « conforme aux principes de confiance de Thomson Reuters »[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « L’agence de presse russe Itar-Tass revient à son nom d’origine Tass », Le Soir, lesoir.be, .
  2. « Un siècle de chasse aux nouvelles : de l'agence d'information Havas », par Pierre Frédérix, 1959, p. 345.
  3. Dimitri Filimonov, Raconter la France aux Soviétiques : une histoire du journalisme international en URSS entre 1946 et 1958, copyright 2021 (ISBN 978-2-204-14629-6 et 2-204-14629-3, OCLC 1272861970, lire en ligne)
  4. (en-US) « Russia-Ukraine Disinformation Tracking Center », sur NewsGuard (consulté le )
  5. (en-US) « Russian disinformation in Europe: justifying violence and spreading propaganda », sur Aspenia Online, (consulté le )
  6. (en-GB) « As war in Ukraine evolves, so do disinformation tactics », sur POLITICO, (consulté le )
  7. « Guerre en Ukraine: Tass, le relais de la propagande russe », sur Le Figaro, (consulté le )
  8. « Propagande: comment Moscou raconte la guerre en Ukraine aux lycéens russes - Le Temps », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. « Guerre en Ukraine : comment la Russie s'appuie sur la sphère complotiste pour diffuser sa propagande », sur La Revue des Médias (consulté le )
  10. « La France met au jour un vaste réseau de sites de désinformation russes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Russian propaganda spreads lies about Ukrainian pilot switching over to Russia », sur Ukrainska Pravda (consulté le )
  12. « Quand le chef des renseignements extérieurs russes s'affiche en première ligne de la propagande », sur France 24, (consulté le )
  13. (en) Justine Brabant, Matthieu Suc, « The inside story of France's battle against Russian disinformation », sur Mediapart, (consulté le )
  14. « Guerre en Ukraine : Paris dénonce la désinformation de Moscou sur l’envoi de soldats français », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  15. « Reuters removes TASS Russian news agency from its content marketplace », Reuters,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]