José Antonio Primo de Rivera — Wikipédia

José Antonio Primo de Rivera
Illustration.
Fonctions
1er chef national de la Phalange espagnole

(2 ans, 1 mois et 14 jours)
Successeur Manuel Hedilla
Député aux Cortes Generales
pour Cadix

(2 ans, 1 mois et 8 jours)
Biographie
Nom de naissance José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia
Date de naissance
Lieu de naissance Madrid, Royaume d'Espagne
Date de décès (à 33 ans)
Lieu de décès Alicante, Espagne
Nature du décès Exécution par arme à feu
Sépulture Cimetière Saint-Isidore (Madrid)
Nationalité Espagnole
Parti politique Union monarchiste nationale
Phalange espagnole
Diplômé de Université centrale de Madrid
Profession Avocat
Homme politique
Religion Catholique

Signature de José Antonio Primo de Rivera

José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia, né le à Madrid et mort le à Alicante, est un homme politique espagnol, fils du général Miguel Primo de Rivera et fondateur de la Phalange espagnole. Il est mort exécuté le à Alicante, au début de la guerre d'Espagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille noble d'Andalousie[1] de longue tradition militaire[2], il est le fils aîné du général Miguel Primo de Rivera[3], chef du gouvernement et président du directoire — « une dictature avec roi »[4] — entre 1923 et 1930, sous le règne d'Alphonse XIII. Après son baccalauréat, obtenu en 1917, il entreprend des études à la faculté de droit de Madrid, il y obtient une licence en 1922. L'année suivante, à l'âge de vingt ans, il est reçu aux examens de doctorat, mais ne présenta jamais sa thèse[5].

Il effectue son service militaire en 1923-1924, et est lieutenant de cavalerie. Il sert au régiment des Dragones de Santiago no 9, à Barcelone, puis aux Húsares de la Princesa, à Madrid[6].

Il devient avocat en , inscrit au barreau de Madrid. Il ouvre alors son propre cabinet et est vite reconnu pour son talent professionnel. Ainsi, le doyen du collège des avocats de Madrid, Francisco Bergamín, auquel José Antonio Primo de Rivera était opposé dans un procès, déclara : « J'ai dit en saluant le jeune avocat que nous avons écouté avec tant de plaisir, qu'il était un véritable espoir ! Je rectifie, Messieurs les Magistrats, et j'affirme qu'aujourd'hui, nous avons entendu une véritable gloire du barreau espagnol. C'est tout »[7].

En , il est reçu dans l'ordre des chevaliers de Saint-Jacques de l'Épée (Orden de Santiago) en même temps que ses deux frères, Miguel et Fernando[8].

L'« inquiétude » espagnole[modifier | modifier le code]

Chez Primo de Rivera, élevé « à l'ombre de son père », les valeurs militaires ancrées dans sa personnalité se combinaient avec une « formation intellectuelle et un esprit politique de type libéral (Ortega pour lui, comme pour tous les jeunes gens de sa génération, fut la référence essentielle), que contrebalançaient son éducation traditionaliste et ses convictions religieuses »[9]. Dans son célèbre Hommage et reproche à Don José Ortega y Gasset, publié en 1935, Primo de Rivera écrira notamment : « Une génération qui pour ainsi dire s'éveilla à l'inquiétude espagnole sous le signe d'Ortega y Gasset, s'est imposée à elle-même, tout aussi tragiquement, la mission de vertébrer l'Espagne »[10].

L'intuition politique joséantonienne de « sauver l'Espagne pour l'Espagne »[11], au-delà de l'influence primordiale d'Ortega prend sa source chez des penseurs comme Eugenio d'Ors, Ramiro de Maeztu, Rafael Sánchez Mazas, Unamuno et les auteurs de la génération de 98, mais aussi Spengler[12]. Et Arnaud Imatz de souligner que « parmi ces auteurs, dominés par la préoccupation de préserver la communauté nationale d'une irrémédiable décadence, deux ont profondément imprégné la pensée de Primo de Rivera : José Ortega y Gasset et Miguel de Unamuno […] les deux plus grandes figures du libéralisme espagnol contemporain […]. Les deux hommes les plus illustres de l'Université espagnole des années 1920 qui contribuèrent à la chute de la dictature étaient pourtant radicalement anti-fascistes »[13].

Dans un ouvrage récent, l'historien espagnol Joan Maria Thomàs résume ainsi le fond du destin politique de José-Antonio : « Toute sa vie — héroïque, d'abnégation, pleine de chimères et d'énergie — était imprégnée de cette nostalgie mi-bourgeoise mi-littéraire pour le travail méthodique et la discussion intime. Il se rendait compte, cependant, qu'il était marqué déjà par un destin, qu'il n'était pas possible de reculer, qu'il devait renoncer à tout. Parce qu’il faut choisir entre l'Œuvre et le Bonheur. Et José-Antonio opta pour la première »[14].

Une fidélité politique[modifier | modifier le code]

En , voulant défendre la mémoire de son père récemment décédé, il se lance dans l'action politique et participe à la fondation de la Unión Monárquica Nacional où il retrouve nombre d'anciens ministres du général Primo de Rivera dont José Calvo Sotelo, et l'écrivain Ramiro de Maeztu[15]. En , il se présente, dans la circonscription de Madrid, aux élections générales convoquées pour former l'Assemblée Constituante des Cortes de la Seconde République espagnole. Les raisons de sa candidature sont exprimées dans un court Manifeste publié le dans ABC : « Dieu sait bien que ma vocation est d'être parmi mes livres, et que m'éloigner d'eux pour me lancer momentanément dans le vertige lancinant de la politique me cause une véritable douleur. Mais je serais lâche ou insensible si je dormais tranquillement tandis qu'aux Cortes, devant le peuple, on continue de lancer des accusations contre la mémoire sacrée de mon père »[16]. Avec ce sens de la responsabilité politique, « sa jeunesse et son courage attirent sur lui tous les regards »[17]. Cependant, il sera battu par son adversaire Bartolomé Cossío[18], présenté par la coalition électorale Conjonction républicano-socialiste, qui regroupait des partis républicains de gauche, dont les plus importants étaient le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti républicain radical (PRR)[19].

En 1932, accusé de soutenir la Sanjurjada, le pronunciamiento du général Sanjurjo, il est arrêté ; mais, aucune charge ne pouvant être finalement retenue contre lui, il est rapidement libéré. Peu après, il fonde avec l'aviateur Julio Ruiz de Alda le Movimiento Sindicalista Español qui sera l'embryon de la Phalange espagnole.

À partir de 1929, Primo de Rivera écrit des articles politiques dans la presse espagnole, notamment dans le quotidien La Nación, proche de la Unión Monárquica Nacional[20]et, plus épisodiquement, dans ABC[21]. C'est dans ce quotidien qu'il publiera, en , une lettre ouverte à Juan Ignacio Luca de Tena, le directeur du journal, sur le fascisme[22]. Son article Vers un nouvel État est publié, sous pseudonyme, le dans l'unique numéro de la revue El Fascio paru avant qu'elle ne soit interdite par le gouvernement républicain. Il y critique l'esprit nihiliste de « l' État libéral qui ne croit en rien, ni même en son destin propre, ni même en soi-même » et en appelle à l'État nouveau qui serait au service de « l'Unité » et de « la Patrie comme totalité historique »[23]. Il présentera les Points initiaux de la Phalange nouvellement créée dans l'hebdomadaire du Mouvement, intitulé F.E., qui publia quinze numéros entre et [24].

Le , lors des deuxièmes élections générales, il est élu député de la circonscription de Cadix. Il sera alors le seul représentant de la Phalange siégeant comme indépendant à l'Assemblée des Cortes où une coalition de partis de droite s'assura la majorité[25].

Le fondateur de la Phalange[modifier | modifier le code]

Alfonso García-Valdecasas, Julio Ruiz de Alda et José Antonio Primo de Rivera lors de la fondation de la Phalange espagnole, le .

Le , José Antonio Primo de Rivera fonde la Phalange espagnole, dont il présente le programme le jour même lors d'un discours public au Teatro de la Comedia à Madrid. Il y développe une critique de Jean-Jacques Rousseau, cet « homme néfaste », et du libéralisme démocratique destructeur « de l'unité spirituelle des peuples » qui « apporta l'esclavage économique », tout en refusant le socialisme dont « la réaction fut légitime » mais qui « proclama le dogme monstrueux de la lutte des classes » et amena « la désagrégation, la haine, la séparation, l'oubli de tout lien de fraternité et de solidarité entre les hommes. » Il y appelle à reconstruire « l'unité totale de la Patrie » afin que « l'Espagne retrouve décidément le sens universel de sa culture et de son Histoire »[26]. Ainsi que le note l'historien Robert Paxton, on trouve là un exemple de ce que Sigmund Neumann, politologue américain, appelait, selon une typologie propre, l'approche d'un parti d'intégration, par rapport au parti de représentation[27].

Plaque commémorative de l'acte fondateur de la Phalange espagnole posée sur la façade du Teatro de la Comedia, Madrid (1971).

Peu de temps après, le , la fusion du mouvement avec les Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista fondées par Onésimo Redondo et Ramiro Ledesma Ramos donnera naissance à la Falange Española de las JONS. Le texte en 27 points du programme du nouveau Mouvement, élaboré par le Conseil National comprenant en particulier Primo de Rivera et Ledesma Ramos, a été publié le . Il affirme la « réalité suprême de l'Espagne », une « volonté impériale » et le projet d'un « État national-syndicaliste qui organisera corporativement la société espagnole » tout en « répudiant le système capitaliste » et « également le marxisme ». Il « incorpore le sens catholique - de glorieuse tradition et prédominant en Espagne - à la reconstruction nationale »[28].

Drapeau de la Falange Española de las JONS.

Dans un article publié en Roumanie en , Emil Cioran observera cependant le rôle paradoxal du catholicisme espagnol dans le développement de la révolution en Espagne : « Le catholicisme, écrit-il, fut pendant des siècles la seule respiration de l'Espagne. Un monopole spirituel qu'il paie cher aujourd'hui. Au commencement, il était plein de vie et jouait un rôle extrêmement actif (...) Mais avec le temps, il n'est devenu que forme et terreur (...) L'inadaptation de l'âme espagnole à un catholicisme ankylosé a donné naissance au divorce actuel. On ne peut pas faire de révolution en Espagne sans combattre le catholicisme. Et ce, par reconnaissance pour les cimes atteintes à travers lui ou, plus exactement, avec son aide »[29].

La relation du Mouvement avec le fascisme a été explicitée dans une déclaration de José Antonio Primo de Rivera en  : « La Falange Española de las JONS n'est pas un mouvement fasciste, elle a avec le fascisme quelques coïncidences sur des points essentiels de valeur universelle ; mais elle développe chaque jour ses caractères propres et ainsi est sûre de trouver précisément selon ce chemin ses possibilités les plus fécondes »[30]. Ce que l'historien allemand Ernst Nolte commente ainsi : « Aussi était-ce plus qu'un stratagème quand il [Primo de Rivera] nia que la Phalange fût un mouvement fasciste et se refusa à participer au congrès fasciste international de Montreux »[31].

Robert Paxton, dans une analyse de perspective comparative avec les mouvements fascistes européens, souligne trois caractères distinctifs de la Phalange : « Le premier caractère est sa ferveur catholique (...) Le deuxième est l'origine sociale élevée (« upper-class ») et l'excellente éducation du chef principal, José Antonio Primo de Rivera (...) Enfin, le fascisme de la première heure resta faible en Espagne, car le conservatisme catholique occupait la plus grande partie de l'espace politique disponible (...) En outre, le fascisme espagnol était aussi notable pour la vigueur de sa critique du capitalisme de marché »[32].

George L. Mosse, historien américain d'origine allemande, relève, quant à lui, la dimension poétique du mouvement : « Quand José Antonio Primo de Rivera parlait de la Falange comme d'un “mouvement poétique” (...) il illustrait une tendance de l'ensemble du fascisme »[33].

1936 : la prison et l'exécution à Alicante[modifier | modifier le code]

Battue aux élections législatives du , avec un score électoral de 0,7 % des votes, la Phalange est déclarée hors la loi par les républicains espagnols à la suite de la tentative d'assassinat, le , de Luis Jiménez de Asúa[34], fomentée par des étudiants du Sindicato Español Universitario (SEU), un syndicat national-syndicaliste, en représailles de l'assassinat à Madrid, le , de deux étudiants de la faculté de droit, un falangiste et un Carliste[35]. Le , Primo de Rivera est emprisonné à la prison Modelo de Madrid avec d'autres dirigeants du parti, pour avoir eu en sa possession trois revolvers. Le , il est transféré à la prison d'Alicante qui sera sa tombe.

José Antonio Primo de Rivera en 1936.

Depuis la prison, il continue de diriger le mouvement en émettant des circulaires où il donne ses consignes. Alors que des rumeurs de coup d'État s'amplifient, la Circulaire du dit notamment : « Que tous nos camarades considèrent comme il est offensant pour la Phalange qu'on lui propose de prendre part comme comparse à un mouvement qui ne va pas conduire à implanter l'État national-syndicaliste, à entreprendre l'immense tâche de la reconstruction de la patrie esquissée dans nos 27 points, mais à restaurer une médiocrité bourgeoise, conservatrice... bordée, comme raillerie suprême, par l'accompagnement chorégraphique de nos chemises bleues. » Et il prévient : « Tout chef, quel que soit son rang dans la hiérarchie, qui fera des pactes locaux avec des éléments militaires ou civils, sans l'ordre exprès du chef national, sera immédiatement expulsé de la Phalange, et son expulsion sera divulguée par tous les moyens disponibles. » Cinq jours plus tard, la Circulaire du précise cependant « les conditions auxquelles les chefs locaux et territoriaux pourront conclure des accords pour un possible soulèvement immédiat contre le gouvernement actuel »[36].

La veille du soulèvement militaire, le , il publie un dernier manifeste où il écrit : « Nous rompons aujourd'hui ouvertement avec les forces ennemies qui tiennent la patrie prisonnière. Notre rébellion est un acte de service pour la cause de l'Espagne. » Et il conclut par cet appel : « Travailleurs, agriculteurs, intellectuels, soldats, marins, gardiens de notre patrie : secouez votre résignation devant le tableau de son effondrement et venez avec nous pour une Espagne une, grande et libre. Que Dieu nous aide. ¡Arriba España! »[37].

Ainsi, il semble qu'en juillet 1936, Primo de Rivera se soit vu obligé, non sans réticence, d'accorder son soutien au général Emilio Mola et aux autres généraux insurgés contre le gouvernement républicain[38].

Dans la nuit du 22 au , son frère cadet, Fernando Primo de Rivera (1908 - 1936), également incarcéré en à la prison Modelo de Madrid, est assassiné par des miliciens anarchistes de la CNT et de la FAI qui avaient pris le contrôle des lieux, en même temps qu'une trentaine de détenus, parmi lesquels Julio Ruiz de Alda (cofondateur de la Phalange en 1933)[39].

Membres de la Phalange espagnole devant la basilique de Nuestra Señora del Pilar à Saragosse, en octobre 1936.

Le , José Antonio Primo de Rivera est jugé pour rébellion militaire, assurant lui-même sa propre défense, celle de son frère Miguel et de la femme de ce dernier, puis est condamné à mort par un tribunal populaire. Il est exécuté trois jours plus tard, fusillé à h 20 du matin, le 20 novembre, dans la cour de la prison d'Alicante[40].

Selon ce que rapporte Francisco Largo Caballero dans ses Recuerdos, l'exécution prendra de court le gouvernement espagnol réuni en Conseil des ministres : « l'exécution de Primo de Rivera par peloton d'exécution fut un motif de profond dégoût pour moi, et je crois pour tous les ministres du Cabinet (...) Nous étions en session avec le dossier sur la table quand nous reçûmes un télégramme nous informant que Primo de Rivera avait été fusillé à Alicante. Le Conseil ne voulut pas traiter un fait déjà accompli, et je me refusais à ratifier la nouvelle, afin de ne pas légaliser une action réalisée à l'encontre d'une procédure que j'avais moi-même imposée dans le but d'éviter les exécutions motivées par passion politique. »[41].

Primo de Rivera laissera un Testament, écrit le [42], qui révèle la constance de son plus grand désir politique, celui de voir l'Espagne se retrouver comme « unité de destin dans l'universel »[43] : « Puisse mon sang être le dernier que l'on répande lors de discordes civiles. Puisse le peuple espagnol enfin en paix, peuple si riche de vertus profondes, retrouver la Patrie, le Pain et la Justice »[44]. Et qu'ainsi se réalise le vœu formulé lors du discours de fondation de la Phalange, le , dans une phrase restée célèbre : « Que tous les peuples d'Espagne, aussi divers soient-ils, se sentent en harmonie dans une irrévocable unité de destin »[45]. Eugenio d'Ors écrira : « Pour les Espagnols et où que l'on parle ou lise le castillan, le testament de Primo de Rivera est d'ores et déjà destiné, et pour toujours, à être - telle est sa qualité littéraire - une page d'anthologie. Mais, plus que jamais aujourd'hui, sa leçon morale est d'une valeur souveraine. Sa leçon tempérée, ouverte au possible (posibilista), impartiale. Si bien qu'étant chrétienne, nous dirions horacienne, et étant admirablement stoïque, nous la jugerions spirituelle et très exactement épicurienne »[46].

Ramiro Ledesma Ramos, fondateur des JONS, ayant été exécuté le à Madrid, c'est donc l'ensemble du triumvirat historique de la Falange Española de las JONS composé de Primo de Rivera, Ruiz de Alda, et Ledesma Ramos qui fut éliminé par les républicains durant les premiers mois de la guerre civile[47].

En , Unamuno avait écrit à un de ses correspondants, journaliste argentin : « On ne sait à peu près rien de son sort. Imaginez-vous mon angoisse (…) Je l'ai suivi avec attention et je peux assurer qu'il s'agit d'un cerveau privilégié. Peut-être le plus prometteur de l' Europe contemporaine »[48].

Primo de Rivera devient le principal martyr du régime franquiste[49]. À la fin de la guerre civile, son corps est exhumé pour être enterré, le , dans la basilique du monastère de l'Escorial. Puis, en 1959, sur ordre du général Franco, il est à nouveau exhumé, pour être réinhumé dans la basilique Sainte-Croix del Valle de los Caídos.

José Antonio sous Franco[modifier | modifier le code]

Malgré leur soutien public à la personne de José Antonio Primo de Rivera, les militaires insurgés contre la République ne parvinrent pas à lui sauver la vie. Selon l'historien britannique Antony Beevor, « les tentatives dramatiques de délivrer José Antonio n'aboutirent pas, une première fois le jour du soulèvement, puis le jour suivant (...) José Antonio fut exécuté rapidement par les autorités locales le , pour parer au cas où le Conseil des ministres qui devait se réunir ce jour-là réduirait la sentence à la prison à perpétuité »[50]. Paul Preston estime, quant à lui, que le général Franco aurait opéré un « sabotage grossier et tortueux » contre les tentatives de négocier une libération de José Antonio : « le Caudillo avait besoin de la Phalange comme mécanisme de mobilisation politique de la population civile », mais il était clair aussi que « si le charismatique José Antonio Primo de Rivera était apparu à Salamanque [51], Franco n'aurait jamais pu dominer et manipuler la Phalange comme il le fit par la suite » [52].

La basilique Sainte-Croix du Valle de los Caídos.

La figure du martyr fut amplement exploitée dans les années qui suivirent : « Pour la religion politique franquiste, la mort de José Antonio Primo de Rivera accomplissant dans la prison d'Alicante sa condamnation à mort à l'aube du 19 au , le convertissait, avec le proto-martyr Calvo Sotelo, Ramiro de Maeztu et Víctor Pradera, en un des martyrs par excellence du conglomérat franquiste » [53]. Cela résulte sans doute d'un choix car la figure du martyr est moins encombrante que celle du dirigeant politique. Primo de Rivera fut alors comme « vivant mais absent », et les chefs de la Phalange n'essayèrent pas de se doter d'un nouveau chef charismatique, obéissant ainsi à la volonté de Franco de concentrer l'ensemble du pouvoir et du potentiel nationaliste entre ses mains [54]. Pendant la guerre, il fut connu dans la zone Nationale comme «el Ausente» (« l'absent »), signe manifeste qu'à l'époque beaucoup doutaient de la véracité de sa mort.

Primo de Rivera avait maintenu une relation d'amitié avec divers députés socialistes, parmi lesquels Indalecio Prieto [55], et on l'aperçut plusieurs fois aux côtés d'anarchistes-syndicalistes tels que Angel Pestaña, avec lequel il ne parvint cependant à aucun accord sur aucun point. Nombre de ses adversaires les plus farouches ne se défendront d'ailleurs que mal d'une sympathie spontanée à son égard [56]. « Ses ennemis reconnaissaient son charme », écrit Hugh Thomas [57].

À partir d', il rencontra souvent Federico García Lorca[58] qu'« il admirait extraordinairement et dont il disait qu'il serait le poète de la Phalange » [59]. Selon une certaine réciprocité esthétique, Salvador Dali qui fut lié à Lorca, déclara en retour admirer chez José Antonio cette volonté d'inversion des idées en un sens vertical et confiait à Louis Pauwels : « C'est pourquoi j'ai voué un culte à José Antonio Primo de Rivera » [60].

Ainsi, l'exécution de José Antonio Primo de Rivera élimina l'unique chef charismatique du camp rebelle qui pouvait faire de l'ombre aux militaires, laissant la voie libre pour la conversion de la Phalange en parti unique du régime. Celui-ci, établi par un décret du général Franco en [61] sous le nom de Falange Española Tradicionalista y de las Juntas de Ofensiva Nacional Sindicalista, regroupait la Phalange espagnole (FE de las JONS), les traditionalistes carlistes [62] et le reste des forces politiques qui avaient appuyé le soulèvement militaire du . Cette Phalange domestiquée devint la branche politique d'un plus vaste Movimiento Nacional, l'appareil d'Etat dont Francisco Franco était le chef national. Manuel Hedilla, numéro 2 de la Phalange espagnole des JONS, qui refusa cette unification, fut arrêté et condamné à mort par les autorités militaires, le [63]. Ainsi que Robert Paxton l'écrit : « Franco trouva la Phalange utile en tant que sa “claque”, et en contrepoids des monarchistes. Il réussit à utiliser le mouvement avec une adresse considérable sans en perdre le contrôle »[64].

Lors de l'entretien qu'il accorda au journaliste Jay Allen[65] le dans la prison d'Alicante, Primo de Rivera, avec peut-être une sorte de prémonition, terminait par ces mots : « Je sais que si ce Mouvement gagne et qu'il s'avère qu'il n'est rien d'autre que réactionnaire, alors je me retirerai avec la Phalange et je ... reviendrai dans cette prison ou dans une autre, dans quelques mois seulement » [66].

Postérité et politiques de la mémoire[modifier | modifier le code]

José Antonio Primo de Rivera est l'auteur, avec un groupe de poètes et écrivains phalangistes ou proches du Mouvement, des paroles de l'hymne de la Phalange, Cara al sol. L'hymne fut composé en novembre - , sur une musique du compositeur basque espagnol Juan Tellería[67].

L'écrivaine et poétesse britannique Elizabeth Bibesco lui dédia son dernier roman, The Romantic [68], publié en 1940 avec la dédicace suivante : « To José Antonio Primo de Rivera. I promised you a book before it was begun. It is yours now that it is finished-- Those we love die for us only when we die--»[69]. José Antonio s'était lié avec elle, lors du séjour de celle-ci à Madrid où son mari, le prince Bibesco, était ambassadeur de Roumanie (1927-1931) [70]. Dans une lettre à celle qu'il appelait Mi Princesa Roja, datée du , José Antonio décrit non sans une élégante légèreté, en se jouant de trois langues, ses premières journées d'incarcération à Madrid : « (...) wonder what a romantic situation - I am in prison (...) But you are not in Spain and the idiot of the man [71] put me in prison instead of calling me to have a quick conversation. This is the only side I regret (sic); quant au reste the life in prision (sic) is quite delicious : no telephone, only one hour for visitors every day, long hours, spring beginning to green the great trees of La Moncloa and la Dehesa de la Villa (that I see in front of my eyes as I am writing, through a great sunny window) and time to do everything : gymnastics, reading, writing (you will see the lovely novel I prepare), playing chess (do you spell it like that?) I want to say échecs, but I fear it is also badly written in French) and talking to five perfect friends who have been put into prison with me. You would love them (...) » [72]. Selon Ximénez de Sandoval, Elizabeth Bibesco interviendra, pour essayer de sauver José Antonio, auprès du président Azaña [73] en lui parlant directement par téléphone depuis Londres [74].

La Section féminine de la Phalange espagnole qu'il créa en 1934, fut dirigée par sa sœur Pilar Primo de Rivera (1906 - 1991) de sa fondation à son démantèlement en 1977, après la chute du franquisme [75]. Selon Stanley Payne, « la taille de l'organisation et son périmètre d'activité s'étendirent énormément durant la guerre et, en 1939, elle comptait 580 000 membres » [76]. Sous le régime franquiste et au sein du Movimiento, la Sección Femenina conserva ses « structures, son idéologie et son programme originels (...) En tant que membre de la première heure, Pilar ne perdit jamais sa vision de la Phalange comme organisation révolutionnaire, capable de transformer la société grâce aux efforts de l'élite de ses membres. Elle voyait en son leadership de la Sección Femenina l'accomplissement de la mission inachevée de son frère décédé, et, en un sens plus large, la continuation d'une tradition initiée par son père au service de l'Espagne» [77],[78].

Son frère Miguel Primo de Rivera (1904-1964) fut membre du Conseil national du Mouvement national, gouverneur civil de Madrid, ministre de l'agriculture (1941-1945), puis ambassadeur d'Espagne au Royaume-Uni (1951-1958).

Par décret en date du , le général Franco décerne à titre posthume à José Antonio, le titre de duc de Primo de Rivera, auquel est associée la dignité de grand d'Espagne [79],[80].

Inscription sur la façade de l'église Saint Michel, à Ogarrio (Cantabrie), en mémoire de José Antonio Primo de Rivera et de membres locaux de la Phalange tombés durant la Guerre civile. L'emblème de la Phalange a été effacé.

Pendant le régime franquiste, son nom a été donné à une des principales avenues de presque toutes les villes d'Espagne. Si plusieurs de ces voies ont été débaptisées après 1975, il en demeurait encore 373 dans les municipalités du pays en 2015 [81]. La dernière statue publique de José Antonio Primo de Rivera est démontée en mars 2005 sur décision du conseil municipal de Guadalajara [82] faisant suite au gouvernement espagnol qui avait procédé à l'enlèvement de l'ultime statue équestre du général Franco à Madrid, une semaine auparavant [83]. La mairie, arguant du fait que « les deux statues représentent des personnages chacun éloigné, sinon situé aux antipodes, des principes et valeurs d'un système démocratique » jugea qu'il convenait de les transférer dans un musée et de « récupérer les lieux de la mémoire partagée et assumée par tous les citoyens » [84].

Le général Franco est également mort un en 1975, soit 39 ans plus tard (on a soupçonné que sa vie avait été artificiellement prolongée pour atteindre cette date symbolique). Il repose alors près de José Antonio, au Valle de los Caídos. Le demeure une date symbolique pour l'extrême droite espagnole[85].

Au cours de la dernière décennie, différentes voix [86] se sont élevées pour réclamer la reconversion du site du Valle de los Caídos en un lieu de mémoire dépolitisé rendant hommage à toutes les victimes de la guerre civile, ainsi que pour requérir le déplacement des sépultures de Primo de Rivera et de Franco. Votée en 2007, la Loi sur la mémoire historique n'a pas précisé le sort réservé à leurs tombes et cette question fait toujours l'objet d'un débat politique soutenu en Espagne. Ainsi le Parti socialiste ouvrier espagnol l'a-t-il inscrite dans son programme électoral actuel de gouvernement et a-t-il déposé, à plusieurs reprises, des résolutions au Parlement exigeant leur transfert [87]. La dernière résolution en date du obtint une majorité au Parlement mais n'est pas contraignante pour le gouvernement (« una proposición no de ley ») [88],[89].

En , le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez annonce vouloir transférer la dépouille de Franco vers un autre endroit, conformément à sa décision antérieure de faire du mausolée un monument dédié à « la reconnaissance et à la mémoire de tous les Espagnols ». Le , le gouvernement espagnol adopte un décret qui établit que la dépouille de Franco devra être exhumée avant la fin de cette même année. Le , la Cour suprême espagnole autorise l'exhumation du corps de Franco, afin que celui-ci soit inhumé dans le cimetière du Pardo, ce qui est fait le . Le 24 avril 2023, jour du 120e anniversaire de sa naissance, les restes de Primo de Rivera sont transférés à leur tour dans le caveau familial du cimetière madrilène Saint-Isidore[90]. Des militants fascistes assistent à l'exhumation[91].

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Dans son roman Falco[92], Arturo Pérez-Reverte fait d'une tentative de libération de José Antonio Primo de Rivera la trame de l'intrigue. En raison d'une trahison, l'échec de cette tentative est imputé aux raisons qu'aurait eues le général Franco de ne pas voir José Antonio Primo de Rivera revenir sur la scène politique[52],[54].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Œuvres complètes (en espagnol) : José Antonio Primo de Rivera, Obras completas, Edición cronológica, Recopilación de Agustín del Río Cisneros, Delegación Nacional de la Sección Femenina de F.E.T. y de las J.O.N.S., Madrid, 1959. Cette édition chronologique des œuvres complètes fut publiée initialement en 1954 et régulièrement rééditée jusqu'en 1974.
  • L'édition des œuvres complètes publiée par l'Instituto de Estudios Políticos en 1976 sous la direction de Agustín del Río Cisneros est disponible en ligne (version pdf).
  • L'édition la plus récente des œuvres complètes, dite Edición del Centenario, a été publiée en deux volumes sous la direction de Rafael Ibáñez Hernández en 2007 par l'association Plataforma 2003. Elle contient de nombreux textes nouveaux par rapport aux éditions antérieures, en particulier les textes littéraires de José Antonio. Voir : tableau comparatif des indices des éditions successives

Traductions françaises[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sur la généalogie de José Antonio Primo de Rivera, IIIe marquis de Estella et la noblesse de sa famille, on lira : Vicente de Cadenas y Vicent, El Marquesado de Estella, el Condado de San Fernando de la Unión y el Ducado de Primo de Rivera, revue Hidalguia, No 12, septembre-octobre 1955, pages 593 et suiv.
  2. Son arrière-grand-père, José Primo de Rivera (1777-1853), officier de marine, participa à la guerre d'indépendance espagnole. Il était le fils de Joaquín Primo de Rivera (1734-1800), brigadier de l' Ejército Real et gouverneur de Maracaibo. Pour une histoire de la famille, voir : Rocio Primo de Rivera, Los Primo de Rivera - Historia de una familia, La Esfera de los libros, 2010.
  3. De son mariage en 1902 avec Casilda Sáenz de Heredia y Suárez de Argudín (1879–1908), Miguel Primo de Rivera eut six enfants : José Antonio, Miguel (1904 - 1964), María del Carmen (1905 - 1956), deux sœurs jumelles Ángela (1906 - 1913) et Pilar (1906-1991) et Fernando (1908-1936). Casilda Sáenz de Heredia mourut à l'âge de vingt-huit ans, quelques jours après la naissance de son fils Fernando. Les enfants Primo de Rivera furent alors élevés sous l'autorité de leurs tantes paternelles, tía Ma et tía Inés
  4. Una dictadura con rey, selon l'expression de l'historien espagnol Santos Juliá. Le gouvernement confié au général Primo de Rivera par le roi Alphonse XIII, à la suite du coup d'état, fut exercé d'abord par un Directoire militaire de 1923 à 1925, puis par un Directoire civil jusqu'en 1930. Voir : Santos Juliá, Un siglo de España : Politica y sociedad, Marcial Pons, Madrid, 1999, pages 63 et suiv.
  5. Agustín del Rio Cisneros y Enrique Pavón Pereyra, José Antonio Abogado, Ediciones del Movimiento, 1968, pages 14 - 15 (2e édition). Voir également : Felipe Ximénez de Sandoval, José Antonio (Biografía apasionada) - Fuerza Nueva Editorial, 1976, pages 34 - 35 (7e édition}
  6. Voir : Antonio Gibello, Apuntes para una biografía política, Ed. Doncel, Madrid, 1974, pages 48-49. Et Jorge Bonilla, La historia no contada de los Primo de Rivera, Espasa Calpe, 2016, page 106 : « Il perdit son grade de lieutenant en 1930 après avoir donné une gifle au Général Queipo de Llano pour défendre l'honorable nom de la famille Primo de Rivera, épisode qui fit l'objet d'une large diffusion dans la presse. » (Traduit de l'espagnol)
  7. Voir : Arnaud Imatz, José Antonio et la Phalange espagnole, Éditions Albatros, page 88
  8. Voir : Vicente de Cadenas y Vicent, ibid, pages 609 et suiv.
  9. Voir : Marcos Maurel, Un asunto de fe : Fascismo en España (1933 - 1936), in : Ferran Gallego y Francisco Morente (ed.), Fascismo en España, Ediciones de Intervención Cultural / El Viejo Topo, Madrid, 2005, page 149
  10. Homenaje y reproche a D. José Ortega y Gasset, publié le 5 décembre 1935 dans le numéro 12 de l'hebdomadaire Haz et écrit à l'occasion des vingt-cinq années de professorat universitaire d'Ortega y Gasset (trad. de l'espagnol). Primo de Rivera fait ici référence à l'ouvrage España invertebrada, publié en 1921 par Ortega. On rappellera également le texte Sobre el fascismo (1925) où Ortega souligne les deux caractères du fascisme que sont « la violence et l' illégitimité (...) Dans le fascisme, la violence n'est pas utilisée pour affirmer ou imposer un droit, elle est là pour remplir un vide, elle se substitue à l'absence de toute illégitimité (...) Le fait du triomphe fasciste signifie le fait de l' “illégitimité constituée, établie” ». Voir : José Ortega y Gasset, El Espectador, Biblioteca EDAF, Madrid, 2010 (10e edición), pages 111 et 114. (Anthologie)
  11. Salvar a España para España. Voir : Appel aux maîtres d'école : A los maestros españoles, Madrid, décembre 1935
  12. Voir : Mónica Carbajosa et Pablo Carbajosa, La corte literaria de José Antonio, Crítica, Barcelona, 2003, pages 75 et suiv.. Ce que confie aussi sa sœur Pilar évoquant « sa vie universitaire et sa vocation intellectuelle », voir : Pilar Primo de Rivera, Recuerdos de una vida - Dyrsa, Madrid, 1983, page 30 : « Il lisait énormément et parmi les espagnols de son époque, il fut très vite et très directement influencé par Unamuno, Marañon, Ortega y Gasset, Eugenio d'Ors, Menéndez Pidal, Valle-Inclán... Parmi les poètes, il fut influencé par les Machado, Alberti, Juan Ramón Jiménez et Rubén Dario. Aussi, jusqu'à un certain point par Federico García Lorca ». (Traduit de l'espagnol). Par ailleurs, la liste des ouvrages que José Antonio s'était fait apporter dans la prison de Madrid nous renseigne sur ses intérêts intellectuels fondamentaux. On y retrouve : La Bible (volume que lui avait envoyé son amie Carmen Werner, à qui il écrira la veille de son exécution : « J'ai sur la table, comme compagnie ultime, la Bible que tu as eu l'idée très juste de m'envoyer à la prison de Madrid. Je lis des passages des Évangiles, en ces heures qui sont, peut-être, les dernières de ma vie » ) ; Don Quijote de la Mancha (exemplaire envoyé par Azorín) ; El Conde-Duque de Olivares. La pasión de mandar, du médecin et écrivain Gregorio Marañón ; Réflexions sur la violence de Georges Sorel ; La crisis de la democracia de Harold Laski ; La decadencia de Occidente (trad. de Manuel Garcia Morente) et Los Años decisivos d'Oswald Spengler ; España invertebrada et La rebelión de las masas d'Ortega y Gasset ; Defensa de la Hispanidad de Ramiro de Maeztu ; Historia de la revolución rusa. La revolución de febrero de Léon Trotski ; El apogeo del capitalismo de Werner Sombart ; L'homme, cet inconnu d'Alexis Carrel ; Ensayos completos en six volumes de Miguel de Unamuno ; plusieurs biographies de l'historien anglo-français Hilaire Belloc ; une Histoire de la philosophie d'August Messer ; La conjuration de Catilina de Salluste ; etc. Voir : Œuvres complètes de José Antonio, annexe III
  13. Arnaud Imatz, José Antonio et la Phalange espagnole, Éditions Albatros, Paris, 1981, page 259. On trouve dans l'ouvrage d'Imatz une analyse détaillée de la généalogie intellectuelle de Primo de Rivera, en particulier au chapitre III : José Antonio Primo de Rivera, théoricien du national-syndicalisme, pages 209 et suiv.
  14. Joan Maria Thomàs, José-Antonio, Realidad y mito, Debate, Madrid, 2017, Introduccion (traduit de l'espagnol)
  15. José Luis Jerez Riesco, La Uníon Monárquica Nacional. El rito de iniciación a la política de José Antonio Primo de Rivera, Ediciones Nueva República, Barcelona, 2009. Sur ce mouvement, voir également : Shlomo Ben-Ami, The Forerunners of Spanish Fascism : Union Patriótica and Uníon Monárquica, European Studies Review, vol. 9, n. 1, (January 1979), pages 49 - 79
  16. Et il poursuit l'hommage rendu au General Primo de Rivera : « Travailleur infatigable pour la Patrie, qui le vit accéder au Pouvoir avec tout l’élan de sa vigoureuse maturité, et quitter le Pouvoir six ans après, exténué, vieux, mortellement blessé par la maladie qui ne tarda pas à l’abattre ; Homme bon et sensible qui a laissé la vie sans le remords d’une cruauté, et qui fut tué, plus que par la fatigue de 6 ans de travail, par la tristesse de six semaines d’injustices » . Voir : Un manifiesto de Don José Antonio Primo de Rivera, in : ABC, edición de Andalucía, 29 septembre 1931. Cet article est paru entre les deux tours des élections générales
  17. Robert Brasillach et Maurice Bardèche, Histoire de la Guerre d'Espagne, Édition Godefroy de Bouillon, Paris, 1996, page 44. L'édition originale de cet ouvrage fut publiée en juin 1939
  18. Manuel Bartolomé Cossío (1857 - 1935), docteur en philosophie, fut professeur de pédagogie à l'université de Madrid. Il est aussi connu pour ses travaux d'histoire de l'art, notamment sur le Greco
  19. Ces partis s'étaient regroupés autour de l'Accord de Saint-Sébastien (17 août 1930) dont l'objectif était d'obtenir l'abolition de la monarchie et la proclamation de la république, envisageant même un pronunciamiento qui finalement échoua en décembre
  20. Ce quotidien fondé en 1925 fut proche du gouvernement du général Primo de Rivera, puis après la chute de celui-ci, de la Unión Monárquica Nacional. Il rassemblait des signatures comme Ramiro de Maeztu, José María Pemán, José Calvo Sotelo. On trouve dans l'édition du 2 juillet 1930, le compte-rendu d'un entretien dans lequel Primo de Rivera explique les raisons de son engagement en politique et de son affiliation à la Unión Monárquica Nacional. Sur le site de la Bibliothèque Nationale d'Espagne, voir : La Nacíon, 2 juillet 1930, page 18
  21. On lira en particulier son article du 16 mars 1931, sur L'heure des nains, où il présente une défense de la personne et de l'œuvre de son père
  22. José Antonio Primo de Rivera habla del fascismo, ABC, Madrid, 22 mars 1933
  23. Ce numéro unique de la revue est entièrement disponible sur le site de la Bibliothèque Nationale d'Espagne. Voir : El Fascio, Madrid, 16 mars 1934. L'article Hacia un nuevo Estado est en deuxième page. Voir également une transcription du texte
  24. Puntos iniciales, F.E., Madrid, 7 décembre 1933. Plus généralement, voir : Eduardo González Calleja, La prensa carlista y falangista durante la Segunda República y la Guerra Civil (1931-1937), El Argonauta español, No 9, 2012
  25. Voir : Fiche de José Antonio Primo de Rivera aux Archives du Congreso de los diputados
  26. Voir le texte du discours sur le site des Œuvres complètes de José Antonio
  27. Voir : Sigmund Neumann , Toward a comparative study of political parties, in : Sigmund Neumann (ed.), Modern political parties, The Chicago University Press, 1956, pages 395 - 421. Distinction reprise par Otto Kirchheimer qui élabora par ailleurs le concept de catch-all party, voir : Otto Kirchheimer, The transformation of the Western European party system, in : Joseph LaPalombara and Myron Weiner (eds.), Political parties and political development, Princeton University Press, 1966, pages 177 - 200. Cité par : Robert O. Paxton, Franco's Spain in comparative perspective, in : Miguel Á. Ruiz Carnicer (ed.), Falange : las culturas politicas del fascismo en la España de Franco (1936 - 1975), Colección Actas Historia, Zaragoza, 2013, page 13
  28. Voir : El programa de Falange Española de las J. O. N. S., ABC, 30 novembre 1934, pages 32 - 34
  29. Emil Cioran, L'inarticulation historique de l'Espagne, Vremea, 27 septembre 1936. Traduction française d'Alain Paruit, dans : Emil Cioran, Solitude et destin, Gallimard, coll. Arcades, Paris, 2004, page 367
  30. Note officielle du Mouvement, rédigée par José Antonio Primo de Rivera et publiée dans la presse espagnole le 19 décembre 1934. Traduit de l'espagnol
  31. Il s'agit du 1er Congrès qui eut lieu à Montreux (Suisse) les 16 et 17 juillet 1934. Voir : Ernst Nolte, Les mouvements fascistes - L'Europe de 1919 à 1945, Calmann-Lévy, Paris, (2e édition), 1991, page 335. Plus généralement, on pourra se référer à cet ouvrage classique de Nolte pour une discussion sur les liens idéologique et historique de la Phalange avec le fascisme. Voir en particulier : pages 150 et suiv., et pages 333 et suiv.
  32. Robert O. Paxton, Franco's Spain in comparative perspective, in : Miguel Á. Ruiz Carnicer (ed.), Falange : las culturas politicas del fascismo en la España de Franco (1936 - 1975), Colección Actas Historia, Saragosse, 2013, page 15 (traduit de l'anglais). Du même auteur, on consultera l'ouvrage classique : The anatomy of fascim. En français : Le Fascisme en action, trad. de l'anglais par William Olivier Desmond, Éditions du Seuil, Paris, 2004
  33. George L. Mosse, La Révolution fasciste - Vers une théorie générale du fascisme (trad. de l'anglais par Jean-François Sené), Éditions du Seuil, Paris, 2003, page 134. Dans le Discours de fondation de la Phalange (29 octobre 1933), Primo de Rivera dit en effet : « A los pueblos no los han movido nunca más que los poetas, y ¡ay del que no sepa levantar, frente a la poesía que destruye, la poesía que promete! En un movimiento poético, nosotros levantaremos este fervoroso afán de España ; nosotros nos sacrificaremos ; nosotros renunciaremos, y de nosotros será el triunfo - Les peuples ne se sont jamais davantage mis en mouvement que par les poètes, et malheur à celui qui ne saura dresser face à la poésie qui détruit, la poésie qui promet ! En un mouvement poétique, nous soulèverons ce désir ardent d'Espagne ; nous nous sacrifierons ; nous renoncerons, et de nous viendra le triomphe »
  34. Luis Jiménez Asúa (1889 - 1970), juriste, professeur de droit pénal à l'Université centrale de Madrid, membre du PSOE, vice-président du Congrès des députés issue des élections de février 1936
  35. Julius Ruiz, The "Red Terror" in the Spanish Civil War, Cambridge University Press, 2014, page 24. L'auteur rapporte la succession des faits : « Pour démontrer sa détermination contre le fascisme, le gouvernement ordonna la fermeture du quartier général de la Phalange le 27 février et interdit le journal du parti Arriba le 5 mars. Le cycle de déstabilisation des assassinats politiques commence dès le lendemain avec l'assassinat par des tueurs de gauche de trois membres du syndicat phalangiste CONS (Central Obrera Nacional-Sindicalista) et d'un garde phalangiste sur le lieu de démolition des anciennes arènes qui laissa deux morts. Cette semaine vit aussi l'assassinat de "quelques fascistes" dans le village d'Almoradiel (Tolède) et, le 10 mars, l'assassinat de deux étudiants en droit (un phalangiste et un carliste) alors qu'ils descendaient la rue Alberto Aguilera (Madrid).» (Traduit de l'anglais)
  36. Thierry Buron, Pascal Gauchon, Les fascismes, Presses universitaires de France, Paris, 1979, pages 164 et suiv.
  37. Voir : Thierry Buron, Pascal Gauchon, op. cit, pages 166 - 167
  38. Voir la discussion publique, en Espagne (février - mars 2015) entre l'écrivain Josele Sánchez et le journaliste et historien José María García de Tuñón Aza
  39. Voir : Julius Ruiz, The "Red Terror" in the Spanish Civil War, Cambridge University Press, 2014, page 166
  40. Pour une présentation détaillée des circonstances et du déroulement de l'exécution, voir (en espagnol) : José María Zavala, Las últimas horas de José Antonio, Espasa, Madrid, 2015. Selon Stanley Payne, cet ouvrage est « l'étude la plus complète sur le procès et l’exécution de José Antonio. Les documents inédits découverts par Zavala constituent un apport fondamental et indispensable pour connaître les dernières heures de la vie du chef de la Phalange ». Également, pour mémoire : relation de son procès (en espagnol) et photo de José Antonio en uniforme de prisonnier à la prison Modelo sur le site Blog de la Fundación José Antonio Primo de Rivera
  41. Francisco Largo Caballero, Mis recuerdos - Cartas a un amigo, Ediciones Unidas, México, 1976, page 123. (Traduit de l'espagnol). Largo Caballero était chef du gouvernement et ministre de la Guerre, depuis le 4 septembre 1936
  42. Testamento de José Antonio Primo de Rivera, sur le site des Œuvres Complètes
  43. Programme de Falange Española de las JONS, Madrid, 29 octobre 1933, 2e point
  44. « Ojalá fuera la mía la última sangre española que se vertiera en discordias civiles. Ojalá encontrara ya en paz el pueblo español, tan rico en buenas calidades entrañables, la Patria, el Pan y la Justicia. » Testament de José Antonio Primo de Rivera, rédigé à la prison d'Alicante, le 18 novembre 1936
  45. « Que todos los pueblos de España, por diversos que sean, se sientan armonizados en una irrevocable unidad de destino.» Discours de fondation de la Phalange, prononcé au Teatro de la Comedia de Madrid, le 29 octobre 1933
  46. Eugenio d'Ors, Nuevo Glosario, Vol. III, Aguilar, Madrid, 1949, page 180 (traduit de l'espagnol)
  47. Ledesma Ramos fut exécuté en même temps que l'écrivain Ramiro de Maeztu. En désaccord avec Primo de Rivera sur la ligne politique de la Phalange, il avait quitté le Mouvement en janvier 1935. On rapporte qu' Ortega y Gasset que Ledesma Ramos considérait comme son « grand maître en philosophie » (voir : La Conquista del Estado, 2 mai 1931) apprenant, à Paris où il s'était exilé, sa mort, se serait exclamé : « Ils n'ont pas tué un homme, ils ont tué une intelligence (un entendement). No han matado a un hombre, han matado a un entendimiento. » José Antonio, de son côté, conserva son admiration pour Ledesma Ramos comme en témoigne Ximenez de Sandoval : « José Antonio admirait le talent extrêmement clair de Ledesma Ramos - à moi personnellement il donna à lire le Discurso a las juventudes de España, publié un an après son expulsion, saluant sa clarté et sa vigueur » (voir : Felipe Ximénez de Sandoval, José Antonio (Biografía apasionada) - Fuerza Nueva Editorial, page 163)
  48. Lettre au journaliste argentin Lisardo de la Torre, août 1936. Voir : Antonio Gibello, José Antonio, ese desconocido, Dyrsa, Madrid, 1985, page 17 (réédition d'un ouvrage publié en 1974, sous le titre : José Antonio. Apuntes para una biografía polémica). Repris dans l'article : Arnaud Imatz, « José Antonio, ce méconnu », Le Monde, 31 octobre 1983
  49. Récit, témoignages et analyse détaillés du procès de José Antonio, dans : Jeroni Miquel Mas Rigo, La manipulación del proceso de José Antonio Primo de Rivera, Cultiva Libros, Madrid, 2014
  50. Antony Beevor, The Battle for Spain - The Spanish civil war 1936 - 1939, Penguin Books, London 2001, page 99 (traduit de l'anglais)
  51. D'octobre 1936 à novembre 1937, Salamanque fut le centre de gouvernement du général Franco qui résidait au palais épiscopal
  52. a et b Paul Preston, la Guerra civil española : reacción, revolución y venganza, trad. Francisco Rodriguez de Lecea, Maria Borrás y Jordi Beltrán, Delbolsillo, Madrid, 2011
  53. Voir : Zira Box, Sacrificio y martirio nacional. Pasión, muerte y glorificación de José Antonio Primo de Rivera, Historia del presente, No 6, 2005, pages 191 - 218. L'analyse de la figure de José Antonio dans l'élaboration de la religion politique du franquisme s'appuie sur le concept de religion politique appliqué au fascisme par Emilio Gentile et qui provient d'Eric Voegelin, dans : Eric Voegelin, Die politischen Religionen, Wien, 1938. En français : Les religions politiques, trad. de l'allemand par Jacob Schmutz, Éditions du Cerf, Paris, 1994
  54. a et b Ainsi Ramón Serrano Súñer, son exécuteur testamentaire, ancien ministre et beau-frère de Franco, dit-il : « Si José Antonio avait eu la vie sauve, notre histoire n’aurait pas été la même. Pour moi, il est évident que la mort de José Antonio est ce qui détermina tout le détournement de la finalité pure et patriotique qu’il put y avoir pour la guerre. Parce que José Antonio ne faisait preuve d’aucun fanatisme, ni d‘aucune des exigences extrêmes de la droite espagnole, pas plus que de haine systématique envers tout ce qui était de gauche. José Antonio était l’équilibre intellectuel et moral, et l’équilibre entre le talent et le courage humain. (…) La vérité est que Franco et José Antonio ne pouvaient s’entendre, parce qu’ils représentaient deux mentalités, deux éthiques, deux esprits humains complètement différents. José Antonio rejetait tout mode d’absolutisme et avait des idées très claires sur la responsabilité de l’État et du pouvoir. » in : ABC, edición de Madrid, 29 octobre 1995. (Traduit de l’espagnol)
  55. Voir : Lettre d' Indalecio Prieto à Mr Eden (Ministre britannique des affaires étrangères), 3 septembre 1944 : « Comme il [José Antonio] voulait fonder le Parti social espagnol ! Comme il m'encourageait à recueillir ce qu'il y avait de plus sain dans ce qui s'appela en Espagne le Parti Socialiste et que nous marchions ensemble ! » Repris dans : Enrique de Aguinaga y Emilio González Navarro, Mil veces José Antonio, éd. Plataforma, Madrid, 2003. C'est à un envoyé de Prieto que fut remise une valise contenant les effets personnels de José Antonio, après son exécution à Alicante. Elle renfermait son testament, ainsi que plusieurs textes manuscrits, dont l'ébauche de son roman Alarico Alfós - El navegante solitario, des éléments de sa correspondance, en particulier avec Elizabeth Bibesco, des extraits de journaux, etc. Ce qui devint la célèbre valise de José Antonio (célebre maleta), fut mis en sûreté par Prieto, en exil au Mexique, dans un coffre du Banco Central de México dont la clef fut remise à Miguel Primo de Rivera y Urquijo, neveu du fondateur de la Phalange, en 1977, deux ans après la mort du général Franco. Une partie substantielle des écrits qu'elle contenait a été publiée en 1996. Voir : Miguel Primo de Rivera y Urquijo, Papeles postumos de José Antonio, Plaza & Janés, Madrid, 1996. Sur Indalecio Prieto et ses relations avec José Antonio, voir : Octavio Cabezas, Indalecio Prieto, Socialista y espaňol, Algaba Ediciones, Madrid, 2005, pages 354 - 356
  56. Pierre Broué et Émile Témime, La révolution et la guerre d'Espagne, Les Éditions de minuit, 2006, p. 35.
  57. Hugh Thomas, The Spanish Civil War, Modern Library, 2001, page 108. Ce que relève aussi l’historien Stanley Payne dans le portrait qu’il dresse de José Antonio à 30 ans in España. Una historia única, Temas de hoy, Madrid, 2009, page 311 : « Presque tous les témoignages concordent pour souligner, qu’humainement, c'était une personne intelligente, civile, d’un charme et d’une séduction unique. Il était le député le plus connu des impétueuses Cortes républicaines. Aucun autre n’était plus apprécié, y compris par ses adversaires politiques, et ce, s’agissant d’une personne idéologiquement vouée à l’antiparlementarisme ». (Traduit de l’espagnol)
  58. L'historien irlandais Ian Gibson rapporte la note écrite que José Antonio aurait fait parvenir à García Lorca, le 25 août 1934, alors que celui-ci dînait dans un restaurant de Palencia après une représentation théâtrale de la troupe La Barraca qu'il avait fondée: « Federico, ne crois tu pas qu'avec tes salopettes bleues et nos chemises bleues, on pourrait faire une Espagne meilleure ? » (traduit de l'espagnol). Voir: Ian Gibson, Federico García Lorca - 2 - De Nueva York a Fuente Grande (1929-1936), Grijalbo, Barcelone, 1987, page 325
  59. Felipe Ximénez de Sandoval, José Antonio (Biografía apasionada) - Fuerza Nueva Editorial, 1976, page 394. Les relations de José Antonio avec García Lorca ont été étudiées par Ian Gibson et, plus récemment, par Jesús Cotta dans un ouvrage sur l'amitié et la mort de Federico et José Antonio. Voir : Jesús Cotta, Rosas de Plomo - Amistad y muerte de Federico y José Antonio, Stella Maris, BarcelonPa, 20P15
  60. Salvador Dali - Louis Pauwels, Les Passions selon Dali (entretiens), Denoël, Paris, 1968, page 172. Voir également : Carlos Rojas, El mundo mítico y mágico de Salvador Dalí, Plaza & Janes, Madrid, 1985, page 152. Un article de la revue Slate (Décembre 2012) reproduit la célèbre pose de Dalí chez-lui à Port Lligat, en 1966, sous le portrait de José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Phalange espagnole, qu’il admirait
  61. Gouvernement de l'État espagnol - Décret N° 255, Salamanque, 19 avril 1937 : « Disposant que la Phalange espagnole et les Requetés sont intégrés, sous la direction du chef de l'État, le général Franco, en une entité politique unique, à caractère national, qui s'appellera "Falange Española Tradicionalista de las JONS", les autres organisations et partis politiques étant dissous. » Voir : Boletín Oficial del Estado núm. 182, du 20 avril 1937
  62. Pour une histoire du mouvement carliste durant la IIe République et la Guerre, voir (en) Martin Blinkhorn, Carlism and Crisis in Spain 1931-1939, Cambridge University Press,
  63. Voir : Stanley G. Payne, Falange : a history of Spanish fascism, Standford University Press, Standford, 1961, pages 170 et suiv.. Manuel Hedilla reçut en fait deux condamnations à mort, commuées en 1941 en une peine d'emprisonnement à vie. Gracié en 1947, il s'installa alors à Madrid où il vécut à l'écart de la politique et mourut à 67 ans, le 4 février 1970. Voir : Le Monde, 6 février 1970. Sur les bénéficiaires et victimes de l'unification, on lira : Javier Tusell, Franco en la Guerra civil - Una biografía política, Tusquets Editores, Barcelone, 1992, pages 288 et suiv.
  64. Robert Paxton, op. cit., page 20. Sur ce point, Robert Paxton se réfère à : Stanley Payne, Fascism in Spain, 1923 - 1977, The University of Wisconsin Press, 1999
  65. Jay Cooke Allen (1900-1972) est un journaliste américain qui couvrit en particulier la guerre civile espagnole puis la 2e Guerre mondiale
  66. «Yo sé que si este Movimiento gana y resulta que no es nada más que reaccionario, entonces me retiraré con la Falange y yo… volveré a ésta o a otra prisión dentro de muy pocos meses.» Cet entretien - le dernier accordé par José Antonio - a été publié dans le quotidien britannique News Chronicle le 24 octobre 1936. Il est accessible sur le site Rojo y Azul. Primo de Rivera fait allusion à cet entretien dans son testament rédigé le 18 novembre 1936 : « L'isolement absolu de toute communication dans lequel je vis depuis pratiquement le début des événements a été interrompu seulement par un journaliste américain qui, avec l'autorisation des autorités locales, me demanda quelques déclarations dans les premiers jours d'octobre. » (traduit de l'espagnol)
  67. Sur les circonstances de la composition de l'hymne, voir : Zira Box, Símbolos eternos de España, in : Stephane Michonneau y Xosé M. Núñez Seixas (sous la dir.), Imaginarios y Representaciones de España durante el Franquismo, Casa de Velazquez, Madrid, 2014 - pages 14-15. Également : Felipe Ximénez de Sandoval, José Antonio (Biografía apasionada), Fuerza Nueva editorial, pages 421 et suiv.
  68. Elizabeth Bibesco, The Romantic, William Heinemann, Londres, 1940 (Édition en ligne)
  69. « À José Antonio Primo de Rivera. Je vous avais promis un livre avant qu'il ne fût commencé. Il est à vous maintenant qu'il est achevé -- Ceux que l'on aime ne meurent pour nous que lorsque nous mourons -- »
  70. José María Zavala, La pasión de José Antonio, Plaza & Janes Editores, Madrid, 2011
  71. Il s'agit ici de Manuel Azaña, alors premier ministre, après la victoire du Frente Popular aux élections du 16 février 1936
  72. « (...) tu imagines quelle situation romantique - je suis en prison (...) Mais tu n'es pas en Espagne et cet idiot me met en prison au lieu de m'appeler pour avoir une rapide conversation. C'est le seul aspect que je regrette ; quant au reste, la vie en prison est tout à fait délicieuse : pas de téléphone, seulement une heure par jour pour les visiteurs, puis de longues heures, le printemps qui commence à verdir les grands arbres de La Moncloa et de la Dehesa de la Villa (que j'ai sous les yeux alors que je t'écris, à travers une large fenêtre ensoleillée) et du temps pour tout faire : gymnastique, lecture, écriture (tu verras le charmant roman que je prépare), jouer aux échecs (tu l'écris ainsi ?) je voudrais dire échecs, mais je crains de l'écrire mal aussi en français) et parler avec cinq excellents amis qui ont été mis en prison avec moi. Tu les aimerais beaucoup (...) » Voir : Javier R. Portella (ed.), El politico que amaba la poesia - Y a su Princesa Roja - Textos de José Antonio Primo de Rivera, Ediciones Áltera, Madrid, 2015, page 385
  73. Manuel Azaña avait été élu Président de la République le 10 mai 1936.
  74. Voir : Felipe Ximénez de Sandoval, José Antonio. Biografía apasionada, 8ª edición, Madrid, 1980, page 549. On trouvera une discussion de ce point, fondée sur les Notes d'Azaña, dans : Jeroni M. Mas Rigo, Manuel Azaña y el proceso de José Antonio en Alicante, El Catoblepas - Revista crítica del presente, número 41, juillet 2005
  75. Pour une biographie de celle qui consacra sa vie à la mémoire de son frère, voir : José Maria Zavala, La pasión de Pilar Primo de Rivera, Plaza & Janes Editores, Madrid, 2013. Également : María Antonia Fernández Jiménez, Pilar Primo de Rivera - El falangismo femenino, Editorial Sintesis, Madrid, 2008
  76. Stanley G. Payne, Falange: a history of Spanish fascism, Standford University Press, Standford, 1961, pages 203 et suiv.
  77. Kathleen L.J. Richmond, Women and Spanish fascism - The women's section of the Falange 1934 - 1959, Routledge / Canada Blanch Studies on Contemporary Spain, Londres, 2014, page 4 (traduit de l'anglais). Cet ouvrage, publication d'une thèse de doctorat en philosophie (Université de Southampton, 1999) s'appuie en particulier sur quarante-cinq entretiens menés par l'auteur avec des membres dirigeants de la Sección femenina, d'anciens membres de la Phalange et des personnes proches de ces mouvements, entre 1994 et 1999
  78. Eugenio d'Ors publia dans le journal Arriba España un éloge de Pilar Primo de Rivera, repris dans la revue Y. Revista para la Mujer en mars 1945, dans lequel il soulignait la constance de son attitude morale en politique, la comparant à une « lampe votive » avec ces qualités essentielles : « la consécration (dévotion / dévouement) inépuisable, la flamme silencieuse, la docilité obstinée, le brûlant recueillement, la caresse des ténèbres, l'huile douce, la torche dressée, la lumière pacifique ». Voir : Y. Revista para la Mujer, No 86, mars 1945, page 10. Cité dans : Sofía Rodríguez López, La Sección Femenina y la sociedad almeriense durante el Franquismo, thèse de doctorat, université d'Almería, 2004, page 177. Voir également : José Maria Zavala, La pasión de Pilar Primo de Rivera, Plaza & Janes Editores, Madrid, 2013 (traduit de l'espagnol)
  79. José Calvo Sotelo, le général Mola et le général Moscardó, défenseur de l'Alcázar de Tolède ont été honorés par le même décret. Voir : Boletín Oficial del Estado, N° 200, page 3297
  80. Les armes de duc de Primo de Rivera sont les suivantes : COA Duke of Primo de Rivera
  81. Soit un nombre supérieur aux 317 ayant conservé le nom de Franco, quarante ans après sa mort. Voir l'étude détaillée publiée par : El Confidencial, 26 décembre 2015
  82. « La mairie de Guadalajara, de nuit, retire les statues de Franco et Primo de Rivera ». Voir : El País, 24 mars 2005
  83. « La dernière statue de Franco à Madrid est retirée. La figure équestre, de sept mètres de hauteur, fut realisée en 1956 par le sculpteur José Capuz ». Voir : El País, 17 mars 2005
  84. Voir : Rapport demandé par le conseil municipal de Guadalajara sur le possible retrait des statues du général Franco et de José Antonio Primo de Rivera, février 2005
  85. « La Phalange défilera de la Moncloa au Valle de los Caídos pour rendre hommage à Primo de Rivera ». Voir : El Boletín, Diario de actualidad y de finanzas, 19 novembre 2015
  86. Émanant soit d'associations telles que l'ARMH, L'Association pour la récupération de la mémoire historique ; soit de comités tels que La Comisión del Valle de los Caídos, groupe d'experts nommés par le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero ; soit de partis politiques tels que Izquierda Unida et le PSOE
  87. Voir : La Razón, 26 octobre 2015 (en ligne), ABC, 15 décembre 2014, El Mundo, 29 octobre 2013
  88. Voir : La Vanguardia, 12 mai 2017
  89. Par ailleurs, en février 2017, le Tribunal Suprême avait « rejeté le recours présenté par l'ancien juge Baltasar Garzón qui demandait le transfert des restes de Francisco Franco et de José-Antonio Primo de Rivera du Valle de los Caídos vers un autre lieu ». Voir : El País, 28 février 2017 (en ligne)
  90. Le Monde avec AFP, « José Antonio Primo de Rivera, fondateur du parti fasciste espagnol la Phalange, exhumé de la basilique d’El Valle de los caidos », "Le Monde",‎ (lire en ligne)
  91. « En Espagne, les restes du dernier dignitaire franquiste ont été évacués du site mémoriel d’El Valle de los caidos », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  92. Arturo Pérez-reverte (trad. de l'espagnol), Falco : roman, Paris, Seuil, , 297 p. (ISBN 978-2-02-136733-1)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antony Beevor, The Battle for Spain - The Spanish civil war 1936 -1939, Penguin Books, Londres, 2001 (ISBN 978-0911745115)
  • Pierre Broué et Émile Témime, La Révolution et la guerre d'Espagne, Les Éditions de Minuit, Paris, 2006 (ISBN 978-2707300515)
  • Thierry Buron, Pascal Gauchon, Les Fascismes, Presses universitaires de France, Paris, 1979
  • Olivier Grimaldi (sous la dir.), Présence de José Antonio, Cercle Franco-hispanique, Synthèse Nationale, 2013. (ISBN 978-2913044623)
  • Arnaud Imatz, José Antonio et la Phalange espagnole, Éditions Albatros, Paris, 1981 (ISBN 978-2841911011)
  • Arnaud Imatz (sous la dir.), La Guerre d'Espagne revisitée, préface de Pierre Chaunu, Economica, Paris, 1993 (ISBN 978-2717824537)
  • Jeroni Miquel Mas Rigo, La manipulación del proceso de José Antonio Primo de Rivera, Cultiva Libros, Madrid, 2014 (ISBN 9788416073931)
  • Ernst Nolte, Les Mouvements fascistes - L'Europe de 1919 à 1945, Calmann-Lévy, Paris, 1991 (ISBN 979-1021010154)
  • Stanley G. Payne, Falange: a history of Spanish fascism, Standford University Press, Standford, 1961. En français : Stanley G. Payne, Phalange. Histoire du fascisme espagnol, traduit de l'anglais par Monique et André Joly, éditions Ruedo Iberico, Paris, 1965 (ISBN 978-0804700580)
  • Stanley G. Payne, Fascism in Spain, 1923 - 1977, The University of Wisconsin Press, 1999 (ISBN 978-0299165642)
  • Javier R. Portella (ed.), El politico que amaba la poesia - Y a su Princesa Roja - Textos de José Antonio Primo de Rivera, Ediciones Áltera, Madrid, 2015 (ISBN 978-8416405404)
  • Paul Preston, La Guerra civil española : reacción, revolución y venganza, traducción de Francisco Rodriguez de Lecea, Maria Borrás y Jordi Beltrán, Delbolsillo, Madrid, 2011 (ISBN 978-8499082820)
  • Miguel Primo de Rivera y Urquijo (ed.), Papeles postumos de José Antonio, Plaza & Janés, Madrid, 1996 (ISBN 978-8401530111)
  • Julius Ruiz, The "Red Terror" in the Spanish Civil War - Revolutionary violence in Madrid, Cambridge University Press, 2014 (ISBN 978-1107682931)
  • Hugh Thomas, The Spanish Civil War, Modern Library, 2001. La première édition de cet ouvrage parut en 1961 (ISBN 978-0141011615)
  • Joan Maria Thomàs, José-Antonio, Realidad y mito, Debate, Madrid, 2017 (ISBN 9788499927503)

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