Jeanne d'Angleterre (1165-1199) — Wikipédia

Jeanne d'Angleterre
Jeanne et son frère Richard Cœur de Lion rencontrent Philippe Auguste, enluminure vers 1230, Biographical Historia Anglorum.
Titres de noblesse
Reine de Sicile (d)
-
Prédécesseur
Successeur
Comtesse de Toulouse
-
Prédécesseur
Béatrice de Béziers (en)
Successeur
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Joan of EnglandVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Guillaume II de Sicile (à partir de )
Raymond VI de Toulouse (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Statut
Blason

Jeanne d'Angleterre est une princesse anglaise qui fut reine de Sicile puis comtesse de Toulouse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeanne, née au château d'Angers en 1165, est la fille du roi Henri II d'Angleterre, et d'Aliénor d'Aquitaine. Deux de ses frères, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, furent rois d’Angleterre.

Aliénor d’Aquitaine confie son éducation à l’abbaye de Fontevraud[1].

Le , elle épouse en premières noces à Palerme le roi Guillaume II de Sicile[2] dont elle aurait eu un fils selon Robert de Torigni, Bohémond (Boamundus). Elle est couronnée reine de Sicile le jour-même.

Veuve en 1189, elle accompagne son frère Richard Cœur de Lion, qui participe à la troisième croisade, en Terre sainte. Le roi envisage même de la marier à Al-Adel, frère de Saladin et de confier aux deux époux le royaume de Jérusalem, mais Jeanne refuse d'épouser un prince musulman et Saladin refuse d'autoriser son frère à se convertir au christianisme, ce qui met fin au projet[3]. Revenu de Terre Sainte, Richard, qui a des prétentions sur le comté de Toulouse, ne peut les défendre par les armes, occupé à combattre Philippe Auguste, et préfère se faire un allié du comte Raymond VI de Toulouse en lui donnant sa sœur en mariage, avec en dot l'Agenais et le Quercy.

Elle épouse donc, en octobre 1196, à Rouen et en secondes noces, Raymond VI (VIII), comte de Toulouse († 1222) dont elle a :

  • Raymond VII (IX) (1197 - 1249) ;
  • Jeanne (1198 - 1255) mariée à Bernard, Seigneur de la Tour[4] ;
  • un enfant né et mort le .

Elle n'est pas une comtesse passive, mais son mariage n'est pas heureux. En , alors que son mari règle un litige en Provence, un vassal du Lauragais se révolte et Jeanne vient elle-même assiéger le château[5]. Après la défection de ses troupes elle doit fuir ses États et tente de se mettre sous la protection de son frère Richard Cœur de Lion. Lorsqu'elle apprend la mort de ce dernier, elle se réfugie auprès de sa mère à Niort. Aliénor la confie alors, enceinte, aux moniales de Fontevraud. Peu avant son accouchement elle rejoint sa mère à Rouen, à la cour de Jean sans Terre. Malade, épuisée et sur le point de mourir, elle obtient par une dérogation exceptionnelle de l'archevêque de Canterbury, l'autorisation de prendre le voile des religieuses de Fontevraud, alors qu'elle est mariée. Elle meurt en couches à trente-quatre ans, le 24 septembre 1199[6]. L'enfant, né par césarienne, ne lui survit que de peu. Aliénor fait transporter le corps de Jeanne à Fontevraud où elle est inhumée parmi les moniales[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Martin Aurell, in Edmond-René Labande, Pour une image véridique d’Aliénor d’Aquitaine, paru dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1952, pages 175-234 ; réédité avec une préface de Martin Aurell par la Société des antiquaires de l'Ouest-Geste éditions en 2005 (ISBN 2-84561-224-9), p 10.
  2. Régine Pernoud, Richard Cœur de Lion, Fayard, , 326 p. (ISBN 978-2-213-63906-2, présentation en ligne).
  3. René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem - III. 1188-1291 L'anarchie franque, Paris, Perrin, (réimpr. 2006), 902 p., p. 120.
  4. Baluze (1708) Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, Tome II, p. 499.
  5. Jean-Luc Déjean, Les comtes de Toulouse (1050-1250), Fayard, (réimpr. 1988) [détail des éditions] (ISBN 2-213-02188-0), p. 259.
  6. Labande 1986, p. 111.
  7. Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine, La reine insoumise, Paris, Payot, , 544 p. (ISBN 2-228-89829-5), p. 268
  8. Ralph V. Turner, Aliénor d'Aquitaine, Paris, Fayard, , 485 p. (ISBN 978-2-213-66286-2), p. 339-340

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

  • Jean-Marc Bienvenu, « Aliénor d'Aquitaine et Fontevraud », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 39, nos 113-114 « Y a-t-il une civilisation du monde Plantagenêt ? Actes du colloque d'histoire médiévale, Fontevraud, 26-28 avril 1984 »,‎ , p. 15-27 (DOI 10.3406/ccmed.1986.2310, lire en ligne).
  • (en) Colette Bowie, « Shifting Patterns in Angevin Marriage Policies : The Political Motivations for Joanna Plantagenet’s Marriages to William II of Sicily and Raymond VI of Toulouse », dans Martin Aurell (éditeur), Les Stratégies matrimoniales (IXe – XIIIe siècle), Turnhout, Brepols, coll. « Histoires de famille. La parenté au Moyen Age » (no 14), (ISBN 978-2-503-54923-1, DOI 10.1484/m.hifa-eb.5.101234), p. 155–167.
  • (en) Colette Bowie, « To Have and Have Not: The Dower of Joanna Plantagenet, Queen of Sicily (1177–1189) », dans Elena Woodacre (éditrice), Queenship in the Mediterranean : Negotiating the Role of the Queen in the Medieval and Early Modern Eras, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-1-349-47278-9, DOI 10.1057/9781137362834_3), p. 27–50.
  • (en) Colette Bowie, The Daughters of Henry II and Eleanor of Aquitaine, Turnhout, Brepols, coll. « Histoires de famille. La parenté au Moyen Age » (no 16), (ISBN 978-2-503-54971-2 et 978-2-503-56076-2, DOI 10.1484/m.hifa-eb.5.106736).
  • Edmond-René Labande, « Pour une image véridique d'Aliénor d'Aquitaine », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 4e série, vol. 2,‎ , p. 175-234 (lire en ligne).
  • Edmond-René Labande, « Les filles d'Aliénor d'Aquitaine : étude comparative », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 39, nos 113-114 « Y a-t-il une civilisation du monde Plantagenêt ? Actes du colloque d'histoire médiévale, Fontevraud, 26-28 avril 1984 »,‎ , p. 101-112 (DOI 10.3406/ccmed.1986.2320, lire en ligne).
  • Laurent Macé, « Le testament inédit de la reine Jeanne, comtesse de Toulouse (1199). Mémoire et parenté d’une Plantagenêt dans le Midi », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, vol. 80-81,‎ 2020-2021, p. 83-111 (ISSN 0373-1901, résumé).

Liens externes[modifier | modifier le code]