King (pièce de théâtre) — Wikipédia

King
Logo de l'entreprise Gillette. Gillette écrit en grand et en noir
Logo de l'entreprise Gillette

Auteur Michel Vinaver
Pays Drapeau de la France France
Genre Pièce de théâtre
Date de création 1999
Metteur en scène Alain Françon
Lieu de création Théâtre national de la Colline
Éditeur Actes Sud
Collection Babel (collection)
Lieu de parution Arles
Date de parution 1998
Nombre de pages 288

King est une pièce de théâtre écrite par Michel Vinaver et parue en 1998 aux éditions Actes Sud dans la collection Babel. La pièce est jouée pour la première fois le 11 mars 1999 au Théâtre national de la Colline dans une mise en scène d'Alain Françon.

Argument général[modifier | modifier le code]

Le texte décrit la vie de King Camp Gillette (1855-1932), fondateur de l'entreprise Gillette, à trois périodes différentes de son existence. Il s'agit aussi, dès lors, de l'histoire de l'entreprise elle-même[1].

Michel Vinaver le présente ainsi:

1889. Un jour que, voyageur de commerce, King C. Gillette fait la tournée de ses clients en Pennsylvanie, il a l’intuition que tous les maux affligeant l’humanité ont une cause : la concurrence.

Six ans après, il a la vision d’un rasoir à lames jetables.

Pour abolir la concurrence, et la remplacer par un système d’« égalité matérielle », il ne faut rien moins qu’une révolution mondiale, et King C. Gillette s’y attelle, en même temps qu’il met sur orbite une des premières entreprises multinationales de produits de grande consommation[2].

Lors d'une interview accordée à Jean-Loup Rivière, l'auteur résume sa pièce de la manière suivante :

King en fait, c’est la jonction dans un seul et même personnage joué d’ailleurs par trois acteurs, King jeune, King mûr et King vieux, la jonction de deux faits biographiques. Puisque King, c’est King Gillette qui est un homme qui a existé et qui a [...] été ce que tout le monde sait, l’inventeur des lames Gillette, du système de rasage jetable, du système en général de la jetabilité dans l’économie contemporaine. Mais ce qu’on sait moins, c’est qu’il a été en même temps le créateur d’une utopie, une des grandes, on peut dire, peu connue mais une des grandes utopies de la fin du XIXe siècle avec la vision d’un monde parfait, de la fin de l’Histoire[3].

Le texte[modifier | modifier le code]

Personnages[modifier | modifier le code]

Tous les personnages du texte, qu'ils soient sur scène ou seulement mentionnés, représentent des personnes ayant véritablement existé[4].

Personnages sur scène[modifier | modifier le code]

Trois personnages sont présents sur scène durant l'ensemble de la pièce.

  • King jeune (33 à 49 ans)
  • King mûr (50 à 69 ans)
  • King âgé (70 à 77 ans)

Certains « morceaux »[5] sont assurés par le Trio qui constitue un entrelacs des trois voix, voire un chœur. Ces différentes voix amènent une certaine musicalité au texte[6].

Tandis que les trois personnages sur scène reconstituent la vie de King Camp Gillette, le Trio, lui, propose la vision utopiste que se fait King d'un « monde harmonieux tel qu’il se perpétuera, une fois la concurrence abolie[2]. »

Personnages hors scène notables[modifier | modifier le code]

D'autres personnages sont mentionnés et jouent un rôle dans l'avancement la pièce, mais sans apparaître directement sur scène.

  • Atlanta dite "Lantie" : femme de King
  • Kingie : fils de King et Atlanta
  • Painter : patron de King à la Crown Cork & Seal Company
  • Nickerson : concepteur des machines de création de lames jetables
  • Stewart : un des dépositaires des statuts de la société Gillette
  • Heilborn : un des dépositaires des statuts de la société Gillette
  • Sachs : un des financeurs du projet de lames jetables
  • Holloway : actionnaire et employé de la société Gillette
  • Joyce : actionnaire de la société Gillette qui rachètera les deux tiers des parts de King
  • Fahey : employé de la société Gillette
  • Tom Pelham : employé de la société Gillette
  • Gaisman : dirigeant de la société AutoStrop puis de Gillette
  • Keene : employé de la société AutoStrop

Forme[modifier | modifier le code]

Toutes les interactions entre King et les personnages mentionnés ont lieu en dehors de la scène. Celles-ci sont relatées sur scène par King. Il en va de même pour les dialogues que King rapporte le plus souvent sur le mode du discours direct libre. Les trois King incarnent régulièrement, le temps d'une réplique, d'autres personnages. Il ne s'agit pas de dialogues habituels : les voix sont juxtaposées mais ne se répondent pas toujours. En outre, un certain nombre de « morceaux »[5] sont composés de lettres écrites par King à d'autres personnes[1].

La position des King peut se comparer à celle d'un narrateur exposant son autobiographie. Michel Vinaver s'inspire d'ailleurs de citations réelles et d'extraits d'ouvrages de King Camp Gillette pour faire sa biographie[7].

Le texte est agencé d'une manière particulière : il n'y a aucun point et les phrases, dans la version écrite de la pièce, sont parfois coupées par un retour à la ligne[1].

Genre[modifier | modifier le code]

Photo de King Camp Gillette portant un panama prise vers 1907.
King Camp Gillette, vers 1907

King est un texte faisant partie du genre théâtral. Ainsi, le texte expose non seulement une biographie de la vie de King Camp Gillette à trois périodes de son existence, mais permet également une mise en scène de celle-ci sous forme de pièce de théâtre[1].

Structure[modifier | modifier le code]

Le texte est structuré en deux "actes"[5], douze « parties »[5] et soixante-quatorze « morceaux »[5]. Ainsi, le premier « acte »[5], s'étendant sur soixante-treize pages, comprend les « parties »[5] I à VI et les « morceaux »[5] 1 à 36. Le second "acte"[5], quant à lui, compte cinquante-quatre pages et comporte les "parties"[5] VII à XII, ainsi que les « morceaux »[5] 37 à 74. Le texte est d'ailleurs composé comme une partition, alternant solos et trios[8].

Lieux et temps[modifier | modifier le code]

À la suite du texte, Michel Vinaver précise, dans une partie nommée indications pour la mise en scène, l'âge de King dans chaque morceau, l'année et le lieu de l'action[9].

Indications pour la mise en scène
acte partie morceau Trio âge de King temps lieu
I I 1. X
I II 2. 33 ans 1888 Chambre à Londres
I II 3. X
I II 4. 74 ans 1929 Hall de la demeure de Balboa, Californie
I II 5. 40 ans 1895 Hall d'hôtel pour clientèle VRP
I II 6. 67 ans 1922 Oasis de Touggourt, Sahara
I II 7. 40 ans 1895 Hall d'hôtel pour clientèle VRP
I III 8. 70 ans 1925 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
I III 9. X
I III 10. 48 ans 1903 Hall d'hôtel pour clientèle VRP
I III 11. X
I III 12. 65 ans 1920 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
I III 13. X
I IV 14. 47 ans 1902 Hall d'hôtel pour clientèle VRP
I IV 15. 77 ans 1932 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
I IV 16. X
I IV 17. 49 ans 1904 Premier bureau dans première usine
I IV 18. X
I IV 19. 76 ans 1931 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
I IV 20. X
I V 21. 49 ans 1904 Premier bureau dans première usine
I V 22. X
I V 23. 72 ans 1927 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
I V 24. 49 ans 1904 Premier bureau dans première usine
I V 25. X
I V 26. 58 ans 1913 Hall, hôtel de luxe à Beverly Hills, Californie
I V 27. X
I V 28. 54 ans 1909 Grand bureau directorial
I V 29. X
I VI 30. 53 ans 1908 Hall, hôtel de luxe, Rome
I VI 31. X
I VI 32. 53 ans 1908 Grand bureau directorial
I VI 33. X
I VI 34. 55 ans 1910 Domicile bostonien, cossu
I VI 35. X
I VI 36. 55 ans 1910 Domicile bostonien, cossu
II VII 37. 62 ans 1917 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II VII 38. X
II VII 39. 65 ans 1920 Grande salle de réunion
II VII 40. X
II VII 41. 65 ans 1920 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II VII 42. X
II VII 43. 67 ans 1922 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II VIII 44. X
II VIII 45. 76 ans 1931 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II VIII 46. X
II VIII 47. 67 ans 1922 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II VIII 48. X
II VIII 49. 74 ans 1929 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II VIII 50. X
II IX 51. 73 ans 1928 Hall, hôtel de luxe, Sofia
II IX 52. X
II IX 53. 69 ans 1924 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II IX 54. X
II IX 55. 72 ans 1927 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II IX 56. X
II IX 57. 75 ans 1930 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II X 58. X
II X 59. 75 ans 1930 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II X 60. X
II X 61. 75 ans 1930 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II X 62. X
II X 63. 75 ans 1930 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II X 64. X
II XI 65. 76 ans 1931 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II XI 66. X
II XI 67. 75 ans 1930 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II XI 68. X
II XI 69. 77 ans 1932 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II XI 70. X
II XII 71. 77 ans 1932 Plantation de pamplemousses: véranda ou terrasse
II XII 72. X
II XII 73. X
II XII 74. X

Tous les morceaux assurés par le Trio sont: "hors d'âge, hors temps, hors lieu"[9].

Bien que la coprésence des trois personnages (et donc des trois époques) implique un entremêlement des voix et des périodes, la pièce suit cependant un fil rouge chronologique, de l'idée de création de l'entreprise au krach de 1929 et à ses conséquences.

Résumé par actes[modifier | modifier le code]

Acte I[modifier | modifier le code]

La pièce débute sur une longue tirade du Trio, entremêlant de façon fragmentaire tous les enjeux et évènements de la pièce à venir, en superposant les voix, les époques, l'ascension et la chute de King.

À quelques exceptions près, le premier acte recouvre les années 1895 à 1910 et raconte les différentes étapes de la création des lames de rasoir Gillette. Avant cela, King Camp Gillette travaillait comme représentant de commerce, pour l'entreprise Crown Cork & Seal Company et vendait des capsules de bouteilles jetables. Son patron William Painter, fondateur de la Crown Cork, lui suggère une idée :

« King me dit-il King vous qui cherchez toujours à inventer quelque chose pourquoi n'essaieriez vous pas de penser à je ne sais quoi du genre de notre capsule qui se jette après un seul usage ?[10] »

C'est à ce moment-là que la vision du rasoir à lames jetables se manifeste. À partir de là, plusieurs épreuves attendent King : trouver des actionnaires, des fonds et aussi une personne capable de concrétiser matériellement l'idée, afin d'obtenir un brevet. Les débuts de l'entreprise sont financièrement compliqués, à tel point que son collègue Joyce est tenté de revendre les droits de l'entreprise à l'étranger, ce à quoi King s'oppose, avec raison :

« Il a suffi de quelques mois pour montrer où avait été la cécité où eut été la folie

Quelques mois au cours desquels les retards dans la production ont été rattrapés les ventes se sont envolées à telle enseigne que j'ai demandé et obtenu un salaire de dix-huit milles dollars démissionné de la Crown Cork rapatrié femme et enfant repris les commandes je peux me consacrer enfin à temps plein à corps perdu aux tâches et aux devoirs qui reviennent

De plein droit[11] »

L'acte s'achève sur l'évincement de King du conseil de direction de l'entreprise qu'il a lui-même créée. Joyce lui propose de racheter les deux tiers de ses actions pour l'importante somme de neuf cent mille dollars et de le laisser président en titre, mais sans aucun autre pouvoir[12].

En parallèle, le Trio développe l'utopie socialiste de King Gillette, détaillée dans plusieurs ouvrages qu'il a publié.

Acte II[modifier | modifier le code]

Le deuxième acte débute après la vente des deux tiers des actions de King Gillette à Joyce. La majeure partie de l'acte se déroule en Californie, dans la plantation de pamplemousses de King, où il passe son temps avec Atlanta maintenant qu'il a "gagn[é] ainsi [s]a liberté"[13].

King mûr raconte ses visites aux quatre coins du monde, l'influence qu'il possède toujours sur l'image de l'entreprise Gillette et le respect que lui montrent les employés de celle-ci, ainsi que ses diverses rencontres, par exemple avec l'entrepreneur Henry Ford.

King âgé expose les évolutions qu'ont suivies ses différentes relations au fil du temps en posant un regard critique sur ses choix passés et revient sur ce qui la mené à l'état de pauvreté dans lequel il se trouve à la fin de sa vie, comme dans cet extrait du morceau 57:

« Pourquoi ai-je écouté Fahey?

[...]

Parviennent à me dissuader hélas

À peine quelques semaines se passent

Et c'est le krach

Partant de là tout n'a été plus

Qu'un long cauchemar

Tout n'est plus que dévastation

Rien n'est plus[14] »

Il expose également les escroqueries menées par Fahey et Pelham, qui ont conduit Gaisman au poste de dirigeant de l'entreprise Gillette.

Finalement, le livre se termine sur les morceaux 73, où le Trio résume quelques éléments marquants de la vie de King, et 74 où le Trio propose une ultime forme de l'utopie socialiste de King[15].

Thèmes[modifier | modifier le code]

La pièce met en lumière le paradoxe que constitue King: il est à la fois le fondateur d'une des premières multinationales, mais aussi l'auteur d'une œuvre où il s'applique à imaginer un monde où seraient abolies la concurrence et la propriété privée. Michel Vinaver explique :

« Le personnage de King – à l’instar de Saint-Simon, Fourier, Marx et bien d’autres – pense avoir trouvé le moyen de rendre l’humanité heureuse et harmonieuse à perpétuité. Mais il y a une utopie supplémentaire chez lui : il bâtit son plan sur la certitude qu’il parviendra à convaincre les capitalistes de collaborer à cette remise à plat totale du système, c’est-à-dire à la destruction du capitalisme[16]. »

Cette dualité a intéressé Michel Vinaver, lui-même PDG de Gillette France depuis 1966, mais également auteur de pièces de théâtre. Il a quitté l'entreprise en 1982[17].

Capitalisme et obsolescence[modifier | modifier le code]

De nombreux éléments propres au capitalisme et au fonctionnement des entreprises sont présents dans la pièce. Il y a l'importance des fonds, le fonctionnement par actions, mais aussi les enjeux liés au marketing et à l'importance de la publicité. Ces éléments sont principalement exprimés dans les répliques de King jeune, King mûr et King âgé[1].

Utopie socialiste[modifier | modifier le code]

King Camp Gillette a écrit trois textes d'utopie socialiste élaborant une proposition visant à améliorer le monde[18]. Ces textes n'ont pas été traduits en français. Dans la pièce, ces écrits sont explorés par le biais du Trio[1]. Par exemple:

« [...] la population du globe sera regroupée dans cette métropole bâtie là où l'énergie nécessaire à l'ensemble des usines pour la fabrication de tous les produits consommables par la population du monde entier est d'une abondance suffisante

Les chutes du Niagara

[...] Tout ici sera beau

Les tours d'habitation seront belles

[...] Ici le temps ne manquera à personne pour les loisirs les plus variés mais aussi pour la poursuite de la connaissance

En dehors des cinq années de travail obligatoire que chacun entre vingt-cinq et trente ans consacrera à la collectivité[19] »

La pièce[modifier | modifier le code]

Création[modifier | modifier le code]

La pièce est créée le 11 mars 1999 au Théâtre national de la Colline à Paris.

  • Mise en scène: Alain Françon
  • Conseil artistique: Myriam Desrumeaux
  • Décor: Jacques Gabel
  • Costumes: Patrice Cauchetier
  • Lumière: Joël Hourbeigt
  • Son: Jean-Marie Bourdat
  • Travail chorégraphique: Caroline Marcadé

Elle est jouée au Petit Théâtre du Théâtre national de la Colline du 11 mars au 25 avril 1999 du mardi au dimanche[2].

Distribution à la création[modifier | modifier le code]

Réception[modifier | modifier le code]

La performance des comédiens est unanimement saluée. Ils sont qualifiés de "virtuoses"[20], "Bonnaffé tout en finesse, inoubliable, Brandt sidérant de sobriété et Roussillon phénoménal"[8].

C'est le texte lui-même qui suscite quelques réserves: Lisbeth Koutchoumoff, dans le journal Le Temps, écrit:

« À la fin de la représentation de King de Michel Vinaver [...] on reste quelque peu interloqué. La surprise vient du sentiment d'être resté à quai durant presque toute la durée de la pièce. L'étonnement est d'autant plus grand que le rendez-vous comportait tous les éléments annonciateurs d'une fête.

[...]

Michel Vinaver met à plat le parcours de Gillette. Or de ce processus intéressant a priori, rien ne goutte, comme un fruit sec qui ne donne aucun jus. L'intention d'exclure toute introspection chez King tout comme celle de laisser entier le mystère de sa personnalité duelle séduisent comme postulats de départ. Mais le texte ne comprend aucune fausse trappe, aucune porte dérobée même étroite où peuvent se glisser tant l'épaisseur d'un personnage que l'imaginaire du spectateur[20]. »

Autres mises en scène[modifier | modifier le code]

Notes de l'auteur[modifier | modifier le code]

Sur la genèse du texte[modifier | modifier le code]

Michel Vinaver dit avoir eu l'idée d'écrire cette pièce pour "l'énigme"[2] qu'il trouve dans la personne de King Camp Gillette :

« King Gillette s’était chargé d’une mission qui lui apparaissait d’une nécessité absolue et d’une urgence sans pareille, celle de changer le monde [...] et néanmoins il a employé la majeure partie de ses ressources – son temps, son énergie, son argent – à d’autres activités incommensurablement moins nécessaires et urgentes au niveau de l’humanité, sans conflit intérieur semble-t-il, ni états d’âme ; sans mise en balance des priorités. Aucune trace, chez lui, d’introspection[2]. »

L'auteur utilise le genre théâtral pour exposer cette dualité :

« L’énigme, j’avais envie, avec cette pièce, de m’en approcher, comme un satellite d’une planète, et d’en photographier différents reliefs, peut-être de me poser ici et là sur elle et d’opérer quelques prélèvements du matériau qui la compose[2]. »

Néanmoins, il ne faut pas oublier que Michel Vinaver a travaillé durant vingt-sept ans pour l'entreprise Gillette et que, comme il le dit lui-même, "on est lié à son entreprise"[2]. En sachant ceci, il est légitime de se demander si, au travers de King, l'auteur cherche à rendre un hommage à King Camp Gillette. À cette question, Michel Vinaver répond:

« Peut-être ai-je voulu honorer un ancêtre[2]... »

Sur la réception de la pièce[modifier | modifier le code]

Michel Vinaver défend l'intérêt de sa pièce en soulignant l'importance du personnage de King qui regroupe à lui seul diverses valeurs. Il soutient ainsi la légitimité de son œuvre et encourage sa bonne réception:

« [O]n a affaire à un personnage ne connaissant ni le doute ni la peur, à un « héros », à un « prophète » dont la foi dans sa vision est absolue[2]. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 1998, 288 p.

Autour de l'œuvre[modifier | modifier le code]

  • Michel Vinaver, "KING", dossier de presse, 1999 [1]

Écrits de King C. Gilette[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p.
  2. a b c d e f g h et i Michel Vinaver, « KING », dossier de presse du Théâtre national de la Colline,‎ (lire en ligne [PDF])
  3. « Michel Vinaver - Chap#16 -« King » et l'utopie de King Gillette | Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr », sur Michel Vinaver - Chap#16 -« King » et l'utopie de King Gillette | Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr (consulté le )
  4. Simon Chemama, Vinaver, le théâtre de l'immanence, Paris, Honoré Champion, , p. 42-43
  5. a b c d e f g h i j et k Simon Chemama, Vinaver, le théâtre de l'imminence, paris, Honoré Champion, , p. 132
  6. « THEATRE. Grâce à la plume affûtée de Michel Vinaver, King C. Gillette fait peau neuve », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. Simon Chemama, Vinaver le théâtre de l'immanence, Paris, Honoré Champion,
  8. a et b René Solis, « «King» de Michel Vinaver au Théâtre de la Colline. Gillette, l'ame double Sur les deux vies de l'industriel, une pièce pleine de richesse. King de Michel Vinaver, Théâtre national de la Colline, mar 19 h, mer-sam 21 h, dim 16 h. Jusqu'au 25 avril. 01 44 62 52 52. », sur Libération (consulté le )
  9. a et b Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p., p. 138-139
  10. Michel Vinaver, King, suivi de Les Huissiers, Paris, Actes sud, , p. 38
  11. Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p., p. 67-68
  12. Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p., p. 13-84
  13. Michel Vinaver, King suivi de les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p., p. 84
  14. Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p., p. 108-109
  15. Michel Vinaver, King suivi de Les Huissiers, Arles, Actes Sud, 2009 [1998], 288 p., p. 85-137
  16. Association C.R.I.S, « Entretien croisé Arnaud Meunier / Michel Vinaver - King - Michel Vinaver, - 4 Arnaud Meunier, - theatre-contemporain.net », sur theatre-contemporain.net (consulté le )
  17. « Michel Vinaver, oU la double vie d'un pDG », sur Les Echos, (consulté le )
  18. (en) Gib Prettyman, « Advertising, Utopia, and Commercial Idealism: The Case of King Gillette », Prospects, vol. 24,‎ , p. 231–248 (ISSN 1471-6399 et 0361-2333, DOI 10.1017/S0361233300000351, lire en ligne, consulté le )
  19. Michel Vinaver, King, suivi de Les huissiers, Paris, Actes Sud, p. 27
  20. a et b Lisbeth Koutchoumoff, « La lame jetable de King C. Gillette s'émousse et n'atteint pas au cœur - Le Temps », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  21. Association C.R.I.S, « Les dates - King - Michel Vinaver, - 4 Arnaud Meunier, - theatre-contemporain.net », sur theatre-contemporain.net (consulté le )