Joseph Rogues de Fursac — Wikipédia

Marie Henri Joseph Pierre Étienne Rogues de Fursac
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ArcachonVoir et modifier les données sur Wikidata
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Marie Henri Joseph Pierre Étienne Rogues de Fursac connu comme Joseph Rogues de Fursac et parfois appelé par erreur Roques de Fursac[1] est un psychiatre français, né le 20 décembre 1872[2] et mort en 1941[3],[4]. Il est connu notamment pour son traité de psychiatrie et pour son livre de 1905, Les écrits et les dessins dans les maladies nerveuses et mentales.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un propriétaire agricole, Joseph Rogues de Fursac étudie la médecine à l'école de médecine de Limoges, avec Prosper Lemaistre, Justin Lemaistre et Gilbert Raymondant[5].

En 1899, il soutient une thèse portant sur la paralysie générale intitulée Des stigmates physiques de dégénérescence chez les paralytiques généraux, à la suite d'études réalisées dans le laboratoire de Charles Richet. Il s'oriente par la suite vers la psychiatrie, et prend un poste de médecin adjoint à Clermont de l'Oise puis Ville-Evrard[5]. Par la suite il est chef de service pour les sections des femmes à l'asile de Villejuif[6],[4].

Il publie en 1903 un manuel de psychiatrie qui sera réédité à de multiples reprise et traduit en anglais aux États-Unis par Aaron J. Rosanoff[7].

En 1905, il publie un livre intitulé Les écrits et les dessins dans les maladies nerveuses et mentales, une des premières études sur les productions artistiques et littéraires de patients psychiatriques. Rogues de Fursac cherche avant tout à y créer une nosographie systématique à partir des écrits des malades mentaux[8], et son ouvrage est remarqué. Il servira par la suite d'inspiration à André Breton[9].

L'année suivante, il voyage au pays de Galles pour étudier le Réveil Gallois et il en tire un livre relatant son voyage et ses observations personnelles, et décrivant la situation sociale sur place[10].

À partir de 1908, il devient médecin-chef à Ville-Evrard, et Joseph Capgras l'y rejoint en tant que médecin-adjoint. Ensemble ils publient plusieurs études de cas psychiatriques[4], notamment sur le délire des sosies découvert par ce dernier[5].

Il réalise en 1912 une mission dans les pays scandinaves pour y étudier l'alcoolisme et les mesures prises pour le combattre[11].

Dans l'entre-deux-guerres, il officie dans la médecine légale et multiplie les expertises[5].

En 1921, il fait partie des psychiatres qui examinent Landru lors de son procès[1],[12].

En 1932, il est membre du comité chargé d'examiner Paul Gorgulov[13], assassin de Paul Doumer. Il démissionne du comité lorsque Gorgulov est condamné, car il l'estime irresponsable.

Il examine également Marcel Petiot[5], à la suite d'une affaire de vol.

Il meurt en 1941[14],[3] à Arcachon[15].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Manuel de Psychiatrie, 1903 (ISBN 201444305X)
  • Marie Henri Joseph Pierre Étienne Rogues de Fursac, Les écrits et les dessins dans les maladies nerveuses et mentales, Victor Masson et fils, (ISBN 027-064-939-5, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • Un mouvement mystique contemporain : le réveil religieux du pays de Galles (1904-1905), 1907 (ISBN 201444305X)
  • Joseph Rogues de Fursac, L'Avarice, Essai de psychologie morbide, Alcan, , 186 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b "Les Tueurs de Femme", Frédéric Chauvaud, 2022
  2. acte de naissance de Joseph Rogues de Fursac
  3. a et b L'Année Psychologique 1940 "chronique"
  4. a b et c Article de J. Capgras et J. Rogues de Fursac, présenté avec détails biographiques
  5. a b c d et e J. Biéder, « Joseph Rogues de Fursac (1872-1942) », Annales Médico-Psychologiques,‎ (DOI 10.1016/j.amp.2007.01.012, lire en ligne)
  6. Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 14 janvier 1917
  7. https://doi.org/10.1176/ajp.78.1.134
  8. Anouck Cape, « De l'aliénisme à la littérature d'avant-garde ou les ambiguïtés d'une consécration : petite histoire des écrits de fous », Romantisme, no 141,‎ , p. 65-78 (DOI 10.3917/rom.141.0065, lire en ligne)
  9. Philippe Chardin, « « N'est pas fou qui veut » ? La simulation des délires mentaux par André Breton et Paul Eluard dans « Les Possessions » », Revue d'histoire littéraire de la France,‎ , p. 653-665 (lire en ligne)
  10. Kathryn N. Jones, Carol Tully et Heather Williams, Hidden Texts, Hidden Nation: (Re)Discoveries of Wales in Travel Writing in French and German (1780-2018), Liverpool University Press, , 304 p. (lire en ligne), p. 60
  11. Louis Jacquet, L'alcool, étude économique générale (lire en ligne), p. 916
  12. "La Lanterne", 3 novembre 1921
  13. Excelsior 8 mai 1932
  14. Notice sur Geneanet
  15. Notice de Rogues de Fursac sur le catalogue de la BNF

Liens externes[modifier | modifier le code]