Joseph Muscat — Wikipédia

Joseph Muscat
Illustration.
Joseph Muscat en 2018.
Fonctions
Premier ministre de Malte

(6 ans, 10 mois et 2 jours)
Président George Abela
Marie-Louise Coleiro Preca
George Vella
Gouvernement Muscat I et II
Législature 12e et 13e
Coalition PL
Prédécesseur Lawrence Gonzi
Successeur Robert Abela
Chef du Parti travailliste

(11 ans, 7 mois et 6 jours)
Prédécesseur Charles Mangion (intérim)
Alfred Sant
Successeur Robert Abela
Chef de l'opposition de Malte

(4 ans, 5 mois et 10 jours)
Président Edward Fenech Adami
George Abela
Premier ministre Lawrence Gonzi
Législature 23e
Prédécesseur Charles Mangion
Successeur Lawrence Gonzi
Député européen

(4 ans, 2 mois et 10 jours)
Élection
Législature 6e
Groupe politique PSE
Successeur Glenn Bedingfield
Biographie
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance Pietà (Malte)
Nationalité maltaise
Parti politique PL
Diplômé de Université de Malte
Université de Bristol
Profession Journaliste
Religion Catholique romain

Joseph Muscat
Premiers ministres de Malte

Joseph Muscat, né le à Pietà, est un homme d'État maltais, membre du Parti travailliste (PL) et Premier ministre de 2013 à 2020[1],[2].

Diplômé de l'université de Malte, il est également journaliste, commençant sa carrière dans deux médias détenus par le Parti travailliste[3],[4].

Il occupe en 1997 la présidence par intérim des Jeunes travaillistes, puis devient au début des années 2000 le responsable de l'éducation au sein de la direction du PL. En 2004, il est élu député européen lors des premières élections européennes maltaises.

Il démissionne du Parlement européen en 2008, après avoir été élu chef du Parti travailliste, et rejoint alors le Parlement maltais en tant que chef de l'opposition. À la suite de la nette victoire des travaillistes aux élections générales de 2013, Joseph Muscat est assermenté Premier ministre à 39 ans. Il est reconduit en confirmant sa majorité lors des élections générales anticipées de 2017. Il démissionne le à la suite du scandale lié à l'assassinat de la journaliste d'investigation Daphne Caruana Galizia — survenu le  — dans lequel lui et certains de ses proches sont soupçonnés d'ingérence dans l'enquête[5],[6],[7].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse, premiers engagements et débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Joseph Muscat appartient au Forum de la jeunesse travailliste (FZL), dont il est nommé secrétaire aux Finances en 1994.

En parallèle, il suit des études de commerce en gestion et politique publique à l'université de Malte et travaille comme reporter à Super One Radio. Il passe ensuite à Super One TV, les deux médias appartenant au Parti travailliste.

Diplômes, carrière et ascension[modifier | modifier le code]

Il obtient en 1995 sa licence. Il passe un baccalauréat universitaire ès lettres en politique publique l'année d'après. En 1997, il réussit sa maîtrise en études européennes et devient directeur adjoint de l'information de Super One TV. Il est également désigné président par intérim du FZL.

Il rejoint le journal en ligne du PL, maltastar.com, en 2001, tout en prenant le poste de secrétaire à l'Éducation du Parti travailliste. Il quitte cette fonction en 2003.

Député au Parlement européen[modifier | modifier le code]

En , il préside la conférence générale extraordinaire du PL sur la politique européenne, qui le proclame candidat aux élections européennes du .

Le jour du scrutin, qui se tient au vote unique transférable, il réalise la deuxième performance avec 36 958 voix. Il doit cependant attendre le onzième décompte pour atteindre le quotient électoral.

Il renonce alors à travailler à maltastar.com et devient contributeur régulier de lorizzont.com, le journal en maltais de l'Union générale des travailleurs, et du timesofmalta.com, site du quotidien indépendant The Times of Malta.

Au Parlement européen, il siège au sein du groupe du Parti socialiste européen (PSE). Membre de la commission des Affaires économiques et monétaires, il en devient vice-président lors du renouvellement de mi-mandat du bureau, le .

Chef de l'opposition à Malte[modifier | modifier le code]

À la suite des élections législatives du , Alfred Sant, chef du Parti travailliste depuis 1992, remet sa démission.

L'élection d'un nouveau chef est convoquée. Muscat déclare sa candidature le . Personne ne s'étant imposé au premier tour de vote le , un second tour est organisé le lendemain qu'il remporte avec 66 % des voix face à George Abela.

Le , il est coopté par la Chambre des députés en remplacement de Joseph Cuschieri, démissionnaire. Il est aussitôt nommé chef de l'opposition par le président de la République Edward Fenech Adami. Aux élections européennes du , premier scrutin à se tenir sous sa direction, les travaillistes gagnent avec 54,7 % des voix et trois sièges sur cinq, avec une option sur le sixième siège issu de la mise en application du traité de Lisbonne.

Premier ministre de Malte[modifier | modifier le code]

À l'occasion des élections législatives du , il ramène les travaillistes au pouvoir. Après quinze années passées dans l'opposition, ils totalisent 54,8 % des voix, ce qui constitue le meilleur score de leur histoire. Il creuse un écart de 11,49 points avec le Parti nationaliste de Lawrence Gonzi, ce qui constitue la victoire la plus large depuis l'indépendance en .

Le , Joseph Muscat est nommé à 39 ans Premier ministre de Malte. Il est alors le deuxième plus jeune titulaire de cette fonction. Il constitue deux jours plus tard son premier gouvernement, qui compte quatorze ministres, dont deux femmes. Il réalise un remaniement ministériel le , deux jours avant que sa ministre de la Famille Marie-Louise Coleiro Preca ne soit élue présidente de la République. Il révèle le qu'il propose son ancien ministre du Tourisme Karmenu Vella comme nouveau commissaire européen maltais.

Après la révélation de l'apparition du nom de sa femme dans la liste des Panama Papers par la journaliste Daphne Caruana Galizia, il prononce la dissolution de la Chambre des représentants et convoque des élections générales anticipées le . Au cours du scrutin, le Parti travailliste obtient 55 % des voix contre 43,7 % à la coalition Force nationale. Depuis l'indépendance, c'est la première fois que les travaillistes se maintiennent au pouvoir. Il est assermenté pour un nouveau mandat deux jours après le scrutin[8]. Il indique dans une interview donnée le qu'il ne cherchera pas à accomplir un troisième mandat à la tête du gouvernement maltais, alors qu'une pétition commençait à circuler en ce sens[9]. Il forme son second gouvernement le .

Le 1er septembre 2007, le mariage homosexuel est légalisé.

Durant son mandat, le pays, qui avait plus de 6 % de chômeurs en 2013, renoue avec le plein emploi en 2016, et le chômage atteint 4 % en 2018. De même, la dette diminue de 18 points en 4 ans, et le pays, autrefois en déficit, connait à partir de 2016 un excédent de 1 %, puis de 4 % en 2017. Son gouvernement renoue aussi avec la croissance, aux environs de 5 % en moyenne durant son mandat et la croissance atteint même le record de 10 % en 2015. Le chômage des jeunes, qui était de 14 % en 2013 diminue de moitié pour arriver à 6 % en 2018. Pour ce faire, il a appliqué une série de mesures libérales de rigueur, notamment en réduisant la dépense publique, en appliquant une politique pro-entreprise, et en entamant une privatisation du secteur de la santé.

Soupçonné d'ingérence dans l'enquête sur l'assassinat de la journaliste d'investigation Daphne Caruana Galizia — survenu le  —, il annonce le son intention de remettre sa démission après la désignation d'ici le de son successeur[10]. Cette décision intervient après que l'enquête a révélé l'implication de plusieurs personnalités issues de son entourage politique, notamment son chef de cabinet[11]. Ses détracteurs reprochent au Premier ministre d'avoir poussé le gouvernement à refuser à l'entrepreneur Yorgen Fenech la grâce en échange de laquelle celui-ci promettait de dire « tout ce qu'il sait »[10]. Remplacé le au poste de chef du Parti travailliste par Robert Abela, il démissionne le lendemain de son poste de Premier ministre[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Joseph Muscat crowned Labour leader » [archive du ], sur timesofmalta.com, (consulté le )
  2. Jacob Borg, « Joseph Muscat in low-key final exit », Times of Malta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Joseph Muscat sworn in, goes to Castille, as huge crowd celebrates » [archive], timesofmalta.com, (consulté le )
  4. Matthew Vella, « Fearne absent for Abela's victory lap as Labour MPs gather by leader's side », MaltaToday,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Martin Ivan, « Thousands fill Castille Place to demand political resignations » [archive], Times of Malta, (consulté le )
  6. (en-US) Taub Ben, « Murder in Malta », The New Yorker, (consulté le )
  7. (en) « 'I've paid highest political price for a dark episode,' says Malta PM », euronews, (consulté le )
  8. (en) « Joseph Muscat sworn in as Prime Minister », sur www.independent.com.mt, (consulté le ).
  9. (en) « Joseph Muscat says he will not contest another general election », sur www.timesofmalta.com, (consulté le ).
  10. a et b AFP, « Journaliste assassinée à Malte : le Premier ministre annonce sa démission en plein scandale », Le Parisien, (consulté le ).
  11. « Le premier ministre maltais Joseph Muscat quittera ses fonctions le 18 janvier », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  12. « L'avocat Robert Abela devient Premier ministre de Malte », sur www.20minutes.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]