La zingara — Wikipédia

La zingara
Description de cette image, également commentée ci-après
La Gitane (1884) de Theodor Aman
Genre melodramma semiserio
Nbre d'actes 2 actes
Musique Gaetano Donizetti
Livret Andrea Leone Tottola
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
La Petite Bohémienne (1816)
de Louis-Charles Caigniez
Dates de
composition
mars-mai 1822
Partition
autographe
Naples, Conservatoire de San Pietro a Majella (copie non autographe)
Création
Teatro Nuovo de Naples

Personnages

  • Argilla (mezzo-soprano)
  • Ines (soprano)
  • Fernando (ténor)
  • Don Ranuccio Zappador (baryton)
  • Don Sebastiano Alvarez (basse)
  • Duca di Alziras (ténor)
  • Papaccione (basse bouffe)
  • Amelia (soprano)
  • Ghita (soprano)
  • Manuelita (soprano)
  • Antonio Alvarez (ténor)
  • Sguiglio (ténor)

La zingara (La Bohémienne) est un opéra semiseria (melodramma semiserio) en deux actes, musique de Gaetano Donizetti, livret d'Andrea Leone Tottola, représenté pour la première fois au Teatro Nuovo de Naples le .

Histoire[modifier | modifier le code]

Après le succès de Zoraida di Granata, créé à Rome au début de 1822, Donizetti part dans la seconde quinzaine de février pour Naples, où il s'est engagé par contrat vis-à-vis de l'impresario Domenico Barbaja. Il y arrive peu de jours avant que Rossini ne quitte définitivement la ville avec Isabella Colbran, la célèbre prima donna qu'il ne va pas tarder à épouser.

À Naples, parmi divers travaux comme la direction des répétitions d'un ouvrage de Carafa et la composition d'une cantate pour la naissance de la fille du prince de Salerne, Marie-Thérèse, future impératrice du Brésil, Donizetti compose très rapidement[1] un nouvel opéra sur un livret du prolifique Andrea Leone Tottola, basé sur un mélodrame de Louis-Charles Caigniez intitulé La Petite bohémienne (Paris, 1816)[2], lui-même imité d'une pièce d'August von Kotzebue.

Créée au Teatro Nuovo le , La zingara enchante le public napolitain[3] et reçoit vingt-huit représentations consécutives. Donizetti lui-même écrit le 14 mai : « Le chanceux Donizetti a fait ses débuts dimanche avec La zingara, et le public n'a pas ménagé ses compliments. Je pourrais presque dire qu'il l'en a couvert, alors qu'à Naples ils applaudissent très peu [...] Hier, à la deuxième représentation, le public n'a pas négligé certains morceaux qui lui avaient échappé le premier soir. J'ai été appelé à nouveau pour recevoir des applaudissements que les chanteurs méritaient peut-être plus que moi. Ce soir, pour la première fois, le roi[4] viendra. »[5]

Dès le mois de juillet, La zingara est reprise à Naples et tient encore l'affiche pendant vingt représentations[6]. Premier opéra de Donizetti à être représenté en dehors d'Italie, elle est donnée en Allemagne en 1823. Elle a sa dernière représentation au XIXe siècle à La Havane en 1859[7]. Elle n'est remontée, avec succès, qu'en 2001 au festival de Martina Franca.

Distribution[modifier | modifier le code]

Rôle Type de voix Distribution lors de la première
le
Argilla mezzo-soprano Giacinta Canonici
Ines soprano Caterina Monticelli
Fernando ténor Marco Venier
Don Ranuccio Zappador baryton Carlo Moncada
Don Sebastiano Alvarez baryton Giuseppe Fioravanti
Duca di Alziras ténor Alessandro Busti
Papaccione basse bouffe Carlo Casaccia
Amelia soprano Francesca Ceccherini
Ghita soprano Clementina Grassi
Manuelita soprano Marianna Grassi
Antonio Alvarez ténor Raffaele Sarti
Sguiglio ténor Raffaele Casaccia jr
Domestiques de Zappador, bohémiens.

Argument[modifier | modifier le code]

Le méchant Ranuccio a fait emprisonner Don Sebastiano dans son château et médite d'assassiner le duc d'Alziras. La fille de Ranuccio, Ines, aime le frère du duc, Ferrando, mais son père veut lui faire épouser Antonio, neveu de Don Sebastiano. Argilla, une Bohémienne rusée, de passage au château pour y dire la bonne aventure aux uns et aux autres, a vent de ces intrigues et parvient à les déjouer. Elle unit les amants Ines et Ferrando, déjoue le complot de Ranuccio pour assassiner le duc d'Alziras, réunit ce dernier avec son frère Ferrando et libère Don Sebastiano, non sans convaincre au passage le domestique ridicule Pappacione d'explorer une vieille citerne à la recherche d'or. En définitive, elle se révèle être la fille depuis longtemps perdue de Don Sebastiano.

Analyse[modifier | modifier le code]

La zingara comporte, comme c'était la règle au Teatro Nuovo, une basse bouffe — le célèbre Carlo Casaccia lors de la première — et des dialogues parlés en napolitain qui lui confèrent son caractère semiserio. Pour le reste, il s'agit d'un de ces mélodrames compliqués et larmoyants dans la tradition de Kotzebue, dont la pièce de Caigniez est paraît-il inspirée[8].

Le septuor de l'acte II passe pour être la préfiguration du sextuor de Lucia di Lammermoor[9].

Discographie[modifier | modifier le code]

Année Distribution
(Argilla, Ranuccio, Duca di Alziras, Sebastiano)
Chef d'orchestre,
Orchestre et chœur
Label
2001 Manuela Custer,
Filippo Morace,
Cataldo Gallone,
Piero Terranova
Arnold Bosman,
Orchestre International d'Italie,
Chœur de chambre de Bratislava
CD Audio : Dynamic
Référence : CDS396
Enregistrement live

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « precipitevolissimevolmente » (cité par Kaminsky, p. 338)
  2. probablement via une adaptation italienne non identifiée
  3. Le critique du Giornale del Regno delle Due Sicilie du évoque un Donizetti « couronné de succès » et indique que : « le public l'a appelé à plusieurs reprises et lui a accordé des applaudissements enthousiastes » (cité par Ashbrook, p. 26). Francesco Florimo, futur directeur de la bibliothèque du Conservatoire et ennemi déclaré de Donizetti, rapporte que le compositeur Carlo Conti recommanda à des élèves du Conservatoire, parmi lesquels Vincenzo Bellini et lui-même, de ne pas manquer La zingara car elle renfermait un septuor qui n'avait pu être écrit que par un élève de Mayr (Bellini: memorie e lettere, Florence, 1882, pp. 129-130).
  4. Ferdinand Ier des Deux-Siciles
  5. Donizetti à Anna Carnevali, , cité par Ashbrook, p. 26
  6. Ashbrook, p. 26. P. Kaminsky (p. 338) donne pour sa part le chiffre de 24.
  7. Ashbrook, p. 603 note 32
  8. selon la page de titre de l'édition originale publiée à Paris en 1816
  9. Kaminsky, p. 338

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]