Jacques Marquette — Wikipédia

Jacques Marquette
Description de cette image, également commentée ci-après
Réplique en bronze (1909) de la Statue en marbre de Carrare réalisée par le sculpteur Gaetano Trentanove en 1896 pour la Ville de Marquette dans le Michigan
Naissance
Laon, royaume de France
Décès (à 37 ans)
au bord du lac Michigan près de la ville de Ludington, Nouvelle-France
Nationalité Française
Pays de résidence Nouvelle-France (aujourd'hui Canada)
Profession
Activité principale
Formation
Lettres, philosophie et théologie

Compléments

Jacques Marquette découvrit les sources du Mississippi

Jacques Marquette, né le à Laon, Aisne (France) et mort le , sur le bord du lac Michigan (Amérique du Nord), était prêtre et missionnaire jésuite français, et explorateur du Midwest, la région centre-nord des États-Unis.

Lui sont attribuées la découverte des sources du Mississippi et celle, avec Louis Jolliet, du pays de l’Illinois

Sa statue en marbre de Carrare réalisée par le sculpteur italo-américain Gaetano Trentanove figure dans la salle des statues du Capitole à Washington.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Le père Marquette et les Amérindiens, toile de Wilhelm Lamprecht (1869).

Né à Laon le , Jacques Marquette est le sixième enfant de Nicolas Marquette de La Tombelle, conseiller élu de Laon, et de Rose de La Salle.

Sa famille très pieuse éveille en lui une vocation apostolique.

La sœur de Jacques Marquette, Françoise, fonda en 1685 la Communauté des Sœurs Marquette pour l'instruction des enfants pauvres de Laon qui prit ensuite le nom de « Filles de la Providence ».

Après ses études dans les écoles laonnoises puis au collège des Jésuites de Reims, Jacques Marquette entre à dix-sept ans dans la Compagnie de Jésus, au noviciat de Nancy puis à l'université de Pont-à-Mousson[1].

Moins d’une année après avoir terminé ses études, il est ordonné prêtre à vingt-neuf ans et sollicite d’être envoyé en mission ad exteras nationes, c’est-à-dire à l'étranger.

Jacques Marquette embarque à La Rochelle au début du mois de et arrive à Québec le .

Il passe un an à Trois-Rivières[2] à étudier le montagnais et d’autres langues des autochtones d'Amérique ; en 1673 il en parlera couramment une demi-douzaine.

En 1668, il rejoint le Père Claude Dablon à la mission Sainte-Marie située sur le territoire de la ville actuelle de Sault-Sainte-Marie au Michigan, mission dont dépendent environ 2 000 Algonquins.

En 1669, il fonde une mission à la Pointe du Saint-Esprit et dans le courant de l’été 1671, fonde la mission Saint-Ignace sur le détroit de Mackinac.

Le , il prononce ses vœux perpétuels à Sault-Ste-Marie.

Exploration du Mississippi[modifier | modifier le code]

Carte du réseau hydrographique du Mississippi, d’après l’expédition de Jacques Marquette et de Louis Jolliet en 1673. Il s’agit de l’une des nombreuses premières cartes établies à partir de leurs descriptions de l’intérieur de l’Amérique du Nord.

C’est à St-Ignace que, le , il reçoit Louis Jolliet, chargé par le nouveau gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Frontenac, d’aller explorer la vallée du Mississippi à la recherche du passage direct vers l’Océan Pacifique.

Ils prennent tout l’hiver pour préparer leur grand voyage.

Ils interrogent des Amérindiens nomades, esquissent des cartes du pays.

Vers la mi-mai, ils se mettent en route à bord de deux canots accompagnés de cinq autres Français.

L’expédition traverse le lac Michigan et remonte la rivière aux Renards.

Ils portent leurs canots quelques kilomètres jusqu'à la rivière Wisconsin (à l'endroit de la ville actuelle Portage) et entrent dans un pays inconnu aux Européens.

Ils descendent le Wisconsin puis le Mississippi jusqu'à la confluence du Missouri qu'ils décident de ne pas remonter.

Ils continuent leur descente du Mississippi jusqu'à la confluence de l'Arkansas.

Là, ils décident de prendre le chemin du retour par crainte de rencontrer des Espagnols dans les territoires dont ils approchent.

Ils se séparent fin ayant constaté que le Mississippi coule inexorablement vers le sud et non vers l’ouest comme on l’espérait.

L'observation du Mississippi a conforté Jacques Marquette dans son désir d’étendre vers l’ouest et le sud du continent l’influence missionnaire.

Au mois d’, il quitte la baie des Puants pour aller fonder une mission chez les Illinois que Jolliet et lui sont les premiers Européens à avoir rencontrés.

Le père Marquette par Henry Farny.

En décembre, son état de santé l’oblige à s’arrêter à la hauteur de Chicago d’où il repart le .

Le , il s’arrête dans un village où il fonde la mission de la Conception immaculée de la Sainte-Vierge.

Jacques Marquette est décédé le à l'âge de 38 ans « au milieu des forests », près de l’actuelle ville de Ludington, dans l'état du Michigan[3].

Il avait exprimé le désir d'être enterré dans sa bien-aimée mission Saint-Ignace et, en , un groupe d'Amérindiens y ramènent sa dépouille.

Son corps est alors enterré sous la chapelle par le père Henri Nouvel[3],[4].

Reconnaissance publique et postérité[modifier | modifier le code]

Sur la façade du lycée de Pont-à-Mousson dans le département de Meurthe-et-Moselle
Université Marquette à Milwaukee dans l'État du Wisconsin aux États-Unis d'Amérique.

Le père Marquette fut choisi par l'état de Wisconsin comme « citoyen éminent » pour le représenter dans le National Statuary Hall du Capitole, à Washington (États-Unis). Installée en 1896, la statue de marbre est l’œuvre de Gaetano Trentanove.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éric Thierry, « Monument du père Marquette à Laon : la mémoire d'un héros américain en terre française », sur Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, (consulté le )
  2. Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 85
  3. a et b (en) National Park Service, « National register of historic places inventory - Nomination form », (consulté le )[PDF]
  4. Léon Pouliot, « Biographie de Henri Nouvel », sur Dictionnaire biographique du Canada, (consulté le )
  5. Cf. le livre de Jean Raspail : En canot sur les chemins d'eau du roi

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph P. Donnelly: Jacques Marquette, S.J. (1637-1675), Chicago (Ill.), Loyola University Press, 1985, 395pp.
  • Mission du Canada : Relations inédites de la Nouvelle-France (1672–1679) pour faire suite aux anciennes relations (1615–1672) avec deux cartes géographiques, [éd. Félix Martin] (2 vol., Paris, 1861).
  • Melchisédech Thévenot, « Découverte de quelques pays et nations de l'Amérique septentrionale », dans Recueil de voyages de Mr. Thévenot, Paris, 1681.
  • Charlevoix, Histoire de la N.F.
  • C. Corrivault, Le Père Jacques Marquette, BRH, LVI; 1950 : 46–48.
  • Yves-Marie Lucot, Le père Marquette à la découverte du Mississippi, Zulma, 1992
  • Alfred Hamy, Au Mississippi : la première exploration, 1673 : le Père Jacques Marquette de Laon, prêtre de la Compagnie de Jésus 1637–1675), et Louis Jolliet, d’après Ernest Gagnon; Paris, 1903.
  • J. G. Shea, Discovery and exploration of the Mississippi valley with the original narratives of Marquette, Allouez, Membré, Hennepin, and Anastase Douay; New York; 1852.
  • Lucien Campeau, Marquette legends, RHAF, XIV; 1960–61 : 282–286.
  • G. J. Garraghan, The Jolliet-Marquette expedition, 1673, Thought, IV; 1929 : 32–71 ; Marquette.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]