Karl Kohaut — Wikipédia

Karl KohautCohaut ou Kohot
Nom de naissance Karl Ignaz Augustin Kohaut
Naissance
Vienne
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Décès (à 57 ans)
Vienne
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Activité principale Compositeur, luthiste
Style Musique classique
Activités annexes Violoniste

Karl Ignaz Augustin Kohaut (Carolus Ignatius Augustinus) (Vienne, ) est un luthiste et compositeur autrichien d'origine bohémienne. Il est considéré (avec Joachim Bernhard Hagen) comme un des principaux compositeurs de musique pour luth à l'époque classique.

Biographie[modifier | modifier le code]

gravure
La Cathédrale Saint-Étienne de Vienne, gravure de la fin du XVIIe siècle.

Karl Kohaut est né d'un père musicien, Jacob Carl Kohaut, exerçant à la cour du prince Adam-François de Schwarzenberg et Elisabeth née Filade, originaire d'Olomouc. Il est baptisé à la cathédrale Saint-Étienne à Vienne. Sa formation musicale est inconnue. Seule la profession de son père laisse imaginer l'éducation à la maison. En revanche rien n'explique le choix du luth, instrument en déclin à l'époque. Karl Kohaut poursuit une double carrière de diplomate et de musicien (comme Karl von Ordóñez son contemporain[1]). Il entre dans la fonction publique autrichienne en 1756 ou 1757, comme un petit fonctionnaire à la chancellerie d'État. En 1778, il atteint le poste de secrétaire de la cour. Ses liens avec le futur Joseph II semblent avoir favorisé sa carrière et il l'accompagne dans ses déplacements[1].

photo
Cordes et rosace d’un luth.

En tant que violoniste, il participe aux concerts donnés chaque dimanche chez Gottfried van Swieten (dans les quatuors de Haydn et Mozart, mais aussi des cantates de Bach et des oratorios de Haendel), mais il est plus largement admiré comme luthiste[1]. Ernst Ludwig Gerber dans son Musicalisches Encyclopédie (1790) le décrit comme « le plus grand luthiste actuellement en vie ». Il est connu pour avoir donné en tant que soliste l'un de ses concertos pour luth à la Tonkünstler-Societät le [1], et dans le même concert, une de ses symphonies.

Kohaut a écrit sept concertos pour luth, qui sont de beaux exemples du genre d'exception[1]. Le concerto en fa majeur, probablement le mieux connu, a été enregistré quatre fois : par Julian Bream, Alirio Díaz, John Schneiderman et Hopkinson Smith. Les huit messes de Kohaut ont été fréquemment données dans les monastères de Melk et Göttweig, tout spécialement la Missa Sancti Willibaldi, qui a été jouée à 24 occasions à Göttweig, la dernière fois fin 1798[1]. La symphonie en fa mineur de Kohaut est son œuvre la plus jouée durant le XXe siècle (et déjà encensé par Eduard Hanslick en 1867[2]), enregistré sur disque noir par le label Supraphon. Il est aussi parmi les premiers compositeurs de concerto pour la contrebasse.

Il n'a aucun lien de parenté avec le compositeur bohémien Josef Kohaut, mort à Paris probablement en 1777, souvent confondu avec lui et dont une symphonie est parue dans un recueil parisien en 1758, La Melodia Germanica avec d'autres œuvres de Stamitz, Richter et Wagenseil.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Musique de chambre[modifier | modifier le code]

  • 3 divertimentos, luth, 2 violons, basse
  • 5 divertimentos, luth ; Sonate pour luth
  • 7 trios, 1 pour luth, violon, basse, 6 pour 2 violons, basse
  • 7 partitas, 2 violons, basse ; Quatuor, 2 violons, alto, basse ; Trio pour flûte, violon, basse
  • 1 sonate pour luth

Orchestre[modifier | modifier le code]

Musique vocale[modifier | modifier le code]

  • Applausus Mellicensis, cantate (1764)
  • 8 messes

Discographie[modifier | modifier le code]

  • J’étais le luthiste de Haydn : Divertimento Primo, Concerto pour contrebasse, Concerto en si-bémol majeur pour luth, Symphonie en fa mineur - Ensemble Ars Antiqua Austria, dir. Gunar Letzbor (26-, Challenge Classics CC 72323) (OCLC 527982033)
  • Bach, Weiss, Kropffganss, Rust « Musique pour luth et violon » (Kohaut, Trietto en la majeur pour luth, violon & violoncelle) - Lutz Kirchhof, luth ; Giuliano Carmignola, violon ; Francesco Galligioni, violoncelle (2000, Sony SK 51351)
  • Concerto en fa majeur (et autres concertos pour luth de Fasch, Haydn, Hagen) - Hopkinson Smith, luth ; Chiara Banchini et David Plantier, violons ; David Courvoisier, alto ; Roel Dieltiens, violoncelle piccolo (, Astrée/Auvidis E 8641)
  • 5 concertos pour luth, Divertimento en si-bémol majeur - Ensemble Galanterie : John Schneiderman, luth ; Elizabeth Blumenstock, Lisa Weiss, violons ; William Skeen, violoncelle (Hänssler/Profil PH05018)[3]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) J.A. Hiller (éd.), Wöchentliche Nachrichten und Anmerkungen die Musik betreffend, Leipzig, 1766.
  • (en) Robert N. Freeman, The Practice of Music at Melk Monastery in the Eighteenth Century thèse, Université de Californie, 1971, 496 pages (OCLC 2414433).
  • (de) Josef Klima, Karl Kohaut, der letzte Wiener Lautenist, Österreichische Musikzeitschrift, no 26, 1971, p. 141–143 (OCLC 5558813960).
  • (en) David Young, The New Grove Dictionary of Music and Musicians (édité par Stanley Sadie) : Kohaut, Karl (Ignaz Augustin), Londres, Macmillan, seconde édition, 29 vols. 2001, 25000 p. (ISBN 9780195170672, lire en ligne)
  • Albert Lavignac et Lionel de La Laurencie (Dir.), Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire, vol. 1–11, Paris, Delagrave, 19131931 (OCLC 269272, BNF 37069136, lire en ligne), p. 1490

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Grove 2001
  2. Eduard Hanslick, Virtuosenkonzerten im vorigen Jahrhundert.
  3. Revue de Sylvain Gasser sur classicstodayfrance.com.