Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau — Wikipédia

Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur
comte de Rochambeau
Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau
Portrait du maréchal de Rochambeau peint en 1834 par Charles-Philippe Larivière.

Surnom Maréchal de Rochambeau
Naissance
Vendôme (Royaume de France)
Décès (à 81 ans)
Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher, Empire français)
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service 17421792
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Siège de Maastricht (1748)
Bataille de Krefeld (1758)
Bataille de Kloster Kampen (1760)
Bataille de Yorktown (1781)
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Ordre de Cincinnatus
Famille Vimeur de Rochambeau
Signature de Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur

Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau, né le à Vendôme et mort le à Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher), est un général français.

Il s'illustre à la tête du corps expéditionnaire français lors de la guerre d'indépendance des États-Unis (1775-1783). Il termine sa carrière militaire avec la dignité de maréchal de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Fils de Joseph Charles de Vimeur de Rochambeau, gouverneur de Vendôme, et de Marie-Claire Thérèse Bégon, gouvernante des enfants du duc d'Orléans, et petit-neveu de l'amiral François-César de Vimeur de Rochambeau, il était à l'origine destiné à l’Église et fut élevé au collège des Oratoriens de Vendôme puis par les jésuites au collège de Blois. Mais après la mort de son frère plus âgé, il est présenté en 1742 au régiment de cavalerie, et il sert en Bohême, en Bavière et sur le Rhin.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il devint aide de camp de Louis-Philippe d'Orléans, et est bientôt cité dans l'armée pour sa bravoure et son habileté dans les manœuvres.

Nommé colonel du régiment de La Marche en 1747, il se distingue au siège de Maastricht en 1748, et devient le gouverneur de Vendôme en 1749. Après s'être distingué en 1756 lors de l’expédition de Minorque, en particulier lors du siège de Mahón, il est promu général de brigade dans l'infanterie et colonel du régiment d'Auvergne. En 1758, il combat en Allemagne, notamment à Krefeld, et reçoit plusieurs blessures à la bataille de Clostercamp le au cours de laquelle son action est décisive. Il est nommé maréchal de camp en 1761 et inspecteur de la cavalerie. Il est alors fréquemment consulté par les ministres pour des points techniques.

Guerre d'indépendance des États-Unis[modifier | modifier le code]

La Prise de Yorktown par Auguste Couder (1789-1873), 1836, Galerie des Batailles, château de Versailles. Rochambeau et Washington donnant leurs derniers ordres avant la bataille.
La Reddition de Lord Cornwallis par John Trumbull (1756-1843), 1817. Rochambeau est représenté à gauche, auprès des troupes françaises.

En 1780, il est envoyé, avec le rang de lieutenant-général, à la tête de 6 000 hommes des troupes françaises pour aider les colons américains dirigés par George Washington contre les troupes britanniques.

Il débarque à Newport, Rhode Island le , mais reste inactif pendant une année, à cause de son hésitation à s'éloigner de la flotte française, bloquée par les Britanniques à Narragansett.

Enfin, en , ses troupes peuvent quitter Rhode Island et, en marchant à travers le Connecticut, rejoindre Washington dans le comté de Westchester (État de New York). Leur première rencontre a lieu dans la commune de Mount Kisco, qui fait alors partie de celle de North Castle. Les deux armées établissent ensuite des camps dans la commune voisine de Hartsdale[1], où elles effectuent du au , des manœuvres communes ainsi que des reconnaissances armées vers Manhattan, que Washington veut reprendre aux Anglais. C'est lors de ce séjour à Hartsdale que Rochambeau parvient à convaincre Washington de ne pas attaquer l'île de Manhattan, trop bien défendue et trop difficile à attaquer ; il le décide à aller attaquer le général anglais Cornwallis qui, après avoir saccagé les Carolines avec ses troupes, vient de prendre ses quartiers d'hiver à Yorktown (Virginie).

Les deux armées lèvent le camp pour Yorktown, où elles arrivent en septembre. Elles font leur jonction avec les corps de troupes américaines commandées par La Fayette et reçoivent des renforts par la mer alors que la flotte française assure un blocus efficace. Un siège de plusieurs jours permet la victoire de Yorktown, forçant Charles Cornwallis à se rendre, le . Cette victoire scelle la fin de la guerre révolutionnaire américaine et permet l'indépendance effective des États-Unis d'Amérique.

Lors de cette campagne Rochambeau montre un excellent esprit, se plaçant entièrement sous le commandement de Washington et dirigeant ses troupes en tant qu'élément de l'armée américaine. Pour témoigner de sa gratitude, le Congrès le remercie, lui et ses troupes. Lors de son retour en France, il est honoré par Louis XVI, qui lui décerne l'ordre du Saint-Esprit et le fait gouverneur de Picardie et de l'Artois.

La Révolution française[modifier | modifier le code]

En 1789, il adopte les principes nouveaux, mais avec modération.

Une loi du lui confère le bâton de maréchal, quelques jours après sa nomination comme général en chef de l'armée du Nord. Il en dirige les premières opérations mais, contrarié dans ses plans par le ministre de la Guerre, le général Dumouriez, il en démissionne le et se retire dans sa ville natale.

Arrêté pendant la Terreur, il échappe de peu à la guillotine : il est libéré après la chute de Maximilien de Robespierre.

Il est pensionné par Bonaparte et meurt à Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher) en 1807.

Hommages[modifier | modifier le code]

Timbre américain de 1931 rendant hommage à Rochambeau (gauche), George Washington et de Grasse, à l'occasion du 150e anniversaire de la bataille de Yorktown.
Plaque hôtel de Rochambeau, 40 rue du Cherche-Midi (Paris).
  • Une première statue est érigée à Vendôme (Loir-et-Cher) en 1900 sur un piédestal de l'architecte Boué, ce qui donne lieu à de grandes festivités auxquelles a participé l'ambassadeur des États-Unis en France. Ce dernier demande que l'artiste vendômois Fernand Hamar en refasse une pour la ville de Washington. Elle sera réquisitionnée par l'Occupant en , et fondue pour son poids de métal, en contribution à l'effort de guerre. Un moulage de la statue de Washington a été installé en 1974 sur la place Saint-Martin de Vendôme grâce à une contribution de la Société des Cincinnati[2].
  • Un monument dédié à Rochambeau, réalisé par Fernand Hamar, et présenté comme cadeau de la France aux États-Unis, fut inauguré à la place La Fayette à Washington par le président Theodore Roosevelt le . La cérémonie fut tenue à l'occasion d'une grande démonstration d'amitié entre les deux nations. La France était représentée par son ambassadeur, Jules Cambon, l'amiral Fournier et le général Brugère, un détachement des marins et des soldats de marine du vaisseau de guerre Gaulois était présent. Des représentants des familles La Fayette et Rochambeau étaient présents également. Parmi les nombreux discours, le plus étonnant, peut-être, fut celui du sénateur Henry C. Lodge qui, assez curieusement dans ces circonstances, préfaça son appréciation éloquente des services fournis à la cause américaine par la France par un croquis rappelant que l'arrivée des Français aux États-Unis avait été précédée par l'Angleterre et ses colons.
  • Statue érigée sur la place Rochambeau, dans le 16e arrondissement de Paris.
  • Une quatrième statue identique aux trois premières fut érigée à Newport (RI) où eut lieu le débarquement du corps expéditionnaire français en .
  • Entre sa construction par l'armée américaine en 1943 et 2012, l'aéroport de Cayenne porte le nom de Rochambeau, en son honneur. Toutefois, l'homonymie avec son fils Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau, tristement célèbre pour sa violence lors de l'expédition de Saint-Domingue, incite les autorités guyanaise à renommer l'aéroport en 2012. Il porte désormais le nom de Félix Éboué[3].
  • En 1931, à bord du Duquesne, le maréchal Pétain s'est rendu en Amérique pour assister aux fêtes d'anniversaire de la capitulation de Yorktown. Le gouvernement français avait remis trois médailles commémoratives (or, argent et bronze), du graveur P. Turi, sur lesquelles se trouvent les profils de George Washington, de François de Grasse et de Rochambeau. Le revers montre le plan de la prise de la ville (illustration no 231 du ).
  • La Compagnie générale transatlantique exploita un paquebot transatlantique nommé Rochambeau (paquebot) 1911 et 1934.
  • L'USS Rochambeau (AP-63) (en) était un navire de transport de la Marine américaine (US Navy) durant la Seconde Guerre mondiale. C'était initialement un paquebot français des Messageries maritimes nommé Maréchal-Joffre, qui fut restitué à celles-ci après la guerre.
  • La promotion EOR 304 83/04 du 3e bataillon de l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan (avril 1983 - juillet 1983) porte le nom COMTE de ROCHAMBEAU - 1783
  • « Les Rochambelles » désigne les volontaires françaises conductrices ambulancières de l'unité Rochambeau dans la 2e division blindée (2e DB) du général Philippe Leclerc pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles ont été recrutées par le « Groupe Rochambeau » fondé par Florence Conrad à New York en 1943, un nom donné en hommage au comte de Rochambeau.
  • Le lycée français de Bethesda en banlieue de Washington a été baptisé Rochambeau.
  • Un salon de l'hôtel de Brienne, siège actuel du ministère français de la Défense, porte le nom de salon Rochambeau.
  • Un bâtiment dans le port militaire de Cherbourg, porte le nom de Rochambeau.
  • La promotion de Nacarats (secondes) de la maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis de 2022 porte son nom, la promotion ROCHAMBEAU.
  • Le jeu pierre-papier-ciseaux se dit Roshambo aux États-Unis.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse le , Jeanne-Thérèse Tellez d'Acosta, belle-sœur d'Étienne-Michel Bouret, avec laquelle il a un fils :

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement

D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois molettes du même.[4]

Devise
VIVRE EN PREUX, Y MOURIR[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mary Sudman Donovan, « George Washington at Head Quarters, Dobbs Ferry: July 4 to August 19 1781 », (consulté le ).
  2. « https://www.lanouvellerepublique.fr/vendome/deplacer-la-statue-de-rochambeau », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  3. Laurent Marot, « La Guyane retrouve la mémoire en changeant le nom de l'aéroport », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
  5. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Edmond Weelen (préf. Gabriel Hanotaux), Rochambeau (1725-1807), Plon, , 279 p. (lire en ligne)
  • Solange et Daniel Lecomte, Rochambeau, coll. « l'Histoire et le Moment », Lavauzelle, 1976
  • François Grouvel, Histoire chronologique de la Martinique pendant la Révolution, ses gouverneurs et quelques autres…
  • Marie-Hélène Morot-Sir 1608-2008 : Quatre cents hivers autant d'étés, Publibook, 2008, (ISBN 2748341554) [lire en ligne]
  • Tugdual de Langlais, Jean Peltier Dudoyer, l'armateur préféré de Beaumarchais, de Nantes à l'Isle de France, Éd. Coiffard, 2015, 340 p. (ISBN 9782919339280)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]