L'Ikdam — Wikipédia

L'Ikdam (organe de défense des intérêts politiques et économiques des Musulmans de l'Afrique du Nord) est un journal francophone créé à Alger le par le mouvement des martyrs algériens .

Histoire[modifier | modifier le code]

Le journal est formé par la fusion de L'Islam. Organe hebdomadaire démocratique (De Sadek Denden à Annaba)[1] et du Rachidi. Organe des intérêts indigènes (de Hadjammar Mohamed).

De à une édition en arabe a paru en pages 3 et 4 sous le titre Iqdām Al-Ǧarīdat al-ittiḥād al-frānsāwī al-'arabī, dont le rédacteur le plus célèbre fut l'émir Khaled.

L'Ikdam a joué un grand rôle dans la dénonciations des abus administratifs. L'émir Khaled y combattait les chefs indigènes "vendus à l'administration coloniale" et dénonçait les accaparements de terres par les Bachagas.

Le journal se préoccupait du quotidien des fellah, des travailleurs et des chômeurs, c'était une nouveauté pour l'époque dans la presse musulmane. Il dénonçait la famine périodique des musulmans due à l'accaparement de leurs terres et leur statut de khemmes (serfs) payés une misère. L'Ikdam s'engagea même pour lutter contre cette famine en milieu rural en recueillant de l'argent à travers son Comité algérien de secours aux indigènes qu'il redistribua aux plus démunis[2].

Directeurs de publication[modifier | modifier le code]

En 1919, les directeurs sont Sadek Denden et Hadjammar Mohamed. En , les directeurs sont Hadjammar Hamou et Kaid Hamoud. Le rédacteur en chef est Ahmed Balloul, professeur agrégé de Physique à l’université de Paris. En , le journal connait des difficultés financières; les deux directeurs, Hadjammar Hamou et Kaid Hamoud, renoncent à la direction du journal qui sera reprise par l'Émir Khaled et Ahmed Balloul[3].

Après l'exil forcé de l'Emir Khaled en 1923 en Égypte, Hadjammar Hadou et Kaid Hamoud reprennent en , le journal et lui donnent un nouvel élan jusqu'en avec une ligne éditoriale favorable à la politique d'assimilation française[3].

Évolution[modifier | modifier le code]

le mouvement nationaliste de L'Etoile Nord-Africaine, continue l'œuvre de l'émir Khaled et reprend le même titre pour nommer son journal (L'Ikdam - nord africain), qui fut l’organe bilingue du mouvement en 1926 et 1927[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles-Robert Ageron, « Enquête sur les origines du nationalisme algérien. L'émir Khaled, petit-fils d'Abd El-Kader, fut-il le premier nationalistealgérien ? », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - numéro 2,‎ , p. 18 (lire en ligne)
  2. Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien (2 tomes), Paris, Paris-Méditerranée, , 981 p. (ISBN 2-84272-169-1), p. 88
  3. a et b Jacques Bouveresse, Un parlement colonial : les délégations financières algériennes, 1898-1945, volume 1, Rouen-Havre, Université, , 1001 p. (ISBN 978-2-87775-456-9)
  4. Charles-Robert Ageron, Genèse de l'Algérie algérienne, Saint-Denis, Editions Bouchène, , 686 p. (ISBN 978-2-35676-052-4, lire en ligne), p. 126-127

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Numéros de L'Ikdam dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF et de ses partenaires.