Jerry Lewis — Wikipédia

Jerry Lewis
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Jerry Lewis en 1957.
Nom de naissance Joseph Levitch
Naissance
Newark, New Jersey
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 91 ans)
Las Vegas, Nevada
Profession Humoriste
Acteur
Scénariste
Réalisateur
Producteur
Films notables Le Délinquant involontaire
Le Dingue du palace
Docteur Jerry et Mister Love
La Valse des pantins
Arizona Dream
Site internet The Official Jerry Lewis Comedy Museum and Store

Jerry Lewis est un humoriste, acteur, scénariste, réalisateur et producteur américain né le à Newark (New Jersey) et mort le à Las Vegas (Nevada)[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

De son vrai nom Joseph Levitch[2], il naît le à Newark (New Jersey) dans une famille d'émigrants juifs[3]. Son père, Daniel Levitch (1902-1980), dont les parents ont quitté la Russie pour s'installer à New York, se produit dans des spectacles de variétés sous le pseudonyme de Danny Lewis. Sa mère, Rachael Brodsky (1903–1983), originaire de Varsovie, est pianiste et accompagne son mari dans ses numéros.

Il monte sur scène avec eux à l'âge de 5 ans, provoquant l'hilarité du public. Cependant, il est élevé par sa grand-mère et souffre de l'absence de ses parents, continuellement en tournée. À 15 ans, il crée un numéro de pantomime dans lequel il parodie des artistes à la mode, ce qui lui vaut un succès réel mais modeste[4].

Duo avec Dean Martin[modifier | modifier le code]

Dean Martin et Jerry Lewis en 1955.

Jerry Lewis se fait connaître au milieu des années 1940 en formant avec le chanteur Dean Martin le duo comique Martin and Lewis. Ils se démarquent de la majorité des comiques de l'époque en jouant surtout sur l'interaction entre deux genres de comiques, à la manière du clown blanc et de l'auguste, plutôt que de réciter des sketches planifiés. À la fin de la décennie, ils sont nationalement connus, d'abord pour leurs représentations dans les boîtes de nuit, puis en tant que vedettes de cinéma (Parachutiste malgré lui, Amour, Délices et Golf, etc.). Ils embrayent sur la production de films pour la télévision et se séparent en 1956.

Succès cinématographique en solo[modifier | modifier le code]

Jerry Lewis, alors en solo, joue dans le film Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent) en 1957. Il est ensuite tête d'affiche de cinq autres films, avant d'écrire, jouer, produire et réaliser lui-même Le Dingue du palace (The Bellboy) en 1960. Il est le pionnier de la régie vidéo (video assist), utilisant une caméra vidéo sur le plateau en même temps qu'il filme pour pouvoir visualiser immédiatement le résultat. Cette technique devient un standard dans l'industrie.

Il réalise plusieurs autres films, dont Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man, 1961), Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy, 1961) et Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor, 1963). La popularité de Jerry Lewis décline aux États-Unis à partir de la fin des années 1960 mais il conserve une partie de sa renommée à l'étranger, essentiellement en Europe. Alors que sa popularité baisse aux États-Unis[4], il est particulièrement soutenu en France par les revues Positif et les Cahiers du cinéma, et le critique Robert Benayoun contribue grandement à éclairer l'importance de ses films.

Mauvaise chute et déclin[modifier | modifier le code]

En , à la suite d'une cascade ratée lors d'un gag où il tombe sur le dos sur un câble métallique, il se fracture deux vertèbres. Il reste paralysé pendant une journée (27 heures exactement[5]). Pour contenir la douleur chronique, il prend pendant des dizaines d'années un antalgique puissant et controversé, le Percodan, et devient accro[6]. Il pense, un moment, au suicide avant de découvrir en 2002 la neurostimulation. On lui implante alors des électrodes dans la colonne vertébrale et un dispositif type pacemaker dans l'abdomen[7].

En 1966, il organise le Labor Day Telethon For The Muscular Dystrophy Association, œuvre de charité à laquelle il était déjà publiquement associé depuis dix ans[4].

Il ouvre une chaîne de 2 400 salles de cinéma mais ses affaires, autrefois florissantes, fluctuent[4]. En 1972, il joue et réalise The Day the Clown Cried, une comédie dont l'action se déroule dans un camp de concentration nazi. À cause d'un imbroglio juridique, le film ne sort pas en salles. Cet échec le terrasse[4].

Retour au premier plan[modifier | modifier le code]

Après huit ans d'absence cinématographique, Jerry Lewis revient au début des années 1980 dans Au boulot, Jerry (Hardly Working), qu'il joue et réalise. Il enchaîne, en 1983, avec un rôle à contre-emploi dans La Valse des pantins (The King of Comedy) de Martin Scorsese, salué par la critique[4]. Il remet cette même année un César d'honneur à Louis de Funès pour l'ensemble de sa carrière.

En 1984, Jack Lang, ministre de la Culture français, lui remet la Légion d'honneur. En 2006, son successeur Renaud Donnedieu de Vabres l'élève au rang de commandeur du même ordre[4].

En 1984, il joue dans deux « nanars » français, Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir de Philippe Clair et Retenez-moi... ou je fais un malheur ! de Michel Gérard, à la condition qu'ils ne soient pas diffusés aux États-Unis[4].

Le , il présente le 1er Téléthon en France, diffusé sur Antenne 2[8].

En janvier 1993, il joue dans le long-métrage d'Emir Kusturica Arizona Dream, aux côtés de Johnny Depp, Faye Dunaway et Vincent Gallo.

Dernières années[modifier | modifier le code]

Jerry Lewis au Festival de Cannes 2013.

En 2006, il interprète le rôle principal d'un épisode de la série télévisée américaine New York, unité spéciale, « Uncle » (8.4).

En 2008, Jerry Lewis travaille avec Drake Bell sur le film d'animation The Nutty Professor (en). En , Jerry Lewis annonce qu'il présentera son dernier Téléthon contre la dystrophie musculaire, l'acteur étant affaibli par d'importants problèmes de santé, notamment une fibrose pulmonaire[9].

En 2009, il reçoit un Oscar d'honneur[4].

L'avant-dernier film où Jerry Lewis apparaît en tant qu'acteur, Max Rose (sorti en 2013), est un drame écrit et réalisé par Daniel Noah, produit par Lawrence Inglee (en). Lewis y joue le rôle d'un vieil homme qui retrouve goût à la vie malgré la disparition de sa femme. Le film est sélectionné au festival de Cannes 2013.

Dans son dernier film, Le Casse (2016), tourné à l'âge de 90 ans, il joue le père vieillissant de Nicolas Cage.

Mort[modifier | modifier le code]

Jerry Lewis meurt le à Las Vegas, à l'âge de 91 ans, d'une maladie cardiovasculaire[2].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jerry Lewis a été marié à Esther Calonico dite Patti Palmer (1921-2021), chanteuse du groupe The Ted Fio Rito Orchestra, du à . Ils ont eu six garçons : Gary (né le , membre du groupe Gary Lewis & the Playboys), Ronald (adopté en ), Scott (né en ), Christopher (dit Chris Lewis, né en ), Anthony (né en ) et Joseph (né en , mort d'une surdose de stupéfiants en 2009[10]).

Il a épousé en secondes noces le la danseuse SanDee Pitnick, avec laquelle il a adopté une fille, Danielle Sarah, en [4].

Engagements politiques[modifier | modifier le code]

Jerry Lewis s'est défendu de vouloir donner à ses films une dimension politique, même si les critiques français saluent sa dénonciation du consumérisme et de l'American way of life. Il a affirmé que les deux pires catastrophes des dernières décennies avaient été l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et l'élection de Richard Nixon.

Le , il organise avec Frank Sinatra à Richmond, dans l'Indiana, un concert en soutien à la famille de Dan Mitrione, agent du FBI exécuté par les Tupamaros pour avoir mis en œuvre une procédure de torture systématique pour le compte de la dictature uruguayenne, et présenté à l'époque aux États Unis comme un héros de l'anticommunisme[11].

Pendant la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2016, il déclare que « Trump ferait un bon président car c'est un bon showman »[4].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

En tant qu'acteur[modifier | modifier le code]

En tant que réalisateur[modifier | modifier le code]

En tant que producteur[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Jerry Lewis est apparu à de nombreuses reprises à la télévision américaine dès 1950, soit dans des fictions ou des émissions de divertissement comme The Red Skelton Show (1970) ou What's My Line? émission populaire de jeu où il fut l'invité surprise sept fois (1954 avec Dean Martin, 1956 à deux reprises, 1960, 1961, 1962, 1966). Il prête sa voix au professeur John Frink dans l'épisode en version originale Simpson Horror Show XIV de la série Les Simpson. Dans les années 1970, il a également inspiré une série de dessins animés en 17 épisodes de 26 minutes réalisée par Filmation et intitulée Jerry Lewis (Will the Real Jerry Lewis Please Sit Down).

En tant qu'acteur[modifier | modifier le code]

En tant que réalisateur[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Étoile de Jerry Lewis sur le Walk of Fame à Hollywood.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Voix françaises[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Jerry Lewis, Nonpareil Genius of Comedy, Dies at 91 », hollywoodreporter.com, 20 août 2017.
  2. a et b (en) « Jerry Lewis, Mercurial Comedian and Filmmaker, Dies at 91 », sur The New York Times, (consulté le ).
  3. (en) Jerry Lewis et Herb Gluck, Jerry Lewis In Person, Atheneum Books, 1982, p. 8 & 28.
  4. a b c d e f g h i j et k Jean-Pierre Bouyxou, « Jerry Lewis se fait la malle », Paris Match, semaine du 24 au 30 août 2017, p. 48-53.
  5. « Jerry Lewis chez Thierry Ardisson », (consulté le )
  6. Olivier Rajchmann « Jerry Lewis : portrait d'un clown en colère », lexpress.fr, 20 août 2017.
  7. Corinne Thébault, « Jerry Lewis rigole à nouveau », leparisien.fr, 16 avril 2004.
  8. « 6 décembre 1987 : premier Téléthon animé par Jerry Lewis », France Info, 2 décembre 2011.
  9. Samya Yakoubaly, « Jerry Lewis, 85 ans, quitte mystérieusement le Téléthon et son association », purepeople.com, 5 août 2011.
  10. (en-US) Chris Bucher, « SanDee Pitnick, Jerry Lewis’ Wife: 5 Fast Facts You Need to Know », Heavy.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. M. Otterman (en), American Torture: From the Cold War to Abu Ghraib and Beyond, p. 78, MUP, Melbourne, 2007 (ISBN 9780522853339).
  12. Site du ministère de la Culture.
  13. « Discours de M. Donnedieu de Vabres lors de la remise des insignes de Commandeur de la légion d'honneur à Jerry Lewis ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2017 : Jerry Lewis  », L'Annuel du Cinéma 2018, éd. Les Fiches du cinéma, Paris, 2018, p. 780 (ISBN 978-2-902-51632-2)
  • (es) Manuel Lamarca, Jerry Lewis: El día en el que el cómico filmó, Ediciones Carena, Barcelone, 2017 (ISBN 9788416843749)

Documentaires[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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