Invasion soviétique de la Géorgie — Wikipédia

Invasion soviétique de la Géorgie
Description de cette image, également commentée ci-après
Entrée de l'Armée rouge à Tbilissi le 25 février 1921.
Informations générales
Date 15 février
Lieu Géorgie
Issue Victoire soviéto-turque, établissement de la République socialiste soviétique de Géorgie.
Belligérants
République socialiste fédérative soviétique de Russie
Drapeau de la Turquie Turquie
République démocratique de Géorgie
Commandants
Anatoli Gekker
Mikhail Velikanov (en)
Joseph Staline
Grigory Ordjonikidzé
Filipp Makharadze (en)
Drapeau de la Turquie Kazım Karabekir
Guiorgui Kvinitadzé
Ilia Odichelidze
Guiorgui Mazniachvili
Valiko Djoughéli
Forces en présence
50 000 fantassins
2 500 cavaliers
50 avions
150 pièces d'artillerie
4 000 mitrailleuses
15 trains blindés
40 chars
Drapeau de la Turquie 24 000 fantassins
5 000 vétérans de la Garde populaire
1 000 cadets
20 000 volontaires
400 cavaliers
25 à 30 avions
100 pièces d'artillerie
2 000 mitrailleuses
8 trains blindés
15 véhicules blindés
Pertes
5 500 tués
2 500 capturés
Drapeau de la Turquie 1 800 à 3 000 tués
500 capturés
3 200 soldats tués
3 800 à 5 000 civils tués

Carte des frontières du territoire, qui a été proposée par la délégation géorgienne à la Conférence de paix de Paris de 1919 pour inclusion dans la République démocratique géorgienne, ainsi que les territoires qui, après 1921, font partie des États voisins.

L’invasion soviétique de la Géorgie, également connue sous le nom de guerre soviéto-géorgienne[1], est une offensive militaire des armées de la Russie soviétique menée du 15 février au contre les Forces armées géorgiennes et qui vise à renverser le gouvernement social-démocrate de la République démocratique de Géorgie dans le contexte de la guerre civile russe.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Le conflit est le résultat de la politique expansionniste des Soviétiques, qui a pour but de contrôler les anciens territoires de l'Empire russe[2], ce dernier ayant succombé aux événements turbulents de la Première Guerre mondiale et de la révolution bolchévique. Les bolchéviques géorgiens ne disposent pas d'un soutien suffisant dans leur pays natal pour s'emparer du pouvoir sans intervention étrangère[3],[4].

L'indépendance de la République démocratique de Géorgie avait été reconnue par la Russie dans un traité signé le . L'invasion n'est pas unanimement soutenue à Moscou, mais sous la pression de Joseph Staline et de Grigory Ordjonikidzé (tous deux Soviétiques d'origine géorgienne), Lénine donne son accord le sous prétexte de soutenir les paysans et les travailleurs révolutionnaires géorgiens.

Déroulement de l'invasion[modifier | modifier le code]

Les chars britanniques Mark V récupérés par l'Armée rouge au cours de la guerre civile russe contribuèrent à leur victoire lors de la bataille de Tiflis.

Les forces soviétiques prennent la capitale géorgienne Tiflis après de violents combats et déclarent la République socialiste soviétique de Géorgie le . Le pays est totalement envahi dans les trois semaines suivantes, mais le régime soviétique ne sera véritablement établi qu'en . La partie du sud-ouest la Géorgie fut quant à elle occupée par la Turquie, ce qui menaça de développer une crise diplomatique entre Moscou et Ankara, conduisant à d'importantes concessions territoriales par les Soviétiques à la Turquie dans le traité de Kars, contrairement aux dispositions adoptées à la Conférence de la paix de Paris. Le gouvernement de la République démocratique de Géorgie s'exile d'abord à Constantinople, puis définitivement à Leuville-sur-Orge en France.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Des révoltés géorgiens à l'occupation soviétique se regrouperont dans le Comité pour l'indépendance de la Géorgie et lanceront une insurrection en août-, connue sous le nom de « soulèvement d'août » mais celle-ci s'avèrera infructueuse et sévèrement réprimée par les autorités soviétiques.

Le pays voit l'instauration de la République socialiste soviétique de Géorgie qui est placée sous l'égide de Moscou et qui durera jusqu'en 1990, date du retour à l'indépendance de la Géorgie à la suite de l'effondrement de l'URSS.

Le , le Parlement géorgien décrète le 25 février comme jour férié afin de commémorer l'occupation soviétique et les centaines de milliers de victimes des répressions politiques qui en découlèrent, votant en faveur de l'initiative du gouvernement de Mikheil Saakachvili[5].

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ru) Советско-грузинская война 1921 г, consulté le 20 avril 2012.
  2. (en) M. Kort, The Soviet Colossus, M.E. Sharpe, 2001, p. 154. (ISBN 0-7656-0396-9).
  3. (en) Ronald Grigor Suny, The Making of the Georgian Nation, Bloomington et Indianapolis: Indiana University Press, 1994, p. 207. (ISBN 0-253-20915-3).
  4. (en) M. Sicker, The Middle East in the Twentieth Century, Praeger/Greenwood, 2001, p. 124. (ISBN 0-275-96893-6).
  5. (en) February 25 Declared Day of Soviet Occupation, Civil Georgia, 21 juillet 2010.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Andrew Andersen et George Partskhaladze (1/2009), La guerre soviéto-géorgienne et la soviétisation de la Géorgie (février-mars 1921). Revue historique des Armées, 254: 67-75
  • (en) Stephen Blank, The Soviet Conquest of Georgia. Central Asian Survey, 33-46:12.
  • (ru) Борисова, И.Д. Российско-грузинские межреспубликанские связи 1917–1922 гг. / И.Д. Борисова // PANDECTAE: сб. ст. преподавателей, аспирантов и соискателей каф. гос.-правовых дисциплин юрид. фак. ВГПУ. – Владимир: Изд-во ВГПУ, 2004.
  • (ru) "Оккупация и фактическая аннексия Грузии". Документы и материалы. Сост. А. Ментешашвили, ред. А. Сургуладзе, Тбилиси, 1990.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]