Kepler Cheuvreux — Wikipédia

Kepler Cheuvreux
logo de Kepler Cheuvreux

Création 18 juillet 1997
Forme juridique SA à conseil d'administration
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Direction Laurent Quirin (Président du Conseil de Surveillance), Grégoire Varenne (Président du Directoire)[1]
Actionnaires Atlas Merchant Capital, Edmond de Rothschild, Cadres et salariés, Crédit Agricole CIB, Unicredit, Rabobank, Swedbank, Belfius, Caisse des Dépôts [2]
Activité Service financier et courtage de valeurs mobilières et de marchandises (d)[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
SIREN 413064841[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web https://www.keplercheuvreux.com/

Kepler Cheuvreux, résultat de la fusion entre Kepler Capital Markets (KCM) et Crédit Agricole Cheuvreux opérée en [4], est une société financière spécialisée dans les services de recherche, d’exécution, de conseil et de gestion d’actifs[5]. Kepler Cheuvreux possède 12 bureaux en Europe, 2 aux États-Unis[6], et emploie 600 salariés dans le monde[7].

Historique[modifier | modifier le code]

1997 : Origines[modifier | modifier le code]

Kepler Capital Markets est fondé en 1997 sous le nom de Julius Baer Brokerage (JBB), filiale à 100 % du groupe bancaire suisse Julius Baer Holding[8]. En 2003, cette dernière vend JBB à Lightyear Fund, une entreprise américaine de private equity[9]. JBB change alors de nom pour Kepler Equities, dont la banque islandaise Landsbanki fait l’acquisition deux ans plus tard, en 2005[10]. Les motifs de cette acquisition sont le développement d’une entreprise de services financiers diversifiés, incluant du courtage entre teneurs de marché, de la finance d’entreprise, de l’investissement dette & crédit, et des solutions d’investissement. Elle change de nom pour Landsbanki Kepler.

2008 : MBO et indépendance[modifier | modifier le code]

À la suite de la faillite de Landsbanki en 2008, Kepler Landsbanki est rachetée par ses employés par un mécanisme de MBO (management buy-out)[11] et change une nouvelle fois de nom, pour Kepler Capital Markets (KCM). Elle devient indépendante et se recentre sur les seules activités de courtage. Kepler Capital Markets devait cependant rembourser plus de 20 millions d'euros de dettes aux créanciers de Landsbanki[12].

Les statuts de la société Kepler Holding ont été modifiés le 8 septembre 2010.[réf. souhaitée]

2011 : Entrée au capital de nouveaux actionnaires institutionnels[modifier | modifier le code]

En 2011, la société d’investissements BlackFin Capital Partners entre au capital de KCM à hauteur de 47%, en fédérant autour d’elle quatre acteurs institutionnels : Caisse des Dépôts, Crédit Mutuel Arkéa et Banca Leonardo, dont KCM achète par ailleurs l’unité de courtage actions et de recherche[13].

2011 – 2018 : Restructuration du groupe et multiplication des alliances[modifier | modifier le code]

La décennie est marquée par la multiplication des partenariats stratégiques qui ont permis au groupe de se développer à l’international, à commencer, en 2011, par une alliance entre KCM et UniCredit sur le courtage en actions et l’Equity Capital Market en Europe de l’Ouest d’abord, puis en Europe centrale et en Europe de l’Est à partir de 2012[14]. UniCredit entre au capital de KCM en 2013.

En , Kepler Cheuvreux fait l’acquisition des activités de Derivatives Capital, une société française spécialiste des produits structurés destinés aux conseillers en gestion de patrimoine et aux banques privées, afin de créer une nouvelle plate-forme indépendante sur ce marché[15].

À la suite de cette opération, les alliances stratégiques de Kepler Cheuvreux se succèdent, dans le courtage, la recherche en actions et les activités d’ECM : CIMB pour l’Asie (2015)[16], Rabobank pour les Pays-Bas (2016)[17], Piper Jaffay pour les États-Unis (2017), Swedbank pour les pays nordiques (2017)[18], Belfius pour la Belgique (2017)[19] et CIBC pour le Canada (2018)[20]. Parmi ces entités, Rabobank, Swedbank et Belfius entrent aussi au capital de Kepler Cheuvreux[21].

2018 : Deux nouvelles prises de participation majeures, et poursuite de la diversification[modifier | modifier le code]

Atlas Merchant Capital et Edmond de Rothschild Equity Strategies (ERES) rachètent la participation de BlackFin Capital Partners et entrent ainsi au capital de Kepler Cheuvreux en , respectivement à hauteur de 20% et de 7.7%[22]. Kepler Cheuvreux reste cependant contrôlé à hauteur de 40 % des droits de vote par ses salariés[23].

Activités[modifier | modifier le code]

Recherche[modifier | modifier le code]

L’activité Recherche de Kepler Cheuvreux, qui consiste notamment à analyser les titres financiers tels que les actions et les obligations, emploie environ 120 analystes et couvre 1000 sociétés en Europe[24]. En , la société signe un partenariat avec la banque d’investissement asiatique CIMB visant la distribution réciproque de leurs recherches dans leurs marchés respectifs[16]. Depuis février 2017, Kepler Cheuvreux distribue la recherche actions de la banque d'investissement américaine en Europe Piper Jaffray[25]. En , le groupe français de services financiers exporte sa recherche au Canada en nouant un partenariat avec CIBC[26]. En octobre 2019, Kepler Cheuvreux et le Macquarie annonce leur coopération afin de distribuer leur recherche actions dans leurs marchés respectifs en Europe et en Asie-Pacifique[27].

Gestion d’actifs[modifier | modifier le code]

En 2018, Kepler Cheuvreux se diversifie dans la gestion d’actifs avec l'acquisition d'une société de gestion.  Rebaptisée KCI, cette nouvelle entité est chargée de développer deux activités : l’une dédiée à la preferred equity (financement sous forme de dette mezzanine et de produits de quasi-capital), l’autre à la dette privée, sous forme d'Euro PP et de dette senior[28]. En 2019, Kepler Cheuvreux entre au capital de Move Capital pour lancer un fonds de Private Equity dans le secteur des nouvelles technologies[29].

Organisation[modifier | modifier le code]

Actionnariat[modifier | modifier le code]

En , Atlas Merchant Capital et Eres (Edmond de Rothschild Equity Strategies) ont rejoint en le capital de Kepler Cheuvreux[30]. Société indépendante, l’actionnariat de Kepler Cheuvreux est réparti de la façon suivante en 2018[31] : Management et salariés (25,5%), Atlas Merchant Capital (20,0%), Crédit Agricole CIB (15,1%), UniCredit (10,3%), Eres (7,7%), Swedbank (6%), Caisse Des Dépôts (5,2%), Belfius (5,2%) et Rabobank (5%).

Kepler Cheuvreux est contrôlé à hauteur de 40% des droits de vote par le management et les salariés[23].

Gouvernance[modifier | modifier le code]

Kepler Cheuvreux est une société anonyme à directoire et conseil de Surveillance. Le conseil de surveillance et le directoire sont respectivement présidés par Laurent Quirin et Grégoire Varenne[1].

Implantation[modifier | modifier le code]

Kepler Cheuvreux dispose de 14 bureaux de recherche à travers le monde : douze en Europe (Amsterdam, Bruxelles, Frankfort, Genève, Londres, Madrid, Milan, Oslo, Paris, Stockholm, Vienne et Zurich) et deux aux États-Unis (New-York et Boston)[32].

Controverses[modifier | modifier le code]

Par une décision du 14 décembre 2017, la Commission des Sanctions de l’AMF a sanctionné Kepler Cheuvreux pour manquements réglementaires, retenant que « l’importance de la règlementation sur ces points a été sous-estimée par Kepler Cheuvreux qui a concentré toute son attention et tous ses efforts sur les autres aspects de l’opération de fusion avec Cheuvreux CA »[33]. Pour la fixation de la sanction pécuniaire à 900 000 euros (alors que les textes applicables prévoient une sanction pouvant atteindre 10 millions d‘euros), l’AMF a retenu d’une part « l’absence d’identification d’un préjudice causé à des tiers ou encore d’un gain ou avantage obtenu, » et d’autre part que la société « a coopéré avec l’AMF et a mis en œuvre des mesures correctives à la suite du contrôle de l’AMF qui ont compensé les économies réalisées grâce aux manquements »[34].

En août 2020, à la suite de menaces et d'intimidations anonymes en Allemagne, l'analyste actions, chargé du suivi du commerce de détail alimentaire, de Kepler Cheuvreux a été contrainte d'arrêter de suivre le groupe Casino et l'enseigne de distribution allemande Metro. L'analyste avait conseillé aux investisseurs clients de Kepler Cheuvreux de « conserver » le titre Metro et de « réduire » les positions sur Casino. Ces deux groupes ont notamment pour actionnaire minoritaire le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Ce dernier, au même titre que le groupe Casino, a condamné les menaces adressées à l'analyste. Ni Kepler Cheuvreux, ni l'analyste, n'ont commenté cette affaire. Une enquête est actuellement en cours de la part de la police allemande, tandis que l’Autorité des marchés financiers (AMF) a déclaré « déplorer » cette situation. Le gendarme financier a également indiqué avoir informé le procureur de la République[35],[36].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Grégoire Varenne président du directoire de Kepler Cheuvreux », allnews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Amélie Laurin, « Kepler Cheuvreux ouvre son capital au fonds de Bob Diamond », L'Agefi,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Sirene, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  4. « capital.fr/bourse/actualites/c… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. « Kepler Cheuvreux acquiert les activités de Derivatives Capital pour créer une offre premium sur le marche français », sur Next Finance
  6. « Kepler Cheuvreux », sur CF News
  7. « Le groupe Kepler Cheuvreux diversifie ses activités dans la gestion d’actifs avec le lancement de KCI », sur Finyear
  8. « Julius Baer France entrera en activité le 1er octobre », sur Les Echos,
  9. « Rapport annuel 2003 », sur ACPR
  10. « Kepler Equities rejoint Landsbanki », sur Les Echos,
  11. « Kepler Capital Markets racheté par la direction et les salariés », sur Les Echos,
  12. Antoine Duroyon, « Kepler Capital Markets conclut un nouveau tour de table pour financer son développement », L'Agefi,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « banca Leonardo et Kepler pourraient se marier dans le courtage », sur Les Echos,
  14. « UniCredit et Kepler Capital Markets nouent une alliance stratégique », sur Next Finance,
  15. « Kepler Cheuvreux tisse sa toile dans les produits structurés », sur Agefi,
  16. a et b « Kepler Cheuvreux et CIMB signent un partenariat », sur Agefi,
  17. « Rabobank outsources equity research and trading to Kepler », sur Reuters,
  18. « Kepler Cheuvreux se renforce en Europe du Nord », sur Agefi,
  19. « Kepler Cheuvreux s’allie à Belfius », sur Agefi,
  20. « Kepler Cheuvreux et CIBC concluent un partenariat de distribution de recherche actions. », sur Edubourse,
  21. « Avec Swedbank, Kepler Cheuvreux investit le marché de l’Europe du Nord », sur Agefi,
  22. « BLACKFIN CAPITAL PARTNERS EXITS KEPLER CHEUVREUX », sur Blackfin
  23. a et b « Une star de la finance entre au capital de l’intermédiaire boursier Kepler Cheuvreux », sur Le Monde,
  24. « Kepler Cheuvreux tourné vers Londres », sur Le Figaro,
  25. « Kepler Cheuvreux noue un accord avec Piper Jaffray », sur Agefi,
  26. « Kepler Cheuvreux continue à tisser sa toile à l’international », sur Agefi,
  27. « Kepler Cheuvreux et Macquarie s'allient dans la recherche et la vente actions », sur Les Echos, (consulté le )
  28. « Kepler Cheuvreux se diversifie dans la gestion d'actifs », sur Les Echos,
  29. « Kepler Cheuvreux se lance dans le private equity », sur L'Agefi,
  30. « Kepler Cheuvreux tourné vers Londres avec deux nouveaux actionnaires », sur CBanque,
  31. « Kepler Cheuvreux accueille Bob Diamond à son capital », sur Les Echos,
  32. « Kepler Cheuvreux initie à l’achat la couverture d’Onxeo », sur ABCBourse,
  33. « Manquements à ses obligations: Kepler Cheuvreux écope d'une amende de 900.000 euros », sur Le Revenu,
  34. « Décision de la Commission des sanctions du 14 décembre 2017 à l'égard de la société Kepler Cheuvreux », sur Doctrine,
  35. « Quand les analystes financiers font l'objet de tentatives d'intimidation », sur Les Echos, (consulté le )
  36. « Une analyste financière de Kepler victime d’« intimidation » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )