Jean-Marc Borello — Wikipédia

Jean-Marc Borello
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Chef adjoint (en)
Renaissance
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Groupe SOS
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Distinctions

Jean-Marc Borello, né le , est un homme d'affaires, dirigeant associatif et militant politique français.

Il est président du directoire du groupe SOS et assume plusieurs fonctions au sein d'En marche, devenu La République en marche, dont celle de délégué général adjoint depuis 2020.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et jeunesse[modifier | modifier le code]

Jean-Marc Borello naît le à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône[1]. Né d'un père militaire et d'une mère ouvrière, il passe son enfance à Gardanne et fréquente un lycée d'Aix-en-Provence[2].

Carrière d'éducateur spécialisé[modifier | modifier le code]

Il devient en 1977 éducateur spécialisé dans un centre d’accueil pour jeunes délinquants[1]. Il mène pendant sa carrière d'éducateur un projet expérimental qui aboutira à ce que sont aujourd'hui les centre éducatifs fermés ou les centre éducatifs renforcés : il passe plusieurs mois en tête à tête avec un jeune déclaré « inassumable en milieu carcéral », une histoire racontée par un sociologue[3].

Parcours politique et administratif[modifier | modifier le code]

En 1981, il entre au cabinet de Gaston Defferre à la mairie de Marseille[4]. De 1984 à 1986, il est chef de cabinet de Gilbert Trigano, délégué chargé des nouvelles formations[5] auprès du Premier ministre, Laurent Fabius.

Parallèlement, il est nommé en 1982 chargé de mission à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT)[1].

En , il devient délégué national d'En marche !, mouvement présidé par Emmanuel Macron[6], dont il a été l'enseignant lorsque celui-ci était étudiant à Sciences Po Paris[7] et qu'il a préparé au concours d'entrée de l'ÉNA[8]. Il est membre de la commission d'investiture du mouvement pour les élections législatives[5].

En , il intègre le bureau exécutif de La République en marche[9]. Il est président de la commission nationale d'investiture du parti pour les élections européennes de 2019[10] et membre de la commission nationale d’investiture du parti pour les élections municipales de 2020[11]. En , il succède à Pierre Person comme délégué général adjoint du parti, en tandem avec Marie Guévenoux[12].

Parcours associatif[modifier | modifier le code]

Il fonde en 1984 avec Régine l'association SOS Drogue international — avec laquelle il ouvre des centres d'aide aux usagers de drogue[13] — et dirige en parallèle le groupe Carré de Régine[1],[5]. L'association SOS Drogue International se développe, d'autres associations la rejoignent pour créer le groupe SOS[5]). Jusqu'alors bénévole, Jean-Marc Borello devient en 1998 salarié du groupe SOS[14], dont il est président du directoire[1].

En 1999, Jean-Marc Borello est condamné à six mois de prison avec sursis pour « avoir facilité l’usage illicite de stupéfiants en laissant se dérouler et prospérer dans les établissements dont ils avaient la responsabilité »[15],[16], après une saisie d'ecstasy sur un client du Palace, établissement appartenant au groupe Régine dont il est alors le PDG[17].

Engagé dans la lutte contre Sida, Jean-Marc Borello est dans les années 1990 et 2000 président de l'Union des associations de lutte contre le sida (UNALS), vice-président d'Ensemble contre le sida (association présidée par Pierre Bergé) et d'Élus locaux contre le sida (association présidée par Jean-Luc Romero).

Jean-Marc Borello est dans les années 1990 administrateur de l’institut des Tournelles, association de protection de l’enfance[18]. Alors que le directeur de l’institut est soupçonné de viol sur un mineur, Jean-Marc Borello le défend à la barre, convaincu de l'impossibilité d'« histoires de pédophilie » dans cette institution[19]. Le directeur sera condamné à douze ans de prison en 2004[20],[21].

En 2010, Jean-Marc Borello devient le premier président du Mouvement des entrepreneurs sociaux[13] qu'il a contribué à créer.

Avec les années et le développement important que connaît le groupe SOS, la notoriété s'amplifie. Jean-Marc Borello est surnommé « le Bernard Tapie », « l'industriel du social » ou « Vivendi » par la presse[22], où il est accusé par certains de reproduire dans le monde associatif « les logiques prédatrices du capitalisme classique », et d’avoir constitué avec le groupe SOS « un petit empire géré de façon clanique »[23]. Selon Le Monde, le pouvoir paraît en effet concentré entre les mains du président et de quelques dirigeants du groupe, liés pour certains d’entre eux par des relations affectives ou familiales. Le président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux juge que « cette absence de contrôle démocratique, de contre-pouvoir, pose problème dans un domaine comme l’action sociale »[23]. Le quotidien révèle ainsi le conflit d'intérêts relevé par l’Agence nationale de contrôle du logement social, avec quatre dirigeants du groupe SOS ayant bénéficié de conditions très avantageuses pour acheter des appartements faisant partie du patrimoine immobilier du groupe, estimé à 500 millions d'euros[24]. Le groupe SOS a répondu qu'il devait se séparer de ces logements, une simple priorité d'information à des salariés ayant été actée par les conseils d'administration du groupe après évaluation par un expert indépendant assermenté[25][source insuffisante]. Le groupe en publiant l'intégralité de la procédure suivie à l'époque[26][source insuffisante] explique pour sa part que ces logements étaient « non conventionnés ou inadaptés à l’activité de la Coopérative ».

Jean-Marc Borello est aussi décrit en patron se déplaçant en voiture avec chauffeur, passant des week-ends dans une propriété du groupe à Hautefeuille, Les Tournelles, un château avec piscine, jacuzzi, salle de projection et parc avec kangourous, « des signes qui passent mal dans le milieu de l’action sociale et qui contrastent avec le sort des salariés de base »[23].

Il est par ailleurs chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'Ordre national du Mérite. Il est également administrateur de plusieurs fondations (Veolia, Accor, Monoprix, ou Engie)[4].

En 2017, les conseils d'administration du groupe SOS décident qu'en cas de départ de Jean-Marc Borello, le poste de président du groupe SOS sera supprimé et qu'une gouvernance collective sera mise en place au sein du directoire du groupe, ce qui sera alors une première pour une organisation de cette taille. La même année, Jean-Marc Borello et le groupe SOS associé au chef Thierry Marx et à son école « Cuisine Mode d'emplois », remportent la gestion du Pavillon de l'Élysée ; c'est la première fois qu'une structure de l'économie sociale et solidaire développe son activité sur « la plus belle avenue du monde »[27].

En Jean-Marc Borello, qui n'a pas souhaité rejoindre le gouvernement[28], accepte à la demande de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, dont il est un proche[29], de conduire à titre bénévole et en tant que président du groupe SOS une « mission relative à l’innovation sociale au service de la lutte contre les exclusions du marché du travail »[30].

En 2017 toujours, Jean-Marc Borello officialise la création de trois nouveaux secteurs pour le groupe SOS : Action internationale, culture et transition écologique[31].

En , Jean-Marc Borello remet son rapport à la ministre du Travail sur les politiques d'inclusion[32]. Ce rapport « Donnons-nous les moyens de l'inclusion » propose la transformation des contrats aidés[33], notamment en sélectionnant les employeurs qui peuvent y recourir[34], l'intégralité s'inscrivant dans le secteur non marchand[35]. L'accent est mis sur la formation et l'accompagnement des personnes dans leur parcours d'insertion[36].

En , Jean-Marc Borello indique vouloir créer avec le groupe SOS 1 000 cafés en zone rurale[37], des lieux « multiservices » dans des communes où les commerces ont disparu[38].

Accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles[modifier | modifier le code]

Il est l'objet de deux articles en , dans Le Monde tout d'abord[39], puis dans Libération[40], qui rendent compte d'accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles dans son entreprise de la part de plusieurs anciens employés[41]. Invoquant la « culture du groupe », Jean-Marc Borello se défend de toute agression et déclare : « Je ne vais pas agresser, a fortiori devant 1 000 personnes, pour arracher un smack. Cela confinerait à de la pathologie ou du suicide »[40].

Mises en doute de ses méthodes de gestion du social et solidaire[modifier | modifier le code]

Se voulant le « champion » du social et du solidaire, ses méthodes de gestion suscitent des doutes en termes de management. Essentiellement financé par des fonds publics, il est l'objet d'un article à charge[réf. nécessaire] en dans Le Monde diplomatique, qui le décrit menant grand train de vie entre châteaux et chauffeurs[42].

Dans Le Monde, Isabelle Rey-Lefebvre et Denis Cosnard intitulent leur article « Économie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business » et résument les accusations ainsi « M. Borello s’est vu qualifier de « Bernard Tapie », d’« industriel du social ». Certains l’accusent de reproduire dans le monde associatif les logiques prédatrices du capitalisme classique. Et d’avoir constitué, avec SOS, un petit empire géré de façon clanique ». De fait, l'État dont il se veut proche, les collectivités locales et la Caisse primaire d’assurance maladie représentent plus de 75 % de ses financements[43].

Ouvrages[modifier | modifier le code]


Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Annie Kahn, « Jean-Marc Borello : un patron sans but lucratif », sur lemonde.fr, .
  2. « "Qui êtes-vous Jean-Marc Borello ?" », sur BFM Business,
  3. Maryse Vaillant, Les prises en charge difficiles, Vaucresson, Centre national de formation et d'études de la jeunesse, .
  4. a et b Marc Landré, Jean-Marc Borello, le grand patron (social) qui murmure à l'oreille d'Emmanuel Macron, lefigaro.fr, 27 avril 2017
  5. a b c et d Marc Landré, « Jean-Marc Borello, conseiller privé de Macron », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 13 / dimanche 14 mai 2017, page 36.
  6. Nathalie Raulin, « Macron refuse l'appel au rassemblement de Valls », sur liberation.fr, .
  7. Marc Vignaud, « Jean-Marc Borello, le vrai patron de Macron », Le Point,‎ (lire en ligne).
  8. « Tout savoir sur Jean-Marc Borello, le nouveau numéro 2 de LREM », sur CNEWS (consulté le )
  9. « Dix nouveaux membres pour le bureau exécutif de La République En marche », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  10. Mathilde Siraud, « Stéphane Séjourné, conseiller à l'Élysée, devrait diriger la campagne des Européennes de LaREM », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  11. « Municipales à LREM : premiers candidats et méthode de start-up », sur Mediapart, (consulté le ).
  12. « Tout savoir sur Jean-Marc Borello, le nouveau numéro 2 de LREM », sur cnews.fr, (consulté le ).
  13. a et b Léa Lejeune, « Jean-Marc Borello, traversée en solidaire », sur liberation.fr, .
  14. « Biographie Jean-Marc Borello », sur www.groupe-sos.org
  15. « Jean-Marc Borello, traversée en solidaire », Libération,‎ (lire en ligne)
  16. « Borello, le pilier de la campagne de Macron, condamné à de la prison à sursis », Valeurs Actuelles,‎ (lire en ligne)
  17. « Audition de Jean-Marc Borello à l'Assemblée Nationale »,
  18. Les victimes des Tournelles réclament justice, leparisien.fr, 15 mars 2001
  19. Jacqueline Coignard, Défilé chic pour défendre l'ex-éducateur des Tournelles., liberation.fr, 6 mai 2006
  20. Robert Mégel condamné à 12 ans de réclusion, lemonde.fr, 12 mai 2006
  21. Le canard enchaîné, « Des rumeurs malignes », hebdomadaire,‎
  22. « Jean-Marc Borello, traversée en solidaire », quotidien,‎ (lire en ligne)
  23. a b et c Economie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business, Le Monde, 5 décembre 2018.
  24. Groupe SOS : un trésor immobilier évalué à 500 millions d’euros, Le Monde, 5 décembre 2018.
  25. « Communiqué du Groupe SOS », sur site du Groupe SOS
  26. « Note cession immobilière », sur site du Groupe SOS
  27. « Jean-Marc Borello offre au Groupe SOS le Pavillon de l'Élysée », sur lefigaro.fr,
  28. « Borello, un patron qui marche à gauche avec Macron », sur marianne.net,
  29. « "Muriel Pénicaud et Jean-Marc Borello : coup de foudre en macronie" », sur www.parismatch.fr, (consulté le )
  30. « Par quoi remplacer les contrats aidés ? », sur la-croix.fr,
  31. « "Nos services ne s'adressent pas qu'aux pauvres" », sur leparisien.fr,
  32. « Insertion professionnelle, Jean-Marc Borello remet son rapport », sur www.la-croix.fr,
  33. « Contrats aidés : Muriel Pénicaud et Jean-Marc Borello veulent «démontrer que nul n’est inemployable» », sur leparisien.fr,
  34. « Rapport de Jean-Marc Borello : Contrats aidés, des employeurs désormais « sélectionnés » », sur lesechos.fr,
  35. « Contrats aidés: les employeurs seront « sélectionnés », indiquent Muriel Pénicaud et Jean-Marc Borello », sur www.liberation.fr,
  36. « Rapport de Jean-Marc Borello : accompagner les personnes dans leur parcours d'insertion », sur francetvinfo.fr,
  37. La Nouvelle République, « Le GROUPE SOS veut ouvrir 1000 nouveaux cafés dans les campagnes », sur www.lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  38. « Comment Jean-Marc Borello compte réussir l'opération "1000 cafés" », sur www.parismatch.com, (consulté le )
  39. Isabelle Rey-Lefebvre et Denis Cosnard, « Économie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  40. a et b Laure Bretton et Gurvan Kristanadjaja, « Harcèlement sexuel : "Je ne voulais pas de ce baiser mais Borello a le bras long" », Libération,‎ (lire en ligne).
  41. Christophe Martet, « Jean-Marc Borello, patron du groupe SOS ouvertement gay accusé de harcèlement sexuel », Komitid,‎ (lire en ligne).
  42. Margot Hemmerich et Clémentine Métenier, « Groupe SOS, l’ogre qui dévore le monde associatif », Le Monde diplomatique,‎ , p. 4-5 (lire en ligne).
  43. Economie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business, lemonde.fr,

Liens externes[modifier | modifier le code]