IXe siècle av. J.-C. — Wikipédia

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Voir aussi : Liste des siècles, Chiffres romains

Événements[modifier | modifier le code]

  • Vers 850-750 av. J.-C. : transition entre le subboréal et le subatlantique ; dégradation du climat, qui devient plus frais et plus humide. La tendance va en s’accentuant jusqu’au VIe siècle[1]. Maximum glaciaire attesté par la tourbière du glacier de Fernau (Tyrol), entre 900 av. J.-C. et 300 av. J.-C. Il s’agit de deux poussées glaciaires successives, dont chacune se prolonge pendant deux ou trois siècles, séparées par un intervalle de retrait pendant un siècle et demi[2].

Afrique[modifier | modifier le code]

  • Vers 900 av. J.-C. : fondation du royaume de Koush avec pour capitale Napata. Vers 780 av. J.-C. Alara est le premier roi attesté, auquel succède son frère Kachta vers 760 av. J.-C.[3].
Statue-colonne féminine Nok (détail). Hauteur : 48 cm. Datation: 900 à 1500 ans.
  • Vers 900 av. J.-C.-200 apr. J.-C. : culture de Nok au Nigeria. Œuvres de terre cuite (têtes et bustes)[4]. Des populations venues du Nil, de la région de Napata, auraient suivi les vallées de l’oued Milk, de l’oued Houar et du Bahr al-Ghazal, puis contourné le lac Tchad et se seraient installées par la Komadougou Yobé dans la région du plateau de Baoutchi où des néolithiques soudanais devaient développer au Ier millénaire une très belle civilisation, appelée « Nok Figurine Culture », qui connaît quelques siècles av. J.-C. la métallurgie du fer[5].

Amérique[modifier | modifier le code]

La stèle de Raimondi, monolithe de trois mètres de haut découvert sur le site de Chavín de Huantar au Pérou par Antonio Raimondi.
  • Vers 900 av. J.-C. : destruction du site de San Lorenzo (Mexique)[6]. Le site de La Venta devient le principal centre cérémoniel des Olmèques en Mésoamérique (900 av. J.-C./400 av. J.-C.)[7]. Les Olmèques établissent des relations commerciales pour se procurer des matières premières : basalte, obsidienne, cinabre, serpentine, jade et or. Le culte de l’homme-jaguar implique l’existence de prêtres. Une classe de guerriers, capturant des esclaves et faisant régner l’ordre devait exister. La Venta est construite selon un motif axial qui influencera pendant plusieurs siècles le développement urbain en Amérique centrale. L’ensemble du tracé de l’enceinte cérémonielle a été interprété comme un masque de jaguar stylisé. Une pyramide de terre d’environ 34 m de haut, une des plus anciennes de Mésoamérique, est érigée au centre d’un complexe de temples et de cours ouvertes, dont l’une est bordée de colonnes de basalte de 3 m de haut. Les Olmèques sont les premiers à utiliser la pierre dans leur architecture et leur sculpture, bien que les blocs doivent être acheminés des monts Tuxtla, à environ 100 km à l’ouest de Tula.
  • 850-200 av. J.-C. : apogée du site de Chavín de Huántar, dans les Andes[8]. Immense complexe cultuel, avec une monumentale plate-forme en pierre, creusée de passages et de chambres, qui renferment les objets du culte. La « grande image », sculpture de 4,5 m de hauteur, est toujours en place : elle représente une divinité avec des crocs proéminents, une bouche hurlante et des cheveux serpentiformes. Le panthéon est rempli de jaguars, d’aigles, de caïmans, de serpents et de figures anthropomorphiques avec ces mêmes attributs.

Asie[modifier | modifier le code]

Illustration manuscrite de la bataille de Kurukshetra. Le Mahābhārata décrit la bataille de dix-huit jours qui oppose les Kaurava (descendants des Kuru) à leurs cousins les Pândava. Les Kaurava sont décimés, mais les Pândava ne se réjouissent pas de leur victoire. Leur chef Yudhisthira est couronné roi et célèbre un grand sacrifice, puis se retire du monde[10].
  • Vers 900 av. J.-C. : date probable de la bataille de Kurukshetra, en Inde ; défaite des aryens à l’issue de la guerre du Mahābhārata qui marque le début du Kali Yuga (ère des querelles) en 3102 av. J.-C. selon la tradition[11]. L’épopée du Mahābhārata relate plus vraisemblablement des événements du début du IXe siècle av. J.-C. Vers cette époque, le centre de la vie politique et culturelle s’est déplacé vers le Doāb gangétique et la capitale des Kuru, Hastinâpura ou Asandîvant. Les Aryens ont dû progresser vers l’est et fonder des royaumes dans le Kosala, à l’est du Doāb, et à Kasî, dans la région de Vârânasî (Bénarès). Le Kosala est le royaume de Rāma, héros de la deuxième grande épopée, le Rāmāyana. Les sources les plus anciennes le disent roi de Vârânasî[12].

Proche-Orient[modifier | modifier le code]

Représentation d’une tour de siège et d’un bélier), bas-relief assyrien du IXe siècle av. J.-C.
  • 883-610 av. J.-C. : la Phénicie est sous domination assyrienne[15].
  • Vers 860-590 av. J.-C. : royaume d’Urartu autour du lac de Van[16]. Sa puissance et sa force militaire lui permettent de résister au pouvoir assyrien.
  • Vers 850 av. J.-C. : construction d’un sanctuaire à Kition[17], premier comptoir phénicien à Chypre, peut-être fondé par Abibaal, père de Hiram de Tyr, avant 970 av. J.-C.[15].

Europe[modifier | modifier le code]

Cuirasses en bronze de Marmesse (transition Bronze-Fer, vers 950 à 780 av. J.-C. Musée d'archéologie nationale.)
  • Vers 900-800 av. J.-C. : transition entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer en Europe occidentale entre le Hallstatt B2-3 et le Hallstatt C1[1]. Des sites fortifiés (oppidum) se développent sur les collines (Goldberg, en Allemagne, de Wittnauer Horn en Suisse, Krašovice et Prague-Hloubétinen Bohème[18]). Les habitants des villages de l’Europe tempérée ont des soucis de défense : palissades à Choisy-au-Bac (Oise), enceintes fortifiées de Catenoy (Oise) et de Hohlandsberg (Haut-Rhin), construction de forts en palissade de bois en Allemagne du nord et dans l’aire lusacienne (800, 700 av. J.-C.) trahissant la multiplication des heurts guerriers et de moyens plus sophistiqués (emploi de chevaux et de chars de combat)[19]. La métallurgie du bronze est de plus en plus tournée vers la production d’armes ou d’objets de parade : cuirasses de Fillinges (Savoie) et de Marmesse (Haute-Marne) visiblement destinées aux offrandes[20], roues, boucliers, casques. Les villages littoraux des lacs français ou suisses (palafittes) sont abandonnés en quelques années[1] (vers 850-800 av. J.-C.). De nombreux indices semblent accréditer la thèse d’incendies criminels. L’insécurité se traduit également par la brusque augmentation de l’habitat en grotte à relativement haute altitude[20]. Les réseaux commerciaux se raréfient pour des raisons inconnues. Les productions s’en ressentent : l’orfèvrerie décline, des objets de bronze sont récupérés par les métallurgistes et enfouis dans des cachettes. Il y a crise économique ou crise de société.

Italie[modifier | modifier le code]

Urne biconique caractéristique de la culture de Villanova.
  • Fin du IXe siècle av. J.-C. : stèle de Nora, réputée le plus ancien document écrit d’Europe occidentale. L’écriture apparait en Sardaigne par l’intermédiaire des Phéniciens[31].

Monde grec[modifier | modifier le code]

Vase du géométrique ancien, vers 875-850 av. J.-C., Palais Kinský, Prague.
  • Vers 900-700 av. J.-C. : En Grèce, fin de la « période protogéométrique » (1050 à 900 av. J.-C.), et début de la période « géométrique » (900 à 700 av. J.-C.)[32]. Il apparaît en Attique, puis rapidement en Eubée et en Argolide une céramique différente, innovante dans les formes avec utilisation d’un tour plus rapide, dans le décor avec des motifs en demi-cercles ou de cercles concentriques peints au compas. Période de relatif isolement des différentes régions grecques[33]. À Athènes, l’étude des tombes révèle l’émergence de familles dominantes qui annonce l’aristocratie archaïque. La hiérarchie sociale n’est plus celle des sociétés palatiales à pouvoir centralisé[34].
Guerrier entre deux chevaux, col d'une amphore à col attique géométrique, vers 800-775 av. J.-C.
  • Vers 850-750 av. J.-C. : époque géométrique moyen en Grèce. Apparition de décors figurés dans la céramique grecque (chevaux, oiseaux, guerriers). Premiers temples à Samos, Érétrie et Thermos[32]. Mise au point de l’alphabet grec. Reprise du commerce et de l’industrie (IXe – VIIe siècles). Communication entre les régions égéennes, échanges avec le Proche Orient attestés par des céramiques grecques datées sur le site d’Al-Mina (en) après 825 av. J.-C.[34]. La propriété individuelle prend de l’importance. Riches tombes à Athènes et à Lefkandi (Eubée), symboles de la prospérité d’une classe sociale enrichie par le commerce avec l’orient. Prospérité de Chalcis grâce à la métallurgie. Changement d’ordre social ou démographique en Eubée. La communauté essentiellement agricole jusqu’alors, s’ouvre au commerce (Macédoine, Cyclades, Chypre)[35].
  • Les Doriens fondent quatre villages qui forment Sparte par leur synœcisme à la fin du siècle[36].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Olivier Buchsenschutz, L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe : Ier siècle), Presses universitaires de France, , 512 p. (ISBN 978-2-13-065331-8, présentation en ligne)
  2. Robert Vivian, Les glaciers des Alpes occidentales, Imprimerie Allier, (présentation en ligne)
  3. Corinne Julien, Histoire de l'humanité : 3000 à 700 av. J.-C, UNESCO, , 1402 p. (ISBN 978-92-3-202811-2, présentation en ligne)
  4. Ali Moussa Iye, Albert Ollé-Martin et Violaine Decang (trad. de l'anglais), Histoire de l'humanité : 1789-1914, vol. 6, Paris, UNESCO, , 1519 p. (ISBN 978-92-3-202815-0, présentation en ligne)
  5. Robert Cornevin et Marianne Cornevin, Histoire de l'Afrique : des origines à nos jours avec 20 cartes, Payot, (présentation en ligne)
  6. Matthew Williams Stirling, Michael D. Coe, David C. Grove, The Olmec & Their Neighbors : Essays in Memory of Matthew W. Stirling, Dumbarton Oaks, (présentation en ligne)
  7. The Cambridge World History : A World with States, Empires and Networks 1200 BCE–900 CE, vol. 4, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-316-29830-5, présentation en ligne)
  8. Précolombiens d’Amérique du Sud, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-85229-758-6, présentation en ligne)
  9. Neil Asher Silberman, Alexander A. Bauer, The Oxford Companion to Archaeology, vol. 1, OUP USA, , 2128 p. (ISBN 978-0-19-973578-5, présentation en ligne)
  10. Jean Derive, L'épopée : unité et diversité d'un genre, Karthala, , 262 p. (ISBN 978-2-84586-258-6, présentation en ligne)
  11. Bibek Debroy, The Mahabharata, vol. 3, Penguin UK, , 648 p. (ISBN 978-81-8475-293-9, présentation en ligne)
  12. Michel Boivin, Histoire de l'Inde : « Que sais-je ? » n° 489, Presses universitaires de France, , 128 p. (ISBN 978-2-13-073032-3, présentation en ligne)
  13. Pradhan Sv, The Elusive Aryan s : Archaeological Search and Vedic Research; The Origin of the Hindus, Cambridge Scholars Publishing, , 315 p. (ISBN 978-1-4438-6592-0, présentation en ligne)
  14. Maurice Sartre, Empires et cités dans la méditerranée antique, Tallandier, , 352 p. (ISBN 979-10-210-2360-4, présentation en ligne)
  15. a et b Josette Elayi, Histoire de la Phénicie, , 356 p. (ISBN 978-2-262-04325-4, présentation en ligne)
  16. Benjamin Edidin Scolnic, If the Egyptians Drowned in the Red Sea where are Pharaoh's Chariots? : Exploring the Historical Dimension of the Bible, University Press of America, , 198 p. (ISBN 978-0-7618-3147-1, présentation en ligne)
  17. Librairie Droz, Annuaire 1978-1979 de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, IVe section (ISBN 978-2-600-05338-9, présentation en ligne)
  18. Histoire de l'humanité, vol. 3, UNESCO, (ISBN 978-92-3-202812-9, présentation en ligne)
  19. Christiane Éluère, L'Europe des Celtes, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 158), (présentation en ligne)
  20. a et b Marcel Otte, La protohistoire, Bruxelles/Paris, De Boeck Supérieur, , 382 p. (ISBN 978-2-8041-5923-8, présentation en ligne)
  21. (en) J. P. Mallory et Douglas Q. Adams, Encyclopedia of Indo-European culture, Taylor & Francis, , 829 p. (ISBN 978-1-884964-98-5, présentation en ligne), p. 651
  22. Alain Hus, Les siècles d'or de l'histoire étrusque (675-475 avant J.-C.), Latomus, (présentation en ligne)
  23. Alain Hus, Les Étrusques et leur destin, Picard, , 365 p. (ISBN 978-2-7084-0047-4, présentation en ligne)
  24. Pierre Milza, Histoire de l'Italie : Des origines à nos jours, Fayard, , 1104 p. (ISBN 978-2-213-64034-1, présentation en ligne)
  25. a et b H.H. Scullard, A History of the Roman World 753-146 BC, Routledge, , 576 p. (ISBN 978-1-317-70964-0, présentation en ligne)
  26. J. P. Mallory, Douglas Q. Adams, op. cit, p. 233.
  27. J. P. Mallory, Douglas Q. Adams, op. cit, p. 183.
  28. J. P. Mallory, Douglas Q. Adams, op. cit, p. 318.
  29. Pierre Lévêque, Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, , 376 p. (ISBN 978-2-13-066408-6, présentation en ligne)
  30. Archéologia, Numéros 297 à 302, A. Fanton., (présentation en ligne)
  31. Olivier Masson et Maurice Sznycer, Recherches sur les Phéniciens à Chypre, Librairie Droz, , 149 p. (ISBN 978-2-600-03303-9, présentation en ligne)
  32. a et b Claude Baurain, Les Grecs et la Méditerranée orientale. Des « siècles obscurs » à la fin de l'époque archaïque, Presses universitaires de France, , 720 p. (ISBN 978-2-13-073806-0, présentation en ligne)
  33. Jean-Nicolas Corvisier, Les Grecs à la période archaïque : (milieu du IXe siècle à 478 av. J.-C.), Ellipses, (présentation en ligne)
  34. a et b Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique : Des origines à la fin du VIe siècle, Points, , 225 p. (ISBN 978-2-7578-4500-4, présentation en ligne)
  35. David Sacks et Oswyn Murray, A Dictionary of the Ancient Greek World, Oxford University Press, , 306 p. (ISBN 978-0-19-511206-1, présentation en ligne)
  36. Françoise Ruzé, Le monde grec antique, Hachette Éducation Technique, , 352 p. (ISBN 978-2-01-181834-8, présentation en ligne)