John Carew Eccles — Wikipédia

John Carew Eccles
Sir John Carew Eccles (1903-1997), photographié dans son laboratoire en novembre 1963
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
Tenero-ContraVoir et modifier les données sur Wikidata
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Magdalen College
Université de Melbourne
Melbourne High School (en)
Warrnambool College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Sir John Carew Eccles, né le à Melbourne, Australie et mort le à Locarno, (Suisse), est un neurophysiologiste australien, lauréat du prix Nobel de physiologie et de médecine en 1963 pour son travail sur la synapse, prix qu'il partagea avec A.L. Hodgkin et Andrew Huxley.

Il découvrit les processus ioniques impliqués dans l'excitation ou l'inhibition des cellules nerveuses et la notion de signal post- ou présynaptique.

Ses découvertes scientifiques et leurs implications philosophiques l'amènent vers la fin de sa carrière à des travaux spéculatifs dans le domaine de la philosophie de l'esprit et du problème corps-esprit, résumés par le concept du « fantôme dans la machine » de Ryle.

En 1977, il cosigne avec le philosophe Karl Popper The Self and Its Brain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eccles (à droite), photographié en 1993 avec le psychiatre tchèque Cyril Höschl

Eccles est né à Melbourne en Australie, où il fit ses études secondaires et universitaires. Ayant obtenu son diplôme en 1925, il se voit décerner une prestigieuse bourse d'études, la bourse Rhodes et quitte l'Australie pour compléter sa formation à l'Université d'Oxford auprès du célèbre neurophysiologiste Sherrington.

Il obtient le titre de Ph.D de l'Université d'Oxford en 1929.

En 1937, Eccles regagne l'Australie, où il travaille dans la recherche militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il est nommé professeur à l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande. De 1952 à 1962 il est professeur à l'Université nationale australienne.

En 1963, il est nommé « Australien de l'année » et reçoit cette même année le Prix Nobel de physiologie ou médecine.

En 1966, il part aux États-Unis pour travailler d'abord à l'Institut de recherches biomédicales de Chicago, puis à l'Université de Buffalo de 1968 jusqu'à sa retraite en 1975, qu'il décide de passer en Suisse, se consacrant à des travaux philosophiques.

Il est devenu membre de la Royal Society le et a été fait chevalier le [1].

John Carew Eccles meurt en 1997 dans la ville tessinoise de Locarno en Suisse.

Recherches[modifier | modifier le code]

John Eccles a défendu pendant vingt ans l'hypothèse selon laquelle les synapses communiquent par voie électrique et non par voie chimique[2]. La volonté de prouver la validité de son hypothèse, et sa rencontre avec le philosophe des sciences Karl Popper, l'amènent à chercher à réfuter ces hypothèses[2]. Il se rend alors compte que seule l'hypothèse chimique résiste à la réfutation et change alors publiquement de position, admettant ainsi s'être trompé pendant vingt ans[2]; c'est ce revirement qui lui permet d'obtenir le prix Nobel de physiologie et de médecine[2]. Cette anecdote est souvent citée comme modèle d'autocritique et d'intégrité scientifique[2].

Anecdote[modifier | modifier le code]

Eccles est à l'origine du fameux énoncé : « Le cerveau est une machine qu’un fantôme peut faire marcher » (traduction de « Brain is a machine that ghost can operate »)[3].

Travaux[modifier | modifier le code]

  • (en) 1932, Reflex Activity of the Spinal Cord.
  • (en) 1953, The neurophysiological basic of the mind: The principles of neurophysiology, Oxford: Clarendon.
  • (en) 1957, The Physiology of Nerve Cells.
  • (en) 1964, The Physiology of Synapses.
  • (en) 1965, The brain and the unity of conscious experience, London: Cambridge University Press.
  • (en) 1969, The Inhibitory Pathways of the Central Nervous System.
  • (en) 1970, Facing reality: Philosophical Adventures by a Brain Scientist, Berlin: Springer.
  • (en) 1973, The Understanding of the Brain.
  • (en) 1977, The Self and Its Brain, with Karl Popper, Berlin: Springer.
  • (en) 1979, The human mystery, Berlin: Springer.
  • (en) 1980, The Human Psyche.
  • (en) 1984, The Wonder of Being Human - Our Brain & Our Mind, with Daniel N. Robinson (en), New York, Free Press.
  • (en) 1985, Mind and Brain: The Many-Faceted Problems, (Editor), New York : Paragon House.

Traduits en français :

  • 1989, Evolution du cerveau et création de la conscience : à la recherche de la vraie nature de l'homme [« Evolution Of The Brain : Creation Of The Self »] (trad. de l'anglais), Paris, Flammarion, coll. « Champs », , 368 p. (ISBN 978-2-08-081294-0 et 2080812947)
  • 1994, Comment la conscience contrôle le cerveau [« How the Self Controls Its Brain »], Paris, Fayard, coll. « Le temps des sciences », , 255 p. (ISBN 978-2-213-59766-9)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Mary R. Mennis, Book of Eccles : A Portrait of Sir John Eccles. Australian Nobel Laureate and Scientist. 1903-1997, Aspley, Queensland, Lalong Enterprises, (ISBN 0-9750346-0-X, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. London Gazette : no 41490, p. 5465, 05-09-1958.
  2. a b c d et e Jean-Gaël Barbara, « La volte-face du professeur Eccles », Pour la Science, no 503,‎ , p. 75-79 (lire en ligne).
  3. Sir John Eccles et Daniel N. Robinson, The Wonder of Being Human : Our Brain and Our Mind, 1984. Free Press, p. 54.

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)