Khâsekhemoui — Wikipédia

Khâsekhemoui
Image illustrative de l’article Khâsekhemoui
Statue de Khâsekhemoui.
Période Période thinite
Dynastie IIe dynastie
Fonction roi
Prédécesseur Péribsen (roi de Haute-Égypte)
Houdjefa Ier (roi de Basse-Égypte)
Dates de fonction -2740 (selon R. Krauss)
-2714 à -2687 (selon D. B. Redford)
-2709 à -2682 (selon J. von Beckerath)
-2690 à -2663 (selon A. D. Dodson)
-2674 à -2647 (selon J. Málek)
Successeur Djéser
Famille
Conjoint Nimaâthâpy
Enfant(s) Djéser
Hétephernebty
♀ Initkaes ?
Sépulture
Nom tombe V
Type tombeau
Emplacement Abydos, tombe V
Fouilles 1901 : William Matthew Flinders Petrie
Émile Amélineau
Objets Vaisselle en bronze et cuivre,
sceptre en sardoine bagué d'or,
vases de pierre et vases en céramique remplis de grains et de fruits,

petits objets laqués,
perles de cornaline,
outils en silex et en cuivre,
vannerie,
et une grande quantité de sceaux au nom de Khâsekhemoui.

Khâsekhemoui serait le dernier souverain de la IIe dynastie thinite. Il aurait succédé à Péribsen et précéda son fils Djéser de la IIIe dynastie. Manéthon le nomme Kheneres. Le papyrus de Turin lui compte vingt-sept ans, deux mois, et un jour de règne.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Il épouse Nimaâthâpy, ou Nimaâtapis, une princesse du nord et a deux ou trois enfants : Djéser qui sera le fondateur de la IIIe dynastie et qui épouse sa sœur Hétephernebty (ou Hotepphirnebty)[1] et peut-être Initkaes.

Règne[modifier | modifier le code]

Statue de Khâsekhemoui trouvée à Hiérakonpolis - Ashmolean Museum, Oxford.

Sous le règne de Péribsen, la rivalité latente entre le nord et le sud du pays aurait éclaté une nouvelle fois, inaugurant une période d'agitation. Le conflit, d'une nature politico-religieuse, était apparemment légitimé par la lutte mythologique entre les dieux Horus et Seth pour le contrôle de l'Égypte. Il semblerait, d'après la modification de titulature de la part de Péribsen, que les partisans de Seth l'aient d'abord emporté sur leurs adversaires. Une inscription figurant sur un vase rapporte les batailles : « l'année du combat contre les ennemis du nord dans la cité de Nekheb ». Celle-ci (aujourd'hui El Kab) se trouve sur la rive est du Nil, du côté opposé à Hiérakonpolis, l'ancienne capitale des rois du sud placée sous la protection de la déesse Nekhbet.

Manéthon classe trois rois entre Péribsen et Khâsekhemoui : Sethénès (Sénedj), Chérès (Néferkarê) et Néferchérès (Néferkasokar), lesquels ont régné respectivement quarante et un, dix-sept et vingt-cinq ans, dans un climat d'instabilité politique et en laissant de faibles traces et aucun vestige archéologique.

Vient ensuite Khâsekhemoui, le dernier de la dynastie. Sur la base de deux statues de Khâsekhemoui assis, l'une en calcaire, l'autre en schiste, vêtu du manteau du heb-sed et coiffé de la couronne blanche de la Haute-Égypte, des corps contorsionnés évoquent les ennemis tués, au nombre de 47 209, ce qui suggère que les habitants de Nekheb ont probablement mené une lutte très dure pour arracher la victoire. Par la suite, des rapports diplomatiques furent engagés et les dissensions neutralisées, puis le roi de Hiérakonpolis aurait incorporé lors de la réunification définitive de l'État, selon certains spécialistes, à son nom (Khâsekhem) celui des deux dieux avant d'épouser la princesse du nord, Nimaâtapis. Son règne s'acheva dans la paix et laissa place à la IIIe dynastie, dont son épouse sera considérée comme la figure ancestrale, à l'instar de la reine Iâhhotep pour le Nouvel Empire.

Sépulture[modifier | modifier le code]

Vaisselle en bronze et cuivre trouvée dans la tombe de Khâsekhemoui
(British Museum, Londres).

Sa sépulture a été retrouvée à Abydos en Haute-Égypte. Cette tombe (référencée par la lettre V), unique en son genre, est la plus vaste et la plus complexe de la nécropole d'Oumm el-Qa'ab. De forme trapézoïdale, d'une longueur de soixante-dix mètres et d'une largeur variant de dix-sept à dix mètres d'une extrémité à l'autre, elle possède une chambre funéraire édifié en pierre à peu près en son centre.

Elle est fouillée par William Matthew Flinders Petrie, en 1901, puis par Émile Amélineau. Elle contenait de la vaisselle en bronze et cuivre, un sceptre en sardoine bagué d'or, des vases de pierre et des vases en céramique remplis de grains et de fruits. Il y avait aussi de petits objets laqués, des perles de cornaline, des outils en silex et en cuivre, de la vannerie et une grande quantité de sceaux à son nom. Elle a livré également un certain nombre d'artefact provenant du viatique funéraire du roi.

À un kilomètre environ de la tombe, dans le désert d'Abydos, se trouve le Chounet el-Zébib, vaste structure de briques qui dessine un rectangle de 123 × 64 mètres. Ses murs, avec leur articulation en façade de palais, mesurent jusqu'à cinq mètres d'épaisseur et vingt mètres de hauteur. On ignore la fonction exacte de cet édifice semblable à une forteresse. Les fouilles ont révélé l'existence de constructions internes compliquées. Le monument était peut-être associé aux réserves faite pour le ka du roi dans la tombe située à proximité.

Titulature[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Aidan Dodson, Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, (London: Thames & Hudson, 2004), (ISBN 0-500-05128-3), p. 48.

Liens externes[modifier | modifier le code]