Kolwezi — Wikipédia

Ville de Kolwezi
Mariaville
Kolwezi
Mine de Kamoto.
Administration
Pays Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Communes Dilala, Manika, Fungurume
Province Lualaba
Députés
de la ville
3
Maire Jacques Masengo Kindele
Démographie
Population 1 023 214 hab. (2023)
Densité 4 804 hab./km2
Géographie
Coordonnées 10° 43′ 00″ sud, 25° 28′ 00″ est
Superficie 21 300 ha = 213 km2
Divers
Langue nationale kiswahili, français
Langue officielle français
Localisation
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Ville de Kolwezi
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Ville de Kolwezi

Kolwezi (prononcé : [kɔl.we.zi] Écouter) est une ville minière, chef-lieu de la province de Lualaba en république démocratique du Congo.

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville est située sur la route nationale 39 à 2070 km au sud-est de la capitale politique Kinshasa et à l'Ouest de la ville voisine de Likasi, ex Jadoville.

Histoire[modifier | modifier le code]

La ville a été créée en 1937 pour abriter le siège des mines de l'Ouest de la société belge Union minière du Haut Katanga (UMHK). Kolwezi se développe sous forme de quartiers éparpillés, comme d'autres villes de type ségrégatif au Haut-Katanga et en Afrique Australe coloniale[1]. Avec un centre décisionnel et résidentiel de cadres européens, au Sud-Est le Centre coutumier, pour la population locale et plusieurs cités planifiées (Kolwezi créée en 1937, Musonoï en 1945, UZK en 1953, Ruwe en 1956, Luilu en 1958 et Kapata en 1962)[1] pour la population ouvrière proche des carrières et usines de l'UMHK. Presque quatre cinquièmes du territoire municipal se trouvaient alors au sein des concessions de la compagnie.

Après que le Katanga ait déclaré son indépendance par rapport à la république du Congo en 1960, des rebelles ont, à plusieurs reprises, tenté de s'émanciper de l'autorité de l'État central du Congo, rebaptisé à l'époque république du Zaïre. En 1972 l'UMHK était nationalisée et devint la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines).

En 1978, les événements tragiques de la ville minière résultaient d'une nouvelle rébellion, cette fois contre le régime du Maréchal Mobutu installé à Kinshasa.

Bataille de Kolwezi[modifier | modifier le code]

Départ des expatriés européens.
Départ des expatriés européens (1978).

Le samedi , des rebelles katangais, soutenus par le Bloc de l'Est, occupent la ville, alors principal centre minier de la province. Le Zaïre demanda l'aide des États-Unis d'Amérique, de la France, du Maroc et de la Belgique pour restaurer l'ordre. Le 2e régiment étranger de parachutistes de la Légion étrangère française fut parachuté sur la ville, tandis qu'allaient arriver des paras belges. Cette opération, sous le commandement du colonel Erulin, sauva des centaines d'Européens terrés dans leurs habitations, mais ne put empêcher de nombreuses victimes. Cinq légionnaires furent tués durant l'intervention ainsi que deux paras belges[2],[3]. Elle eut surtout pour but et pour résultat la sauvegarde du régime.

Environ 700 Africains et 170 Européens trouvèrent la mort lors de cette tentative de déstabilisation. Le roman Shaba deux : les carnets de Mère Marie Gertrude (1989), du romancier et philosophe congolais Valentin-Yves Mudimbe, a pour cadre historique ces opérations militaires[4] ; au contraire des points de vue occidentaux sur cette intervention présentée comme humanitaire, l'écrivain, natif de la région (il est né à Likasi), insiste sur les violences commises à cette occasion par les Forces armées zaïroises à l'encontre des populations locales.

Communes[modifier | modifier le code]

La ville de Kolwezi est organisée en deux communes : la commune de Dilala à l'Ouest et la commune de Manika à l'Est.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[5]
1940 1947 1950 1960 1970 1980 1990
2 671[6]17 90031 00048 00082 000261 000428 000

Maires[modifier | modifier le code]

Jusqu'en , la ville est sous la direction de Charlotte Cime Jinga, actuelle maire, antérieure bourgmestre de la commune de Manika. Charlotte Cime est fille ainée de Tshime Kamba Dikenya ancien conseiller administratif au ministère de la Culture et de l'Art. Elle est démise de ses fonctions en 2016 par une décision du ministère de l’Intérieur[7]. En sont entrés en fonction Véronique Upite et son adjoint Jacques Masengo[8].

Économie[modifier | modifier le code]

Trafic routier à Kolwezi (2019).

Située à près de 1 500 m sur le plateau de Manika, Kolwezi est un important centre minier de cuivre, cobalt et zinc. La ville est aussi un centre bancaire et d'exploitation artisanale. La région produit du maïs, du manioc et de l'arachide, mais l'état des routes empêche d'assurer un approvisionnement régulier à la ville. C'est aussi le terminal d'une des plus longues lignes électriques à haute-tension au monde, la Inga-Shaba.

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Transport[modifier | modifier le code]

La ville possède l'une des principales gares du chemin de fer de Benguela, qui la relie à Tenke, à l'est, et à Dilolo et Lobito (sur la côte de l'Angola), à l'ouest[9].

De plus, la ville possède l'aéroport de Kolwezi, situé à 6 km du centre-ville. L'aéroport appartient à l'État et possède une piste de 1526 mètres[10].

Éducation[modifier | modifier le code]

Le campus principal et le siège de l'Université de Kolwezi (UNIKOL) sont situés dans cette ville. Il s'y trouve également L'institut Supérieur des techniques appliquées (I.S.T-A en sigle) où sont formés des ingénieurs techniciens et industriels aux compétences non négligeable, même recherchées[11].

Culture[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Chanson[modifier | modifier le code]

Le chanteur Jean-Pax Méfret raconte la libération de la ville par les 700 légionnaires du 2e REP dans la chanson Kolwezi. Ce chant rend hommage au courage de ces bérets verts parachutés sur la ville. Les Wampas évoquent également cette intervention dans la chanson Les Wampas sont la preuve que Dieu existe.

Personnalités liées à Kolwezi[modifier | modifier le code]

Naissance à Kolwezi[modifier | modifier le code]

Résidence à Kolwezi[modifier | modifier le code]

Décès à Kolwezi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Georges Antippas, Kolwezi - Les années 50-70, Neufchâteau, Weyrich, , 180 p. (ISBN 978-2-87489-407-7), p. 41-45
  2. Adrien Jaulmes, « Mai 1978 : la Légion saute sur Kolwezi », Le Figaro Magazine,‎ , p. 38-42 (lire en ligne).
  3. Reportage sur la Légion Étrangère.
  4. Mudimbe, Valentin-Yves, Shaba deux : les carnets de Mère Marie Gertrude, Paris, Présence africaine, , 151 p. (ISBN 2-7087-0533-4).
  5. (en) « Kolwezi, Democratic Republic of the Congo Population » Accès libre, sur PopulationStat (consulté le ).
  6. Dont une centaine d'européens
  7. http://www.africanewsrdc.com/politique/2016/02/17/a-kolwezi-le-maire-et-son-adjoint-limoges.html
  8. « Kolwezi : entrée en fonction de Madame le maire Véronique  Upite et son adjoint M. Jacques Masengo », sur CONGO MONDE, (consulté le ).
  9. Raf Custers. Benguela : le train de voyageurs circule, le train minéralier doit attendre. Gresea. 6-6-2018.
  10. « Kolwezi NDB (KWZ) @ OurAirports », sur ourairports.com (consulté le ).
  11. Alain Kalenda Ket, « Kolwezi Realnews: L’UNIVERSITE DE KOLWEZI EST NEE », sur Kolwezi Realnews, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Antippas, Kolwezi - Les années 50-70, Neufchâteau, Weyrich, , 179 p. (ISBN 978-2-87489-407-7).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]