Jacqueline Thome-Patenôtre — Wikipédia

Jacqueline Thome-Patenôtre
Illustration.
Jacqueline Thome-Patenôtre en 1946.
Fonctions
Députée européenne

(4 ans, 11 mois et 27 jours)
Élection 17 juin 1984
Législature 2e
Groupe politique RDE
Maire de Rambouillet

(35 ans, 4 mois et 20 jours)
Élection 26 octobre 1947
Réélection 3 mai 1953
15 mars 1959
21 mars 1965
21 mars 1971
20 mars 1977
Prédécesseur Henri Petit
Successeur Gérard Larcher
Députée française

(10 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 12 mars 1967
Réélection 30 juin 1968
11 mars 1973
Circonscription 8e des Yvelines
Législature IIIe, IVe et Ve (Cinquième République)
Groupe politique FGDS (1967-1973)
PSRG (1973-1978)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Nicolas About

(8 ans, 3 mois et 27 jours)
Élection 30 novembre 1958
Réélection 25 novembre 1962
Circonscription 17e de Seine-et-Oise
Législature Ire et IIe (Cinquième République)
Groupe politique ED (1958-1962)
RD (1958-1962)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Circonscription supprimée
Sénatrice française

(12 ans, 1 mois et 7 jours)
Élection 8 décembre 1946
Réélection 7 novembre 1948
18 mai 1952
8 juin 1958
Circonscription Seine-et-Oise
Groupe politique GD
Sous-secrétaire d'État à la Reconstruction et au Logement

(4 mois et 18 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Maurice Bourgès-Maunoury
Gouvernement Bourgès-Maunoury
Prédécesseur Bernard Chochoy
Successeur Pierre Garet
Biographie
Nom de naissance Jacqueline Pauline Eugénie André-Thome
Date de naissance
Lieu de naissance 16e arrondissement de Paris
Date de décès (à 89 ans)
Lieu de décès 16e arrondissement de Paris
Nationalité Française
Conjoint Raymond Patenôtre
Profession Exploitante agricole

Jacqueline Thome-Patenôtre, née le à Paris 16e, où elle est morte le [1], est une femme politique et militante associative française.

Sénatrice puis députée, maire de Rambouillet de 1947 à 1983, elle est une des rares femmes ministres de la IVe République, en tant que sous-secrétaire d'État au Logement et à la Reconstruction. Elle a également présidé la Société protectrice des animaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Jacqueline Thome naît dans une famille de la grande bourgeoise industrielle, engagée en politique : son grand-père, Ernest Dervaux, directeur d'usine métallurgique, a présidé le conseil général du Nord ; son père, André Thome est le petit-fils de l'entrepreneur de travaux-publics du baron Haussmann, Joseph Thome (1809-1896). Propriétaire foncier, André Thome a été député et maire de Sonchamp avant de mourir le à la bataille de Verdun[2].

Elle est élevée par sa mère, qui tient un salon où viennent les dirigeants de l'époque, tels qu'André Tardieu, Louis Barthou ou Aristide Briand. Bachelière ès lettres, elle épouse en 1925 Raymond Patenôtre, fils d'ambassadeur et patron de presse, qui est ministre de l'Économie nationale entre 1932 et 1933[2] et dont elle divorce pendant la Seconde Guerre mondiale. Deux enfants sont issus de cette union, Éric et Nelly.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Conseillère de la République puis sénatrice[modifier | modifier le code]

Sans pour autant entrer en politique, elle soutient activement son mari dans sa carrière, participant à la création d'établissements scolaires et fréquentant d'importants hommes politiques des années 1930, à l'instar de Léon Blum ou Édouard Daladier. Elle s'insurge même à la fin des années 1920 contre l'interdiction de l'accès aux femmes aux contraceptifs[3].

Après la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage politiquement en devenant conseillère municipale à Sonchamp, est élue conseillère générale dans le canton de Dourdan-Sud, mais échoue aux élections législatives de juin 1946, dans la 2e circonscription de Seine-et-Oise. Bien qu'arrivant en troisième position avec sa liste RGR, elle obtient un siège de conseillère de la République (sénatrice) aux élections sénatoriales de 1946. Elle est membre de la « Commission des affaires étrangères et de la presse » et depose durant son premier mandat dix propositions de lois (notamment sur la reconstruction et l'amitié franco-américaine) ; elle est secrétaire générale des femmes du RGR. Elle est en outre élue maire de Rambouillet en 1947, poste qu'elle occupe jusqu'en 1983 (durant six mandats). Après son succès de 1945, elle est réélue conseillère générale de Seine-et-Oise puis des Yvelines jusqu'en 1979.

Elle dépose le une proposition de loi pour la protection de l'enfance martyre. Non promulguée, elle est cependant précurseur de celle du . Entre 1954 et 1955, elle est membre suppléante de la « Commission aux affaires intérieures ». Elle est plus tard membre du conseil supérieur des HLM et critique lors de séances les logements laissés vides ainsi que la politique de répartition. Elle est en outre présidente du « groupe d'amitié parlementaire France-États-Unis » du Sénat, ce qui lui vaut d'être reçue en 1956 avec d'autres parlementaires par le président américain Dwight D. Eisenhower. Elle écrit après son retour : « Plus que jamais, en étudiant la structure géographique, économique et démographique des États-Unis, on se rend compte que, seule, une Europe unifiée peut sauver les nations européennes de la décadence »[4].

Sous-secrétaire d'État[modifier | modifier le code]

Elle participe en tant que sous-secrétaire d'État à la Reconstruction et au Logement au gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury en 1957. Membre du Parti radical-socialiste, elle est également présidente du Rassemblement des femmes républicaines (RFR), organisation liée au Rassemblement des gauches républicaines. Sa nomination au gouvernement lui vaut cependant son exclusion du parti radical. Le gouvernement tombe le de la même année mais elle a cependant le temps de promouvoir les logements collectifs et de préparer le relogement des Français expulsés des anciennes colonies d'Afrique du Nord. Elle est une des rares femmes ministres de la IVe République, à l'instar de Germaine Poinso-Chapuis et Andrée Viénot.

Députée[modifier | modifier le code]

Elle est élue sénatrice sous la IVe République mais devient députée en 1958, jusqu'à 1978. Elle représente successivement la 17e circonscription de Seine-et-Oise, puis de la 8e circonscription des Yvelines (pour cette dernière, de au ).

Elle abandonne la mairie de Rambouillet en 1983 (gagnée par Gérard Larcher) pour une place éligible aux élections européennes de 1984, sur la liste de Simone Veil alors qu'elle était auparavant membre du Mouvement des Radicaux de Gauche[réf. nécessaire]. Elle avait beaucoup fait pour la ville : la construction de 1 200 logements sociaux, deux lycées, un collège, six autres établissements scolaires, deux stades et une maison de retraite. Ce choix est critiqué, ce qui amène par exemple le journal L'Express du , à noter qu'elle aurait « vendu sa mairie » pour une place éligible[5]. Elle est également l'une des premières femmes membres du Haut Comité des Sports. Présidente de la Société protectrice des animaux, elle dépose à l'Assemblée nationale en 1972 la proposition de loi dite « charte de l'animal », adoptée en 1976 avec le soutien du député gaulliste Roland Nungesser.

Synthèse des mandats[modifier | modifier le code]

  • Conseillère générale de Dourdan-Sud, de Saint-Léger-en-Yvelines et de Saint-Arnoult-en-Yvelines, de 1946 à 1979 ;
  • Maire de Rambouillet, de 1947 à 1983 ;
  • Sénatrice de Seine-et-Oise, du au  ;
  • Sous-secrétaire d'État au Logement et à la Reconstruction, du au  ;
  • Députée de Seine-et-Oise, puis des Yvelines, de 1958 à 1978 ;
  • Députée européenne, de 1984 à 1989 ;
  • Vice-présidente de l'Assemblée nationale, de 1960 à 1968.

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Jean Joly, Dictionnaire des parlementaires français
  3. « Hommage à Jacqueline Thome Patenôtre - PRG Canton de Rambouillet », sur PRG Canton de Rambouillet (consulté le ).
  4. « Anciens sénateurs IVème République : THOME-PATENOTRE Jacqueline », sur senat.fr (consulté le ).
  5. Jacques Trentesaux et, « Le roi Gérard », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]