Jean-Louis Curtis — Wikipédia

Jean-Louis Curtis
Jean-Louis Curtis en 1947 (photo studio Harcourt)
Fonction
Fauteuil 38 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louis Albert Irénée Laffitte
Surnom
Jean-Louis Curtis
Pseudonyme
Jean-Louis CurtisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie française ()
Académie de Béarn (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales

Jean-Louis Curtis (né Louis Laffitte[1] le à Orthez et mort le à Paris 13e[2]) est un romancier et essayiste français.

Repères biographiques[modifier | modifier le code]

Fils de Pau Laffitte, fabricant de meubles, et de Marie Sarlangue[3], après des études secondaires menées dans sa ville natale, Orthez (Pyrénées-Atlantiques), Jean-Louis Curtis suit les cours de la faculté de lettres de Bordeaux. Il est ensuite étudiant à la Sorbonne avant de séjourner en Angleterre de à . Mobilisé en , il fait partie de l'Armée de l'air à partir de . Il est transféré au Maroc en . Démobilisé fin , il rentre en France où il enseigne au lycée de Bayonne. Il passe avec succès l'agrégation d'anglais en 1943. Il est alors professeur d'anglais au lycée de Laon[4]. En , il participe, au sein du Corps franc Pommiès[5], à la campagne de libération de la France.

En 1946, il publie son premier roman, Les Jeunes Hommes. En 1947, il est lauréat du prix Goncourt pour son roman Les Forêts de la nuit. En 1955, il quitte l'enseignement pour se consacrer à son travail d'écrivain. Il est également membre, de 1963 à 1972, de la commission d’avances sur recettes au Centre national du cinéma. En 1972, il reçoit le grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre. Spécialiste de Shakespeare, il est responsable du sous-titrage français des adaptations télévisées des pièces du dramaturge anglais, produites par la BBC de 1978 à 1985, et diffusées en France au milieu des années 1980[6]. Il est élu membre de l'Académie française en 1986. Il a écrit plusieurs recueils de pastiches sur des événements contemporains : les révoltes estudiantines de et la victoire socialiste en France en .

Hommages[modifier | modifier le code]

Le romancier Michel Houellebecq lui rend hommage dans un passage de La Carte et le Territoire (prix Goncourt 2010). Il évoque La France m'épuise, comme un recueil réussi de pastiches de Saint-Simon, Chateaubriand, Stendhal ou Balzac ; La Quarantaine comme un livre très réussi, d'une vraie nostalgie, sur la sensation de perte dans le passage de la France traditionnelle au monde moderne ; et pour finir Un jeune couple, en le comparant surtout au livre Les choses de Georges Perec.

Dans son roman Paris Echo[7], Sebastian Faulks, romancier britannique, cite également Les Forêts de la nuit comme l'un des seuls ouvrages écrits en France dans l'après-guerre donnant une image réaliste de l'Occupation et de la façon dont les Français l'ont vécue au quotidien.

Œuvre.[modifier | modifier le code]

  • Les Jeunes Hommes, Juillard, Paris, 1946 , Prix Cazes
  • Les Forêts de la nuit, Julliard, Paris, 1947, Prix Goncourt
  • Gibier de potence, Julliard, Paris, 1949
  • Haute École, Julliard, Paris, 1950
  • Chers corbeaux, Julliard, Paris, 1951
  • Les Justes Causes, Julliard, Paris, 1954
  • L'Échelle de soie, Julliard, Paris, 1956
  • Un Saint au néon, Denoël, Paris, 1956
  • La Parade, Julliard, Paris, 1960
  • Cygne sauvage, Julliard, Paris, 1962
  • Traduction du Roi Lear, Gallimard, Paris, 1965
  • La Quarantaine, Julliard, Paris, 1966
  • Un jeune couple, Julliard, Paris, 1967
  • Le Thé sous les cyprès, Julliard, Paris, 1969
  • Un miroir le long du chemin, Julliard, Paris, 1969
  • Le Roseau pensant, Julliard, Paris, 1971
  • La Chine m'inquiète, Grasset, Paris, 1972 - réédité en 1999 dans la collection « Les Cahiers rouges », (ISBN 2-246-11362-8)
  • Questions à la littérature, Stock, Paris, 1973
  • L'Étage noble, Flammarion, Paris, 1976
  • L'Horizon dérobé, Flammarion, Paris, 1978
  • La Moitié du chemin (tome 2 de l'Horizon dérobé), Flammarion, Paris, 1980
  • Le Battement de mon cœur (tome 3 de l'Horizon dérobé), Flammarion, Paris, 1981
  • Le Mauvais Choix (1984), Flammarion, Paris, 1984, (ISBN 2-08-064615-X)
  • Le Temple de l'amour, Flammarion, Paris, 1990, (ISBN 2-7242-6133-X)
  • Une éducation d'écrivain, Flammarion, Paris, 1992, (ISBN 2-080-6473-18)
  • La France m'épuise, Flammarion, Paris, 1982, (ISBN 2-08-064453-X)
  • Le Monde comme il va, Les Éditions du Rocher, 1995, (ISBN 2-26-8020371)
  • Andromède, Albin Michel, Paris, 1996.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Traductions[modifier | modifier le code]

Certaines de ces traductions (Richard II, Le Prince de Hombourg), telles que consacrées par Vilar à Avignon, ne sont pas de Jean-Louis Curtis, mais de Jean Curtis (né en 1920, normalien de la rue d'Ulm promotion 1940, mort en 1996, agrégé d'anglais, traducteur des organisations internationales) à qui M. Lafitte avait demandé la permission d'utiliser son nom comme pseudonyme[8].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, 1998, p. 1113
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  4. « Le Lycée de Laon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  5. « Le livre d'or de la Résistance dans le Sud-Ouest - Éditions Sud-Ouest », Dominique Lormier, 18 janvier 2011.
  6. (en) Screenonline: The BBC Television Shakespeare (1978-1985).
  7. (en) Sebastian Faulks, Paris Echo, Londres, Hutchinson,
  8. Texte de la représentation de ces pièces par Vilar, signé JEAN CURTIS, comme l'atteste aussi l'enregistrement à la Société des Auteurs, et la nécrologie de JEAN CURTIS dans les Notices de l'ENS-Ulm, année 1996.
  9. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  10. BODMR n°07 du 09 juillet 1988

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Denise Bourdet, Jean-Louis Curtis, dans: Encre sympathique, Paris, Grasset, 1966.

Liens externes[modifier | modifier le code]