Jamil Hassan — Wikipédia

Jamil al-Hassan
Naissance (71-72 ans)
Origine Syrien
Allégeance Drapeau de la Syrie République arabe syrienne
Grade Major-général
Commandement Service de renseignement de l'armée de l'air (2009-2019)
Conflits Guerre civile syrienne

Jamil Hassan (en arabe : جميل حسن) est un militaire syrien né en 1953 à Qousseir, dans le gouvernorat de Homs[1],[2].

Il est à la tête du Service de Renseignement de l’Armée de l’Air syrienne entre 2009 et 2019. Conseiller du président Bachar el-Assad et l'un des membres de son entourage proche.

Pour la torture perpétrée dans ses services, il est sous sanctions internationales, et des mandats d'arrêt international ont été émis contre lui par la France et par l'Allemagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est nommé à la tête de la Direction du renseignement de l'armée de l'air syrienne en 2009[3].

Le [4],[5] il est sanctionné par l'Union européenne au motif qu'il est « impliqué dans la violence contre la population civile » au cours de la guerre civile syrienne[6].

Le les États-Unis l'ont également sanctionné en raison de son implication dans des violations des droits de l'homme en Syrie[7].

Fin 2016, lui qui est parfois qualifié de « chef de la machine répressive », « bourreau en chef de l’opposition syrienne » ou encore « homme de main numéro un » d'Assad, déclare à la presse que la situation en Syrie aurait été maîtrisée si le régime avait agi avec davantage de fermeté dès le début, pour cela il fait référence aux manifestations de la place Tian'anmen, et aux événements de Hama[8].

Selon le politologue spécialiste de la Syrie Joseph Bahout, « la brutalité notoire de ses hommes fait que de tous les responsables sécuritaires syriens, il est celui qui a probablement le plus contribué à l’écrasement du soulèvement de 2011 »[9].

Sous sa supervision, des centaines de détenus auraient été soumis à des actes de torture, à des traitements inhumains et à des exécutions sommaires. De même que d'autre hauts fonctionnaires du régime, il est soupçonné, en tant que supérieur hiérarchique, d’être l'auteur indirect ou le complice d’arrestations et de détentions illégales, d’actes de torture, de violences sexuelles et d’autres actes inhumains commis dans les centres de détention, en particulier dans les branches 235, 215 et 227 de la Direction du renseignement militaire syrien entre mai 2011 et juillet 2015[1].

En , Jamil al-Hassan est remplacé à la tête des services de renseignement de l’armée de l'air par son adjoint, Ghassan Ismaïl, également sous sanctions internationales[10].

Rumeur d'assassinat[modifier | modifier le code]

Selon les rapports de l'Armée syrienne libre, il aurait été assassiné le par la Brigade Ahfad al-Rassoul[11],[12].

Poursuites judiciaires[modifier | modifier le code]

Le le procureur général fédéral d'Allemagne Peter Frank lance un mandat international contre Jamil Hassan pour crimes contre l'humanité pour avoir laissé ses hommes « frapper, violer, torturer et tuer des centaines de personnes au moins entre début 2011 et l’été 2013 »[13],[14]. Ce mandat fait suite aux plaintes déposées par 24 ressortissants syriens rescapés des geôles du régime syrien et réfugiés en Allemagne, à plusieurs témoignages et aux preuves récoltées par le photographe légiste César[15].

Fin octobre ou début , la justice française émet un mandat d'arrêt international contre Jamil Hassan pour « complicité d’actes de tortures, complicité de disparitions forcées, complicité de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de délits de guerre »[16], ainsi que contre deux autres hauts responsables syriens, Ali Mamlouk et Abdel Salam Mahmoud[17]. Il est soupçonné, entre autres, d'avoir participé à l'arrestation de Mazen et Patrick Dabbagh, citoyens franco-syriens morts en détention[18] ,[19].

Selon le Spiegel, en février 2019, l'Allemagne demande son extradition au Liban, où Jamil Hassan se ferait soigner[15].

Le 29 mars 2023, le pôle spécialisé dans les crimes contre l’humanité et crimes de guerre du tribunal de Paris ordonne la mise en accusation de Jamil Hassan, qui sera jugé par la cour d'assises de Pairs, probablement en son absence[20].

Voir également[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Jamil Hassan », sur TRIAL International (consulté le )
  2. Arrêté du 13 juin 2019 portant application des articles L. 562-3, L. 745-13, L. 755-13 et L. 765-13 du code monétaire et financier (lire en ligne)
  3. « france24.com/static/infographi… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  4. « Syria's Assad 'reshuffles security chiefs' », sur Upi.com, (consulté le ).
  5. (en) « Bashar al-Assad's inner circle », sur bbc.co.uk, BBC News, (consulté le ).
  6. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2012:016:0001:0032:EN:PDF
  7. « defenddemocracy.org/jamil-hass… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  8. Madjid Zerrouky, « Le chef du renseignement syrien regrette un manque de fermeté au début du soulèvement », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  9. « Le bourreau de l’opposition syrienne prend sa retraite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Paul Khalifeh, « Syrie: Assad remplace la plupart des chefs des principaux services de sécurité », RFI,
  11. « Report : Syrian air force intel head killed », sur Upi.com, (consulté le ).
  12. (en) « Head of Syria’s air force intelligence killed by aide : rebel sources », sur Al Arabiya English, (consulté le ).
  13. (de) « Deutschland jagt Assads Folterknecht »,
  14. Luc Mathieu, « Jamil Hassan Chef du renseignement de l’armée de l’air », sur Libération.fr, (consulté le )
  15. a et b « Berlin demande à Beyrouth l’extradition de Jamil Hassan, selon le « Spiegel » », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  16. Elise Vincent, Trois dignitaires syriens visés par des mandats d’arrêt émis par la justice française, Le Monde, 5 novembre 2018.
  17. (en) « France issues arrest warrants for senior Syrian officials », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Syrie : qu'est-il arrivé à Mazen Dabbagh et son fils, tous deux franco-syriens ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  19. « Franco-Syriens disparus en 2013 : une famille en quête de réponses », sur Libération.fr, (consulté le )
  20. Thomas Clerget, « Trois hauts dirigeants du régime syrien seront jugés en France, une « décision historique » », sur Mediapart (consulté le )