L'Animal (film) — Wikipédia

L'Animal
Description de l'image L'Animal (film) Logo.png.
Réalisation Claude Zidi
Scénario Claude Zidi
Michel Audiard
Dominique Fabre
Acteurs principaux
Sociétés de production Cerito Films
Les Films Christian Fechner
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie, action
Durée 100 minutes
Sortie 1977

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Animal est une comédie française réalisée par Claude Zidi et sortie au cinéma en 1977.

Synopsis détaillé[modifier | modifier le code]

Cascadeur professionnel travaillant pour le cinéma, Michel Gaucher, alias « Mike », travaille avec sa fiancée Jane Gardner. Toutefois, le jour de leur mariage, prévu de longue date, ils sont appelés afin d'exécuter une cascade en voiture pour un film, qui va mal se dérouler : un problème de freins provoque la chute de leur voiture depuis l'esplanade du Sacré-Coeur, ce qui leur vaut de se retrouver à l'hôpital avec polytraumatismes, vertèbres et membres cassés, contusions et fracture du crâne. Une fois rétablis, excédée par le comportement de son fiancé, Jane le quitte et Michel n'arrive plus à trouver d'emploi dans le milieu du cinéma. Il est contraint de simuler une débilité mentale et de s'inventer une famille pour toucher des indemnités de la sécurité sociale. Un jour, Santos, un ami cascadeur, lui demande de le remplacer de temps en temps, en se déguisant en gorille dans un supermarché pour une publicité pour des pâtes.

La chance finit par sourire à Michel puisqu'il est engagé, à prix d'or, afin d'assurer les cascades de Bruno Ferrari, star du grand écran aux manières un peu efféminées dont il s'avère être le sosie craché. Ferrari, tournant un film d'action, souffre de vertige, se retrouvant dans l'incapacité d'exécuter les séquences dangereuses. Michel n'hésite pas à se débarrasser de sa partenaire cascadeuse afin de faire engager Jane, qui s'est amourachée du comte de Saint-Prix. Ayant eu vent de la nouvelle, Michel entre par effraction chez le comte qui donne un grand dîner en l'honneur de Jane, se faisant passer pour un serveur, afin de proposer de teavailler à nouveau ensemble. Quand il entend le comte demander Jane en mariage, il la quitte mais sa révérence finale tourne mal. Bien malgré lui, Michel sabote le dîner mais arrache à Jane la promesse de faire le film.

Prêt à tout pour reconquérir Jane, Michel se fait passer pour Ferrari, qui de son côté est tombé sous le charme de "Mike". N'étant pas dupe, la jeune femme joue toutefois le jeu, qui tourne court. Michel doit exécuter une dangereuse cascade sur l'aile d'un avion, devant un parterre de journalistes qui croit voir Ferrari. Après avoir sauvé Michel d'une chute fatale, Jane rejoint le comte de Saint-Prix pour l'épouser. Parallèlement, la presse découvre que Ferrari n'effectue pas lui-même ses cascades.

Alors que la cérémonie de mariage a lieu au château du comte, Michel, déguisé en gorille, surgit et effraie les invités avec les animaux de la propriété. Il repart avec Jane, qui choisit finalement de faire sa vie avec Michel.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

En 1977, Jean-Paul Belmondo, qui avait tourné deux films policiers l'année précédente, L'Alpagueur et Le Corps de mon ennemi, qui ne furent pas de grands succès commerciaux, décide de tourner une comédie, ce qui deviendra L'Animal :

« J’aime bien faire alterner les styles, et un peu de mouvement de temps en temps ça fait du bien. Mais cette fois la partie action et la partie comédie sont à égalité et je vais pouvoir me donner à fond dans les deux genres puisque je joue un double rôle, celui d’un cascadeur et celui d’une grande vedette dont il est la doublure »

— Jean-Paul Belmondo[4].

Le film, réalisé par Claude Zidi, est produit par Christian Fechner, qui vient de connaître des triomphes au box-office lors de ses cinq précédentes collaborations avec le réalisateur, notamment L'Aile ou la Cuisse, mettant à disposition un budget important, le plus gros jamais alloué à un film français[4]. Michel Audiard, scénariste et dialoguiste de L'Animal, aime l'idée de départ, qui est d'opposer « deux Belmondo », l'un «  gentil, drôle, audacieux » et l'autre, l'« l’anti-Belmondo, bellâtre, efféminé, avec de faux airs à la Valentino et roulant des mécaniques comme Burt Reynolds »[4]. Si Zidi reconnaît qu'Audiard a écrit de bons dialogues, il trouve que le célèbre dialoguiste écrivait ses scènes comme « des règlements de comptes »[4].

Choix d'acteurs[modifier | modifier le code]

Pour le casting, on retrouve des seconds rôles, parmi lesquels Charles Gérard, également ami de Belmondo, Julien Guiomar, Aldo Maccione et Raymond Gérôme. On peut voir dans de petits rôles de futures célébrités comme Richard Bohringer (l'assistant-réalisateur) et Josiane Balasko (la fille du supermarché), ainsi que Claude Chabrol (pour qui Claude Zidi fut cameraman), où il apparaît au début du film, sur un faux tournage réalisé par ce dernier avec en vedettes Johnny Hallyday et Jane Birkin.

L'américaine Raquel Welch est choisie pour le rôle de la cascadeuse Jane Gardner, fiancée de Michel. Welch ne parlant pas français, il a été nécessaire de faire doubler sa voix. La comédienne Danielle Volle se charge de cette mission. Contrairement à Jean-Paul Belmondo, Raquel Welch n'effectue pas elle-même les cascades de son personnage, une doublure la remplace à chaque changement de plan.

Dans l'équipe technique, Jean-Jacques Beineix, futur réalisateur de Diva et 37°2 le matin était premier assistant sur ce film, ayant déjà collaboré à deux reprises avec Zidi (La Course à l'échalote[5] et L'Aile ou la Cuisse[6]).

Tournage[modifier | modifier le code]

Comme à son habitude à l'époque, Jean-Paul Belmondo a effectué lui-même les cascades du film sous la direction de Claude Carliez. Il lui en coûtera de nombreuses blessures : foulure de la cheville (les tonneaux sur les marches du Sacré-Cœur), déchirure à la jambe et entorse (la chute dans l'escalier), morsure à l'oreille (le corps à corps avec le tigre). La cascade aérienne fut tournée en dernier, les sociétés d'assurance refusant de prendre en charge une scène aussi risquée, mais heureusement tout se passa bien et Jean-Paul Belmondo put ainsi réaliser un vieux rêve d'enfance.

Références sur le cinéma[modifier | modifier le code]

Le producteur interprété par Julien Guiomar se nomme Fechner, un clin d'œil au vrai producteur du vrai film, Christian Fechner. De plus, le studio où est censé se tourner L'Espion Couvert de Femmes se nomme FCF ... les initiales des Films Christian Fechner. Enfin, le nom de Jean-Jacques Beineix (voir ci-dessus dans le paragraphe "Production" est écrit à la craie - en forme de clin d'œil - sur un tableau de service dans le studio de cinéma.

Montage[modifier | modifier le code]

Les scènes où Michel Gaucher et Bruno Ferrari apparaissent ensemble comportent bon nombre de changements de plans afin de bien incruster Jean-Paul Belmondo dans ses deux rôles.

On peut constater quelques erreurs de raccord.

  • Lorsque la voiture, que Michel conduit sur le tournage de Regrets éternels, se retrouve au bord de la rampe au-dessus du bassin, les plans extérieurs montrent qu'elle ne se balance que très légèrement alors que les plans intérieurs (filmés en studio avec les acteurs) donnent l'impression qu'elle se balance très fortement.
  • Au moment où Michel et Hyacinthe font leur entrée et que le producteur Fechner veut présenter le cascadeur à Bruno Ferrari, on peut vaguement apercevoir le visage de la doublure de Jean-Paul Belmondo, ce dernier apparaissant déjà sous les traits de la vedette sur ce même plan.
  • Lorsque Bruno est face à Michel sur la table de maquillage, il tend le bras pour toucher le visage du cascadeur maquillé. Sur le plan de profil (deux rushes reliés par un collage central), on peut observer que sa main apparaissant sur la partie gauche de l'image a un très léger retard de synchronisation par rapport à la partie droite.
  • Lorsque Michel reprend sa marche dans la réserve de Saint-Prix, après s'être débarrassé du tigre, son blouson est ouvert. Au changement de plan, ayant fait quelques pas, son blouson apparaît boutonné.
  • En échappant à Bruno dans la chambre de ce dernier, Michel sort de la pièce en courant avec le peignoir autour de la ceinture. Lorsqu'il arrive à la porte de l'immeuble, normalement peu après, le peignoir est sur les épaules de Michel alors qu'il est peu probable que celui-ci ait eu le temps de l'enfiler dans sa course.
  • Lors de la soirée chez Le comte de Saint-Prix, Michel tombe sur un gâteau, la livrée dont il s'est affublé est maculée de crème. Dans les plans suivants, elle est immaculée.

Box-office[modifier | modifier le code]

Sorti en salles début octobre 1977, L'Animal rencontre un énorme succès commercial avec 3 157 789 entrées en France, se classant à la cinquième place du box-office de l'année[7], permettant à Belmondo de renouer avec le triomphe après les scores décevants successifs de L'Alpagueur et du Corps de mon Ennemi, qui ont réuni respectivement 1,5 million d'entrées[8] et 1,8 million d'entrées[9].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1978 : Golden Screen (Allemagne)

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Box office Jean-Paul BELMONDO - (page 44) - BOX OFFICE STORY », sur www.boxofficestory.com (consulté le )
  2. « Convertisseur franc-euro | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  3. Il est crédité Johnny Halliday au générique du début.
  4. a b c et d « « L'Animal » (1977) », sur Histoire de Tournages (consulté le ).
  5. (en) « La Course à l'échalote », sur IMDb (consulté le )
  6. (en) « L'Aile ou la Cuisse », sur IMDb (consulté le )
  7. « L'Animal », sur Jp's Box-office (consulté le ).
  8. « L'Alpagueur », sur Jp's Box-office (consulté le ).
  9. « Le Corps de mon ennemi », sur Jp's Box-office (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]