La Renaissance du livre — Wikipédia

Image illustrative de l’article La Renaissance du livre
Marque de l'éditeur (1910).
Repères historiques
Création novembre 1908
Fondée par « Jean Gillequin[1] & Cie, éditeurs »
Fiche d’identité
Forme juridique société anonyme en avril 1922
Siège social Paris
auj. Waterloo
Dirigée par Luc Pire (depuis 2006)

La Renaissance du livre est à l'origine une maison d’édition française fondée à Paris en novembre 1908 et qui publia un nombre important d'ouvrages illustrés à des prix abordables, ainsi que des essais en sciences humaines, accueillant entre autres Henri Berr.

Constituée en société anonyme en avril 1922, elle fonde une filiale à capitaux mixtes en Belgique sous le même nom et qui prend son indépendance peu avant la Seconde Guerre mondiale.

Entrée en sommeil, elle redémarre en 1997 puis est reprise par Luc Pire.

Histoire de la maison d'édition[modifier | modifier le code]

La maison française[modifier | modifier le code]

La Renaissance du livre est fondée en à Paris par « Jean Gillequin[1] & Cie, éditeurs » et a pour ambition de publier en cent volumes « tous les chefs-d'œuvre de la littérature française »[2]. Le siège est au 2, place Saint-Michel. Gillequin, qui a édité entre autres des recueils de chansons populaires, a négocié un contrat de coédition avec l'éditeur anglais J. M. Dent & Sons (Londres).

Le , La Renaissance du livre lance la collection In Extenso. L'année suivante, en janvier, les grandes inondations de Paris mettent à mal son stock, la maison déménage au 78 boulevard Saint-Michel.

En 1912, Jean Gillequin revend ses parts et la maison devient « Les Éditions de La Renaissance du Livre. Éd[ouard] Mignot, Éditeur ». En , elle reprend le fonds de librairie générale (romans et livres divers à 3,50 francs) de la « Société d'édition et de publications, ancienne Librairie Félix Juven », ce qui explique la présence dans In Extenso d'auteurs qui sont d'anciens collaborateurs du groupe de presse de Juven, tel Gaston de Pawlowski. En mai-, Édouard Mignot et Jules Tallandier s'associent en coédition pour lancer l'encyclopédie « L'Évolution de l'humanité » d'Henri Berr, mais il semble que l'entrée en guerre ait perturbé ce projet[3].

Durant la Première Guerre mondiale, un certain Louis Theuveny, ancien éditeur, entre dans le capital et la maison connaît une période de pleine production. En 1916, débute la collection Les Romans-Cinéma (cf. ci-dessous), puis l'année suivante, la collection « Bibliothèque internationale de critique ». En , Theuveny lance une revue professionnelle, La Renaissance du livre, organe de bibliographie et de bibliophilie, puis en octobre, une collection dédiée aux poètes, avec tirage numéroté, et en décembre « Les Classiques de l'Odéon », une collection regroupant des pièces de théâtre choisies par Paul Gavault, dramaturge et directeur du théâtre parisien de l'Odéon. En , Henri Berr y publie sa revue Bibliothèque de synthèse historique et plus tard y dirige sous le même nom la collection d'essais dans laquelle est publiée l'encyclopédie « L'Évolution de l'humanité ». En avril, la maison lance une grande enquête auprès de ses confrères, en leur posant la question « quelle sera la littérature de demain ? » puis en publie les réponses dans un climat économique défavorable au livre.

En , Marcel Prévost est nommé directeur littéraire, qui lance un an plus tard la Revue de France avec Joseph Bédier. C'est aussi l'année de la consécration puisque le prix Femina est attribué à Cantegril de Raymond Escholier : ce dernier attaque en justice l'année suivante Theuveny pour droits d'auteurs escamotés mais il est débouté.

En , La Renaissance du livre se constitue en société anonyme au capital de 500 000 francs avec Louis Theuveny à la direction générale lequel nomme Pierre Mac Orlan comme conseiller artistique. Le même mois, une société franco-belge au capital de 250 000 francs est créée à Bruxelles au 114 boulevard Adolphe-Max, dans laquelle on trouve M. Wilmotte, Henri Desoer et Louis Theuveny aux postes de direction.

La société belge[modifier | modifier le code]

La Renaissance du livre (Bruxelles-Paris) n'est pas une filiale directe de la maison française : elle possède une réelle autonomie éditoriale et financière, surtout que Louis Theuveny finit par quitter en 1926 la maison française, laquelle connaît de graves difficultés dans les années 1930 et finit par revendre son fonds à Albin Michel et à Hachette.

La maison belge se spécialise dans le livre d’art et les ouvrages touristiques (beaux livres et guides). Les livres de son catalogue portent pour partie sur la Belgique, mais beaucoup concernent des destinations lointaines considérées comme les fleurons du tourisme mondial.

En 1987, le fonds concernant les beaux livres est racheté par De Boeck.

La Renaissance du livre a longtemps sommeillé avec son catalogue d’une quinzaine de titres avant de « renaître » en 1997 lorsqu'elle est reprise sous la conduite de Michel de Paepe qui a fait l'acquisition de la maison et ensuite transplanté à Tournai. L'éditeur reprend des collections autrefois produites par Casterman, La Manufacture et Parole d'aube (littérature). Elle présente cinq ans plus tard un répertoire de cinq cents titres dans les domaines de la littérature et de l’art, mais aussi du voyage, du patrimoine, de l’art de vivre, des guides, des agendas et de la jeunesse, un secteur développé plus récemment.

En faillite, La Renaissance du livre est rachetée par le groupe Luc Pire en 2006. Le siège social est situé à Waterloo.

Collections[modifier | modifier le code]

La Renaissance du livre lança de nombreuses collections à partir de 1909 et jusque dans les années 1930.

Les Romans-Cinémas[modifier | modifier le code]

La collection « Les Romans-Cinémas », d'un concept très original, se présente sous la forme de fascicules hebdomadaires paraissant le jeudi et comprenant des romans découpés en feuilletons et illustrés de photographies tirés de films américains, inaugurant un genre appelé par la critique « ciné-roman »[4] (à ne pas confondre avec le roman-photo). La plupart des adaptateurs sont des scénaristes.

Dans le premier épisode des Mystères de New-York, les romans-cinémas sont définis ainsi :

« Une révolution dans le roman. Par un procédé tout nouveau, associant le Roman avec le Cinéma, les Romans-Cinémas publient, tous les jeudis, les aventures les plus passionnantes, illustrées par les films les plus sensationnels[5]. »

La collection semble s'arrêter en 1922, alors que la plupart des éditeurs se sont lancés dans ce filon populaire.

Romans-Cinémas : Les Mystères de New-York (1916)[modifier | modifier le code]

Adaptés par Pierre Decourcelle en 22 épisodes d'après le roman de Arthur B. Reeve, et les trois films tournés par Louis Gasnier aux États-Unis intitulés The Exploits of Elaine (1914), The New Exploits of Elaine et The Romance of Elaine. Une prépublication eut lieu dans Le Matin[6] :

  1. La Main qui étreint
  2. Le Sommeil sans souvenir
  3. La Prison de fer
  4. Le Portrait qui tue
  5. La Chambre turquoise
  6. Sang pour sang
  7. La Seconde Femme de Taylor Dodge
  8. La Voix mystérieuse
  9. Les Rayons rouges
  10. Le Baiser mortel
  11. Le Bracelet de platine
  12. La Ville chinoise
  13. L'Homme au mouchoir rouge
  14. La Maison hantée
  15. Le Secret de la bague
  16. Les Pirates de l'air
  17. Les Deux Elaine
  18. Les Roses rouges
  19. La Goëlette la Panthère
  20. L'Invention de Justin Clarel
  21. La Malle verte
  22. Le Sous-Marin X-33

Romans-Cinémas : Les Exploits d'Elaine[modifier | modifier le code]

Roman de Marc Mario en 10 épisodes :

  1. (1re partie) Par le vertige
  2. (2e partie) Par le feu
  3. La Déesse du Far-West
  4. Le Trésor du pirate
  5. Le Virage mortel
  6. Le Fil aérien
  7. L'Aile brisée
  8. La Plongée tragique
  9. Le Reptile sous les fleurs
  10. Le Cercueil flottant

Romans-Cinémas : Le Masque aux dents blanches[modifier | modifier le code]

Éditeur référencé sur la couverture comme « Administration des Romans-Cinémas », situé également au 78, boulevard Saint-Michel, mais le copyright noté en première page est bien celui de La Renaissance du Livre[7].

Le Masque aux dents blanches « grand roman-cinéma » est paru en feuilleton dans le quotidien Le Matin du au . Le Masque aux dents blanches est l’adaptation en 16 épisodes des 20 épisodes du serial américain The Iron claw qui débuta aux États-Unis dès le [8],[9].

  1. La Griffe de fer
  2. Père et fils
  3. Le Tonneau de cognac
  4. Homme... ou femme
  5. Le Perroquet bleu
  6. Le supplice d'une mère
  7. L'armure japonaise
  8. Amour !... Amour !
  9. La flèche empoisonnée
  10. Le Spectre du mort
  11. Innocente et coupable
  12. La Tache d'encre
  13. La Chambre 307
  14. La dame voilée
  15. Le Document secret
  16. Les cinq doigts de la main

Auteurs publiés[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice d'autorité sur data.bnf.fr.
  2. Toutes ces précisions sont données par l'historien du livre Pascal Fouché sur son site Chronologie de l'édition française depuis 1900, via un moteur de recherche.
  3. Cf. note 167 dans Henri Berr et la culture du XXe siècle : histoire, science et philosophie, collectif des Actes du colloque international 24-26 octobre 1994, Paris, Albin Michel/Centre international de synthèse, 1997.
  4. De l'écrit à l'ecran: littératures populaires : mutations génériques dirigé par Jacques Migozzi, Presses universitaires de Limoges, 2000, cf. l'article d'Étienne Garcin, p. 137-142.
  5. Pierre Decourcelle, Les Mystères de New-York - 1er épisode : la main qui étreint, Paris, La Renaissance du livre, , 25 p., p. 25.
  6. Cette collection (du numéro 1 au numéro 20) est disponible à la Cinémathèque de Grenoble
  7. Le masque aux dents blanches, épisode 3 : Le Tonneau de Cognac, Paris, La Renaissance du livre, , 73 p., Couverture.
  8. « Masque aux dents blanches - Fondation Jérôme Seydoux-Pathé », sur Fondation Jérôme Seydoux-Pathé (consulté le ).
  9. Les numéros 3, 5 à 8, 11, 12, 14 à 16 sont disponibles à la Cinémathèque de Grenoble.